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Les enfants à haut potentiel sont-ils prédisposés à développer des tics et tocs ?

Incompréhension, pression, sensibilité exacerbée… Quels sont les facteurs générateurs de tics et tocs chez l’enfant précoce ?

Tics et tocs chez l'enfant à haut potentiel

Le sujet difficile des tics et des tocs est abordé ce mois-ci par Arielle Adda dans sa chronique pour le journal des femmes.

Autant les petites manies ou obsessions, si elles sont ponctuelles, ne nous alarment pas trop, autant l’installation progressive de tics voire de tocs est difficile à percevoir et devient un sujet très préoccupant et perturbant au quotidien pour les personnes concernées et leur entourage.

Des symptômes d’un décalage trop lourd à porter ?

Les enfants à haut potentiel y seraient-ils plus sujets du fait de la pression exercée sur eux lorsqu’ils deviennent un motif d’inquiétude pour leur environnement social ?

C’est l’hypothèse avancée par Arielle Adda, qui insiste sur le sentiment de gêne qu’éprouve l’enfant en question à causer du souci à son entourage et subit de fait une forte tension morale à laquelle le corps réagirait à sa manière.

C’est alors qu’il commence à présenter des tics, tout d’abord très discrets : un léger raclement de la gorge que rien ne justifie apparemment, mais quelque chose doit le gêner pour qu’il cherche de plus en plus souvent à s’éclaircir la gorge. Il cligne aussi des yeux, plisse le front, on songe à des problèmes de vision, mais un examen approprié ne montre aucune anomalie.

https://www.journaldesfemmes.fr/maman/enfant-et-ado/2723335-tics-et-tocs-chez-les-enfants-doues/

La psychologue présente ses troubles du comportement comme un système de défense, une gestuelle « incantatoire » qui serait le seul moyen trouvé par l’enfant dérouté par sa position, face aux incompréhensions extérieures et à sa propre solitude.

C’est une spirale vertigineuse qu’il est impossible d’évoquer, pour ne pas aggraver une situation échappant à toute raison. L’enfant doué qui cherchait un remède aux drames qu’il avait suscités bien malgré lui se trouve pris dans un engrenage dont il ne peut plus s’extraire.

https://www.journaldesfemmes.fr/maman/enfant-et-ado/2723335-tics-et-tocs-chez-les-enfants-doues/

Il s’agirait donc de manifestations psycho-somatiques liées à un malaise ressenti et insupportable, dans l’hypothèse présentée où l’enfant à haut potentiel ne serait pas reconnu comme tel et n’aurait par conséquent pas les armes, ni l’environnement adapté, pour bien vivre son décalage. La solution passe par l’identification dès l’apparition des premiers signes.

Des symptômes persistants malgré l’identification du haut potentiel

Il est possible que, malgré la reconnaissance du haut potentiel, les manifestations obsédantes continuent. Comment réagir dans ces cas là ?

Nous vous proposons pour élargir ce sujet épineux une série de questions, auxquelles nous n’avons malheureusement pas de réponses, afin d’aider les personnes concernées et éventuellement trouver de l’aide dans vos commentaires.

Nous pouvons nous demander si l’hyper conscience des enfants à haut potentiel n’est pas un facteur d’angoisse. Les enfants atteints de tics et de tocs seraient-ils plus angoissés que les autres ?

Se pourrait-il que ce soient des symptômes plus globaux d’une forme d’insatisfaction générale ?

L’enfant à forts besoins qui n’a pas encore trouvé son moteur, son rythme, manifesterait-il ce type d’attitudes ?

Dans ce cas les signes seraient à observer dès qu’ils apparaissent pour trouver avec lui d’autres sources de satisfaction. Je me souviens de l’un de miens qui, plus jeune, marchait la tête penchée sur le côté lorsqu’il s’ennuyait. Cela passait en lui procurant un sujet de discussion ou de réflexion qui sollicite l’esprit ou encore un projet à nourrir.

