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Vidéo – « Tous les enfants à haut potentiel sont hautement sensibles »

Récemment, « La maisons des maternelles » sur France 4 consacrait une émission au sujet des enfants hypersensibles.

Comment aider un enfant surdoué à maîtriser son hypersensibilité ?

Pour l’occasion, Agathe Lecaron recevait sur son plateau Perrine, maman d’une petite Zoé âgée de 3 ans et Saverio Tomasella, docteur en psychologie, chercheur et auteur de « J’aide mon enfant hypersensible à s’épanouir » publié aux Editions Leduc.S

Un rien le fait pleurer, il sursaute au moindre bruit et ressent toutes les émotions de manière plus intense… Ce tempérament hautement sensible concerne 30% de la population. D’où peut venir cette hypersensibilité ? Comment se manifeste-t-elle chez l’enfant ? Et comment l’aider à réguler ses émotions ?

Intégration à l’école, idées d’activités, relations avec les autres… de nombreux sujets sont abordés par les invités de l’émission, ponctués par les témoignages de mamans d’enfants hypersensibles.

Si, après avoir visionné cette émission, vous souhaitez donner votre avis ou que nous discutions de ce sujet, n’hésitez pas à poster vos commentaires ci-dessous.

13 commentaires

  1. Je m’appelle Nora et mon petit Adam de 9 ans à été diagnostiqué précoce complexe, hyperesthésique et hypersensible. Depuis sa naissance c’est un bb qui pleurait beaucoup de 22h à 2h non stop, bb qui avait un regard profond, hautement sensible aux odeurs et gout. Il sursautait sans cesse au moindre bruit. dès 3 ans un langage très recherché, très créatif, à rester jusqu’à 1h sans s’arrêter sur le même jeux en crèche. Très vite toutes les émotions étaient décuplées : joie,colère, pleurs…. C’est un enfant qui nous a toujours étonné par ses questions existentielles : la mort, Dieu, les planètes…. C’est le psy scolaire à 8 ans qui nous a demandé de le tester suite à un déménagement qui a été vécu comme un drame (agitation et grande anxiété en classe, et à la fois aisance à l’orale, difficulté à l’écriture….). QI 131. Aujourd’hui il est suivi par un orthoptiste et orthophoniste… Difficultés surtout au passage à l’écriture, difficultés à comprendre les consignes lors des évaluations. Les émotions sont toujours difficiles à gérer, tous ses sens sont décuplés. Et Adam souffre énormément de sa différence. Nous laidons au quotidien à vivre sa différence. Cela nous demande beaucoup de patience. C’est un enfant adorable et attachant et est conscient que pour nous parents les choses ne sont pas faciles à vivre aussi. Notre but est qu’il ne soit pas en échec scolaire et qu’il apprenne à vivre avec son hypersensibilité.

