Recherche

La déscolarisation est-elle une solution efficace pour lutter contre la phobie scolaire ?

Pour un enfant précoce qui ne supporte plus l’idée même d’aller en classe, se rendre à l’école peut tenir du véritable calvaire. La tentation de la déscolarisation est alors grande. Que faut-il en penser ?

La phobie scolaire chez les enfants à haut potentiel

Dans un article récent du journal La Montagne, Cédrine Jarlier, psychologue et psychothérapeute dans le Puy de Dôme, s’exprimait au sujet de la phobie scolaire et de la déscolarisation, parfois considérée comme inévitable pour y remédier.

Sans refaire une explication de texte complète, il me semble important de soulever quelques points essentiels de son intervention :

Déculpabiliser les parents :

Lorsque la phobie scolaire se manifeste, il est très important d’y prêter attention et ne pas la négliger.

La résignation est une conséquence de l’épuisement parental que l’on peut entendre et qui semble logique. Cependant, lorsque le bien-être, voire la vie de l’enfant sont en jeu (car le risque suicidaire n’est pas toujours très loin à l’adolescence sur les phobies sociales, déscolarisation, etc. ; la dépression existe chez l’adolescent aussi), il ne faut pas baisser les bras.

La difficulté reste sans doute de trouver l’aide adaptée et les bons interlocuteurs. Pour Cédrine Jarlier, la phobie scolaire doit être accompagnée d’une thérapie comportementale et cognitive et la démarche doit associer toute la famille.

Il existe aussi des associations vers lesquelles les parents démunis peuvent se tourner pour contacter un correspondant régional.

Phobie scolaire et déscolarisation sont-elles forcément liées ?

Phobie scolaire, de quoi parle t-on ?

La phobie scolaire se manifeste par une incapacité quasi-totale à se rendre à l’école qui peut avoir des origines variées et touche des publics très différents.

En effet, la phobie scolaire, ce n’est pas forcément la peur de l’école (harcèlement, surinvestissement scolaire, pression des notes) mais parfois aussi une angoisse de séparation d’avec le parent qui, pour une raison ou une autre, reste à la maison. Ce ne sont pas, non plus, les élèves les plus en difficulté scolaire qui en souffrent. On y trouve aussi des enfants à haut potentiel intellectuel.

Cédrine Jarlier donne l’exemple des élèves à haut potentiel. Dans ce cas précis il me semble important de préciser que si la phobie scolaire devait advenir, ses prémices sont une inadaptation de fait au système scolaire tel qu’il est conçu, nécessitant forcément un accompagnement particulier.

Que penser de la déscolarisation comme solution ?

Pour ce qui concerne les enfants précoces, je pense qu’il s’agit de faire la part des choses entre une déscolarisation subie et une déscolarisation choisie.

Comme me l’a dit un jour l’une des enseignantes de mon fils aîné, la majorité des enfants aime aller à l’école. La phobie scolaire est donc à considérer comme un accident de parcours qu’il faut traiter pour favoriser un meilleur retour en classe.

Cependant, en cas de haut potentiel, il arrive que la scolarité classique ne soit pas du tout adaptée à l’enfant et que l’école soit incapable de répondre à ses attentes, ce qui, additionné par exemple à de mauvaises relations sociales, voire du harcèlement, peut amener celui-ci à la phobie scolaire. Dans ce cas, un mode de scolarité différent, à distance ou en famille, peut être très bénéfique et ne doit pas être vu comme une solution de repli ou un moindre mal, bien au contraire !

Il ne faut pas oublier non plus que le haut potentiel, selon son niveau, touche 2% ou moins de la population. Compte tenu de cette fréquence faible certains enfants, notamment ceux qui présentent un très haut potentiel intellectuel, peuvent passer de nombreuses années sans possibilité de côtoyer des pairs, avec lesquels partager des activités et centres d’intérêts, dans le cadre scolaire.

Sans cette possibilité de se retrouver en communion d’intérêts, et même en cas de « phobie scolaire », la thérapie comportementale sera à mon sens inutile et, surtout, insuffisante car, comme le dit Cédrine Jarlier :

…il est inquiétant de voir que cette question est en général traitée par la déscolarisation sans jamais s’attaquer à l’origine du problème.

Et si le problème, justement, n’était pas seulement ou pas toujours l’élève ou sa famille ? Qu’en pensez-vous ? Avez-vous déscolarisé votre enfant surdoué pour surmonter sa phobie scolaire ? Quels enseignements en avez-vous tiré ? Partagez votre expérience avec les visiteurs d’Enfants Précoces Info à travers vos commentaires.

