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« Nous avons trois enfants, tous surdoués, tous différents ! »

Catherine et Laurent ont trois enfants à haut potentiel. Au-delà de ce point commun, leur témoignage permet de bien comprendre la diversité des situations et des profils rencontrés.

Comment améliorer les compétences sociales des enfants surdoués ?

Le journal La Montagne a publié récemment le témoignage de cette famille de Brive que j’ai trouvé suffisamment réaliste et riche d’enseignements pour vous le présenter ici. Les anecdotes et expériences rapportées ont réveillé en moi des souvenirs encore bien présents, comme ce sera le cas pour bon nombre d’entre vous, j’en suis certain.

Antoine, Chloé et Emilie sont trois frères et sœurs précoces, chacun avec sa personnalité et ses difficultés propres, ce qui, au passage, a le mérite de nous rappeler que parler de « L’enfant à haut potentiel » avec un grand L n’a guère de sens, tant les caractéristiques des uns et des autres peuvent varier et le haut potentiel s’exprimer de bien des manières.

Pour Catherine et Laurent de Brive, « le parcours du combattant des parents d’enfants à haut potentiel » a commencé par leur fils Antoine. Un garçon, âgé aujourd’hui de 13 ans,  qui se croyait bête, parce qu’il était différent de ses camarades et n’y arrivait pas à l’école.

Pourtant, dès l’école maternelle, une enseignante attentive avait relevé une certaine singularité d’Antoine par rapport à ses camarades, ainsi que des difficultés naissantes, notamment graphiques. La consultation d’un orthophoniste et d’un psychomotricien n’avait alors pas permis de détecter le haut potentiel du jeune garçon.

Plus tard, en fin d’école primaire, la famille s’est vue proposer une thérapie familiale par une psychologue sans doute peu au fait des particularités des enfants précoces, pour pallier aux difficultés scolaires d’Antoine. Là encore sans succès. A la même époque, c’est un instituteur qui sème à nouveau le doute dans l’esprit des parents.

« Son instituteur nous a dit : “Antoine n’est pas fait pour l’école”.

Ce n’est pourtant qu’au collège, avec l’apparition des premiers signes d’une phobie scolaire qu’Antoine est enfin identifié comme enfant à haut potentiel par un psychologue. Mais c’est seulement la rencontre d’Elodie Vandewall de l’association Potentiels qui permettra, un an plus tard, aux parents inquiets de comprendre enfin le fond du problème et de dépasser un sentiment de culpabilité naissant. Un aménagement scolaire peut enfin être mis en place au bénéfice d’Antoine, dont il a été constaté par ailleurs qu’il était également dyslexique, dysorthographique et dysgraphique, tout en souffrant de troubles de l’attention sans hyperactivité.

Entre temps, Catherine et Laurent ont découvert que leurs deux filles étaient elles aussi surdouées. Emilie, la cadette, bien qu’élève brillante, a commencé à craindre d’aller à l’école dès le CE1. Mieux informés sur le sujet, ses parents ont réagi rapidement.

« On lui a fait faire un Wisc IV qui a démontré qu’elle est, elle aussi, à haut potentiel, mais, très différente de son frère, résume Laurent. Elle a tous les Items à haut potentiel, sauf la vitesse de traitement et la faculté de retranscrire ses connaissances. »

Munis d’un bilan en bonne et due forme, les parents de la petite fille ont pu prendre rapidement de bonnes décisions et notamment choisir pour celle-ci des activités extra-scolaires qui lui permettent de surmonter ses difficultés.

Chloé, la benjamine de la fratrie, marche sur les traces de ses aînés, ce qui occasionne pour toute la famille un emploi du temps surchargé et nécessite une organisation irréprochable.

Ce témoignage pose la question du diagnostic tardif. Que se serait-il passé si, dès les premiers soupçons, en maternelle, Antoine avait été identifié et son fonctionnement particulier pris en compte tout au long de sa scolarité ? Ses difficultés auraient-elles pu être surmontées dès le départ, ce qui lui aurait permis de s’épanouir en classe ?

Pour ma part, je ne saurais trop vous conseiller de ne pas tarder en cas de doute. Il n’y a pas de danger à faire effectuer un bilan psychologique par un professionnel compétent. J’insiste sur la compétence car ce témoignage nous montre bien qu’à plusieurs reprises des professionnels ont failli et portent une lourde responsabilité dans le long combat que la famille a dû mener pour le bien-être de ses enfants.