    1. Bonjour Nora Marion

      Je me permets de réagir à votre message, tant il me fait écho.. maman d’un Adem également, aujourd’hui ado de 17 ans. Si ça toute petite enfance a été marquée en effet par ‘une différence qui le démarquait dans le bon sens ( développement précoce, très curieux de tout, passion des l’âge de 2 ans pour les trains en tout genre qu il connaissait par coeur…). Son évolution dans le milieu familial avec les cousins notamment a plutôt été difficile, dû à son hypersensibilité, il a par la suite mis une « carapace » pour tenter d étouffer cette hypersensibilité. Du côté, scolaire ça a commencé à être difficile au passage au collège. Après plusieurs conseils notamment de ma soeur dont le fils a été identifié HP, et de son professeur principal, je décidais de faire tester Adem, pensant lui apporter un plus et surtout pour mettre des mots sur un comportement en classe qui je jusque là le desservait, ( hyper tout, sauf dans les résultats) les professeurs lui reprochaient souvent un manque de maturité ( étant toujours l un des plus jeunes en plus , une impatience difficile à gérer, un franc parlé déstabilisant.. comme votre fils il a un profil complexe, il est très bon à l oral, très intuitif, difficultés à l écrit, compréhension des consignes.
      Ses résultats hétérogènes n ont pas permis de chiffrer son QI, ce qui je pensais était une bonne chose. Cependant, la réalité en a été tout autre lorsque croyant bien faire, j ai fais part de son test à son professeur de 3 ème. Le corps enseignant n étant ni formé, ni à l’ aise avec la question du haut potentiel, n’a pas su l’accompagner ce qui ajouta à son échec. D’autant que son professeur se permis de réinterpréter les résultats du test d Adem en décrétant qu il n était pas élève à HP, niant de fait ses besoins.. le mythe du HP 1 et dans toutes les matières à la dent dure!..Après m être battue au collège, le combat continuait au lycée ! En arrivant cette fois de pied ferme avec la neuropsy d Adem à plusieurs reprises, leur expliquant son profil et les quelques solutions à apporter pour lui permettre de gérer au mieux sa scolarité ( ex sortir 2-3mn tte les 30mn pour se défaire d un trop plein d énergie, lui accorder un petit tps de parole lors du cours). Ses solutions n ont jamais été apportées et sa différence n a jamais été entendue, bien que reprochée..
      Très déçu du système scolaire.. il avance tant bien que mal..l objectif étant de décrocher un bac quelqu il soit… Il n est pas fait pour un système classique et a d ailleurs contre toute attente excellé durant la période du confinement, là où beaucoup d autres élèves decrochaient. Le système scolaire ne s adapte pas à ces élèves à besoins et comportements spécifiques, à moins de tomber sur des professeurs concernés eux même par ce sujet. C est ce qui est arrivé en 5 ème avec son professeur d histoire. Et plus lorsque nous avons décidé de le changer de lycée l an dernier avec un dossier assez catastrophique.. un proviseur lui même HP qui avait lui même rencontré des soucis dans sa scolarité lui a donné sa chance.. Bien entendu il a des axes de progrès dans son comportement mais ses résultats remontent et sa confiance en lui aussi.
      Ce vécu avec mon fils m’ appris à mettre de la distance avec la scolarité, notamment pour ma fille encore plus sensible que son frère..

      Nous connaissons nos enfants, leurs lacunes et besoins, n attendez pas du système scolaire des solutions. Bien que l éducation nationale est tenue de prendre en compte les élèves à besoins particuliers.

      Aidez votre fils à développer des stratégies.

      J espère que mon témoignage vous apportera..

  2. Il faut trouver tout ce qu’on peut pour les aider à s’épanouir par d’autres biais (encourager leurs centres d’intérêts même s’ils changent tous les mois, jouer avec eux autant que possible…). Il faut aussi :

    – les rassurer sur la beauté cachée de leurs différences, tout en leur apprenant à vivre parmi les autres, leur expliquer que tout le monde n’a pas le même degré de sensibilité et de réflexion au même titre que tous les animaux ne courent pas à la même vitesse mais vivent en harmonie quand même.
    – leur apprendre à canaliser le flux parfois trop violent de leurs émotions (respiration, cohérence cardiaque, sophrologie adaptée aux enfants, ou bien les aborder par le biais de la dérision – les enfants adorent la dérision).
    – leur garantir notre indéfectible soutien et amour dans ce monde qui leur apparait si menaçant d’incompréhensions, ce qui les « autorise » alors à se détacher de nous à leur rythme, sachant qu’ils nous auront toujours comme refuge au cas où…

    Pour les parents, c’est épuisant, parfois effrayant, souvent déroutant. Mais c’est aussi la découverte d’un autre mode parental : celui de la double acceptation de son enfant :
    Votre enfant, en plus d’être un individu différent de vous (ou de l’idée que vous vous étiez fait de lui dans votre projet d’enfant) s’avère être également un être « étrange » qui réagit ou sur-réagit d’une manière qui vous prend de court au plus profond de vos compétences parentales naturelles et innées.

    Vous devez alors chercher au fond de vous une bienveillance et une patience extrême pour communiquer avec lui et l’aider doucement à faire son chemin.
    Vous êtes épuisés, inquiets pour son avenir, attristés par ses souffrances; mais en fournissant tous ces efforts que vous semblez faire pour lui vous êtes en train de vous transformez en « quelqu’un d’extraordinaire » vous aussi. Gardez cela en tête quand vous êtes un peu découragés.

    Sur mon département, il est très difficile de trouver des groupes de parents/enfants avec qui faire des activités, ou simplement correspondre de temps en temps pour se soutenir. J’ai longtemps cherché… en vain… beaucoup de forums ont vu le jour puis se sont « éteints » rapidement apparemment.

