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Gérer l’hyperviolence

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6 sujets de 1 à 6 (sur un total de 6)
  • Clémence44
    Participant

    Bonjour,

    Mon fils de 5 ans 1/2 a été reconnu hpi en mai dernier avant ses 5 ans. Nous avions des doutes depuis ses 2 ans mais nous nous voilions sans doute la face car tout se passait plutôt bien à part de gros problèmes de sommeil et quelques tocs.

    Pendant 3 ans impossible de l’endormir malgré le rituel quotidien. Il finissait par s’écrouler de fatigue vers 23h30/00h. Il disait s’ennuyer quand il dormait et voulait jouer, regarder des livres ou dessiner. Les punitions n’y faisaient rien et nous avons finalement baissé les bras le laissant s’endormir quand il y arrivait enfin.
    Après consultations kinesiologue et neuropsychologue, il dort enfin à des heures normales depuis quelques semaines.

    Dès la petite section ça a été compliqué à l’école et nous avons commencé à être convoqué régulièrement dès la 2e semaine. Il ne s’investit pas et refuse de faire les activités proposées.
    Avec la reconnaissance hpi cela se passe mieux car la maîtresse est investie et bienveillante avec lui. Les apprentissages sont toujours compliqués et il semble en retard par rapport à ses camarades. Difficile de savoir s’il sait et ne voit pas l’intérêt de le montrer ou s’il est réellement en « retard ».

    Les crises de colère ont commencé vers ses 3 ans. D’abord des colères normales d’enfant, très sonores et qui duraient plus ou moins longtemps (parfois 2h de cris non stop sans qu’on comprenne la raison et qu’il puisse l’expliquer).

    Depuis plusieurs mois maintenant la violence est devenue physique. D’abord envers lui et les objets l’entourant. Après ses accès de rage quand le calme revenait et qu’on pouvait discuter il a commencé à parler de se tuer pour ne plus faire de bêtises et qu’on soit « tranquilles ». Nous avons donc recommencé un suivi avec sa neuropsychologue.

    Il y a eu une amélioration de quelques semaines mais désormais il nous agressé physiquement ainsi que son petit frère de 2 ans. Nous ne comptons plus les objets et le mobilier cassé lors des crises.

    Il est très difficile de le calmer. La douche a été bénéfique pendant quelques temps pour mettre fin à la crise mais ne suffit plus. Les chatouilles fonctionnent depuis quelques temps mais commence à montrer ses limites puisque désormais il met des coups ou mord.

    Malgré le suivi neuropsy qui se poursuit ainsi qu’un suivi avec une Psychomotricienne, nous sommes clairement dépassés. Je pense qu’il s’inscrit dans le schéma de l’enfant provocateur et je vais donc me documenter. Je suspectais d’autres troubles et notamment de l’autisme avant que le hpi ne soit reconnu.

    Mais ce climat perpétuel de crise et de violences nous pèse, me fait craindre qu’il ne se blesse ou face du mal à son frère. Nous essayons de l’entourer au mieux, de l’aider mais la situation empire et nous aimerions des témoignages de parents dans le même cas que nous.

    Merci d’avoir pris le temps de me lire.

    Clémence

  • Françoise
    Maître des clés

    Bonjour Clémence,

    J’avoue que cela me dépasse un peu n’ayant pas connu cela.
    J’ai l’impression que ça va au de là de la provocation et ce qui me semble plus ou moins inquiétant est l’impossibilité de se contenir ou de se calmer, compte tenu de son âge auquel il devrait pouvoir exprimer sa « colère » avec des mots.
    Cela se passe t-il seulement en famille ou à l’extérieur aussi ?
    Il peut y avoir un mélange de frustrations diverses, à la fois sur le plan intellectuel mais aussi physique peut être (trouble, difficulté à gérer ses émotions…): qu’en disent les professionnels qui l’ont vu ?
    Peut être y a t-il un travail à faire sur les émotions, pour accompagner ses ressentis et lui permettre de les exprimer autrement : lui dire que vous acomprenez qu’il va mal puisqu’il mord etc… mais que cela ne résoud rien et rend tout le monde malheureux, et prendre le temps avec lui de trouver ce qui pourrait le calmer autrement, de quoi il aurait envie, de partager du temps (d’écoute et d’activités) avec lui.
    Le haut potentiel c’est aussi des besoins intenses en termes d’activités, d’intérêts, associés à des frustrations car vu son âge il n’a pas forcément les ressources pour les satisfaire (matériel, maladresses…) et ne sait pas forcément lui même ce qui lui ferait plaisir. Il y a donc un gros travail de recherche de satisfaction à faire.
    Dernier point : peut être que le petit frère a aussi occupé une place qu’il a perdue, donc il est important de trouver un temps particulier à lui accorder juste pour lui.
    Vous trouverez sur le site des livres et cahiers d’activités intéressants à ce sujet, notamment le petit guide illustré de l’enfant en crise et les cahiers Filliozat sur l’enfant en colère.
    En gros, s’il n’y a pas d’autre élément que le haut potentiel qui provoque ses crises, votre enfant a besoin de vous comme guide, pour faire barrage aux comportements excessifs, lui accorder de l’attention constructive une fois la crise passée (vous pouvez lui dire que plus ça dure, plus vous perdez de temps, en lui indiquant vos possibilités et contraintes), et en l’aidant à trouver des occupations satisfaisantes. C’est un vrai travail ! Il ne faut pas perdre de vue ses besoins liés au haut potentiel et vous permettre d’aller au delà de on âge réel. Vous trouverez aussi des idées d’occupations dans la rubrique livres du site.

