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Encore une maman perdue !

  • Ce sujet contient 21 réponses, 9 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par hel1926, le il y a 5 années.
22 sujets de 1 à 22 (sur un total de 22)
  • hel1926
    Participant

    Bonjour,
     
    En premier lieu, je vous remercie de prendre le temps de nous lire et nous rassurer, nous, parents d’enfants que l’on pense différents…
    Ensuite, je tiens à préciser avant tout que je ne suis pas de ces mamans qui rêvent d’entendre un jour que leur rejeton a des capacités hors normes. Je connais les souffrances liées à cette condition et sais à quel point elle peut être anxiogène. Pour l’heure, j’ai juste besoin d’explications pour comprendre ce mal qui l’habite, mettre des mots sur les maux.
    Bref, je ne vais déballer ni toutes les merveilles exécutées par mon fils, ni les nombreux talents dont il fait preuve. Non, car de prime abord c’est un enfant qui semble, quoiqu’introverti hors du cercle familial, absolument normal, si tant est que l’on puisse bien se fier à une norme en matière de savoir et d’éducation !
    Bref, mon fils a neuf ans et les soucis ont commencé il y a… neuf ans, il n’a absolument pas dormi à la maternité, ce en quoi, après vingt-quatre heures de détention, j’ai décidé de signer une décharge et rentrer chez moi retrouver un peu de sérénité !
    Né avec un reflux gastro-œsophagien sévère, maladie tout à fait bénigne mais extrêmement douloureuse diagnostiquée à cinq semaines, il a rapidement réveillé, enfin révélé, la maman poule qui sommeillait en moi. Trop couvé, mon rejeton a bien vite compris que l’autonomie ne présente aucune utilité lorsque l’on peut jouir d’une servante à disposition et ce, de façon permanente, de jour comme de nuit ! Malgré ce surassistanat, il a tenu assis très tôt (quatre mois et demi sans plus aucun soutien), marché très tôt (à dix mois il courait comme un levreau), a été propre très tôt (vingt et un mois), a parlé très tôt (neuf mois « papa » et « maman », dix mois le prénom de ses frères et sœurs, un an les basiques « oui, non, attends, donne, tiens, mamie, papi, dodo, dedans, dehors, bébé, zizi, caca, pipi, pain, pâtes… », à deux ans phrases complètes et premières interrogations « Pourquoi Doudou ne me répond pas quand je lui parle ? » et le lendemain « Pourquoi Doudou ne marche pas non plus ? » et quelques mois plus tard « le sol pour l’agriculture, c’est le même que le sol sur le piano ? »), a fait du vélo très tôt (avant 4 ans sans roulettes), etc.
    Quelle est donc cette accumulation de « très tôt » alors que j’annonçais ne pas vouloir me targuer de ses prouesses ?! Petite rechute égocentrique d’une maman en mal de flatterie ?!!! Nooonnn, car arrivent maintenant les  » pas si tôt que ça  » !
    Je ne me suis jamais étonnée de ses progrès et n’ai pas une fois réfléchi, avant ces dernières semaines, au fait que, peut-être, il était un peu en avance. En effet, j’ai sans doute toujours trouvé une explication rationnelle à ses potentielles performances ; il a, certes, immédiatement adoré les livres, bébé il refusait de manger s’il n’avait pas une montagne de livres à disposition sur la tablette de sa chaise haute mais, passionnée de littérature/lecture, j’en dévore moi-même plusieurs par semaine, il a dès sa naissance évolué dans un espace habité par les livres et avec l’image d’une maman un ouvrage greffé à la main, j’ai donc pris ça pour du mimétisme, voire de l’atavisme. A trois ou quatre ans, il reconnaissait les différents types d’hélicoptères et, pour certains, rien qu’au bruit du moteur ; avec un papa pilote, rien de très étonnant me disais-je ! Tout bébé, il était régulièrement indisposé par certains bruits, odeurs, goûts particuliers. Moi-même présentant une sensorialité exacerbée, je maudissais l’hérédité de ne pas se limiter à de beaux yeux bleus (ce qui n’est en réalité pas mon cas !) ou a de magnifiques cheveux soyeux (non plus !). Cette indisposition a persisté et elle est toujours, régulièrement, la cause de conflits familiaux. Il refuse de porter certains vêtements ou dormir dans des draps qui peuvent lui paraître rêches (tout doit être doux, il contrôle chaque article avant achat), d’entrer dans un magasin quand l’odeur le dérange (exit les poissonneries ou boucheries) et d’avaler quoi que ce soit avant de l’avoir préalablement reniflé. Bébé, très tonique et actif, il dormait très peu (première nuit à quinze mois) mais, atteint de ce RGO précédemment mentionné, j’avais fini par croire que le syndrome avait simplement déréglé son sommeil (douleurs aiguës qui réveillent et empêchent tout cycle de se mettre en place). Très jeune, il s’est intéressé au décalage horaire et notamment au fait qu’une partie de la terre dorme quand l’autre est éveillée (ce qui lui a permis de croire au Père Noël une année supplémentaire quand, à six ans, il a déduit que, rationnellement, c’était impossible de faire le tour du monde en une nuit mais que, grâce au décalage, le PN disposait finalement du double de temps pour faire sa tournée !), comme nous voyageons pas mal depuis qu’il est né, j’y ai perçu un intérêt en rapport avec nos séjours lointains. Bref, des exemples de cet acabit, je pourrais en citer par dizaines…
    Je précise maintenant qu’il n’a jamais appris à lire seul, ne fait pas de multiplications depuis qu’il a cinq ans, n’aime pas lire (beaucoup plus facile de se faire raconter des histoires que de prendre la peine de le faire soi-même…), n’a pas toujours l’œil collé à un télescope ou plongé dans une encyclopédie, ne connaissait pas l’alphabet à deux ans, pas plus que la table de Mendeleïev ou le nom latin des urticacées, insectes, dinosaures et consorts et ne récitait pas non plus Victor Hugo à trois ans ! Il a affiché une évolution classique, à part le dessin et la graphie qui ont toujours été catastrophiques (et le sont encore). Par ailleurs, il nage depuis qu’il a quatre ans mais refuse de le faire correctement (comme un petit chien mais pas comme une grenouille !), a enfin accepté d’apprendre (explications de deux minutes et fini à tout jamais, « c’est trop chi**t ») à faire ses lacets à six ans mais ne s’y est plus jamais essayé depuis (il fuit toute contrainte donc préfère s’écraser les doigts et abîmer ses chaussures en les enfilant déjà lacées – car jamais délacées – alors que, lorsque l’on en essaie une paire qui lui plait dans un magasin, il les lace parfaitement et habilement devant la vendeuse). Je rajoute, si tant est que ça ait un intérêt, qu’il a accepté de porter des chaussures à trois ans seulement, avant c’était peine perdue, il en a même jeté à la poubelle…).
    J’y mets une pointe d’humour car la situation est lourde et, après neuf ans de bons et loyaux services, je fatigue, physiquement et psychologiquement. 
    En effet, ça peut prêter à sourire relaté de la sorte mais à côté de ça, c’est un petit garçon extrêmement anxieux, angoissé, qu’un rien parvient à déstabiliser (une promenade d’école – pas plus tard qu’hier soir, couché à 20 h 30 endormi à 22 h 45 car sortie pédagogique dans la forêt ((peur de rater le bus, de perdre le groupe, que sais-je ? …)), la visite de personnes qu’il ne connait pas, un changement dans le programme des activités de la semaine, un rdv médical, etc.). Il se ronge férocement les ongles des mains et des pieds, subit encore de temps à autre (3-4 fois par an) des petits accidents pipi nocturnes (trop espacés pour parler d’énurésie d’après son doc), se racle la gorge mille fois par jour et porte des chaussettes en permanence… même sur la plage. Evidemment, il souffre aussi de pathologies associées telles que constipation, maux de ventre et de tête somatiques, gros problèmes d’endormissement, verrues plantaires, etc. L’étiologie purement médicale/physique a été écartée pour tous les symptômes précités et j’ai tout – ou presque – essayé. Adepte de la médecine allopathique, j’ai néanmoins tenté l’homéo, la phyto, la sophro, etc. Parfois je tends à penser que de trop en faire nous enlise en consolidant l’idée que qqchose ne tourne pas rond et nous inscrit de fait dans une espèce de cercle infernal. Raison pour laquelle aujourd’hui je ne sais plus ni quoi ni comment faire…