    Le système scolaire n’est pas adapté aux enfants « différents », il peine déjà à prendre en charge correctement les enfants considérés comme « normo-pensants ».
    L’enseignement idéal (ce n’est que mon avis) serait un mix entre l’enseignement scandinave, l’enseignement Montessori et les classes vertes à la campagne !
    C’est dire si on est loin du compte avec notre super Education Nationale et ses classes à 30 élèves et ses programmes scolaires « branquignolesques »….

    Je ne doute pas qu’ Adam comprenne déjà la chance qu’il a de vous avoir comme parents.
    J’aurais pu écrire votre message tant la ressemblance avec mon fils est frappante.

  3. En entendant votre témoignage, je reconnais mon fils Ernest sauf pour les pleurs. Quand je l’ai mis en crèche, il était triste, refusait de s’alimenter,et était laissé à lui même dans une grande salle de jeu. Je l’ai retiré, il a retrouvé sa joie de vivre.
    Je fais l’école à la maison depuis plus d’un an. Il était laissé de côté par son institutrice.

  4. Bonjour,
    J‘ai suivi cette émission avec beaucoup d’intérêt et d’émotion. Un de mes fils, 6 ans , est également hautement sensible. Par contre il n‘est pas mal à l’aise en public. Il n‘a jamais refusé un étranger comme le font les bébés à un certain âge et même en grandissant. Il va vers les autres depuis l’enfance et beaucoup plus chez les plus grands. Dans notre quartier, a à peine 5 ans il était plus à l’aise à aller jouer avec des enfants de 10 ans, contrairement à son frère jumeaux. Bref il est plutôt éveillé et à le contact facile.
    Par contre toutes les autres caractéristiques sont là de façon très présente. Depuis bébé, il dormait très peu ou alors récupérait très vite. Il suffisait qu’il fasse une sieste de 15 mn pour faire le plein d’énergie, pas énergie physique, mais en terme de présence et d‘eveil. J‘ai dû supprimer les siestes car on ne tenait plus! On se retrouvait à 2h du matin en train de lire livre sur livre à un enfant d‘un an. Il se réveillait en pleine nuit et c’était „ lire, lire, lire“. D’ailleurs à 5 ans il a su lire tout seul sans que nous ne lui apprenions. Il lit tout ce qui passe sous ses yeux, à la télé, une annonce en voiture… lettres comme chiffres
    Dernier à s’endormir et premier à se réveiller. Le soir c’était devenu pénible. Il se couche et n’arrive pas à s’en dormir. Parfois on s’allonge avec lui et parfois non. Mais on reste hors de la chambre et le guette de temps en temps; et là on le voit en train de compter avec ses doigts dans le noir. Nous lui demandons d’essayer de dormir et il répond qu’il n’arrive pas et c’est pour cela qu’il calcule… Parfois nous sommes obligés de le reprendre au salon et lire jusqu’à ce que sommeil s’en suive.
    Les vêtements, nous coupions toutes les étiquettes ( caleçon, pantalon…) car ça démangeait. Le casque pour le vélo pareil. La tête démange. Avant de savoir ce que c’est que l‘hypersensibilité, je pensais qu’il faisait des allergies à certains tissus. Je me trouvais en pleine rue entrain de l’aide à se gratter… Infernal…
    L’odorat très poussé. Quand il rentre de l’école déjà à la porte d’entrée qui se trouve à deux étages plus bas de la cuisine, il me demande ce que j’ai cuisiné. Et lorsqu’il pose cette question, je sais déjà qu’il n’aime pas et ne mangera pas ce que j’ai fait! Goût très complexe, du coup les repas ne sont pas évidents avec lui. Très sensible à nos émotions, voix. Selon l’intonation de ma voix, il me pose des questions. Maman pourquoi tu parles comme ça. Il a senti que je suis triste et pourtant je fais tout pour ne pas montrer ma tracasserie. Il me fait des câlins…