Dans le cas de haut potentiel (et selon l’âge bien sûr), les tics et tocs peuvent-ils se « guérir » par l’information, soit par la prise de conscience du problème et de l’explication de son origine, si tant est que ce soit explicable ! Quelqu’un aurait-il déjà tenté l’expérience ?

Existerait-il une probabilité que cela touche en plus grande proportion les enfants à haut potentiel qui orientent plus globalement leurs activités vers les occupations cérébrales et ne se défoulent que très peu physiquement ? La tension physique ne serait alors pas suffisamment relâchée par le corps ?

Une cause neurologique est-elle possible ?

Une maman concernée par des tocs importants de lavage pour son fils détecté à haut potentiel a sollicité des avis cette semaine, nous espérons que ce dossier et les commentaires à venir pourront l’aider et faire avancer le débat sur ce sujet

Li.re la chronique d’Arielle Adda en entier sur le journal des femmes

11 commentaires

  1. Bonsoir,

    Je souhaite par le biais du partage de ma propre expérience, tenter de répondre à la question : « les tics et tocs peuvent-ils se “guérir” par l’information, soit par la prise de conscience du problème et de l’explication de son origine »

    Mon fils a développé des tics nerveux il y a environ 2 ans peu après son entrée au CP. Le fait de devoir rester assis, de devoir se caler au rythme et aux nouvelles règles qu’imposent les classes élémentaires a dû développer en lui une nervosité, frustration… lui qui ne demandait qu’à pouvoir bouger, s’exprimer spontanément, librement…
    Adam s’ennuie très vite, il est de nature très actif. Ces tics se traduisait par des mouvements répétés de la tête vers l’épaule, faisant craquer sa nuque. Ils se sont accentués au fil des mois, il ne les contrôlait pas. Evoquer le sujet le rendait nerveux et le faisait pleurer. Je lui ai proposé d’essayer la médecine douce lui vantant ses effets miracles (homéopathie, ostéopathie). J’ai la chance d’avoir une amie ostéopathe qu’Adam apprécie beaucoup. Le mettre en confiance était important. Nous sommes parvenus à faire disparaître ses tics durant quelques semaines (effet placebo ?) Chaque fois que les tics réapparaissent, nous retournons chez mon amie qui en profite pour discuter avec lui, lui expliquer le fonctionnement du corps et il en ressort apaisé, soulagé, convaincu que le problème est résolu.

    1. Merci pour ce témoignage.
      Pour votre fils les tics apparaissent-ils de façon variable selon l’environnement, vacances/école/occupation physique…?

      1. Bonsoir,

        Je suis maman de 4 garçons HPI. Je suis moi-même HPI et vit avec des TOCS. Ce que je peux dire sur le sujet, c’est qu’ils me servent pour me concentrer afin de pouvoir converser avec les autres sans m’ennuyer et complètement « décrocher ». Ils « brident  » également mon cerveau.

      2. Bonjour,
        Mon fils est « suspecté » haut potentiel. Nous attendons les résultats du test passé avec la psychologue de l’école. Mais j’ai remarqué que ces derniers temps, il racle/tousse. Au début je suspectai le port prolongé du masque, mais depuis peu je me dis que c’est peut être un tic. Quelles solutions pourriez vous me conseiller pour y remédier car c’est reçurent? Merci

        1. Bonjour Marie Hélène,

          Je n’ai malheureusement pas de solution à vous donner. J’ai l’impression que chacun comble à sa façon une forme d « ‘inaction » lorsque le corps et l ‘esprit ont besoin de s’exprimer d’une façon ou d’un autre.
          Tentez d’observer votre fils, pour essayer de définir à quels moments cela se passe : moments d’ennui, face à de l’angoisse…etc.. Est-ce pareil s’il fait quelque chose qui lui plait ?

          Sinon pour les raclements de gorge j’ai aussi remarqué par ailleurs chez l’un des miens que c’était beaucoup plus fréquent lorsqu’il avait une nourriture saturée de gluten, mais c’est une autre histoire.

