Le site Fredzone.org propose une liste de 7 signes qui définissent une « intelligence supérieure à la moyenne ».
La thématique du haut potentiel chez l’enfant y est évoquée, c’est pourquoi nous relayons cet article qui, même si son objectif est sincère, peut avoir tendance à dévoyer le sujet.
En effet il réside quelque confusion entre « intelligence supérieure à la moyenne » et « haut potentiel », dont les effets ne sont pas forcément les mêmes. Par ailleurs il nous semble que le seul intérêt d’une liste de caractéristiques, non dénuée de sens, est de permettre aux personnes concernées de faire valider un mode de fonctionnement atypique dans la mesure où celui-ci nécessite un accompagnement approprié. Une liste de quelques points plus ou moins déterminants à elle seule ne pourrait suffire à une identification sans plus de précautions. Le risque, à défaut de validation, est de partir sur de fausses pistes, de vivre avec des attentes trop fortes ou quelques déceptions face à un sujet complexe qui ne peut se contenter d’approximations.
Beaucoup pensent que seuls les tests de QI peuvent déterminer le niveau d’intelligence d’une personne. C’est fondamentalement faux. Ces tests sont en effet perfectibles et ne prennent pas toujours toutes les variables en compte.
https://www.fredzone.org/7-signes-montrant-que-votre-enfant-est-plus-intelligent-que-la-moyenne-3939
Le test de QI établi par un professionnel compétent, dont l’objectif est de définir un profil cognitif, est le seul outil, valide et fiable, de validation d’une évolution en décalage par rapport à la norme.
Certains signes bien présents sont effectivement à prendre en compte en cas de doute, mais ne doivent jamais être considérés isolément. Leur visibilité sera relative selon le contexte et l’environnement plus ou moins favorable de l’enfant et ces traits apparents nécessiteront toujours d’être analysés en parallèle avec l’évolution et le comportement général de l’enfant.
Au delà de leur présence, c’est la fréquence et surtout l’intensité de ces signes qui peut orienter vers une suspicion de haut potentiel.
L’article de Fredzone cite les 7 signes suivants :
1/ Il a appris à lire très jeune : c’est généralement un signe d’une faculté innée à apprendre.
En effet, globalement les apprentissages du jeune enfant sont très rapides et peuvent porter sur la lecture mais aussi bien sur les chiffres, la logique ou encore l’univers selon leurs centres d’intérêts et les sollicitations que leur environnement leur apporte. Très souvent ils se démarquent par une acquisition rapide du langage, avec un vocabulaire juste et approprié et des phrases très bien construites.
2/ Il a une faculté innée à se couper du monde : si votre enfant a une propension à se couper du monde et à se focaliser sur ses sujets d’intérêt, alors c’est sans doute qu’il est doté d’une grande faculté de concentration.
Cette caractéristique est fortement liée à l’attrait qu’aura l’enfant pour une activité donnée, et sera donc plus ou moins flagrante selon que l’enfant puisse ou non s’occuper à une tâche attrayante pour lui. Pour le bon développement de l’enfant à haut potentiel il est vital de pouvoir explorer des sujets qui lui permettent de développer ses capacités d’attention et de concentration. À l’inverse, un enfant « mal sollicité » peut se couper du monde pour s’évader et sombrer dans la rêverie. C’est à prendre comme un signe d’ennui ou de désintérêt, auquel il faudra remédier.
3/ Il est créatif et inventif : Si votre enfant passe le plus clair de son temps à imaginer des histoires ou à inventer des choses, alors c’est qu’il est aussi capable de penser, de dépasser son environnement pour se projeter dans un ensemble plus vaste.
Ce sont des enfants qui par exemple vont très rapidement détourner des règles de jeux pour les imaginer à leur goût. Cela peut parfois sembler fastidieux pour leur entourage, cependant il est nécessaire de ne pas brider leur créativité et de les inciter à mener leurs projets jusqu’au bout, pas seulement dans leur imaginaire. En milieu scolaire aussi, le fait de connaître le mode de fonctionnement de ces enfants permettra de les laisser élargir le cadre ou d’interpréter leur travail à la lumière de leur créativité, sans limites trop strictes pour eux.
4/ Il a une bonne mémoire : si le vôtre arrive à retenir une grande quantité d’informations en peu de temps, alors c’est sans doute qu’il est précoce.
Cette caractéristique est assez flagrante chez le très jeune enfant qui retiendra facilement des comptines, l’alphabet, répète fréquemment des histoires sur la base des 2 ou 3 premiers mots… Les épreuves des tests de QI sont aussi à cet égard un marqueur. Par contre ces facultés de mémorisation peuvent être mises involontairement en défaut si elles ne sont pas nourries par une demande d’effort et de réflexion. La répétition sans nouveauté peut nuire au bon développement de la mémoire et par conséquent rendre cet aspect moins visible.
5/ Il est curieux et il s’intéresse au monde qui l’entoure : les enfants précoces se posent énormément de questions. Ce qui peut d’ailleurs être sujet de souffrance, notamment lorsque leurs parents ou leurs enseignants ne cherchent pas à leur répondre.
L’apparition précoce de questions existentielles et le besoin de comprendre, plus tôt que les autres enfants, le monde qui les entoure, met très souvent leur entourage en position délicate face à l’utilité de donner des réponses. Ils en ont en réalité besoin, afin de comprendre d’une part et de se rassurer par ailleurs. Il vaut mieux une réponse simple et vraie, complétée si besoin par des lectures ultérieures, qu’une réponse éludée qui les confortera dans un sentiment d’incertitude. Les livres sont de merveilleux outils de connaissance qui pourront nourrir leur curiosité et reposer les parents hyper-sollicités par mille questions, avant même l’acquisition de la lecture (imagier…)
6/ Il est capable de formuler des idées abstraites : en règle générale, un enfant se focalise sur son expérience directe et donc sur ce qu’il vit.
Cette capacité chez l’enfant à haut potentiel peut avoir un effet inversement négatif en matière scolaire par exemple. En effet sa faculté à imaginer, visualiser une solution, à partir d’une simple évocation, sans avoir besoin de passer par une réalité palpable (expérience, exercice…) pourrait donner l’impression qu’il n’approfondit pas ou même empêche certains enfants de passer par l’écrit car ils n’en ont pas l’utilité, ils ont la solution dans leur tête !
7/ Il est doué d’une meilleure mobilité : un enfant très mobile et doté de capacités motrices accrues comprend aussi davantage les règles élémentaires de la physique.
Le développement psychomoteur de l’enfant à haut potentiel suit lui aussi, la plupart du temps , un rythme à part, dont vous trouverez les grandes lignes dans l’article suivant : https://www.enfantsprecoces.info/les-enfants-surdoues-presentent-ils-un-developpement-psychomoteur-particulier/
Néanmoins il arrive que celui-ci souffre de l’extrême prudence, de la conscience du danger ou encore du perfectionnisme de certains, d’où l’intérêt de la connaissance de ces différents facteurs pour accompagner un développement harmonieux.
Les signes cités, associés à d’autres tels qu’une grande sensibilité, un grand sens de l’humour…, sont donc à prendre comme des facteurs de suspicion s’ils sont non seulement concomitants et répondent aussi en partie à des questions ou décalages préalables constatés dans des situations diverses qui permettraient de donner un éclairage différent sur votre enfant.
Dans tous les cas ils ne se suffisent pas à eux-mêmes, doivent être lus avec précaution, c’est à dire qu’il faut pouvoir objectivement se demander s’il y a une coïncidence de plusieurs éléments en faveur du haut potentiel et sont à faire valider auprès d’un professionnel compétent.