    Il a une mémoire phénoménale et nous rappelle, ( nous corrige) avec précision sur des choses qui se sont passées depuis longtemps en vacances ou autres. Les questions sur les volcans, Dieu, la Terre, nous avons passé cette étape car ils ont commencé très tôt. Ils ( avec son frère jumeaux qui n’est pas du reste mais avec une sensibilité très très subtile).
    Peut être très colérique et pleure quand il nous explique quelque chose que nous n’arrivons pas à saisir de prime abord.
    Ce qui nous inquiète c’est son observation poussée des choses qui donne l’impression qu’il rêve ou qu’il est absent. C’était déjà le cas en maternelle et les maîtresses pensaient qu’il est rêveur ( de façon un peu péjorative). En plus il se comportait différemment en terme de montrer ce qu’il connaît. Son amour des dinosaures a commencé à 3 ans et à 4 ans il citait les noms de nombreux dinosaures ( j’en ai appris avec lui même si à chaque fois il doit me redire leur nom). Quand on l’a dit à la maîtresse, elle était surprise et nous a dit qu’elle a eu à lire des histoires sur les dinosaures et qu’il n’a pas montré de signes d’intérêt. Rien, même pas une lueur. Bref la description qu’on fait de notre fils est le contraire de ce qu’il montrait à la maternelle. Là, il a commencé la 1ère année de l’école primaire. Ça va bien au niveau des leçons. Mais sa maîtresse a l’impression qu’il absorbe tout autour de lui. Ce qui fait qu’il n’arrive pas toujours à se concentrer sur ce qu’il doit faire et finalement le fait tard ou le „ dernier“. À la Gym à l’école, il est toujours le dernier à s’habiller, quand ils font ( ou nous faisons) une randonnée ou une sortie, il est toujours derrière et parce qu’il s’arrête pour regarder des choses ou son attention est attirée par quelque chose ou quelqu’un ou la nature et il ralentit le pas… Bref toujours entrain de le rappeler. Nous n’avons pas encore pu discuter de ces aspects d’hypersensibilité avec les enseignants car nous ne savons pas comment aborder la question sans justement paraître vouloir justifier son comportement ou inciter un traitement différent.
    Nous essayons d’en parler avec lui et il nous répond qu’il veut bien se concentrer, mais que tellement de choses viennent dans sa tête quand il veut faire quelque chose, qu’il se met à penser à plusieurs choses au même moment.
    Bref cette situation „d’observation“ commence à nous peser car on a peur des répercussions sur ses études, la perception ou l’incompréhension du corps enseignant. Sa maîtresse a la maternelle nous disait qu’il est lent et est allée jusqu’à demander si un de nous ses parents est aussi lents… Alors que ce n’est pas une question de lenteur. Il est tellement absorbé par tout ce qui se passe autour de lui qu’il n’est pas pressé de s’habiller, de faire ce que la maîtresse dit au moment où elle le dit.
    J‘ai été longue car c’est la première fois que je me „décharge“ en dehors de mon époux avec qui je parle de la situation. Nous hésitons à voir un psy car comme le dit mon époux, notre fils capte tellement vite les choses et situation , qu’on craint qu’il pense qu’on l’amène chez un psy parce qu’il a „problème“. Nous voulons éviter ça. Que faire!
    Merci pour ceux qui me liront.

