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Cette émission dérangeante sur les enfants précoces mérite une mise au point

La semaine dernière sur Europe 1, l’émission quotidienne « Sans rendez-vous » abordait la question des enfants précoces au travers d’un entretien également consacré aux enfants hyperactifs.

Le haut potentiel est-il seulement une question de QI ?

Pour l’occasion, Mélanie Gomez accueillait le docteur Louis Vera, pédopsychiatre à la Pitié-Salpêtrière à Paris, et auteur du livre « Tous précoces, tout hyperactifs vraiment ?« . paru le mois dernier aux éditions Larousse.

Autant le dire tout de suite, cette émission m’a laissé une impression très mitigée et je crains qu’elle ne satisfasse guère les auditeurs à la recherche d’une information fiable et équilibrée sur le sujet. Trop de contradictions, trop d’approximations et un parti-pris discutable, celui de mêler dans un même livre deux sujets totalement différents, nuisent à la clarté du propos et à la bonne information des auditeurs. Je vous laisse en juger si vous souhaitez malgré tout écouter l’émission mais je tiens à apporter quelques précisions.

Qu’est-ce qu’un enfant précoce au fond ? Comment le diagnostiquer ? « Sur Internet, on trouve six catégories de précoces. Quand je lis ça, j’ai envie de dire ‘arrêtons le bullshit’. Car on nous dit qu’être précoce, c’est avoir un trouble et d’ailleurs, il y a six variantes différentes de ce trouble. Non », tranche le pédopsychiatre.

Ceux d’entre vous qui ont l’habitude de nous lire savent combien nous récusons l’utilisation des termes « handicap » ou « pathologie » lorsqu’il s’agit de parler de nos enfants et de leur différence. Pour autant, peux-on affirmer qu’aucun enfant surdoué ne souffre de troubles du fait de sa particularité ? Si les 6 profils dont parle le docteur Vera ont, comme toute catégorisation, un côté forcément un peu arbitraire et rigide, ils n’en restent pas moins très pertinents lorsqu’il s’agit d’identifier et d’accompagner un enfant en particulier, comme nous le proposons dans notre plaquette d’information à destination des enseignants. De là à parler de « bullshit »…

Pour lui, un enfant « haut potentiel », n’est pas inadapté. « La grande majorité des hauts potentiels, ceux dont on n’entend pas la voix, ils vont bien, ils ont de bonnes notes, ils ne sont pas en échec scolaire. Oui, ils s’ennuient parfois en classe », note-t-il.

Voilà l’exemple même de l’affirmation totalement gratuite et non argumentée, pendant positif et très actuel du négatif « 30 % des enfants précoces sont en échec scolaire » que les médias ont contribué à propager il y a quelques années. La vérité est qu’aujourd’hui personne n’est capable d’affirmer ni l’un ni l’autre en s’appuyant sur des études sérieuses, suffisamment larges, sans biais et en définissant clairement ce que veut dire « aller bien ». Un enfant qui va bien en CM2 peut décrocher en 5ème. Le taux de réussite des enfants surdoués au brevet des collèges (d’un niveau déplorable et conçu de telle manière que de bons résultats au contrôle continu suffisent parfois à l’obtenir), ne constituant ni une preuve scientifique, ni une certitude de réussite future (j’en parle en connaissance de cause), ni encore un indicateur de bien-être.

Oui, un certain nombre d’enfants (et d’adultes d’ailleurs) à haut potentiel sont inadaptés, régulièrement ou ponctuellement, à leur environnement. tout comme une personne de 2,20 mètres sera fatalement et souvent inadaptée au sien. Cela n’en fait pas des handicapés mais il est nécessaire d’en avoir conscience pour pouvoir gérer au mieux les difficultés qui en découlent parfois.