    D’un point de vue psychologique et comportemental, il est depuis toujours dans la contradiction, le conflit permanent. Rien n’est jamais simple, un geste basique comme se laver les mains, se brosser les dents ou enfiler des chaussettes devient un cauchemar. Il n’obtempère jamais. Tout est sujet à négociation, notre et surtout mon autorité et sans cesse remise en question (mon mari a un travail très chronophage donc il passe moins de temps à la maison, moi j’exerce à temps partiel). C’est infernal, usant et tout le monde en pâtit, nous avons d’autres enfants… A cinq ans je l’ai emmené chez un pédopsy en faisant référence à un enfant à fort caractère, ingérable et inflexible, c’étaient les seules caractéristiques que j’étais capable de discerner à l’époque. Une année de dressage plus tard, le pédopsy nous libérait avec des félicitations liées à nos progrès et une ordonnance pour consulter moi-même un psy ; une année encore plus tard j’étais libérée avec des félicitations liées à mes progrès et une invitation à persévérer sur le bon cheminement entrepris ! Certes, j’ai compris d’où me venait cette tendance surprotectrice (je ne m’étends pas sur les circonstances familiales de mon enfance) et pourquoi je me sentais différente depuis toujours mais le mal-être de mon petit loup n’a pas disparu. Maman d’un enfant moins mais encore difficile et, grâce au soutien psy, détentrice de quelques clés pour l’épauler, je suis parvenue à faire face, tant bien que mal, pendant qqs temps.
    Puis, à sept ans, il est tombé avec un maître en fin de carrière, démissionnaire et désabusé quoiqu’un tantinet tortionnaire malgré son désintérêt. Les enfants entendaient à longueur de journée « tête creuse », « espère de bobet », « t’as rien dans le chou », « tant mieux si X est malade, ça fait un cas de moins à gérer », et j’en passe ; il tirait les cheveux, appuyait la tête de l’enfant sur son cahier pour qu’il voie de plus près son erreur, ça se passe de commentaires, on est bien d’accord… Rechute de mon rejeton. J’ai demandé un entretien à l’enseignant qui a nié et minimisé (« Les enfants ont tellement d’imagination » …, mais bien sûr…), je lui ai pourtant narré les ongles rongés, les soirs sans sommeil, les repas sans appétit ou, au contraire, avec une voracité insatiable, les autocritiques toutes plus sévères les unes que les autres, les « bobet » par-ci, « bobet » par-là lancés à tout va, etc. Rien n’y a fait. J’ai contacté la direction scolaire et me suis entendu répondre que je n’étais pas la seule à m’en plaindre mais que c’était un maître en fin de carrière, intouchable, et donc, un cas désespéré et une situation sans issue. J’ai ainsi compris qu’aucune action ne serait entreprise. Mon fils l’a eu deux ans de suite, il ne s’en est pas relevé. Le clou du mal-être préalablement planté, cette fois il était enfoncé à ne plus savoir comment l’extraire. J’ai finalement pris rdv avec la psychologue scolaire pour effectuer un bilan, convaincu très laborieusement mon fils de m’y accompagner (lui expliquant que moi j’avais besoin de soutien) mais après deux séances subies à contre-coeur il n’a plus jamais voulu y retourner. Je l’ai traîné à la troisième séance durant laquelle il n’a rien livré, pas un geste, pas un mot évoquant sa situation, son mal-être. Je précise que c’est un enfant que l’on ne contraint pas et à qui l’on n’impose rien par la force, il doit valider en ayant été raisonné sinon c’est peine perdue… J’ai terminé le bilan, à savoir les deux séances restantes, seule avec la psychologue qui m’a dissuadée de le forcer (inutile voire contreproductif d’après elle) et a flanqué tout ça sur le compte de son maître en m’encourageant à serrer les dents et m’armer de patience d’ici à ce qu’il change d’enseignant. Ce qui est chose faite. Il a une nouvelle maîtresse cette année, toute chou et motivée ; mon fiston avait retrouvé le sommeil les premières semaines et presque un peu de gaieté mais les contrôles/évaluations ont maintenant commencé et les comportements symptomatiques et conflits sont revenus au galop. Je suis lasse, si lasse. J’y ai cru, tellement fort.
    Dans l’immédiat, le plus difficile à gérer et à pallier est la façon dont il parvient à se dénigrer en quelques mots. Il est toujours le plus nul, quoi qu’il fasse. A l’école il est soi-disant le plus petit de sa classe (ce qui est parfaitement faux et facilement démontrable mais impossible à faire entendre), le plus mauvais en français (matière dans laquelle il obtient pourtant des notes satisfaisantes), bref, le plus ou le moins mais toujours à son désavantage. Donc, forcément, quand on se trouve nul on n’a rien envie d’essayer, on considère qu’on sera mauvais donc on limite les dégâts… Je passe mon temps à le rassurer et lui prouver que non, il n’est pas nul et n’est pas non plus le plus idiot ou le moins adroit. Ce à quoi je m’entends rétorquer des arguments tous plus incongrus les uns que les autres – notamment « N’use pas ta salive pour rien, t’es pas crédible », un grand classique – mais qui finissent par avoir raison de ma répartie et me laissent parfois sans voix. Je ne sais plus ni quoi dire ni quoi faire pour lui venir en aide, c’est un comble pour une maman dont le rôle premier et de protéger sa progéniture !