  5. Bonjour,
    J‘ai suivi cette émission avec beaucoup d’intérêt et d’émotion. Un de mes fils, 6 ans , est également hautement sensible. Par contre il n‘est pas mal à l’aise en public. Il n‘a jamais refusé un étranger comme le font les bébés à un certain âge et même en grandissant. Il va vers les autres depuis l’enfance et beaucoup plus chez les plus grands. Dans notre à, à peine 5 ans il était plus à l’aise à aller jouer avec des enfants de 10 ans, contrairement à son frère jumeaux. Bref il est plutôt éveillé et à le contact facile.
    Par contre toutes les autres caractéristiques sont là de façon très présente. Depuis bébé, il dormait très peu ou alors récupérait très vite. Il suffisait qu’il fasse une sieste de 15 mn pour faire le plein d’énergie, pas énergie physique, mais en terme de présence et d‘eveil. J‘ai dû supprimer les siestes car on ne tenait plus! On se retrouvait à 2h du matin en train de lire livre sur livre à un enfant d‘un an. Il se réveillait en pleine nuit et c’était „ lire, lire, lire“. D’ailleurs à 5 ans il a su lire tout seul sans que nous ne lui apprenions. Il lit tout ce qui passe sous ses yeux, à la télé, une annonce en voiture… lettres comme chiffres
    Dernier à s’endormir et premier à se réveiller. Le soir c’était devenu pénible. Il se couche et n’arrive pas à s’en dormir. Parfois on s’allonge avec lui et parfois non. Mais on reste hors de la chambre et le guette de temps en temps; et là on le voit en train de compter avec ses doigts dans le noir. Nous lui demandons d’essayer de dormir et il répond qu’il n’arrive pas et c’est pour cela qu’il calcule… Parfois nous sommes obligés de le reprendre au salon et lire jusqu’à ce que sommeil s’en suive.
    Les vêtements, nous coupions toutes les étiquettes ( caleçon, pantalon…) car ça démangeait. Le casque pour le vélo pareil, quand il le portait, tout un calvaire, les bonnets ça démange. Avant de savoir ce que c’est que l‘hypersensibilité, je pensais qu’il faisait des allergies à certains tissus. Je me retrouvais en pleine rue entrain de l’aide à se gratter… Infernal…
    L’odorat très poussé. Quand il rentre de l’école, déjà à la porte d’entrée qui se trouve à deux étages plus bas de la cuisine, il me demande ce que j’ai cuisiné. Et lorsqu’il pose cette question, je sais déjà qu’il n’aime pas et ne mangera pas ou très peu ce que j’ai fait! Goût très complexe, du coup les repas ne sont pas évidents avec lui. Très sensible à nos émotions, à l’intonation des voix, il me pose des questions. Maman pourquoi tu parles comme ça. Il a senti que je suis irritée et pourtant je fais tout pour ne pas montrer ma tracasserie. Très très câlins également.
    Il a une mémoire phénoménale et nous rappelle, ( nous corrige) avec précision sur des choses qui se sont passées depuis longtemps en vacances ou autres. Les questions sur les volcans, Dieu, la Terre,ont été posées très tôt. (son frère jumeaux n’est pas en reste mais avec une sensibilité très très subtile et un caractère plutôt combatif et compétitif…, avec une tendance à dominer son frère).
    Mon fils hautement sensible peut être très colérique et pleure quand il nous explique quelque chose que nous n’arrivons pas à saisir de prime abord.
    Ce qui nous inquiète c’est son observation poussée des choses qui donne l’impression qu’il rêve ou qu’il est absent. C’était déjà le cas en maternelle et les maîtresses pensaient qu’il est rêveur ( de façon un peu péjorative). En plus il se comportait différemment en terme de montrer ce qu’il connaît. Son amour des dinosaures a commencé à 3 ans et à 4 ans il citait les noms de nombreux dinosaures ( j’en ai appris avec lui même si à chaque fois il doit me redire leur nom). Quand on l’a dit à la maîtresse, elle était surprise et nous a dit qu’elle a eu à lire des histoires à l’école sur les dinosaures et qu’il n’a jamais montré de signes d’intérêt. Rien, même pas une lueur. Il est silencieux. Bref la description qu’on fait de notre fils est le contraire de ce qu’il montrait à la maternelle. Là, il a commencé la 1ère année de l’école primaire. Ça va bien au niveau des leçons. Sa maîtresse pense qu’il est largement au dessus de la moyenne en terme de langue, lecture…Mais elle a l’impression qu’il absorbe tout autour de lui. Ce qui fait qu’il n’arrive pas toujours à se concentrer sur ce qu’il doit faire et finalement le fait tard ou le „ dernier“. À la Gym à l’école, il est toujours le dernier à s’habiller, quand ils font ( ou nous faisons) une randonnée ou une sortie, il est toujours derrière et parce qu’il s’arrête pour regarder des choses ou son attention est attirée par quelque chose ou quelqu’un ou la nature et il ralentit le pas… Bref nous sommes toujours entrain de le rappeler à „l’ordre“. Nous n’avons pas encore pu discuter de ces aspects d’hypersensibilité et cet aspect d’observation avec les enseignants car nous ne savons pas comment aborder la question sans justement paraître vouloir justifier son comportement ou inciter un traitement différent.
    Nous essayons d’en parler avec lui et il nous répond qu’il veut bien se concentrer, mais que tellement de choses viennent dans sa tête quand il veut faire quelque chose, qu’il se met à penser à plusieurs choses au même moment.
    Bref cette situation „d’observation“ commence à nous peser car on a peur des répercussions sur ses études, la perception ou l’incompréhension du corps enseignant. Sa maîtresse a la maternelle nous disait qu’il est lent et est allée jusqu’à demander si un de nous ses parents est aussi lents… Alors que ce n’est pas une question de lenteur. Il est tellement absorbé par tout ce qui se passe autour de lui qu’il n’est pas pressé de s’habiller, de faire ce que la maîtresse dit au moment où elle le dit.
    J‘ai été longue car c’est la première fois que je me „décharge“ en dehors de mon époux avec qui je parle de la situation. Nous hésitons à voir un psy car comme le dit mon époux, notre fils capte tellement vite les choses et situation , qu’on craint qu’il pense qu’on l’amène chez un psy parce qu’il a „problème“. Nous voulons éviter ça. Que faire!
    Merci pour ceux qui me liront.