  • ade
    Participant

    Bonjour Clémence,
    Mon fils a 12 ans maintenant (bilan cognitifs à 5,5 ans et couchers identiques au vôtre) mais il s’est comporté et se déchargeait également de cette façon. La casse était surtout des jouets mais des coups réguliers et de très rares morsures jusqu’à 8-10 ans, jamais en dehors de la maison ou sur d’autres personnes extérieures. J‘ai participé à des réunions de parents dont plusieurs avaient les mêmes problèmes notamment un papa qui témoignait de la crainte grandissante de sa femme de ne plus être capable de contenir leur fils de 8 ans alors que lui pouvait encore l’encercler de ses bras pour lui éviter de se faire mal.
    Concernant mon fils cela s‘est calmé mais beaucoup parce que nous avons eu la chance de pouvoir le retirer de l’école pour faire l’instruction en famille. Sa source de frustration principale était l’école. Pas facile de ressentir les choses finement et de devoir tout garder toute la journée… Le soir à la maison l’explosion se fait sur ceux qui l‘aimeront toujours quoiqu‘il fasse… Je ne dis pas que cela excuse son comportement mais ca peut être une raison. Personnellement nous avons opté pour l’installation d‘un boudin de boxe et d‘une barre de gym sur lesquels il pouvait se défouler au lieu de lui, de nous ou des autres objets ( les „contrats“ de ce type fonctionnent bien avec ces enfants mais attention à bien penser les conditions, ils sont filousement intelligents!). Une autre solution pourrait être une activité sportive pour relâcher la pression. Mon fils a voulu faire de l’athlétisme pour „apprendre à courir vite“ ( c’était sa technique pour éviter les coups à l’école). C’est un moyen de décharger bon pour la santé! Peut-être qu’un bol d’air avant de rentrer à la maison le soir pourrait aider. Je vous conseillerais aussi de rencontrer d‘autres parents cela fait beaucoup de bien de partager les expériences et cela se ressent sur le comportement des enfants quand les parents peuvent décharger aussi!

  • Clémence44
    Participant

    Bonjour Françoise et ade et merci pour vos conseils.

    Les crises majeures sont en majorité à la maison et dans une moindre mesure à l’école mais peuvent aussi avoir lieu en extérieur. Comme nous l’avions remarqué et ce qu’ont révélé ses bilans c’est qu’il est incapable de gérer ses émotions ce qui le met en difficulté émotionnelle et qui a des répercussions physiques et physiologiques. Sa peur de l’échec est tellement forte qu’il peut soit refuser totalement de faire quelque chose où il n’est pas sûr de réussir ou même se mettre en échec seul car trop stressé.

    Depuis tout petit nous parlons de tout. Pas de sujet tabou et répondons à ses questions. Nous parlons également énormément de son comportement, des répercussions que ça peut avoir et lui proposons des idées. Mais rien ne l’intéresse : boîte à cri ou à dessin de colère, punching-ball, yoga, contrôle du souffle…

    Quand il est en crise il ne voit ni n’entend plus rien. Nous ne pouvons pas le prendre dans les bras pour le calmer car il a une hypersensibilité de tous ses sens et supporte mal le contact si ce n’est pas lui qui vient le chercher.une fois la crise calmée on discute de ce qu’il s’est passé, du pourquoi mais rarement de réponse et de comment on peut essayer de ne pas recommencer. Il sait qu’il a le droit de ne pas être d’accord et d’être en colère mais pas de faire du mal.

    Je pense qu’il n’arrive pas à se contrôler et lui même le dit et se sent coupable de ne « pas réussir à être sage »

    Nous essayons au maximum de répondre à ses besoins et envie sans pour autant céder à tout. Mais c’est un éternel insatisfait et c’est frustrant. Il a tendance à voir tout en noir et est très campé sur ses positions.