    A la maison c’est un enfant très exigeant, très demandeur et perpétuellement en quête de qqchose, de l’attention surtout je pense. En revanche, à l’école (ou, plus petit, à la crèche), il est introverti, tellement discret que ses enseignants témoignent souvent à son sujet comme d’un élève qu’on pourrait vite oublier. Il ne participe jamais en classe (peur de se tromper ? Jugement/regard des autres ?), n’ose pas solliciter l’enseignant lorsqu’il ne comprend pas une consigne (ce qui est très fréquent et donc péjorant en matière de résultats d’autant que, une fois expliqué, l’énoncé lui parait tellement simple qu’il avoue ne pas y avoir pensé). De plus, il me rapporte souvent non pas s’ennuyer mais devoir assister à des cours ennuyeux donc soporifiques durant lesquels il s’évade en somnolant ou rêvassant. Un peu comme tout le monde, il ne montre d’intérêt que pour les sujets qui lui parlent mais pas grand-chose ne semble lui parler ! Aussi, ne cesse-t-il d’alterner les tics ou actes de contenance tels que toussoter, tripoter ses crayons, tirer sur ses manches ou grignoter ses gommes ce qui a, évidemment, le don d’agacer les enseignants qui, avouons-le, ne sont pas les plus fins psychologues…  Le tyran des deux années passées m’a même rapporté un jour que mon fils, je cite, « se fout de ma g***le à longueur de journée », ceci car il affiche une espèce de petit rictus de mal-être lorsqu’il est angoissé. Rien compris le monsieur…
    En matière de résultats scolaires c’est un élève moyen +, il obtient des notes convenables mais pas étincelantes. De toute façon il déteste faire ses devoirs car il ne leur trouve aucune utilité. Les travaux écrits passent encore si, par miracle, il n’y a aucune faute à gommer car recommencer le fait enrager. Le pire, ce sont les leçons ; devoir rabâcher est inenvisageable, apprendre, pour lui, se résume à lire succinctement le document et s’empresser de passer à autre chose de moins rébarbatif. De fait, chaque soir c’est la guerre ; négociation, chantage, tout y passe pour obtenir un quart d’heure de travail effectif au cumul à l’issue de deux heures de bataille. Impossible de lui faire comprendre qu’étudier davantage lui assurerait les résultats qu’il escompte et qu’en obtempérant de suite il gagnerait au bas mot une heure et demie de jeu avec ses copains. Ah les copains, parlons-en ! Il a toujours des griefs contre eux. Une fois sur deux qu’ils viennent le chercher il me demande de les éconduire, quitte à s’inventer des rdv oubliés, des maladies aussi fulgurantes que fugaces ou autres subterfuges pour leur échapper. Ils sont toujours trop ou pas assez mais jamais comme il faut. Même ses valeurs sûres (un HP laminaire testé et diagnostiqué, un garçonnet orphelin de père, un enfant en fort surpoids et un petit adopté. Y voir là un message ?!), je disais donc que, même son noyau dur, càd ses vrais copains le déçoivent invariablement. Plus exactement, il est déçu de ses camarades qui, eux, je crois, sont finalement assez fidèles à eux-mêmes. C’est très cyclique, il aime, il n’aime plus, il ré-aime, il ne ré-aime plus ! Rude… Quoi qu’il en soit, il déteste pratiquer des activités qui comportent un classement, il est extrêmement mauvais joueur et ne supporte pas la défaite, la compétition non plus ça va sans dire. Quand parfois, oh miracle, il a très envie de jouer avec l’un ou l’autre (jamais au grand jamais avec plusieurs à la fois), il réalise ses devoirs en deux temps trois mouvements et fait preuve d’une efficacité déroutante. Comme quoi, la motivation…