Enfin, on n’insistera jamais assez sur la nécessité qu’il y a à informer les enseignants sur l’élève à haut potentiel. En tant que professionnels côtoyant des enfants tout au long de l’année, ils devraient être les mieux à même d’orienter les parents, surtout quand il s’agit d’un premier enfant et que les références familiales manquent pour aider ceux-ci à se forger une opinion sur les compétences et le développement de leur petit garçon ou de leur petite fille. C’est le sens et l’objectif de notre campagne d’information à destination des écoles, qui vise à informer 10.000 établissements scolaires et à laquelle je vous invite à participer si vous pensez que le jeu en vaut la chandelle.

Vous pouvez lire le témoignage de Catherine et Laurent en entier sur lamontagne.fr

7 commentaires

  1. Bonjour
    Je suis très intéressée par vos articles et très interrogative pour ma fille de 5 ans qui s appelle Meyleen.
    Je vis en région PACA près d Avignon et je souhaiterai savoir si vous auriez des spécialistes à me recommander vers qui me tourner.
    Mon docteur généraliste n est pas sensible à tout cela et ne s’y intéresse pas je me sens démunie ne sachant pas vers qui me tourner
    En vous remerciant par avance pour la réponse qui me sera adressée.
    Bien cordialement

    Anne Charlotte Planchenault

    1. Bonjour ma fille à fait le test il y a quelques années sur sausset les pins par une professionnelle très competente qui m avait été recommandé et que je recommande à mon tour. Les tarifs sont raisonnables et le sérieux est au rendez vous. Je peux vous donner les coordonnées si vous le souhaitez.

    1. Bonjour,

      Il est vrai que les enseignants sont vraiment mal informés et c’est dommage.

      Pour mon fils aîné, nous avons bataillé 2 ans avec l’école. La maîtresse de petite section pensait qu’il était très angoissé car il jouait à des jeux peu commun, il fesait des scénarios catastrophe (tremblement de terre, éruption volcanique, mêlé aux dinosaures etc), suite à une consultation psy, il nous a été évoqué une précocité certaines chez notre fils, il nous a donc été demandé de lui faire passer un test.

      Il nous a fallu un an d’attente pour lui faire passer le fameux test, nous avons pendant ce délai parler des soupçons de précocité, mais pour elle c’était impossible.

      En moyenne section, mon loulou a eu la même enseignante, il a saboté son test volontairement, mais tout les professionnels l’ont déclaré précoce sans le moindre doute, la maîtresse ne voulait pas l’entendre.

      L’année a été très difficile, j’ai du faire intervenir la neuropsychologue et l’éducatrice pour que le calvaire de mon fils se stop.

      Cette année en grande section (l’école refuse le saut de classe même si ça a été demandé par la neuropsychologue) il a toujours la même enseignante, l’intervention des professionnels l’a aidé à mieux comprendre mon fils, je lui ai transmis la plaquette de votre site, et ça se passe mieux, ce n’est pas encore ça mais il y a du mieux.

      Après les fêtes nous allons essayer de faire accepter à l’école des moments passerelles avec le CP, on verra bien.

      Nous avons 2 autres enfants, des jumeaux, ils sont entrés en petite section cette année.

      Mon fils pleurait du matin au soir non stop en classe, ne comprenant pas pourquoi, surtout qu’il voulait vraiment aller à l’école, nous l’avons emmené au CMPE (ils commencent à bien nous connaître avec le suivi du grand ).

      L’infirmière nous a parlé de toc, de très bons niveau de langage cacher par un défaut de prononciation, de très bonnes mémoires et logique ainsi qu’une grande sensibilité, nous l’avions remarqué mais sans en déduire quoi que ce soit.

      La psychologue de Paul nous a annoncé qu’elle recevra en janvier notre deuxième fils car il y a de fortes soupçons de précocité également chez lui, on est restés sur les fesses car nous ne nous attendions pas du tout a ça.

      Elle nous a également dit qu’en discutant avec l’enseignant de notre fils, il avait remarqué de grandes aptitudes chez notre fille (la jumelle) mais que contrairement à son frère jumeau, qui lui est très actif, elle est très discrète.

      On est restés scotché face à tous ça, la psychologue a vite vue qu’on était surpris, elle nous a expliqué que nos deux derniers enfants étaient très probablement précoce mais avec des profils différents, donc 3 précoces avec 3 profils différents.