    1. Bonjour,

      J’ai lu attentivement votre description. Il en ressort en effet une perception intense sur laquelle il faudrait pousser un peu les recherches pour être sûr qu’elle ne lui nuise pas dans l’avenir. On peut bien sûr penser à de l’hypersensibilité, mais celle ci pourrait aussi être associée à une forme de haut voire très haut potentiel, ou à un trouble de l’attention, ou encore à une forme de TSA. Je dis ceci car les limites ne sont pas forcément claires entre toutes ces hypothèses, certaines pouvant se cumuler, comme hp et tda pae exp. Je pense donc qu’il serait bien que vous voyiez un neuropsychologue pour passer un bilan complet en expliquant vos doutes. Pour votre enfant cela ne veut pas dire « problème « , le but de la consultation est de comprendre comment il réfléchit et comment les informations « s’imposent » à lui.
      Je vous mets en lien un article à ce sujet, dans lequel vous trouverez en début de présentation un autre article sur le sujet qui pourrait vous intéresser : https://www.enfantsprecoces.info/les-specificites-de-lattention-chez-lenfant-a-haut-potentiel-intellectuel/

      Plus tôt vous comprendrez pourquoi votre enfant réagit de la sorte, mieux vous pourrez l’accompagner dans sa vie.

      1. Bonjour et merci infiniment pour votre réponse. Je suivrai vos pistes de recommandation. Nous avons vraiment besoin qu’il soit compris. Déjà que ça nous a pris du temps à nous, bien que nous n’arrivons toujours pas à le saisir, personnalité assez complexe, mais nous arrivons à le comprendre comme nous pouvons. Être compris par son entourage et par les personnes qu’il sera amené à côtoyer, surtout le corps enseignant, est vraiment important pour nous.
        Encore merci.

  6. BOnjour,
    j’ai 2 garçons de 6 et 9 ans dont le grand ayant une tendance précoce, surtout au niveau de la maturité et de la sensibilité. Après des séances chez une psychologue, un test neuropsy qui n’a rien donnée car mon fils n’a pas apprécié la personne (personne plutôt molle), je suis en recherche de solutions pour lui et pour notre rapport familiale.
    Enfant très actif depuis tout petit, éponge et hyper réactionnel au niveau de l’émotion (même des crises de colère, d’énervement et d’émotion), c’est un enfant que je trouve de plus en plus triste, qui réagit avec des paroles violentes et avec envie de les transformer physiquement, à la maison comme à l’école.
    Tout va très vite dans sa tête, l’écriture ne va pas assez vite….
    Il fait aussi des crises de somnambulisme avec pleurs.
    Il a toujours fallu qu’il sache à l’avance ce qui va se passer et aime être avec les adultes ou des personnes plus âgées que ce soit dans les loisirs ou dans les discussions.
    Mon mari ne supportant plus de voir et voir des personnes différentes car il considère que c’est un enfant « normal », je ne sais plus comment accompagner mon fils, gérer ses crises d’émotions, l’aider au quotidien.
    J’ai même regardé pour avoir un éducateur de temps en temps à la maison, mais je n’ai rien trouvé qui correspondrait à mon fils.
    Je suis à l’écoute de vos conseils ou de personnes vers qui me tourner

    1. Bonjour Marie,

      Oui, ces enfants sont très souvent sensibles à la personne qu’ils ont en face d’eux, ont besoin de la sentir forte et de se sentir en confiance, ce qui pourrait expliquer que cela n’ait pas fonctionné avec la neuropsychologue.
      Alors avant tout,je généralise, mais ce dont ils ont besoin est de s’occuper valablement l’esprit, à l’école comme à la maison; Votre fils aurait il des centres d’intérêt, une passion à nourrir et explorer dès qu’il le peut ? Souvent cela demande de prévoir et réfléchir avec eux, voire les orienter, tatonner, pour tomber sur le bon « truc ».
      Sinon vous pourriez aussi voir du côté des associations comme l’afep, l’anpeip, qui organisent parfois des sorties. Le contact avec des enfants qui lui ressembler pourrait lui faire du bien (voire même lui montrer l’une ou l’une vidéo, conférences sur le haut potentiel, à condition de bien la choisir avant, pour voir s’il s’y reconnait. Celles du Dr Revol sont en général assez stimulantes.
      Enfin, sur la grande sensibilité, le somnambulisme me semble quand même être un signe de forte activité « émotionnelle », vérifier s’il n’a pas des soucis lus graves à l’école du type harcèlement ? Ne pourriez vous envisager de discuter de son cas en tête à tête avec son enseignant (mal être), a t-il des amis…? quitte demander un passage du psychologue scolaire ?