    De cet enfant changeant, révolté et parfois tyrannique, jaillit ponctuellement un petit être tendre et câlin, bienveillant, attentionné, serviable et compatissant, tout en réflexion, qui articule des mots d’amour comme s’il me couvrait de fleurs magnifiques et qui, parfois, pose des questions auxquelles je ne suis pas toujours en mesure de répondre. « Comment on fabrique… ? » a été ma hantise pendant des années, il nous interroge sur la tectonique des plaques (« Comment elles se sont fabriquées les montagnes ? » ou sur la création du monde (avez-vous déjà essayé d’expliquer le mur de Planck à un enfant de six ans ?!!!), sur l’attraction terrestre (à quatre ans j’ai eu droit à « Pourquoi on ne tombe pas et on n’a pas la tête en bas quand la terre tourne ? » « Oui ok mais alors dans ce cas, pourquoi on arrive à lever les pieds » ou, plus léger « Tu sais, Robert et Josiane, ç’aurait été plus logique qu’ils s’appellent Robert et Larousse » ! A sept ans il me demandait, plein d’injustice dans le ton, « Les adultes, ils prennent plaisir à mentir aux enfants concernant le Père Noël ? ». Puis plus récemment des questions sur la vie après la mort, la possibilité de la réincarnation, la crainte, entre autres, de revenir fourmi et se faire piétiner. La religion l’interpelle, enfin, l’interprétation de la religion quant à la vie et la mort, alors que nous sommes athées ou peut-être agnostique en ce qui me concerne. La première fois que je lui ai expliqué ma vision, très terre à terre, de la mort, il m’a interrogée sur le « conditionnement » des corps et conclu la discussion par un « Ah ouais, super, donc on a le choix entre se faire cramer ou finir bouffé par des asticots, et si on ne veut ni l’un ni l’autre, il se passe quoi ? » …  

    Voilà, c’est très mal expliqué et pourtant de façon très exhaustive mais tout dans le désordre. C’est le flux intarissable d’une maman désemparée et lasse de s’inquiéter. Tout cela pour en venir à une seule question : d’après vous, professionnels, parents, accompagnants, ai-je affaire à un enfant juste mal dans ses baskets ou un petit précoce qui s’ignore et que l’on ignore ? J’ai bien conscience que des tests seront incontournables pour en avoir le cœur net mais, j’avoue ne pas encore avoir trouvé le courage de sauter le pas. C’est un peu à la mode cette précocité, je n’assume pas bien le fait d’envisager que, peut-être, mon enfant pourrait être concerné. De fait, j’en appelle à vos compétences pour me fournir un préavis objectif avant que je ne décide de faire le grand saut !

    Vous êtes arrivé-e-s au bout sans dormir, bravo ! Mais surtout merci, on peut dire ce que l’on veut des forums mais témoigner anonymement, sans jugement, libère de façon considérable. MERCI.
     
     

  • cindy19360
    Participant

    Bonjour, j ai l impression que vous parlez de mon enfant c est fou .je vis la meme chose exactement ,moralement et physiquement fatiguée.mon fils a 11 ans,il vient de rentrer au college.les resultats sont moyens,il bacle tout pour en finir rapidement et reve tout le temps.je n ai pas passé les test car mon mari me dit que si il etait précoce ca se serait .j ai peur pour sa scolarité. Ca fait du bien de savoir que l on est pas seul dans ce cas.la derniere question de mon fils etait sur le cancer d ailleurs c etait plutot un cours qu une question .ca chauffe dans leur petite tete .je suis perdue .quoi faire ?

  • hel1926
    Participant

    Bonjour,

    Je vous remercie pour votre message et suis également contente de constater que nous entretenons les mêmes inquiétudes !

    On ne peut pas généraliser certes, tous les enfants sont différents, mais c’est tout de même incroyable ces similitudes entre ce qu’on lit au sujet des HP et nos garçons…
    Je crois que du moment qu’on se pose la question, qu’elle soit justifiée ou non, ça légitime le fait qu’on investigue davantage. J’ai eu un premier contact avec une psy spécialisée en HP, je vais aller la voir une fois seule, j’ai trop de choses à exprimer que je ne souhaite pas que mon fils entende, il est suffisamment perturbé. Je déciderai à la suite de ce rdv si j’y emmène mon loupiot et, surtout, si la psy considère que des tests sont utiles/nécessaires.
    Je crois que je suis décidée, reste à convaincre mon fils, qui ne veut plus entendre parler de quelconque thérapie, que le résultat, dans un sens comme dans l’autre, pourrait nous apporter des pistes pour l’aider à aller mieux.
    Alors à votre question « que faire? » je répondrais, agir selon notre instinct je pense. Si vous ressentez le besoin de lui faire passer les tests, faites-le, quoi qu’en dise votre mari. Expliquez-lui que vous souffrez de voir votre fils souffrir et qu’il faut y remédier en écartant les différentes pistes, une à une, pour parvenir à celle qui expliquera le comportement de votre enfant.
    Mon mari n’est pas particulièrement favorable non plus mais ne s’y opposera pas si toutefois j’entreprends la démarche. Il est bien conscient que notre fils est, disons, particulier, pour utiliser un euphémisme ! On verra !

    Tenons-nous au courant !

    Courage à vous.

  • Françoise
    Maître des clés

    Bonjour à toutes les 2,

    Pour vous 2, oui dans le doute il vaut mieux savoir et le bilan fait par un psychologue compétent vous aidera à comprendre la façon d’être de vos enfants, à la fois pour leurs facilités mais aussi pour toutes leurs réserves. Par ailleurs la précocité n’est pas forcément synonyme de réussite scolaire ou d’aptitude particulière fortement visible (quand c’est le cas cela aide à la détection évidemment), c’est un décalage global dans la façon d’être, de comprendre l’environnement, de raisonner…
    Hel1926 vous faites bien je pense de prendre un premier contact seule avec la psychologue, ainsi elle pourra prendre la mesure de vos inquiétudes, vous donner un premier avis et réfléchir avec vous sur comment motiver votre fils à venir et comment lui présenter la chose : il me semble qu’il ne faut pas que cela lui soit présenté comme quelque chose de durable (traitement, suivi..), mais plutôt comme un entretien (pourquoi pas un entretien préalable) visant à comprendre pourquoi il s’ennuie en classe, pourquoi le contact avec les camarades est difficile, quelles sont ses attentes réelles vis à vis des apprentissages, ses centres d’intérêts… afin qu’il puisse les exprimer de façon détendue. La relation de confiance est essentielle aussi pour votre fils et il est nécessaire que la psychologue sache le prendre et le mettre à l’aise (il n’est pas rare que les enfants hp s’amusent à « tester » leur interlocuteur et ils ont besoin de trouver plus solide qu’eux en face).
    Voilà, la piste de la précocité pour répondre à votre question initiale n’est pas à écarter et mérite d’être creusée, afin que votre fils puisse continuer à grandir avec une meilleure estime de lui même.

