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Le haut potentiel intellectuel, un sujet trop porteur pour être pris au sérieux ?

L’excès d’informations est-il nuisible pour les personnes qui se posent sincèrement la question du haut potentiel ? Chloé Romengas répond à cette question dans un article intéressant et non dénué d’humour.

Femme surdouée

La contrepartie de la diffusion de l’information, aujourd’hui florissante, autour du haut potentiel, est de donner à ce phénomène l’image d’une thématique en vogue, donc passagère, voire futile.

Si l’information demeure évidemment une très bonne chose, son pendant est l’abus d’information qui pousse à une forme de vulgarisation noyant le sujet dans tous les sens, la plupart du temps au détriment des personnes réellement concernées.

Sur son blog, Rayuresetratures.fr, Chloé Romengas a écrit un excellent article à ce sujet, toujours avec beaucoup d’humour, intitulé :  » Est-ce que je succombe à un effet de mode si je me demande si je suis surdoué ?« . Je vous en recommande chaudement la lecture.

Parce que, plus on en entend parler, plus des personnes pourront se questionner sur elles-mêmes, et trouver des réponses, même si elles n’ont rien à voir avec le HPI au final. Parce que ce qui importe n’est pas de savoir si on est HPI ou non, c’est la réflexion qui permet de comprendre qui on est.

https://www.rayuresetratures.fr/effet-de-mode/

Nous constatons à travers les témoignages que nous recevons tous les jours que malgré la popularisation de la question, l’accompagnement du haut potentiel, en particulier sur la plan scolaire pour l’enfant, reste complexe et aléatoire.

Peut-être cela relève t-il de la difficulté persistante à appréhender le sujet, à le cerner dans sa réalité, malgré la profusion d’information ?

On s’imagine pouvoir l’évoquer sans tabou, maintenant qu’il serait devenu plus commun. Or cela n’est pas vraiment le cas, c’est toujours un exercice périlleux qui nécessite moultes précautions face à des interlocuteurs divers et plus ou moins compréhensifs. La réaction de « la complexée » citée par Chloé, magnifiquement illustrée comme toutes les autres, est l’une de celles à laquelle se heurtent très fréquemment les personnes qui expriment très sincèrement et sans fierté aucune leur sentiment d’incompréhension face aux décalages qu’elles rencontrent elles-mêmes ou avec leurs enfants.

Le doute salutaire

La question forte abordée avec raison par Chloé est celle du doute : celui-ci n’apparaît pas du jour au lendemain, sans fondement. Il fait suite à une multitudes de situations et expériences rencontrées, plus ou moins inconfortables ou au contraire très riches, extraordinaires parfois, à de nombreux constats de décalages, avances, retards, échecs incompréhensibles, réussites surprenantes et surtout au sentiment persistant que, malgré que l’enfant (ou l’adulte) semble normalement voire plutôt bien paré, l’adaptation naturelle à son environnement ambiant ne se fasse pas ou pas aussi aisément que pour tout le monde.

Il s’agit donc de tenter de comprendre une façon d’être différente, nourrie par un faisceau d’indices, présomptions, sentiments qui s’accumulent au fil du temps et dont la clé pourrait, en partie, se trouver dans le haut potentiel.

Face à ces doutes, il convient de rester prudent :

  • s’informer le plus possible,
  • trouver les bonnes ressources,
  • mettre tous les éléments en perspective,
  • ne pas s’attacher qu’à un seul signe qui, sorti du contexte, n’aurait pas de sens réel,
  • s’entourer de bons professionnels et surtout ne pas s’auto-identifier.

L’identification nécessaire

Lorsque que le doute persiste et qu’une petite voix intérieure vous pousse à lever le voile sur l’hypothèse du haut potentiel, il n’y a plus à hésiter. Le bilan ou test de QI, effectué auprès d’un professionnel compétent, reste à ce jour le seul outil valable pour corroborer, ou non, votre sentiment.