  7. Bonjour, merci pour ces liens et ces commentaires. J’ai deux enfants hypersensibles, 6 ans et 10 ans, et je ne m’en sors pas, à vifs tous les deux l’un envers l’autre. J’ai beaucoup passé de temps à leur expliquer la sensibilité de l’autre, mais là je n’y arrive plus, j’ai juste envie que ça se passe bien. Les retours d’écoles, les week-end, les repas, tout y passe, tout s’y passe mal, tourne au drame. Je suis épuisée, vidée d’énergie. J’ai essayé les punitions, j’ai essayé les récompenses, rien…

    1. Bonjour,

      L’hypersensibilité en effet a besoin d’être accompagnée et comprise : sont-ils aussi à haut potentiel et pris en compte chacun dans leurs particularités (besoins, réactions, ….)?
      En fait pour leur équilibre global il faut tenir compte de tous les aspects qui peuvent occasionner des frustrations ou réactions de colère, insatisfaction… La solution la plus naturelle pour eux est de se décharger en famille, et la fratrie est le meilleur réceptacle. Souvent pour les canaliser, s’ils sont hp, ils auront d’une activité exutoire qui leur vide la tête et leur « mauvaise énergie ».

  8. Bonjour,
    J’ai dix-sept ans et ai été diagnostiquée précoce en CM2, j’ignorais alors que cette précocité s’accompagnait souvent d’hypersensibilité.
    J’ai lu les articles et les posts avec beaucoup d’émotion parce que je m’y reconnais énormément: mes émotions sont intenses, dures à gérer notamment au niveau de la colère, tout m’est pénible, les grands bruits (ou le bruit en permanence), la lumière, les odeurs (la cigarette notamment, je bloque ma respiration sans même y penser quand je vois un fumeur), les conversations superficielles (je n’ai jamais compris les enfants de mon âge, leurs centres d’intérêts comme la vie d’un chanteur ou de leur chat… franchement c’est l’ennui mortel pour moi, j’ai toujours préféré les discussions des adultes, aux repas de famille je ne comprenais pas pourquoi je devais être à la table des enfants). Je ne sale jamais mes plats (même si j’aime l’épicé) et les concerts sont un véritable enfer pour moi, même si j’aime le concept (l’excitation, l’adrénaline… je suis adepte des sensations fortes, peut-être que vous trouvez ça étrange mais une fois que j’ai fait l’effort de me déplacer jusqu’au parc d’attraction, autant faire la grande roue non ?) le bruit, les lumières vives et l’atmosphère confinée m’opressent jusqu’à la crise de panique. Le concert c’est bien, mais à cinq cents mêtres de la scène minimum…
    Les crises parlons-en… Jusqu’au début du collège, quand je rentrais le soir j’étais dans un état pas possible, je me mettais dans une colère noire pour un rien, je finissais tous les soirs en pleurs dans ma chambre. Étant précoce, mes camarades de classe m’ont très tôt catégorisée « première de la classe » parce qu’en CP je savais lire, écrire, compter, ce qu’était un adverbe et faire des additions et soustractions (je m’ennuyais en maternelle donc j’avais demandé à ma mère de m’apprendre d’autres choses). D’ailleurs, j’ai toujours été très curieuse de nature, l’école pour moi est avant tout un lieu d’apprentissage et je me suis toujours concentrée sur cette dimension pour ne pas me sentir oppressée par la pression que m’avaient imposée mes camarades en primaire et la compétitivité qui en résultait.
    Sinon pendant les « crises » de colère (que je connais toujours aujourd’hui malgré mes efforts) je suis parfaitement consciente que ma réaction est disproportionnée, que ça ne sert à rien de hurler et que je vais le regretter deux heures après, pourtant je ne peux pas m’en empêcher, surtout que cela engendre un mal-être permanent que j’ai besoin d’extérioriser. Dans ces moments-là je suis parfaitement incontrôlable, j’arrive tout juste à ne pas franchir la ligne que je me suis imposée (les mots qui blessent vraiment: je ne t’aime pas, va mourir et autres…). Mes parents ne m’ont pas du tout aidée, il y a un article de ce site qui parle du cadre qu’il faut poser en prenant l’exemple d’une maman qui cède face à sa fille qui ne veut pas qu’elle la coiffe, pourtant elle n’aurait pas dû céder; c’est exactement ça, je pousse toujours les gens dans leurs retranchements pour savoir qui ils sont et quelles attentes je peux placer en eux. Cela engendre beaucoup, beaucoup d’incompréhensions, de déceptions et de sentiments de trahison; j’ai toujours l’impression d’être en décalage avec les autres.