Le pédopsychiatre démystifie également le culte du test de QI. « Les tests de QI ont un intérêt et ils ont d’ailleurs été créés pour ça : c’est faire la distinction entre le gamin à risque de troubles des apprentissages scolaires comme la dyslexie et le gamin qui n’est pas à risques », explique-t-il. « Cela n’a jamais été fait pour mesurer l’intelligence car un test de QI ne prend pas en compte tous les paramètres de l’intelligence. »

Il est aujourd’hui de bon ton de critiquer les tests de QI. Pour autant, ils restent à mon sens la seule façon de détecter efficacement un enfant à haut potentiel. Au-delà de ça, menés par un professionnel compétent, ils offrent la possibilité d’évaluer en profondeur les forces et les faiblesses, avérées ou potentielles » de l’enfant. Dans son intervention, le docteur Vera propose de reconnaître les enfants précoces en… discutant.

Pour savoir si un enfant est surdoué, rien de plus simple. « On discute avec eux, on leur pose des questions et là, on va tout de suite voir qu’on a en face de nous un gamin qui percute vite, qui pose des questions et qui sait s’adapter rapidement ».

Pour conclure, bel exemple de contradiction, en se basant sur la répartition des QI telle qu’elle ressort de l’utilisation des tests :

Finalement, le haut potentiel va être de l’ordre de 2 à 3%, peut-être 5% en fonction des critères qu’on utilise. » 

Il me semble que cette émission est révélatrice d’un discours malsain qui tend à se généraliser et qui va à l’encontre de l’intérêt des enfants , pouvant engendrer de lourdes conséquences. pour un certain nombre d’entre eux.

Je suis le sujet des enfants précoces depuis bientôt 20 ans. D’une absence quasi-totale de reconnaissance avant 2000 on est passé à une médiatisation grandissante du phénomène, sous l’impulsion des associations, qui ont fait un travail remarquable sur ce point, aidées par les médias qui cherchaient alors à surfer sur la vague du vécu et du sensationnel pour assurer de l’audience à leurs émissions. On peut certes regretter que la mise en avant du thème qui nous intéresse ait du passer par ce biais pour se frayer un chemin dans l’opinion publique mais sans cela, où en serions-nous aujourd’hui ?

Depuis quelques années, un rééquilibrage salutaire a commencé à s’opérer, sous l’action d’un certains nombres d’intervenants qui, de bonne foi mais pas toujours de façon très empathique, souhaitaient que l’on sorte d’une vison par trop négative et selon eux, infondée, de l’enfant surdoué nécessairement en difficulté. Je pense que c’est une bonne chose et je crois pouvoir dire que nous nous sommes fait le relais ici de ce qui demeure, à mes yeux, une avancée vers un meilleure connaissance du sujet.

Cependant, dans une société, notamment médiatique, qui préfère la confrontation brutale au débat des idées, la polémique à la discussion argumentée et le sensationnel au scientifique, l’occasion a rapidement été saisie de faire de l’audimat, de vendre du livre, souvent écrit rapidement sur commande. On est passé de la victimisation des enfants surdoués à la mise en examen des parents soupçonnés de chercher à excuser le comportement de leur enfant.

Si le risque en la matière n’est pas nul, c’est aux psychologues de le maîtriser et de le circonscrire. Il faut rappeler que, quoi qu’en pense monsieur Vela et faute de mieux aujourd’hui, un enfant précoce s’identifie à l’aide d’un test de QI et que la simple observation du comportement et de la personnalité d’un enfant peut certes amener son entourage à se poser des questions mais qu’elle ne saurait se substituer à un bilan psychologique mené par un professionnel compétent.

L’énorme majorité des parents qui consultent un psychologue pour leur enfant sont à la recherche de solutions pour l‘aider à mieux vivre et à s’épanouir. Peu de personnes sont prêtes à dépenser 250 euros ou plus juste pour se faire plaisir. En propageant l’idée contraire, en culpabilisant les parents comme on commence à le faire on s’expose à laisser dans l’ombre les difficultés et les besoins de nombreux enfants, notamment les plus fragiles d’entre eux.

Il me semble qu’il faut aujourd’hui plus que jamais porter une vision équilibrée du sujet. C’est ce que nous essayons de faire à vos côtés au quotidien, mais aussi en informant le grand public et les enseignants.

Je serais heureux de lire vos réactions sur ce sujet et d’en discuter à travers vos commentaires. Je ne doute pas que ceux-ci seront variés et, pour certains, peut-être passionnés. N’hésitez pas à donner votre avis.