    Je vous mets à toutes les 2 un lien vers une vidéo qui pourrait répondre vos doutes et questionnements, afin de vous permettre de voir les choses différemment (après un premier visionnage vous pourriez décider de la regarder avec vos garçons, qui sait, cela pourrait évoquer quelque chose chez eux ?) :

    Comment bien suivre l’enfant précoce ?

  • hel1926
    Participant

    Bonjour Françoise,

    Je vous remercie sincèrement d’avoir pris le temps de me lire et me répondre. Je crois que le seul fait de m’être exprimée sur ce forum m’a donné le courage d’avancer. J’ai donc contacté la psy et attends son retour pour le premier rdv. Je viendrai vous tenir informé-e-s lorsqu’on aura un peu avancé !
    Je ne suis pas certaine de pouvoir convaincre mon fils de m’y accompagner ; certes, je pourrais le contraindre mais ça serait tout à fait contre-productif. De plus, il est très mal à l’aise en présence d’inconnus et n’osera certainement pas s’exprimer. Mais sait-on jamais, un miracle est si vite arrivé !
    Quoi qu’il en soit j’ai, moi, besoin d’y aller, de trouver des réponses et des explications. Quand il a mal à la gorge, je lui donne des anti-inflammatoires ; quand il a une otite, je lui donne des antibio, quand il s’écorche le genou, je désinfecte et panse la blessure, etc. Le fait est que, dans ces différents cas, la relation de cause à effet ne laisse que peu de doutes sur le comportement à adopter. Or, pour tous les points mentionnés dans mon premier message, je n’en connais pas la raison et ça me rend dingue de cogiter ! C’est en cela que j’ai besoin d’un diagnostic et pour cela que j’espère que le test révélera un HP (ou n’importe quoi d’autre en fait !). Qu’il soit HP ne me réjouit pas outre mesure, bien au contraire en réalité, mais je pourrais enfin souffler et me reposer sur un nom. Mon fils est ainsi car il est HP ou bien X ou encore Y. Juste un nom…
    Bref, je vais de suite regarder la vidéo conseillée et, en effet, la partager avec lui, c’est une chouette idée, merci !

    Courage à tous et à toutes et à bientôt pour la suite du roman de nos vies !

  • hel1926
    Participant

    Bonjour,

    Je viens comme convenu donner qqs nouvelles !

    Le premier rdv avec la psy a eu lieu, bilan, un HP incontestable d’après elle, c’est flagrant semble-t-il. Toutefois, mon fils a rdv la semaine prochaine pour une petite séance d’explications au sujet des tests puisque, évidemment, pour qu’il soit officiellement reconnu en tant que tel, il doit passer ces fameux tests.
    Depuis ce 1er rdv il est très en colère, la mort, qui tenait déjà une grande place dans ses réflexions, est désormais omniprésente, il est en colère et m’en veut d’avoir parlé de lui à une inconnue, lui qui ne souhaite que se faire oublier et passer inaperçu. Dur, dur…
    Bref, il refuse catégoriquement un quelconque suivi et la perspective des tests le rebute et, pire, le déstabilise profondément. J’ignore comment le convaincre que nous agissons pour son bien et qu’il est de mon devoir de l’assister, avec cette psy dans le cas présent, et qu’il est nécessaire qu’il se rende à ce rdv (et aux suivants) puis qu’il se soumette au Wisc…

    Une petite méthode pour le rassurer et donc le persuader ? Je suis preneuse de tous vos conseils, anecdotes, expériences ou autres qui pourraient être utiles pour convaincre ce petit homme en souffrance d’accepter de l’aide…

    Bien à vous,

    Hel.

  • Aure13
    Participant

    Bonjour,
    Votre petit garcon me fait un peu penser au mien.
    Mon fils n’a que 5 ans mais a tendance à être angoissé aussi. Alors, ça n’a jamais été aussi fort que ce que vous décrivez mais il est aussi plus jeune, c’est peut être pour ça.
    Ce qui me déstabilise le plus avec mon fils, c’est qu’il a souvent raison et je trouve que c’est plus difficile d’élever un enfant qui sait pertinemment que nous n’avons pas toutes les réponses et qu’en plus elles ne sont pas toujours justes…
    Bref, j’ai pensé aussi aux tests pour mon fils mais il ne parle pas aux inconnus et surtout il se met beaucoup de pression tellement il a peur de rate quelque chose (par exemple, ça fait des mois qu’il veut écrire en cursive, mais il ne veut pas passer à l’acte parce qu’il ne veut pas raturer… c’est rageant, comme s’il fallait qu’il réussisse tout du premier coup ! Ce serait bien le premier à faire ça !).
    Le côté positif de mon fils est qu’il entend raison. Par exemple, il se plaint de ne pas avoir perdu de dent de lait, qu’il n’en perdra jamais ! Bref, juste lui rappeler que ces deux copains n’ont rien perdu non plus suffit pour le moment, il a reconnu qu’il n’était pas seul au monde dans cette situation.

    Bref, ce que je voulais dire surtout c’est pour le rassurer quant aux tests qu’il doit passer. Des fois on n’y pense pas parce que ça nous parait evident mais peut être juste lui rappeler que quelque soit les résultats, vous l’aimez. Même s’il rate tout, ça ne change rien pour vous, vous l’aimez tel qu’il est. Lui dire que ce n’est pas lui le problem, qu’on essaye pas de le changer mais juste de comprendre et s’adapter.

    Je ne suis pas sure que ca va vous aider plus que ça mais bon, j’espère que vous allez y arriver en tout cas.
    Comme dit la pédiatre de mon fils, ce sont des enfants qui ont besoin qu’on ait confiance en eux ! Mille fois plus que les autres enfants. Il faut leur donner la confiance qu’ils n’ont pas eux meme.