21 commentaires

  1. Bonjour, notre fils, aujourd’hui âgé de 19 ans, a montré des signes de phobie scolaire dès l’entrée en maternelle (régression et pleurs). Cette phobie s’est nettement amplifiée au fil du temps pour atteindre son plus haut niveau au collège puis au lycée. Une première déscolarisation totale durant 2 mois au troisième trimestre de la de 5ème (puis à mi-temps jusqu’à la fin de sa 5ème) a été indispensable. A cette époque, aucune scolarité parallèle n’a été mise en place car le pédopsychiatre a considéré qu’il était « en arrêt de travail », qu’il avait besoin de repos total et surtout son niveau scolaire ne nécessitait pas de rattrapage de cours. Une nouvelle déscolarisation à mi-temps a été nécessaire au 3ème trimestre de la classe de première. Cette fois-ci, nous avons du mettre en place des cours de français pour préparer ses épreuves du bac. Enfin, en début de terminale, sa phobie a été tellement envahissante qu’il n’a pu la surmonter. Il a donc fait le choix de quitter le lycée dès le retour des vacances de la Toussaint et de préparer son bac via le Cned. Nous l’avons soutenu dans ce choix et avons mis en place, avec son adhésion, un accompagnement individualisé pour lui donner toutes les chances de réussir son bac (cours en centre de soutien, sophrologie), et surtout de réaliser son projet d’intégrer une école d’ingénieur. Cela a été un très bon choix pour lui puisqu’il a décroché son bac avec mention et a pu réaliser son projet. Aujourd’hui, il suit ses cours normalement même si les signes de la phobie n’ont pas complètement disparus. Il a appris à les reconnaître et les maîtriser. Je ne dirais pas que la déscolarisation est LA solution… elle l’a été pour mon fils dans un environnement qui ne proposait pas d’autres alternatives. Plutôt que d’être fataliste et pessimiste, la souffrance de notre fils était telle que nous avons choisi d’accueillir cette solution et d’accompagner notre enfant dans son choix. Bon courage à tous les parents et enfants dans une situation similaire ! Et surtout, faîtes confiance à votre enfant !

    1. Merci pour votre témoignage. Notre fille de 16 ans vit des choses similaires, même si elle a malgré tout réussi à reprendre les cours cette semaine (mais dimanche soir, ça n’était pas gagné !)
      Je suis admirative de la flexibilité que vous avez montré dans le parcours de votre fils. Cela me montre qu’il ne faut pas avoir peur des alternatives (et qu’elles existent !) et me fait réfléchir pour mon petit garçon de 8 ans (voir mon commentaire plus bas). Merci beaucoup.

      1. Je suis da s la même position…. Fils précoce… En avance sur tout… Très mâture qui malgré tout ça a 17 ans vit dans son appartement…. Avec un travail et une amie…. Mais chaque semaine au cfa est un véritable calvaire.. Pour lui….. Ey pour moi évidemment qui doit accompagner… Pousser…. Subir…. Et ne pas savoir quoi faire… Au final nous pensons abandonner…. Le laisser travailler et croiser les doigts pour qu’il reprenne une section pro dans 12 mois à 18 ans.. Que fait on au cfa en attendant ? On le pousse dehors car il est trop passif…. Personne pour l’accompagner ou l’aider… Je desespere….

    2. Bonjour

      Mon fils de 15 ans fait des crises d’angoisse insurmontables depuis la rentrée en seconde même si cela avait commencé en troisième.
      Il a été diagnostiqué Tdah et précoce à 7 ans mais à poursuivi son processus scolaire jusqu’à ce jour avec de plus en plus d’angoisses jusqu’à ce jour.
      Il a vu des psychologues mais refusent d’en revoir aujourd’hui.
      Je suis démunie par autant de souffrance et je ne sais pas à qui m’adresser.
      Si vous avez des conseils
      Merci

  2. Bonjour,
    Je pense que la descolarisation est nécessaire pour faire une pause quand la souffrance devient dangereuse pour l’enfant et la famille. Il est important que l’enfant est un accompagnement en même temps, pour pouvoir avancer et aussi pour ne pas avoir de problème de signalements qui ne sont pas forcément justifiés et sont un parcours éprouvant. Dans notre cas, enfant HP inadapté au Système de l’éducation Nationale (il a fallu du temps pour comprendre sans culpabilité), Il y a eu plusieurs descolarisation totale et partielle. Et finalement depuis qu’il est dans une école avec une autre approche pédagogique sur un sujet qui le passionne et un but précis , il y arrive.