    Pour son petit frère malheureusement je pense qu’il passe souvent en second plan. Mon fils aîné prend tellement de place et de temps que le 2e a du mal à trouver sa place. Il reproduit le schéma qu’il voit et connaît depuis tout petit. Ils en viennent régulièrement aux mains et ne sont vraiment pas tendres l’un envers l’autre. Son frère est peut être également hpi, du moins on commence à voir apparaître certains signes qu’on avait vu sur notre aîné.

    J’ai lu l’article sur les Top et je pense que c’est une piste à creuser car je retrouve son profil dans la description qui en est faite. J’en ai parlé hier à sa neuropsy qui va creuser le sujet car elle pense également qu’il pourrait y avoir des similitudes. A voir donc…

    Nous avons loupé le coche cette année pour l’inscrire au sport mais j’ai peur qu’il se lasse très vite et ne veuille plus y aller au bout de quelques semaines.

    Pour ce qui est de l’école nous sommes convaincus que l’école traditionnelle n’est pas adaptée pour lui. Mais je ne suis pas en mesure et ne veut pas lui faire l’école à la maison. Je l’ai fait pendant le 1er confinement et ça s’est extrêmement mal passé même si je pense avoir tout fait pour l’intéresser et que ça ne soit pas scolaire.
    Nous n’avons pas les moyens de le mettre dans une école montessori ou hpi surtout que nous sommes à plus de 40 km de ce type d’école.

    Le bol d’air est une bonne idée. C’est ce que nous faisons au moment des beaux jours, difficilement faisable en hiver vu qu’il fait déjà nuit quand je les récupère.

    Si vous connaissez des groupes de parents avec qui je puisse échanger je suis preneuse.

  • Françoise
    Maître des clés

    Bonjour Clémence,

    J’avais fait une longue réponse que j’ai malencontreusement perdue, je recommence donc plu brièvement, c’était 2-3 réflexions suite à votre réponse :
    – hypersensibilité sensorielle : peut expliquer une partie de son mal-être et violence qui s’en suit si la confrontation au groupe, le bruit, l’agitation…le perturbent beaucoup. Peut être aurait-il besoin de calme, de s’isoler par moments. De la même façon, comme vous dites le récupérer tard le soir, le phénomène peut être amplifié si son mode de garde fonctionne de façon similaire à l’école.
    Ceci plus difficultés à échanger avec ses pairs pourrait jouer en faveur d’un saut de classe à travers lequel la relation aux autres enfants pourrait être plus satisfaisante.
    – parler de tout : oui mais ! En effet ils sont capables d’intégrer beaucoup de concepts, y compris compliqués, mais n’ont pas les facultés émotionnelles pour gérer des choses qui pourraient leur sembler difficiles : actualités, relations aux autres… donc mon conseil est de toujours veiller ((car on peut publier facilement) à leur garder une place d’enfants dans les informations qu’on leur apporte et dans la mesure du possible d’alléger leur quotidien et leurs questionnements qui sont parfois lourds à porter pour eux.

    C’est complexe car ce sont de petits personnages très vifs mais n’oublions pas qu’émotionnellement ils n’ont que leur âge et perçoivent trop souvent des aspects desquels il vaudrait mieux qu’ils puissent se détacher.

  • Audreymin
    Participant

    Bonjour,
    Mon fils Gabriel, 7 ans à lui aussi des accès de violence.
    C’est tout de même différent de ce que décrit Clémence et j’espère, Françoise, que vous pourrez nous aider également.

    Gabriel veut absolument « jouer à la lutte » avec don petit frère de 5 ans, lui aussi HPI qui n’en a aucune envie car très différent.
    Sans arrêt, lorsqu’il passe près de lui, il lui attrapé le bras, la capuche, lui fait un croche patte… pour le mettre à terre et lui rouler dessus. L’autre évidemment se met à hurler et moi j’arrive pour les séparer et je crie car je n’en peux plus de ces hurlements permanents.
    J’ai essayé de lui expliquer qu’on ne pouvait pas jouer à la bagarre avec quelqu’un qui ne veut pas, j’ai essayé de lui parler, de lui demander pourquoi il fait ça, je joue régulièrement à ma lutte avec lui, son oncle également, son père aussi mais il ne vit pas avec nous. Mais rien n’y fait. Il me dit qu’il n’arrive pas à s’en empêcher et qu’il y a une force en lui plus forte que sa tête.

    Son petit frère a toujours un mouvement de recul quand Gabriel s’approche de lui. C’est extrêmement pesant pour toute la famille.

    Comme beaucoup d’HPI il est aussi extrêmement difficile pour lui de gérer des émotions classiques.
    En ce moment il s’en prend à moi quand je le gronde en me tirant la langue ou en faisait des têtes…
    Il n’a que 7 ans, sa violence m’inquiète pour la suite.
    Pourriez-vous l’aider ?
    Merci !

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