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Les vacances de l’enfant précoce, le moment propice pour un bilan

La période de vacances qui débute constitue une excellente occasion d’observer et d’aider l’enfant précoce à la maison.

Aider chaque enfant à développer son potentiel

Les vacances scolaires sont là. Ouf ! diront certains. Elles arrivent accompagnées du premier bulletin et de ses remarques, avec parfois un sentiment d’inachevé ou d’incompréhension. Pour les parents qui ne savent pas encore quoi penser de leur enfant mais qui ont un gros doute sur une éventuelle précocité intellectuelle, le moment est venu de faire le point et les vacances de Noël arrivent pile à temps pour cela.

Au terme de ce premier trimestre, certains parents se retrouvent avec un enfant rêveur, solitaire, effacé, d’autres avec un enfant agité voire hyperactif ou soupçonné de TDAH/H, ou encore un enfant dont les résultats baissent d’un seul coup. Je ne parle volontairement pas de ceux qui vont bien et à qui l’on souhaite comme aux autres, de bonnes vacances. Le but de cet article est d’aider des parents qui doutent, qui se retrouvent face à des enfants déstabilisés ou agités, à comprendre ce qui se passe et à profiter des vacances une période propice pour analyser la situation.

Que faire durant ces vacances ?

Tout d’abord permettre à votre enfant de se retrouver, de se ressourcer, de se détendre et de reprendre confiance en lui. Pour cela, il est important d’essayer de sortir au maximum du cadre scolaire voire d’oublier l’école : essayer de se débarrasser des devoirs (du moins les plus pénibles), le plus tôt possible, en aidant votre enfant au besoin (sans les faire à sa place évidemment) afin qu’il se détende. Après tout, c’est bien pour ça que les vacances sont faites.

Si votre enfant a des difficultés, je pense donc qu’il ne faut pas vouloir faire à tout prix du renforcement scolaire à la maison mais trouver un biais pour parvenir à un résultat similaire (mots croisés à la place de l’écriture, jeux de dessin pour travailler la motricité de la main…). Les vacances sont l’occasion d’un bilan et d’une remise des compteurs à zéro afin que l’enfant dont on soupçonne qu’il puisse être précoce se pose et se retrouve lui-même. Pour cela il est important de lui donner la possibilité de pratiquer des activités qui lui plaisent, qui lui apportent quelque chose. Cela peut être la lecture, les jeux, les sorties, les films et reportages. Profitez d’un moment en famille pour organiser une activité qui lui plaise. L’essentiel demeure qu’il retrouve une certaine satisfaction et aussi un peu de disponibilité et d’écoute de la part d’un parent, d’un adulte, d’une personne qui s’intéresse à lui et à ses centres d’intérêts.

Comment être à l’écoute de votre enfant ?

En premier lieu en posant un regard extérieur sur votre enfant et en essayant de comprendre réellement ce qui le motive. Ce regard objectif, à la fois sur ses qualités et sur ses défauts, vous aidera à mieux prendre en compte ses besoins et ses envies pour y répondre, si nécessaire en trouvant des stratégies adaptées pour remédier à ses difficultés.

Ensuite, en évitant le piège qui consisterait à ne pas le nourrir intellectuellement comme il le faudrait pour éviter qu’il s’ennuie à l’école. Cela ne fonctionnera pas. Non seulement l’ennui scolaire ne disparaîtra pas mais, au contraire, il se cumulera avec l’ennui à la maison, ce qui aura pour effet d’aggraver le désarroi de votre petit garçon ou de votre petite fille. L’enfant à haut potentiel a besoin de se réjouir dans la perspective d’un moment de plaisir et d’épanouissement. Pour ma part, je préparais toujours une activité pour mon fils après la sortie de l’école. Cela lui donnait un but et lui permettait d’évacuer la tension accumulée en classe tout au long de la journée.

Aux enfants remuants ou considérés, à tort ou à raison, comme hyperactifs, certains parents ont parfois tendance à proposer toujours plus d’activités physiques ou sportives, pour les fatiguer ou tout simplement leur permettre de se défouler. Or, il est fort possible pour certains d’entre eux que l’agitation dont ils font preuve ne soit que la conséquence d’un manque d’activités « intellectuelles » exigeantes. Il peut alors être tout à fait bénéfique de leur proposer des activités faisant appel à leur réflexion ou à leur concentration : jeux de construction (à encadrer lorsqu’ils sont petits car les « petites menottes » ne suivent pas forcément), jeux de réflexion, de stratégie ou sports plus tactiques que strictement physiques : escrime, tir à l’arc, sports de combat…

Quel bilan en fin de vacances ?

Au terme de cette période de repos et de recentrage, et après avoir mis en pratique ces diverses recommandations, il sera temps d’effectuer un bilan qui portera sur deux points principaux : le décalage par rapport à la norme et l’évolution du comportement de votre enfant entre le début et la fin des vacances.

Le décalage par rapport à la norme peut s’estimer à travers les activités menées durant les vacances et l’intérêt que votre enfant aura manifesté par rapport à celles-ci. Les jeux de société ou de réflexion sont un très bon indicateur. Lorsque l’éditeur d’un jeux fixe l’âge indicatif des joueurs à 10 ou 12 ans et que votre enfant de 4 ou 6 ans y joue sans la moindre difficulté, c’est un signe indéniable de précocité intellectuelle. Pour ce qui est de ses centres d’intérêt, les sorties touristiques et culturelles en famille peuvent jouer ce rôle. Adorer fréquenter les musées à 4 ans ou les églises à 3 ans, cela arrive, bien sûr, mais cela ne concerne pas la grande majorité des enfants.

Au niveau comportemental, les évolutions peuvent être troublantes entre le début et la fin des vacances. Par exemple, votre enfant a pu retrouver la joie de vivre dont il semblait tant manquer ne serait-ce que quelques jours plus tôt. Il a pu pratiquer des activités qui lui ont plu et parfois réellement s’apaiser au point que vous n’avez plus l’impression d’avoir en face de vous un enfant agité. A l’inverse, vous pouvez avoir devant vous un enfant dynamique et bavard que ses maîtresses présentent pourtant comme totalement fermé et replié sur lui-même à l’école.

Si le décalage est vraiment flagrant entre le début et la fin des vacances, au point que l’enfant décrit dans le cadre scolaire vous paraît totalement différent de celui que vous connaissez, il est fort probable que celui-ci souffre d’un cruel manque de stimulation et de motivation à l’école et que l’agitation, l’hyper-excitation, la lenteur ou la rêverie ne soient que des symptômes. N’hésitez pas dans ce cas à prendre le taureau par les cornes dès la rentrée afin que votre enfant soit reconnu pour ce qu’il est réellement et qu’il puisse évoluer en fonction de ses qualités et défauts réels.

Pour aller bien, les enfants précoces ont besoin d’être reconnus pour ce qu’ils sont, par leur entourage proche en premier lieu mais aussi dans leur environnement scolaire quotidien. Alors, quand les choses sont difficiles à l’école, aidons-les à s’épanouir à la maison. Profitons des vacances pour leur donner les petits plus dont ils ont besoin pour se sentir bien et soyons à leur écoute.

Bonnes vacances à toutes et à tous, petits et grands !

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