  3. Bonjour,
    Nous avons déscolarisé notre fils en novembre de sa quatrième suite à une agression à l’extérieur du collège et à des difficultés qu’il avait à se faire des amis de son âge… Le contrat a été clair avec lui. Nous acceptions de l’inscrire au cned mais il devrait réintégrer un lycée pour sa seconde. Il a demandé à changer de secteur. Et il a pu reprendre le chemin du lycée. A ce moment là, nous n’avions pas d’autres solutions. Soutenus par la psychologue qui le suivait au CMP, cela nous a semblé être la seule solution à notre portée.
    Il est maintenant en première, il s’est fait des amis. Il apprécie son lycée et les enseignants. Mon seul regret, ne pas lui avoir trouvé un collège où il aurait pu être accueilli avec un encadrement spécifique comme celui avec lequel il a été reçu au lycée.
    Dans tous les cas, courage à tous les parents qui vivent cette situation. Au moment où cela nous est arrivé, nous avions l’impression d’être seuls. Et je n’aurai jamais imaginé le voir retourner au lycée avec autant de plaisir.

  4. L’école comme lieu social pour les enfants précoces, je ne suis pas certaine ! Mon fils n’en pouvait plus d’être dans ce cadre social avec des enfants si immatures, des adultes qui ne pouvaient pas prendre du temps pour lui… au contraire cela l’a renfermé car il n’osait pas dire ce qu’il ressentait, ce décalage entre lui et les autres ! Il est arrivé à un point de non retour où il ne pouvait plus faire cet effort. D’autre part, je n’avais jamais entendu que cela pouvait venir du fait qu’un parent restait à la maison ! Cela me semble erroné. Complètement faux pour nous en tout cas.

  5. Nous aussi sommes confrontés à la phobie scolaire d’un de nos enfants HP. La descolarisation a été inévitable tant la souffrance est grande chez l’enfant et les crises de panique insurmontables. Il n’y a dans ce cas, pas d’autre solution que d’arrêter la situation de souffrance extrême, autrement dit, l’école.
    Nos enfants HP ont un profil particulier, c’est certain, mais je me pose beaucoup de questions sur l’origine de cette phobie scolaire et me demande pourquoi l’école est un tel lieu de souffrance. J’en viens à penser que l’école telle qu’elle est conçu en France est elle-même la cause de ces malheurs : programmes insipides, sous alimentation intellectuelle, approche abstraite, uniformité de pensée et de façon de travailler…
    Pour certains enfants, cela n’est tout simplement pas possible. Cela leur fait trop violence.
    Nous avons donc fait l’école à la maison pendant 10 mois pour finir le CM2. Pas facile à vivre pour la maman mais énorme soulagement pour mon fils qui a recommencé à vivre.
    Cette année, il ne va que 3h par semaine en cours particulier au collège en classe précoce (à Rennes). Il n’y rencontre pas les élèves (encore impossible) mais réapprivoise doucement le fait d’être avec un prof. Je sais que ce sera long et incertain. Tout l’enjeu est de refaire confiance…