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13 commentaires

  1. Merci pour votre article merci de soutenir les parents qui avancent comme ils peuvent
    En plus il y a enfant précoce, puis ado précoce et c’est pas pareil …

  2. Bonjour, je suis choquée de cette interview. Encore un qui ne sait pas de quoi il parle ! Maman d’un enfant HP je ne retrouve pas mon enfant dans ce qu’il dit !
    C’est une honte de tel propos à la radio !

  3. Merci pour votre éclairage et votre prise de recul. Je partage avec vous que les a-prioris, les imprécisions et les généralités ont très peu de pertinence lorsqu’ils s’agit de porter attention aux profils atypiques, précocité comprise !

  4. Très intéressant et révélateur des tendances et potentielles dérives( conclusions hâtives et étiquetages à tour de bras…). Interview pleine de bon sens, sans langue de bois ( souvent ce qui dérange et qui choque ceux qui ne sont pas capable de prise de recul et qui recherche la valorisation satisfaisante plus que le douloureux chemin de l’amélioration et de la compréhension). Des êtres, tous différents, avec leurs merveilleuses potentialités, qui ne demandent qu’à être compris et accompagnés afin de sortie de leurs chrysalides et de déployer leurs ailes dans ce monde de fous.

  5. J adhère complètement !!
    J ai beaucoup aime : «  la mise en examen des parents soupçonnés de chercher à excuser le comportement de leur enfant »
    Tout est dit !!!

  6. Bonsoir à tous,
    Papa d’une famille de 4 hpi : 2 déja testés [10 ans et 8 ans], 2 qui le seront dans les mois/années qui viennent [6 ans et 4 ans]. Nous suivons de près les émissions sur le sujet. Nous n’avons pas écouté celle d’Europe 1, mais les remarques d’Olivier sont pleines de bon sens. C’est une erreur de casting pour Europe 1, mais seuls les parents de précoces l’auront remarqué…dommage.
    Beaucoup de remarques de cet intervenant confirment le fait qu’il est pas parent de Hpi. Nos enfants sont tous différents (même si deux correspondent parfaitement au même profil), hyper émotifs et colériques (jusqu’à 7-8 ans. Pour autant ils se comportent très bien à l’école (notes et comportement). L’équipe éducative a même mis en place un PPRE pour notre second pour qu’il avance plus vite, comme son grand-frère. La psy les voit à la demande, elle les aide à avancer pour corriger leurs faiblesses. Très clairement on ne peut pas parler de handicap mais de différence ! Ils savent qu’ils sont plus performants et que parfois cela crée des décalages, mais ils ont appris à profiter de leurs atouts ! et votre image du géant est excellente !
    Quant aux tests de QI, aucun enseignant ne bougera une oreille tant qu’il n’y a pas de chiffre !
    Le meilleur exemple est notre aîné, testé à 7 ans mais résultats hétérogènes…donc la psy n’a pas donné de chiffre de QI, elle nous a juste dit de le considérer comme précoce. Très bien. Notre enfant tournant en rond à l’école depuis un moment, nous avons refait un test avec une autre psy. Bilan QI 150 : et là tout a bougé. il a maintenant 2 ans d’avance, et de très beaux résultats en 5ème, mais surtout lui qui était pénible à la maison est devenu adorable.
    Faute d’un QI établi, notre enfant végétait et était en souffrance, il est maintenant libéré.

    J’espère qu’Europe 1 choisira ses invités avec plus de circonspection à l’avenir.

    Je profite de ce message pour vous féliciter pour cette plaquette que les enseignantes de notre école ont su mettre à profit !