      Nous sommes toujours sous le « choc », une thérapie familiale va être mis en place car nos enfants n’arrivent pas à s’entendre et jouer ensemble.

      Pour le reste nous verrons ce que nous dira la psychologue en janvier.

      1. Bonjour,

        Effectivement, le haut potentiel même s’il peut être une caractéristique commune ne s’exprime pas forcément de la même façon d’un enfant à l’autre.
        Entre garçons et filles c’est souvent plus marqué, les filles sont plus adaptables, ce qui ne veut pas dire qu’elles n’aient pas des besoins accrus.
        Vos enfants sont encore très jeunes, commencer une thérapie familiale sur la base d’une difficulté à jour ensemble me semble un peu « exagéré ».
        C’est sûr qu’il faut trouver un train d’entente entre les uns et les autres, leur apprendre à partager, respecter des règles. … comme avec tous les autres enfants. Avec les enfants à haut potentiel, le jeu pour jour n’est pas aussi évident : ils ont besoin de jeux stimulants, souvent bien au delà de leur âge et la difficulté est de trouver ce qui les  »branche ». Par exp ma fille de 7 ans joue avec ses grands frères à 7 WOnders et bien d’autres jeux du même type, Uno et ce genre c’était vers 2 3 ans etc… ils aimaient tous bien les memory assez jeunes. Donc ce sont les repères qui changent et sont à trouver. Fréquenter une ludothèque si possible est très intéressant pour eux et vous.

  2. Bonjour !
    Le médecin scolaire préconise pour mon fils de 10 ans un bilan psychometrique ! L orthophoniste aussi …. malheureusement les rendez-vous sont de 1 an d’attente ou alors 600e chez les libéraux ! Dommage que le coût soit aussi élevé ce qui ne permet pas à toutes les familles d’avoir accès rapidement à ce bilan!!!!
    Il se sent different des autres enfants dans leur comportements selon lui « immatures  » il relève beaucoup de chose comme étant des injustices … aucunes difficultés à mémoriser ses leçons à comprendre des textes répondre ect cependant en grande difficulté au moment du passage à l’écrit pour le coup selon l’orthophoniste il « serait »dysorthographique ou dyslexique. Je dis serait car il doit effectuer un bilan orthoptique ainsi que ophtalmique pour apporter une conclusion définitive !
    A savoir que c est un enfant avec qui nous avons pratiqué l’école à la maison. Lorsqu’il a été scolarisé en ce1 dans une classe à double niveau et qu’il voyait ce que faisait les ce2 notamment en calcul il a demandé à faire comme eux et m’a dit : « j’en ai marre de faire des calculs de bébé « . Après quoi j’ai demandé un Rdv avec la directrice pour savoir s’il pouvait changé de niveau et m’a dit que non. Pour la simple raison que le but pour elle était qu’il s’intègre d’abord… selon moi un échec (bien que je n avait alors aucunes connaissances sur les hpi) il a commencé à s’ennuyer à creuser des lacunes … à l’ecrit sans recommandation de voir un orthophoniste etc. A la fin de l’année nous avons decidé de reprendre l’école à la maison l’école à la maison . Nous avons repris le ce1 car hors de question pour moi de le faire passer en ce2 avec toutes ses difficultés ! Puis il a de nouveau intégré l ecole (dans une autre ecole) sans faire de ce2 puisque son niveau était le niveau de son âge normal à savoir le cm1. C’est dans cette école que la maîtresse a pris au sérieux les lacunes de mon fils à savoir à l’écrit, sa fatigabilité, sa dysorthographie ses innatentions… . Elle a demandé si j’étais d’accord de rencontre le médecin scolaire qui là après entretien avec lui m’a dit qu’elle pensait que c’était un enfant hpi et m’a vivement recommandé le bilan psychometrique !!!!
    Alors cette année je vais mener tous ses bilans avec lui pour essayer de comprendre …. a savoir qu’il a un fort don pour le dessin.
    Aussi s’il est reconnu comme étant hpi je ferai un courrier à son ancienne directrice pour l’en informer car elle avait refusé de lui faire sauter de classe et que les instituteurs devraient être un peu plus informés sur ces cas !

    En tout cas je trouve ce site vraiment riche je reconnais mon enfant dans beaucoup de post … les témoignages etc

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