  6. Bonjour
    La dèscolarisation de mon fils en début de 5eme a été sa porte de salut. Car il revenait et voulait mourir. Il n’en pouvait plus.
    Il est précoce avec une dyspraxie de l’habillage.
    Il a plus de temps pour les gestes difficiles pour lui et peu importe si il met 2h à se préparer. Le fait d’avoir eu se temps supplémentaire sans pression a joué en sa faveur et il a pu trouver tout seul une méthode pour mettre seul ses chaussures et lacets qui lui posait encore problème à 13 ans … Maintenant ce n’est plus le cas. Il est beaucoup plus serein pour entamer la journée. Plus de crises d’angoisses, plus de vomissements. Il a la liberté d’etudiers ce qui le passionne et à son rythme. Nous n’allons plus chez le médecin une fois toute les deux semaines car il se sent bien dans sa peau. Avant il était malade tout le temps. Et le CMP dans son cas à raison d’un quart d’heure tous les mois pendant 6 mois n’a eu aucun effet car le psychiatre était focalisé sur l’absence du père et lui posait une seul question « qu’elles sont les nouvelles? » à laquelle mon fils avait du mal à répondre. Ce psychiatre ne l’a pas aidé. Du coup , il m’a supplié d’arrêter cette thérapie car il n’était pas du tout dans une dynamique positive vis à vis de sa dèscolarisation et ce psy le mettait mal à l’aise.
    Mon fils était isolé à l’école et stigmatisé et harcelé pendant tout son primaire sans que les maîtresse/directrices et rectrices ne mettent rien en place car elles n’ont pas vu que mon fils était précoce. C’est une fois déscolarisé que nous avons vu pour la 1ere fois le médecin scolaire qui ayant pris connaissance enfin du parcours de mon fils a pu poser un diagnostic. Et grâce à sa professeur de math en 6eme elle même phobique scolaire dans son enfance que nous avons pu mettre des mots sur le mal être permanent que mon fils a eu depuis le début de sa scolarisation. Je ne pouvais donc plus le laisser souffrir et se faire mal pour éviter d’y aller. Il a désormais des amis de tous ages et du temps pour réparer les vélos , réparer les ordinateurs, concevoir des projets faire de la guitare et du dessin et découvrir le monde autrement. Nous avons trouvé une formidable association L’école de la vie avec qui nous faisons des sorties à la cité des sciences et au palais de la découverte avec des ateliers et exposés l’occasion pour mon fils d’être avec des copains précoce comme lui et déscolarisés du coup une complicité c’est installée naturellement entre eux….Cela a été très bénéfique pour lui et notre famille cette dèscolarisation.

    1. Bonjour,
      À la lecture de vos commentaires, je me sens moins seule, et en même temps je me dis que nos ennuis avec l’ecole ne font que commencer… Ma fille a 4 ans, est en MS et ne veut plus aller à l’ecole « de sa vie jusqu’à qu’elle soit morte! ». Peur de la récré et des maîtresses qui grondent, punissent ou font simplement les gros yeux, trop de bruit et d’enfants qui lui crient dans les oreilles, trop de travail assis sur une chaise, marre des enfants qui lui disent qu’elle fait du cracrabouilla alors qu’elle s’applique à en avoir mal à la main… et j’en passe! Les quelques matinées où elle a envie d’y aller, elle s’agrippe à moi de toutes ses forces. Nous avons un rituel avec l’atsem depuis sa PS qui la prend dans ses bras pour qu’elle me fasse coucou à la fenêtre … mais elle commence à lui dire qu’elle est trop grande pour ça maintenant. Et quand je la récupère, elle a souvent mâchouillé sa mèche ou ses vêtements. Je me dis qu’affectivement C’est trop tôt pour elle, qu’elle ira peut-être plus tard. Mais l’obligation de scolarisation à 3ans met la pression.
      La déscolarisation, j’y pense depuis l’an dernier, je suis persuadée qu’on pourrait trouver un bel équilibre comme ça. J’ai des amis non sco, et je vois que ce ne veut pas du tout dire manque de sociabilisation. Je vois aussi que ça permet de créer une relation plus forte avec son enfant. Mais mon mari y est opposé. Et d’un autre côté ça voudrait dire démissionner de mon boulot, devenir dépendante financièrement, et ça, ça me fait peur. Choix difficile.

  7. Le poids de la différence avait complètement refermé ma fille, depuis nous avons choisi une scolarisation dans une structure alternative, qui fonctionne à partir du projet personnel de chaque élève, où la ma fille reprend pied et recommence à avoir envie d’apprendre, et d’échanger avec d’autres.

  8. Bonjour,
    Un vrai parcours du combattant en ce qui nous concerne! La phobie scolaire de notre fils a explosé à l’ entrée en 6è mais en réalité était présente dès l’ école primaire. Le premier symptôme fut d’ abord une fatigue énorme en fin de journée, avec impossibilité de se remettre au travail pour faire ses devoirs, puis difficulté toujours croissante pour se mettre en mouvement le matin…puis au fur et à mesure, des phobies sont apparues, malaises sur le chemin de l’ école, épuisement total…l’ inscription au Cned a été la seule solution. Je fais court : plusieurs tentatives de retour au collège, en vain, du coup…pas de classe de 5ème du tout, un passage en 4è 2 mois, une 4è et une 3è avec le Cned. Puis un retour en presentiel en 2nde et 1ere avec des absences chroniques…pour finalement un retour choisi au Cned pour la terminale…et maintenant, enfin! Délivrance …il démarre des études de psycho et se régale!…On se sent très, très seul lorsque l’ on vit ce type de situation, malgré certaines bonnes volontés ( enseignants, CPE…), mais il faut garder confiance, ne rien lâcher, même si rien n’ est jamais acquis.