    Bon courage

  • Françoise
    Maître des clés

    Oui, et aussi le mot « test » à éviter, qui signifie pour les enfants qu’ils vont être évalués ou notés, jugés…
    Dites lui que ce n’est pas le cas, qu’on va lui proposer des exercices afin de voir comment il réagit, comment il réfléchit, comment il comprend les choses… et que le résultat est pour la psychologue qui elle ne porte aucun jugement de valeur mais explique simplement sa façon d’être.
    Un exemple qui l’aidera peut être :
    ma fille a fait un exercice dans un cahier (cp) hier : il était écrit « notez le chiffre suivant en lettre » : elle a écrit le chiffre d’après et pas le même en lettres. Ce n’est pas faux mais c’est une compréhension différente ! Le psy évaluera donc sa façon de comprendre pour voir si elle conforme à une norme imposée ou différente.
    Par ailleurs à aucun moment vous n’êtes obligées de communiquer les résultats chiffrés, c’est pour vous et lui, vous en ferez ensuite ce que bon vous semblera.

  • hel1926
    Participant

    Bonjour,

    Je vous remercie tout d’abord d’avoir pris part à cette discussion et m’excuse de ne pas avoir répondu, je pensais avoir coché la case « me prévenir des réponses par email » mais visiblement ça n’était pas le cas puisque je n’en ai pas été avertie. Désolée!

    Je viens donc vous donner qqs nouvelles de mon loustic de neuf ans et demi désormais ! Les tests ont confirmé les doutes, il est HP, c’est officiel. Néanmoins, il demeure une suspicion de dyslexie, dyspraxie et dysgraphie… Un suivi avec un-e logopédiste/orthophoniste est nécessaire ainsi qu’un bilan avec un-e ergothérapeute. Pour un enfant qui refuse toute aide, tout traitement, tout médicament, on n’est pas au bout de nos peines…

    Concernant le diagnostic du HP, je suis rassurée car enfin nous allons pouvoir prendre les mesures qui s’imposent mais, en même temps, j’ai l’impression d’avoir pris perpét ! En effet, on galère depuis sa naissance et, pour l’instant, on ne voit encore que les mauvais côté de ce potentiel. Je suis convaincue que de nombreux témoignages pourraient me faire apprécier cette situation toutefois, dans l’immédiat, je suis un peu désemparée. Depuis un mois sa phobie scolaire s’est accentuée et il n’est plus capable de suivre la classe à plein temps (violents maux de ventre, crises d’angoisse, insomnies, etc.). Il va à l’école de façon sporadique, sa maîtresse est très très très compréhensive, heureusement…

    De fait, après discussion avec la psy et conciliabule familial, il s’avère que le saut de classe est la mesure la plus adaptée à notre bambin. Nous avons d’ailleurs rdv demain soir (psy, instit, directeur) pour officialiser le HP et formuler notre requête.
    Il a de très bonnes notes mais n’est pas un élève brillant, juste un petit garçon qui s’ennuie considérablement depuis le début de sa scolarité et a fini par décrocher. L’ennui, pour nombre d’enfants, est acceptable et tolérable or, pour notre fils, il est devenu l’ennemi redoutable qui fomente sa dépression chaque jour davantage. Il s’agit donc de le remotiver en tentant de lui proposer des activités plus complexes. Dans la mesure où il refuse de fournir le moindre effort, je crains passablement pour la suite de sa scolarité. Toutefois, c’est la solution (parmi qqs autres) qu’il a choisie ; nous devons donc prendre son avis en considération et lui faire confiance. L’avenir nous dira si la décision était judicieuse mais dans l’immédiat la souffrance est telle que nous n’avons d’autre choix que celui d’agir et agir vite.

    Voilà, je vous remercie de m’avoir lue et vous espère plus en forme…

    Je vous souhaite à tous et toutes une très belle fin d’année.

    Hel.

  • LiliCapu
    Participant

    Bonjour,

    J’ai suivi votre fil de conversation, c’était très intéressant de vous lire vous écrivez d’ailleurs très bien !
    J’ai lancé une page sur ce forum étalement pour ma fille de 5 ans. De mon côté je peux vous dire que mon conjoint (le papa de cette petite fille) a ete diagnostiqué précoce vers 10 ans suite à des tests. je suis donc entourée de personnes bizarres (rooh je rigole). Mais il n’en garde pas un bon souvenir de ces tests. Il a d ailleurs mis des années avant de parler de cette periode de sa vie et même d’en être fièr. Sa fille aide bcp les choses.
    Car il y a 30 ans environ on le prenait pour un cancre et ses parents pensant qu’il etait bête on voulu faire des tests, et en fait il etait bien au dessus de la moyenne.
    Pour lui c’était à la fois rassurant de voir qu’il netait pas bête mais il avait du coup cette pression d’être intelligent, vous voyez un peu le dilemme. En gros, vas y montre nous comme tu es intelligent…alors que lui se sentait juste un peu bizarre, sensible. Bref je pense surtout que ce sont des personnes ayant un grand manque de confiance en eux. Il faut rassurer votre fil et lui dire que c’est une personne qui reussira dans la vie quoi qu’il arrive. Mon conjoint travaille dans un milieu technique qui le passionne, il a une femme et 2 petites filles et il est très épanoui.
    Maintenant je me pose aussi des questions sur ma fille, mais ca c’est un autre débat.La précocité est elle héréditaire ?
    Bonne journée a vous

  • hel1926
    Participant

    Bonjour LiliCapucine et merci pour votre message et vos sympathiques paroles.