Je donne souvent comme conseil aux parents de ne pas attendre un résultat ni craindre le test (idem pour les adultes)

Il n’y pas un avant et un après le test, les personnes sont et restent les mêmes. Le test met par contre en avant des besoins et capacités cognitives qui peuvent s’éloigner de la norme dont il faudra tenir compte pour leur épanouissement personnel.

Les psychologues compétents affirment que les demandes des parents sont le plus souvent fondées et qu’ils ont bien cerné leurs enfants avant d’entamer des démarches. cela devrait vous rassurer si vous doutez vous-même du bien-fondé de votre questionnement Par ailleurs, un bon professionnel devrait refuser une demande de bilan lors du premier entretien si elle ne semble pas justifiée ou motivée par de mauvaises raisons..

Effet de mode ou pas, la réalité reste la même. Le pourcentage de personnes concernées ne varie pas. L’accès à l’information est plus vaste, plus facile et donc aléatoire par la même occasion, mais celle-ci, quelle que soit sa provenance, ne peut en aucun cas être vérifiée sans test de QI à l’appui. Dans ce cas le test, pratiqué dans les règles, a aussi le rôle de recentrage, de tri de l’information et permettra vraiment de lever le doute pour éviter de s’égarer dans des chemins tortueux.

Aucun individu doté d’un certain bon sens n’ira se précipiter chez le psychologue après la simple vision d’une émission ou lecture d’un livre, sans questionnement préalable. Ce n’est pas une démarche que l’on effectue sur un coup de tête mais qui se réfléchit, se mûrit, se nourrit d’une histoire et de beaucoup d’incertitudes. Par ailleurs, il y a de fortes probabilités que vous ayez épuisé toute la littérature et consulté tous les sites et blogs possibles avant de vous résigner à voir le psychologue ! Après quoi, il est inutile de vouloir repousser la démarche si elle persiste à s’imposer à vous avec tellement de force.

Si, d’emblée, vous y trouvez des réponses à quelques questions existentielles qui vous turlupinent, si le bilan vous permet de mettre des mots sur un parcours, cela n’aura pas été vain. À titre d’exemple, beaucoup d’adultes se découvrent eux-mêmes à haut potentiel à travers et après l’identification de leurs enfants. Certains auront besoin d’aller plus loin, pour mieux se connaître eux-mêmes ou s’encourager à s’orienter sur d’autres chemins, prendre de bonnes décisions, d’autres non. Ceux-ci seront simplement rassurés par le fait de pouvoir interpréter leur fonctionnement ou leur vécu sous un angle différent.

Gardons à l’esprit que, finalement, ce qui motive un individu à se faire identifier ou non est le besoin de comprendre des caractéristiques dominantes dans son fonctionnement, légitimement attribuables au haut potentiel qui, au quotidien, ne s’inscrivent pas facilement dans son cadre de vie. L’exemple type est celui de l’enfant à l’école qui va trop vite : s’il n’y a en a pas plus qu’avant, peut être faudrait-il mettre le focus sur les raisons qui font qu’apparemment leur accompagnement semble plus compliqué malgré tout.

Sujet porteur ou non, sans doute parfois exagéré dans certaines présentations médiatiques, le vrai souci des parents d’enfants à haut potentiel est celui de l’accomplissement personnel de leurs enfants afin qu’ils deviennent des individus épanouis et puissent se dispenser de cette étiquette à l’avenir et que, comme le dit fort justement Chloé, « petit à petit on retrouve l’équilibre ».

Dans tous les cas, l’humour ne fait pas de mal et les enfants à haut potentiel le manient très bien pour la plupart, aussi nous vous conseillons fortement la lecture des livres de Choé Romengas, Rayures et ratures dont le numéro 2 sort officiellement dans 2 jours. Le premier ouvrage est aisément lisible par les enfants qui voudraient se familiariser avec le sujet du haut potentiel sans sombrer dans la déprime ! Nous avons hâte de découvrir le deuxième.

Lire l’article de Chloé sur Rayures et ratures

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