    1. Merci pour ce témoignage… même s’il date ! Je traverses le même parcours avec mon fils. Honnêtement j’étais pas prête. L’enfer. Ulcère. Enfant sous anti dep… bref. Si le saut du Cned doit être fait… et qu’au bout il y a du mieux être…

  9. Bonjour,
    Nous connaissons la phobie scolaire pour deux de nos 6 enfants : ma fille aînée, 2e de la fratrie, et mon avant dernier. Ils ont respectivement 16 et 8 ans.
    Pour notre fille, l’école a toujours été un problème. Elle y était mal, depuis toujours. Arrivée au collège, elle a pris sur elle jusqu’à ne plus tenir en 4e. Elle a explosée un soir de janvier, en rentrant de cours : crise de larmes, suffocation, tremblements… c’était impressionnant. Cela a duré jusqu’à minuit, et elle s’est calmée quand nous lui avons dit qu’elle n’était pas obligée de retourner au collège le lendemain. Pour faire vite ensuite : elle a commencé une scolarité partagée avec 3 matières au collège dans une classe de 3e, et le reste à la maison. Elle a donc fait sa 4e et sa 3e entre janvier et juillet, puis a réintégré le lycée en 2nde (c’est le même établissement), avec une rechute en avril, mais un retour fin mai. Son année de 1ere a été difficile au début, puis de mieux en mieux grâce à une thérapie, et étant dans une filière qui lui convient magnifiquement. Aujourd’hui, elle est en terminale L. Elle va plutôt bien, cependant la fragilité est là et elle a failli ne pas reprendre après les vacances de la Toussaint (c’est à dire hier !). Elle a un stress énorme pour les tests communs, le bac, et encore plus avec ParcourSup ! Pour le moment, elle ne veut rien faire l’année prochaine, elle ne veut plus entendre parler d’école, alors que ses profs la poussent à faire une prépa littéraire, puisqu’elle est brillante (ils n’ont rien compris en fait !). Nous lui ouvrons des portes en lui disant que si c’est trop dur, il y a toujours des solutions. Et hors de question de la pousser vers la prépa !
    Pour notre petit garçon, c’est une autre histoire, qui n’est pas terminée. Il est malheureux à l’école depuis la PS, a sauté la GS, mais cela n’a pas suffit à l’apaiser. Il est actuellement en CM1, et si je regarde les 3 dernières années, je peux compter les semaines où il est allé à l’école normalement. Cette année, il n’y en a eu que 2 pour le moment. Presque tous les jours, il se débat pour aller à l’école. Arrivés devant la porte de sa classe, il s’accroche à moi de toutes ses forces. La maîtresse le prend, le tire dans la classe alors qu’il se débat toujours. Quand il me lâche, elle ferme la porte à clé et l’emmène sur sa chaise. Moi je repars toute tremblante et je pleure d’avoir laissé mon petit garçon dans cet état à l’école. Pourquoi est-ce que je fais ça ? Je n’arrive pas à faire le pas de la déscolarisation. Pourtant, j’ai l’impression que nous allons devoir y aller. Mais j’ai l’impression de lui retirer le seul lieu où il peut se sociabiliser… bien qu’il ait très peu de copains à l’école… Cet après-midi, j’ai lâché prise. Il n’est pas allé à l’école. Je ne peux plus le laisser dans cet état.
    Cela me fait du bien de lire les témoignages ci-dessus, particulièrement des parents qui ont du recul avec des enfants passés aux études. J’espère que nous allons trouver une solution pour mon petit bonhomme, qui adore apprendre, mais ne supporte plus l’école.