      3. Bonjour,

        Ils se produisent durant les temps calme, quand son corps est immobile, lorsqu’il est assis. Que ce soit en classe ou devant la TV ou encore durant un trajet en voiture…. Je précise qu’Adam a passé les tests avec la psychologue de l’école et qu’il en est ressorti que son QI est hétérogène.

        1. Bonjour Ingrid,

          Je ne suis pas spécialiste des tics et tocs mais j’essaie de comprendre…j’ai l’impression que ceux ci se produisent comme une forme d’occupation, lorsque le corps et l’esprit ne sont pas assez stimulés.
          Cela pourrait coller avec les moments que vous citez, car il faut garder à l’esprit que les enfants à haut potentiel ne se contentent pas d’être occupés, (je prends l’exemple de l’un des miens qui s’ennuyait à mourir sur son vélo par exemple, il lui fallait en plus un objectif sous forme de circuit à mettre en place etc…), il faut une occupation qui sollicite leur esprit et qui ait du sens pour eux.
          Un QI hétérogène est aussi à analyser en termes de besoins : zones de hautes potentialités à « nourrir », autres à approfondir pour remédier à des problèmes qui peuvent se superposer au haut potentiel. Vous a t-on donné des détails et proposé quelque chose pour votre fils ? Il pourrait être conseillé de prendre un avis extérieur (psy libéral) avec les résultats dont vous disposez en évoquant la problématique des tics.
          Que se passerait-il en voiture si vous donniez par exemple à votre fils un casse tête pour s’occuper ?

  2. Mon fils grand prématuré 31 semaines poids ne naissange 900gr dypraxique dysgraphie dyscalculique tdah sans hyperactivté précoce ? QI hétérogène à développé des TOC sur un vécu scolaire traumatique à l’âge de 9 ans et depuis, maintenant il a 14 ans, sa prise en charge scolaire étant encore désespérante, nous n’arrivons pas à nous en débarrasser .
    Pourriez-vous nous conseiller ?
    Notre enfant est-il précoce ? QI hétérogène.
    Merci pour votre réponse

    1. Bonjour Joanny,

      J’imagine que tout cela doit être bien compliqué pour votre fils.
      Les souci est certainement que la prédominance des dys, associée à son vécu scolaire, lui a donné une image négative, alors que ses points forts passent à côté. Il lui faudrait certainement un suivi psychologique associé à un plan d’accompagnement scolaire qui lui permette de se construire positivement malgré les obstacles.
      Peut-être serait-il conseillé de refaire un point global afin de trouver la bonne formule pour l’accompagner ?
      Je vous mets un lien : https://www.ffdys.com/troubles-dys/faire-un-bilan-pluridisciplinaire

  3. Bonjour,
    “les tics et tocs peuvent-ils se “guérir” par l’information, soit par la prise de conscience du problème et de l’explication de son origine”? Pour mon fils la réponse est non. Il a été diagnostiqué HPI hétérogène il y a plus de 2 ans, on lui a bien expliqué à quoi cela correspondait mais cela n’a pas empêché ses TOC de s’accentuer. Il sait très bien que son comportement n’a rien de raisonnable mais il ne peut pas faire autrement. Avec du recul, j’ai l’impression que les TOC se sont installés très progressivement et que nous aurions pu être alertés avant.
    Plus d’un mois s’est passé et les vacances scolaires n’ont pas amélioré les TOC de lavage de mon fils, même l’air qu’il expire lui parait « sale ». Il élabore de nombreuses stratégies pour éviter de se « salir ». Pourtant il dit qu’il se sent moins stressé que pendant la période scolaire. Ne sachant que faire nous avons tenté quelques séances de sophrologie sans beaucoup d’effet pour l’instant.

    1. Bonjour Nadia,

      J’imagine que cela doit être très difficile à vivre.

      Que se passe t-il s’il est vraiment occupé à quelque chose qui l’intéresse beaucoup ?
      Est-il possible qu’il vive ses tocs comme une façon de s’occuper l’esprit, (ou les mains et plus largement le corps) à déplacer sur autre chose ? Faire un travail manuel de précision par exemple ?

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