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Pourquoi l’enfant précoce est-il parfois si anxieux ?

Dans sa dernière chronique pour le journal des femmes, la psychologue Arielle Adda nous parle de l’anxiété chez les enfants précoces. Pourquoi ceux-ci sont-ils parfois si angoissés ? Comment les aider à surmonter et à combattre l’anxiété qui les mine ?

Bien souvent, un enfant surdoué est en proie à l’anxiété pour des causes que l’on ne soupçonnerait pas, au vu de leur banalité apparente pour le commun des mortels. Mais il ressent ses émotions tellement fortement qu’il en faut peu pour que cela prenne chez lui des proportions démesurées.

Parmi les raisons d’un tel comportement, l’une des plus fréquentes est en relation directe avec les contrôles effectués à l’école. Certes, presque tous les enfants stressent plus ou moins à l’approche d’un examen ou d’une épreuve de contrôle. Mais l’enfant précoce, lui, même s’il a appris tout le nécessaire, a parfois tendance à se retrouver devant une copie blanche sans savoir que faire. C’est le trou de mémoire, comme s’il ne s’était pas préparé du tout. Il finit alors par savoir d’avance comment va se dérouler, pour lui, chaque examen ainsi que les jours qui le précèdent.

Lorsqu’un contrôle est prévu, toute la séquence se déroule déjà dans son esprit.

Révisions intenses, montée du stress pour finir sur un trou noir et une copie blanche. Et chaque fois, anticipant ce résultat, son image de lui-même et sa confiance en lui en prennent un coup. Il se sent nul, incapable de passer un examen et de l’appréhender normalement, comme ses camarades.

Cette angoisse à l’idée du contrôle représente la partie la plus dérangeante de l’ensemble à cause des conséquences qu’elle entraîne et de l’image catastrophique que l’enfant anxieux donne de lui, puisqu’on le croit paresseux et indifférent à ses résultats.

Mais l’école n’est pas le seul facteur d’anxiété. A la maison aussi l’enfant précoce peut être sujet à l’angoisse, lorsque ses parents tardent à rentrer par exemple. Et les nouvelles qu’il apprend tous les jours à travers l’actualité ne le rassurent guère. Les adultes sortent, roulent, travaillent à l’extérieur avec d’autres gens, et ce sont pour lui de multiples sources de danger pouvant mettre en péril la vie de ses proches et, par ricochet, la sienne.

Autre source d’inquiétude fréquente, et pas des moindres : la mort. C’est un sujet qui intéresse une importante proportion d’enfant surdoués. Poussé par la curiosité ou, plus souvent, la peur d’être un jour seul, l’enfant précoce prend son courage à deux mains pour exprimer ce qui le trouble tant. Même s’il se doute que ses interlocuteurs veulent le protéger, il espère une réponse assez précise pour expliquer son angoisse, faute de l’apaiser.

Sans doute ne veulent-ils pas l’effrayer alors qu’il est encore si jeune et sans défense, ils vont donc lui raconter une histoire édulcorée en pensant qu’il a encore bien le temps avant de découvrir l’affreuse vérité que, lui, pressent dans toute son horreur glacée : on ne maîtrise rien, les drames peuvent surgir à tout moment.

Charge alors aux parents de répondre au mieux aux interrogations de l’enfant, en le rassurant du mieux possible : la disparition de ses proches n’est pas d’actualité, la probabilité que cela arrive dans l’immédiat est faible. Présentées de façon rationnelles, les réponses à ces questions existentielles paraissent plus réconfortantes et rassurantes.

Avant de clore cet article, rappelons un conseil prodigué comme à son habitude par Arielle Adda à la fin de sa chronique :

Ne pas s’affoler lorsqu’un enfant aborde des questions quasi métaphysiques : pour lui, elles ne sont pas fondamentalement différentes de toutes celles qui lui viennent constamment à l’esprit. On le rassure en évoquant une projection tellement éloignée dans le temps qu’elle perd toute actualité.

Je vous invite si vous le souhaitez à lire la chronique complète d’Arille Adda sur le site du Journal des femmes et à partager votre expérience et vos avis sur la question en commentaire !

3 commentaires

  1. Pour mon fils…. ne parle jamais de la mort donc je ne sais pas ce qu’il en pense.
    Par contre, pour ma fille c’est une autre histoire… dès qu’elle est plus fatiguée que d’habitude, elle « angoisse » vraiment…
    « J’ai peur que vous mourriez », alors oui je la rassure, mais je ne nie pas qu’un accident peut malheureusement arriver car cela fait partie de la vie.
    En ce moment, c’est la peur du Coronavirus, et oui on en parle à toutes les sauces et c’est vraiment angoissant pour elle. Avec mon mari on essaye de rester le plus factuel possible : pour le moment les « morts », en France, sont quand même des personnes fragiles… mais difficile de trouver les mots justes.

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