  7. Quand même, dire que les tests de QI ne servent à rien… Ils servent justement à savoir dans quel pourcentage on se situe et si oui ou non on peut être considéré HP… Vous croyez sincèrement qu’une discussion avec un enfant suffit? Ne savez-vous pas que certains enfants répondent ce que l’on attend d’eux, ou ne répondent pas pour d’autres raisons? Croyez vous vraiment qu’un enfant est tellement simple qu’il suffirait de lui demander s’il est HP pour qu’il ait la réponse (parce que c’est un peu ça, non?). Ce n’est pas de l’entre soi, c’est une mesure scientifique (et, oui, elle ne mesure pas tout, et ce n’est pas parce que l’on n’est pas HP qu’on est imbécile pour autant…)

  8. Bonjour,

    Enseignante dans le premier degré, je m’intéresse au sujet également. Ce n’est pas évident pour nous non plus de trier les informations. Donc je n’ai pas encore de véritable avis tranché. Voici les questions que je me pose :
    – Qu’est ce qui pousse un parent à faire tester l’intelligence de son enfant ? Si c’est parce que son enfant est manifestement en souffrance, je peux comprendre, dans le cas contraire pourquoi ?
    – Les HP sont a priori rares, pourtant j’en ai de plus en plus de diagnostiqués dans mon entourage, (2 cousins, 2 enfants d’amies, et plusieurs élèves). Pour l’instant, dans mon entourage, ce ne sont que des garçons et difficilement gérables à la maison comme à l’école. Donc peu de filles diagnostiquées dans ce que j’ai pu observer autour de moi. Est-ce qu’il y a moins de filles HP ? Est-ce que les filles « échappent » au diagnostique car elles poseraient moins de problèmes de gestion comportementale ?
    – J’ai lu qu’il fallait plusieurs tests différents pour un véritable diagnostique HP. Le test de QI / WISC ne suffirait pas. Pourtant dans les cas que je connais, seul le WISC a été passé. J’ai entendu des critiques disant que c’est un véritable business à présent puisque certains psychologues feraient passer juste le WISC en prenant 400 euros au passage mais n’ont pas le temps de faire les autres tests et de les croiser (avec les analyses qui en découlent pour chaque cas). Donc tout le monde est « content », les parents sont « rassurés » d’expliquer les souffrances de leur enfant par un diagnostique HP (plutôt que le contraire surement plus difficile à accepter).
    -En classe, nous considérons qu’une évaluation est une « photo » d’un instant précis. Un élève peut rater un test en fonction de facteurs divers et variés. Il me semble que pour le WISC c’est la même chose, si l’enfant n’a pas dormi avant ou qu’il a vécu des choses difficiles il peut « rater » son WISC et peut-être ne pas être diagnostiqué (étant donné le coût du test, pas évident d’aller le refaire).
    -De même on entend parler également de HP « fabriqués ». Comme les tests se basent sur une « norme », peut on penser qu’un enfant ayant été très stimulé et accompagné depuis son plus jeune âge peut être diagnostiqué HP (cours de langues, de musique etc de façon très précoce,ce qui n’est pas la « norme ».
    Voilà, je pense qu’il serait intéressant d’avoir plus de recherches sur ces sujets (scientifiques et objectives le plus possible).

    1. Bonjour Sandrine,

      Je vais essayer de répondre à vos questions une à une, compte tenu de mon expérience de maman de 4 enfants HP :
      – le test : en cas de souffrance, oui, d’accord. Mais il y aussi la cas des enfants qui ont des attitudes complètement différentes en milieu scolaire, les descriptions faites entre parents et enseignants sont en totale opposition : c’est le cas de mon ainé par exemple qui a l’entrée à l’école s’est complètement renfermé sur lui-même au bout de 15 jours, décrit comme un enfant rêveur absent, ne pratiquant pas les activités proposées, alors qu’à la maison nous avions un enfant vif bavard, manifestant un grande présence. A partir de là nous avons cherché à comprendre ce qui se passait. Je ne peux pas affirmer qu’il était en souffrance car il s’évadait dans son monde, mais il était absent du groupe classe.

      – il semblerait que les filles soient plus adaptables et aient moins de difficultés que beaucoup de garçon en particulier dans les activités manuelles et de motricité fine.