  10. Bonjour,
    Mon fils de presque 10 ans, en CM1, probablement à haut potentiel, et en tout cas hypersensible, a beaucoup de mal à aller à l’école cette année. La séparation d’avec moi sa mère (un peu moins dure d’avec son père, il faut préciser qu’il est marin et part un mois non stop sur deux, donc on va dire qu’on est habitués à la séparation) est difficile depuis l’entrée à l’école (pas à la crèche). Il dit souvent ne pas vouloir aller à l’école. L’an dernier, il a eu une instit’ super et c’était plus facile. Cette année, manque de chance, son instit’, à deux ans de la retraite, n’est vraiment pas à la hauteur. Son règne, celui de la terreur, de l’injustice, des cours ennuyants et beaucoup de devoirs le soir (au moins 40 mn tous les jours). Dès que je le récupère le soir, il me dit qu’il ne veut pas aller à l’école le lendemain, le redit en se couchant, le dit en se levant, pleure de plus en plus au moment où je le laisse. Jusqu’à maintenant, son père et moi lui expliquons qu’il faut faire avec, que c’est à sa maîtresse qu’appartient ce fonctionnement, qu’à l’école on apprend à vivre avec des gens différents et pas forcément biens, que c’est la vie. Ma question est : à quel moment cette souffrance devient phobie, jusqu’où on doit le forcer à aller à l’école ? Il a des amis dans sa classe, c’est un soutien, mais de le voir de plus en plus mal à la séparation le matin me fait me questionner. Merci pur votre attention

    1. Bonsoir,
      3 ans après, je me permets de vous demander où en est votre fils. J’ai eu l’impression de me lire lorsque j’ai lu votre témoignage. Cela parlait exactement de notre fille. Aujourd’hui, nous nous posons les mêmes questions que vous vous posiez à l’époque : à quel moment faut-il se décider à la déscolarisation ? est-ce utile « d’insister » pour que l’enfant aille à l’école tant qu’il ne s’en rend pas « malade » ? La décision me semble très difficile à prendre. Votre témoignage serait donc très intéressant. Je vous remercie

  11. L’association de A à Zèbres accueille à Nantes des jeunes déscolarisés de la 6 ème à la terminale, pour la plupart HPI et parfois aussi TDA, TSA…
    Elle propose de leur redonner confiance grâce à 3 pôles : thérapeutique, pédagogique et animations
    https://www.aazebres.com/
    https://www.facebook.com/search/top?q=association%20de%20a%20%C3%A0%20z%C3%A8bres
    Des associations commencent à émerger dans différentes villes pour faire face à ce manque (voir sur la page d’accueil du site de l’asso : https://www.aazebres.com/)

    1. Bonjour à tous !
      Je me tourne vers vous afin d’avoir des conseils car je me sens complètement desemparée.
      Ma fille a 8 ans. Elle est entrée en maternelle (TPS) en cours d’année à 2 ans et demi après une année et demie de crèche où elle commençait à s’ennuyer. La déposer à l’école à toujours été problématique, elle s’accrochait à moi, hurlait … c’était déjà extrêmement difficile pour moi de la laisser comme ça chaque matin. Elle a ensuite fait une PS au cours de laquelle sa maîtresse, voyant qu’elle commençait à écrire, a décidé de lui faire sauter la MS. Elle est donc entrée en GS l’année suivante. La séparation le matin était toujours difficile mais comme elle s’ennuyait moins, il y avait quand même quelques jours de répit de temps en temps.
      J’ajoute à cela qu’elle a toujours éprouvé beaucoup de mal à aller se coucher et a s’endormir, trouvant que le sommeil était une perte de temps et qu’elle « s’ennuyait » pendant la nuit.
      J’ai eu de gros soucis de santé à plusieurs reprises depuis ses 1 an, son papa et moi nous sommes separés quand elle avait 18 mois (nous nous entendons très bien aujourd’hui) et je me doute que cela a dû fortement l’impacter.
      Elle est entré en suite en CP/CE1, en sachant déjà lire, écrire et compter… elle s’ennuyait maisavait sa petite bande de copines et surtout un petit amoureux charmant, ils étaient inséparables, c’était super mignon ! Elle avait trouvé une sorte d’équilibre et prenait enfin plaisir à aller à l’école et s’éclatait dans ses activités extra-scolaires.
      Cette année, en CE2, le retour à l’école d’un petit garçon qu’elle avait connu par le passé à tout balayé … elle a voulu l’aider à s’intégrer mais lui étant très possessif, et elle ne voulant pas le blesser, elle a fini par se fâcher avec ses copines et son amoureux. Les problèmes pour la déposer à l’école sont revenus. Elle a exprimé le de prendre le ramassage scolaire, ce qui a été un solution miracle jusqu’à la semaine dernière. En quelques jours tout à basculé !
      Elle passait une semaine sur deux chez son père, elle ne veut plus y aller. Des crises d’angoisse le soir, la panique pour rentrer dans le bus le matin (c’est encore pire si je la dépose directement à l’école!). Elle dit que ça ne sert à rien qu’elle y aille car elle n’apprend rien et appréhende chaque jour de voir les autres. Tout le monde lui fait peur et elle ne se sent pas en sécurité…
      Elle est en cours de bilan neuropsychologique, j’ai eu rdv avec le directeur et la maîtresse qui me disent de tenir bon et de ne pas la déscolariser car elle risque de ne plus jamais vouloir aller a l’école. Ils me disent également de l’emmener voir un pédopsychiatre.
      Aujourd’hui, troisième séance avec la psychologue, elle était épuisée de son début de semaine catastrophique. Pour couronner le tout, elle devait se faire arracher 2 dents de lait cette après-midi, on a du abandonner après 40 min de panique sur la chaise du dentiste, elle était incapable de gérer ses émotions bien qu’elle savait ce que c’était, elle avait déjà du passer par là il l’année dernière et tout s’était bien passé !
      Son papa et moi nous sommes dit qu’elle avait besoin de repos et avons donc décidé que je la garderai à la maison ces 2 prochains jours pour qu’elle puisse se reposer plus sereinement. Seulement elle a quand même fait une crise d’angoisse et à mis plus de 2h à s’endormir à l’idée de retourner à l’école lundi…
      Nous avons rdv samedi son père et moi avec la psychologue pour qu’elle nous aide car, n’ayant certes pas encore les résultats complets du bilan, oui notre fille est bien à haut potentiel et nécessite une approche particulière.
      Je ne peux plus supporter de la voir dans cet état a chaque évocation de l’école. Elle aime travailler mais l’idée de se séparer de moi et de s’ennuyer la terrifie. Tout devient source de stress !
      Voilà, je vais m’arrêter là, désolée pour le pavé et merci pour votre attention. J’ai hâte de trouver des solutions pour l’apaiser et l’aider à évoluer au mieux afin qu’elle puisse s’épanouir.
      Vos avis et conseils seront précieux