    Pour rebondir sur vos écrits, je pense que vous auriez avantage à faire un jour tester votre fille. J’écris « un jour » car désormais les thérapeutes ont tendance à s’accorder sur le fait que l’identification du HP doit être effectué quand l’enfant est en souffrance (ou commence à l’être). Il ne semble en effet pas nécessaire d’aller fouiner dans leur petite tête s’ils sont bien dans leurs baskets. Toutefois, vous êtes dans le doute, dans le questionnement, et ces interrogations méritent une réponse. Ça ne changera pas la vie de votre fille de confirmer ou infirmer vos suspicions mais ça vous permettra d’ajuster votre comportement et celui de son entourage (au sens large, famille, amis mais également et surtout, école).
    L’expérience de votre mari doit vous servir comme un moteur et pas comme un frein. Sa situation et sa condition de HP ne lui ont sans doute pas été expliquées comme il se doit et il n’a pu jouir de ce statut particulier à sa juste valeur. Il est en effet fondamental de ne pas mettre trop de poids sur les épaules d’un HP. Son potentiel fait de lui un être différent mais pas une personne sur-efficiente… L’encouragement est la clé, la pression fomente en revanche sa décadence. Bourrer la tête d’un enfant avec des mythes erronés tels que « tu es HP donc tu dois tout réussir » ne fera que le confronter davantage à ses limites et souffrir de ses échecs, puisque, tout HP qu’il soit, il n’en reste pas moins humain et l’humain, par définition, a ses failles et possède ses limites. On n’a pas donné naissance à des aliens, nos enfants sont normaux, ce sont pas des êtres classiques mais bien normaux.

    Le phénomène HP est effectivement héréditaire, un petit HP n’a pas forcément des parents HP et vice versa mais la probabilité est accrue…

    De notre côté nous avançons, pas à pas et tant bien que mal mais ça commence à bouger. Notre fils est rongé par l’angoisse et sa phobie scolaire s’est aggravée. Malgré diverses réunions avec l’école et les différents intervenant, les mesures préconisées par la psychologue n’ont pas été écoutées. De fait, nous avons rdv lundi dans une école privée, davantage rompue et à même de prendre en charge ce genre d’enfants. C’est un gros chamboulement familial, tant financier qu’organisationnel. L’école se situe à une trentaine de km de la maison et nous devons urgemment trouver une solution pour les trajets dans la mesure où, si l’entretien de lundi se passe de manière satisfaisante, nous l’y inscrirons pour la semaine suivante !
    Cet enfant est demandeur, il rêve de pouvoir suivre la classe comme tout le monde et être nourri, on n’a pas le droit de le laisser ainsi végéter.

    Le bilan lodopédique a révélé une dyspraxie visuo-spatiale, apparemment très fréquente chez les HP à profil complexe. Nous devons donc maintenant réaliser un bilan orthoptique, un bilan neuro-visuel, une bilan ergo et un bilan neuro-pédiatrique. Les délais sont longs, notre résitance est mise à rude épreuve mais on n’a pas le choix, il faut aller de l’avant et venir en aide à cet enfant en détresse.

    Dans l’intervalle, ma fille de 14 ans s’est confiée en me révélant qu’elle connaissait parfaitement les symptômes de son petit frère pour les subir elle-même depuis de nombreuses années. Cette révélation m’a fait l’effet d’une ras de marée. Je n’ai rien vu, rien suspecté, rien cherché à savoir, surtout, je pense.
    Elle traverse également une période très difficile, je l’ai donc aussi accompagnée chez la psychologue qui a immédiatement commencé les tests psychométriques. Elle correspond en tout point aux caractéristiques du HP féminin caméléon en suradaptation. Depuis qu’elle a ouvert les vannes son état se péjore, toutefois la psy m’a expliqué qu’un-e ado qui présente un certain mal-être c’est classique, pour ne pas dire normal, alors qu’un-e jeune de 14 ans qui va toujours bien et vit constamment le sourire aux lèvres en obtempérant sans rechigner à tout ce qu’on lui ordonne, c’est suspect et inquiétant. De fait, je relativise et me rassure dans le sens où, au moins, elle exprime ces maux qui la rongent et va désormais pouvoir apprendre à se connaitre vraiment et vivre par et avec sa vraie personnalité.

    Comme vous tous, j’essaie de garder la tête hors de l’eau mais ce n’est pas tous les jours faciles, la souffrance de nos enfants est intolérable mais, bien entourés, j’espère qu’elle n’est que passagère.

    Courage à tous les parents démunis et, Lilicapucine, si vous le souhaitez, je reste à dispo pour papoter de tout ça ! N’hésitez pas à venir me tenir au courant de vos démarches le cas échéant !

    À bientôt,

    Hélène

  • Carined
    Participant

    Bonjour à toutes, je me permets de rejoindre cette conversation car vous vous en douterez je suis moi même en quête de réponse pour mon petit garçon de 6 ans.
    Contrairement aux votres, mon fils est très ouvert, il parle énormément. Extrêmement dans l’empathie, il aime tout le monde et ne comprends pas que l’on puisse ne pas aimer ou se moquer des gens, pour lui la vie serait quand même bien plus simple 😉.
    Il est au cp avec des résultats assez étonnants puisqu’il a soit des 10/10 soit des vus car exercices non fait,. Du coup il se dévalorise souvent, et explique les exercices non fait par le fait qu’il a peur de les faire et de se tromper et qu’on se moque de lui.
    Depuis toujours il est different et je m’amuse a le décrire comme un petit garçon « très »! Et oui il est très content, très triste, très calins’ tres Drôle, très bavard, très dans la lune, très en colère!Souvent très en colère notamment contre lui même pour des raisons qui malheureusement m,échappent parfois.
    Une amie , diagnostiquée précoce, qui connaît mon fils m’a fait part de son sentiment et pense que mon fils pourrait être précoce.
    Mon sentiment : je suis sure à 100% qu’il est un précoce émotionnel, je ne connais aucun enfant de son âge qui réagit de la manière de mon fils, il arrive à mettre des mots si évident sur des situations si complexes que cela en est déroutant.
    J,ai oublié de vous précisé qu’il a l’oreille absolue ( il reconnaît toutes les notes’ accords etc, mais il s’aluse Souvent à donner les notes du son d’une cuillère qui tombe, une chaise qui grince , une porte qui claque … et se fait donc moquer par les autres élèves qui pensent qu,il dit n.importe quoi) et une sensibilité musicale exacerbée. Son papa étant musicien il a la chance de pouvoir évoluer dans un monde musical.
    Il renfils également tout ce qu,il accepte de manger et refuse d’ller Dans certains endroits également si l,odeur le dérange.