      – le test de qi est le seul valable concernant le haut potentiel et il est largement suffisant lorsque le profil est homogène. Par contre, en cas d’écarts importants entre les différents items, et si l’enfant manifeste des difficultés, il y a lieu de chercher d’autres explications complémentaires. Le haut potentiel est une chose mais ne reflète pas toute la personnalité d’un enfant, il peut être haut potentiel et mal voyant…etc… Qu’il y ait des psychologues incompétents peut arriver c’est pourquoi il faut bien se renseigner sur les conditions et les coûts de passation, ceci dit je ne crois pas que les parents engagent ce genre de démarche pour rien ni ne se satisfassent d’un bilan mal effectué : ils cherchent avant tout le bien être de leur enfant et le chemin est parfois très difficile, (multiplication des bilans, délais d’attente). Une structure qui ait toutes les clés et prenne en charge les enfants dès que le besoin s’en fait sentir satisferait certainement les parents concernés et simplifierait tout.

      – un psychologue compétent avertira les parents sur la nécessité de ne pas venir si l’enfant est mal en point ou trop stressé. Tout cela fait partie du travail préparatoire qui a lieu avant le test, explications… lors duquel un bon psychologue est capable par ailleurs de vérifier le bien fondé de la demande (lorsqu’elle émane des parents).

      – là non plus je ne crois pas. Les tests sont étalonnés par âge, la comparaison est faite par rapport à la moyenne des enfants du même âge et un enfant même abreuvé de « connaissances » ne prend que ce qu’il est capable d’emmagasiner. Les chiffres exploseraient sinon !

      Je pense sincèrement que pour ces enfants, le souci est vraiment la difficulté à différencier les enseignements lorsque le besoin s’en fait sentir, et aussi il faut le dire la difficulté persistance pour les parents à entamer une discussion ouverte au sujet de leur enfant.
      Il y a néanmoins de gros progrès grâce au travail des différentes associations qui ont oeuvré à une meilleure connaissance du sujet. Malheureusement certains points évoqués dans cette interview mettent à mal tout ce travail.
      Je vous invitons à lire notre plaquette d’informations spécialement éditée à l’intention des enseignants :
      https://www.enfantsprecoces.info/produit/identifier-et-accompagner-leleve-a-haut-potentiel-intellectuel/

      J’espère avoir répondu à vos questions.
      Je vous mets aussi un lien vers cet article, lui aussi volontairement négatif (sensationnalisme) à l’égard des enfants à haut potentiel, auquel j’ai fait une réponse qui complètera celle-ci :
      https://www.enfantsprecoces.info/non-les-enfants-a-haut-potentiel-ne-sont-pas-des-dragons/

      Cordialement,
      Françoise.

      1. Moi j ai également trouvé cette émission pleine de bon sens, même si le Dr Vera quoiqu il en dise, a lui aussi dans l étiquettage facile….comme tous ces neuropsy d aujourd’hui pris dans un système à côté de la plaque. Mais il met le doigt de façon innocente sur LES sujets qui mériteraient d être approfondis…
        Il va falloir accepter un jour que la surefficience est simplement une évolution naturelle du cerveau humain…Mais l opinion publique n y est pas prête…