      1. Bonjour,

        Vous faites bien de vous entourer de professionnels et de faire procéder à un bilan neuropsychologique. Les conclusions devraient vous aider à aller de l’avant. Dans le haut potentiel il y a aussi une part de « sensibilité » très importante, c’est à dire une grande intensité dans les perceptions affectives et émotionnelles. Les décalages que peut vivre et ressentir votre fille peuvent donc avoir des répercussions sur ses apprentissages mais aussi sur ses relations sociales et sa relation aux autres. Je vous suggère de parler avec le neuropsychologue de ses angoisses, il pourrait y avoir un travail à faire à ce sujet. Par ailleurs un enfant hp qui vit et ressent les choses de façon très intense a besoin d’un environnement apaisé, dans la mesure du possible. J’ai l’impression en vous lisant que votre fille souffre de sa relation avec le petit garçon de retour, qui par ailleurs a nui à ses amitiés avec les autres. Elle pourrait en être très déstabilisée car cela représentait comme vous le dites son « équilbre », qu’elle ne trouve pas sur le plan intellectuel. Or si tout s’effondre, je comprends qu’elle puisse aller mal. Je rajoute qu’un enfant à haut potentiel et hypersensible doit apprendre à se détacher pour ne pas prendre à cœur tous les problèmes des autres. A l’issue du bilan, il sera bénéfique pour votre fille que le professionnel puisse lui parler de ses forces, faiblesses, et de cette intensité qui la distingue des autres et avec laquelle il faut apprendre à composer, avec l’aide des adultes. Vous aussi comprendrez mieux votre fille à l’issue du bilan en cours, n’hésitez pas à évoquer toutes ces questions avec le neuropsychologue et s’il faut envisager un suivi (pédopsy), veillez à ce que ce soit en lien avec le haut potentiel.

        1. Merci beaucoup pour votre réponse !
          Oui nous attendons le résultat du bilan avec impatience, et nous rencontrons la neuropsychologue demain sans notre fille pour qu’elle nous donne des conseils.
          Ne pas aller à l’école ces 2 derniers jours lui a fait du bien, elle est plus apaisée et a pu se reposer. Nous verrons comment elle gère l’idée de reprendre l’école lundi ce we… et si elle ne se sent pas je la garderai à la maison !
          Nous allons y aller pas à pas, l’important étant de limiter le stress et favoriser son sommeil !
          Merci encore

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.