    Quant à l’analyse et l’introspection, encore une fois c’est tout à fait ça, je passe des heures et des heures à analyser chaque détail, chaque posture, chaque inflexion de la voix; je déteste les avis tranchés, je vois toujours les multiples facettes de chaque situation. C’est également pour cela qu’il y a un domaine dont j’ai toujours su que je n’y travaillerais pas, c’est le droit: la justice parfaite n’existe pas (tant dans la société que de façon absolue) et cela me cause la plus grande frustration, jamais je ne pourrais être juge; quant à défendre quelqu’un dont je ne suis pas personnellement convaincue de l’innocence, n’y pensons même pas.
    Comme je l’ai déjà dit, j’essaie de ne voir l’école que comme un moyen d’assouvir ma curiosité dans tous les domaines. Si je ne m’imagine pas faire de décrochage scolaire, je vois pourquoi l’hypersensibilité peut y conduire; je n’ai pas subi de harcèlement à proprement parler, mais à cause de ma grande sensibilité, j’étais blessée par le comportement des autres alors même qu’eux ne pensaient que me taquiner, ce qui m’a conduite à la fameuse « carapace » qui me vaut toujours une réputation de fille froide, dure et insensible (ex: la mort d’une amie à une de mes amies lui a été annoncée en cours, elle était en larmes sur son bureau, toutes nos amies étaient autour d’elle; moi j’étais scotchée sur ma chaise, cette fille qui était comme une petite soeur pour moi, je ne pouvais même pas la regarder parce que je savais que sinon, j’allais fondre en larmes à mon tour). Un conseil que je peux donner parce que c’est ma situation est de développer un talent artistique ou sportif à côté; personnellement, j’écris d’aussi loin que je me souvienne. J’ai d’ailleurs retrouvé un journal intime de ma primaire dans lequel j’écris que « j’ai l’impression d’appartenir à une autre espèce ». C’est dire si mon sentiment de solitude et de décalage est vieux ! Mais l’écriture m’a vraiment permis de mieux me comprendre, de démêler mes sentiments, de mettre à plat mes analyses, et aussi de me donner une sorte d’objectif autre, où il n’y avait ni compétition ni pression. Également, ça m’a permis de « déplacer » mon perfectionnisme sur un autre milieu que l’école (l’une de mes amies est elle aussi hypersensible, elle veut faire tous ses devoirs en avance et comme il faut, si un prof donne un contrôle pour le lendemain en plus d’autres contrôles alors c’est la panique: son perfectionnisme est limite handicapant contrairement au mien même si ça a peut-être à voir avec nos personnalités bien sûr). Je reviens donc sur cette notion de cadre sécurisant qui est très important parce que c’est un moyen de montrer l’étendue de son affection de la part des parents (et des amis aussi): on sait ce qu’on peut attendre d’eux, on sait que nos sentiments sont réciproques… J’ai mis un moment avant de comprendre à quel point j’avais besoin des limites, surtout que j’ai tendance à faire de même avec mon entourage: étant incapable de mentir, quand ils me demandent, je n’hésite pas à dire aux autres si je les apprécie… ou pas (oui oui, je dis en face: non déso je t’aime pas). Du coup je détecte assez facilement les mensonges, les hypocrisies, les dissimulations (même si je ne sais pas forcément y réagir, notamment quand on me dit « ça va » et que je vois que c’est faux).
    En espérant que ça en aidera quelques-uns, parents, frères et soeurs, amis ou premiers concernés,
    Une lycéenne ^^

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