    2. Pour répondre à vos questions,
      – nous avons demandé au psychologue de tester notre plus jeune fille parce qu’elle (notre fille) nous l’a demandé à l’âge de 9 ans. Idem pour la sœur juste au-dessus (10 ans à l’époque) une fois qu’on a eu les résultats de la petite sœur. Elles n’étaient pas particulièrement en souffrance mais ont vu qu’elles pouvaient sauter une classe et s’ennuyer moins grâce à un petit camarade qui lui avait été diagnostiqué avant et avait déjà sauté 2 classes. Donc ce qui nous a poussé, ce sont nos enfants qui grâce à un autre élève ont vu une opportunité s’ouvrir.
      – J’ai 4 filles HP dont 2 officiellement diagnostiquées par le psychologue scolaire et les 2 plus grandes qui n’ont pas passé les tests (le psychologue scolaire a refusé parce qu’elles n’étaient pas en crise et il était déjà débordé et nous ne voulions pas dépenser 450 euros pour qu’on nous dise ce qu’on savait déjà). Donc pour moi, probablement, il y autant de HP chez les filles mais elles sont moins détectées car elles vont moins au clash.
      – tout à fait d’accord avec vous sur le fait qu’un WISC peut être « raté » parce que l’enfant n’est pas en forme ou en refus de coopérer ou juste traumatisé par les tests. C’est un test qu’on passe à un instant T sur des questions qui sont propres à un standard qui ne va pas forcément correspondre à un enfant d’une autre culture, qui maîtrise mieux une autre langue, etc.
      – je ne sais pas si on peut parler de HP fabriqué, mais d’après mon expérience personnelle (HP moi-même) et ce que je comprends des neurosciences, un bébé arrive au monde avec un cerveau pré câblé, et ce sont ses expériences qui vont lui permettre de terminer le câblage. Du coup, si le bébé est dans un environnement riche, et qu’il a le loisir de découvrir le monde à son rythme, d’interagir avec des gens en sécurité émotionnelle, il va bien se développer, et sinon, ça ne va pas être le top. Mais la norme, n’est ce pas plutôt d’être dans des environnements où on n’est pas en sécurité émotionnelle et où l’environnement est plutôt pauvre ? Quelle proportion d’enfant a la chance d’avoir un entourage aimant et qui peut passer du temps de qualité avec lui dans les premières années de vie (ou juste laisser l’enfant passer du temps de qualité avec son environnement)? De mon point de vue, très peu. En plus le WISC est relatif. Même si tout le monde devient plus « bête » ou plus « intelligent », ça reste pareil. J’ai vu un reportage sur les effets sur les grossesses des perturbateurs endocriniens ou le manque de sodium qui disait que sur un test militaire qui n’avait pas changé depuis 1980 dans un pays nordique, les résultats avaient nettement baissé. Alors qu’en France, on est déjà à la 5eme version du WISC, ça change tout le temps et c’est relatif, donc je pense que dans quelques années, les neurosciences pourront nous proposer des tests plus pertinents et plus dynamiques pour tester la capacité à s’adapter, à remettre en cause des idées de départ suite à des résultats contre intuitifs, à savoir persévérer… Cela testera le potentiel d’une personne à savoir se développer, ce qui me paraît plus intéressant qu’une image à l’instant T.

  9. Effectivement quand on écoute ce médecin on se dit que finalement cest pas si compliqué d’élever un enfant précoce! Après tout de quoi on se plaint ?! Qd il est un peu chiant on le colle devant c’est pas sorcier et le tour est joué ! On est d’accord quil ne faut pas dramatiser sur les enfants HP.. mais là c’est nier complètement la question.. le test de QI ça sert à rien vous avez juste a observer! Perso j’ai un précoce a la maison mais sur les 4 enfants ce n’est pas du tout lui qui me colle du slime dans tous les bols et fait des expériences ! Que de préjugés pour un soit disant professionnel!

  10. Mon fils, aujourd’hui âgé de 14 ans, a été « suivi » par le Dr Vera pour un TDAH pendant 1 an environ. Je mets des guillemets car je n’appelle pas vraiment un suivi le fait de recevoir un jeune et de blaguer pendant 20 mn pour encaisser un gros chèque ensuite. Mon fils n’était pas écouté. J’ai eu de gros doutes, au bout de quelques mois, sur un éventuel haut potentiel mais le Dr Vera trouvait inutile de faire un test et écartait cette hypothèse du HP. Il m’a juste dit que si on faisait un test de QI, mon fils aurait forcément un indice verbal très haut étant donné son niveau de langage mais que ça ne voulait rien dire… Donc selon lui, un test ne sert à rien et un entretien non plus… Bref, finalement, nous avons changé de pédopsychiatre et avons fait un test de QI et mon fils est bien HP.
    Mais finalement, le problème global avec les psychiatres est qu’ils n’étudie t pas le Haut potentiel pendant leurs études et ont tendance à psychiatriser les signes. Un autre pédopsychiatre (qui ne recueille d’ailleurs que des mauvais avis) m’a parlé d’Asperger pour mon fils or, après avoir vu plusieurs autres médecins et m’être plongée dans l’étude des TSA, j’ai compris que c’était faux. Le signe ayant mené à ce diagnostic était les problèmes relationnels avec les autres…qui découlaient du HP. Il ne faut donc pas hésiter à voir plusieurs professionnels et prendre l’avis de psychologues et de pédopsychiatres.

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