    Après le terme précoce est difficile à employer, j’ai évoqué l’idee Avec sa maîtresse qui a rigolé en me disant que s’il’etzit Précoce il aurait des 10/10 partout (euh non je ne crois pas) et qu’elle pensait qu’il fallait qu’il arrête De rêver et qu’il’fallait Qu’il fasse les choses quand on lui dit de les faire…
    Voilà vous savez tout, enfin sans doute pas il y aurait tant à dire.
    A bientôt de vous lire

  • damael
    Participant

    Carined vous êtes en France ? car en France les notes sont cessées être interdite en primaire…

    Et sinon vous avez RAISON un précoce n’a pas que des 10/10 !!! Parfois il ne fait pas car ne vois pas l’intérêt ou parce qu’il a peur de se tromper (comme votre loulou), ou parce qu’il s’ennuie, décroche et n’écoute pas la consigne. (ce dernier point flagrant avec mon 6 ans en CP : des exercices non fait et quand je lui demande de faire à la maison, même pas besoin de lui expliquer, il me les fait en 3 minute chrono)

    Je reconnais pas mal mon loulou sur certains points (mais le mien n’a pas l’oreille absolue)

  • Carined
    Participant

    Oui je suis en France, je sais que les notes sont interdites mais la maîtresse nous a expliqué que les parents étaient rassurés si elle en mettait (bof)
    Elle alterne entre les notes chiffrées pour les dictées et les poésies et les appréciations ( du très bien au vu quand l’exercice n’est pas fait ou pas compris)
    Idem que votre petit combien de fois l’exercice refait à la maison l’est en 3min chrono!
    Merci pour vôtre message et bon courage
    C’est difficile parfois car je ne rêve que d’une chose c’est que mon petit soit bien, pas brillant pas le 1er, non juste qu’il se sente bien dans sa classe.
    Il faut preuve de beaucoup de résilience mais je sens que parfois (souvent) il se dévalorise car les autres rigole.
    Dernière histoire en date, hier à l’ecole Dorian demande a passer pour la poésie (il veut toujours passer en 1er en poésie car il adore ça et pour le coup il n’a que des 10/10), la maîtresse lui dit de commencer et là deux élèves ont commencé à lui dire qu’il était nul etqu’il Aurait zéro, la maîtresse les a repris et ils lui ont dit qu’ils voulait juste l’enerver Comme ça il n.aurait pas 10 et que la maîtresse lui mettrait une croix car il se serait mis en colère… ça me rend tellement triste pour lui! Et lui me dit bah maman c’est pas grave, ils sont juste jaloux! A 6 ans!!!!

  • hel1926
    Participant

    Bonjour,

    Ce que je trouve finalement terrible c’est la résignation dont ils font preuve (et je ne parle même pas de résilience…). Si petits et déjà fatalistes alors qu’ils sont en plein dans l’âge de l’insouciance. C’est tellement injuste !

    Comme vous Carined, je ne cultive aucun rêve ou fantasme relatif à ce haut potentiel, je veux juste un avenir serein avec un enfant épanoui ou un avenir épanoui avec un enfant serein, ça fonctionne dans les deux sens !

    C’est drôle que vous qualifiiez votre fils d’enfant « très » parce que j’ai toujours appelé le mien mon « hyper phénomène » (hyperémotif, hypersensible (donc hypersusceptible !), hyperesthésique (hyperacuité), hyperinsomniaque, hyperangoissé, hypercompensateur (dys diagnostiqués à 9 ans seulement), hyperdemandeur, hyperfatigant, hyper tout quoi !).

    De notre côté, ça n’était plus possible de poursuivre une scolarité classique, nous avions rdv ce matin dans une école privée. Notre fils y fait un essai toute la semaine prochaine et s’il considère que cet établissement lui convient et peut le réconcilier avec le système scolaire alors nous ferons le grand saut.

    La route sera longue mais on y parviendra, il faut garder espoir, tenir debout, pour continuer d’avancer dans le bon sens…

    Courage et à bientôt

  • xyn
    Participant

    Bonjour Hel,

    merci pour votre témoignage ! Je retrouve beaucoup mon fils dans la description du vôtre. Je n’avais pas pensé à la précocité, je le trouvais juste différent et « hyper tout » avec des réactions beaucoup plus intenses que les autres enfants de son âge. C’est sa maîtresse de Petite Section qui nous en a parlé pour la première fois, ça a été un vrai choc pour moi, car elle nous a expliqué que la route risquait d’être longue et difficile…
    Il est actuellement en Grande Section, il n’aime pas l’école et nous sommes régulièrement convoqués pour faire le point sur son comportement parfois agressif et/ou provocateur. J’ai pris rendez-vous avec une neuropsychologue pour lui faire passer des tests complets (pas seulement de QI) lorsqu’il aura 6 ans en octobre prochain.

    Mais ma question concernait sa petit sœur de 2 ans et demi : contrairement à son frère, je considère qu’elle est « dans le moule », très autonome et persévérante. Elle est dans une phase d’opposition et d’affirmation tout à fait classique pour son âge mais ne nous en fait pas voir de toutes les couleurs comme son frère à 2 ans. Donc aucune caractéristique d’enfant précoce a priori. Elle a cependant un niveau de langage assez incroyable, encore plus développé que son frère au même âge. Une mémoire et une maturité surprenante pour son âge. Elle est par exemple fan de dinosaures et connait tous les noms, même les plus compliqués, depuis ses 24 mois.
    D’où ma question : vous évoquiez votre fille de 14 ans donc le profil HP a longtemps passé inaperçu. Vous parlez d’une « suradaptation » des filles HP. Pouvez-vous m’en dire plus ? Quelles sont les caractéristiques des petites filles HP, ou du moins de la vôtre ? Je n’ai pas trop réussi à avoir de renseignements à ce sujet.

    Merci !!

  • damael
    Participant

    xyn
    Il y a 6 grand profil d’enfant à haut potentiel, et le profil « enfant discret » regroupe beaucoup de filles. On les considère comme vous dites « dans le moule » Sur le site il y a un article pour pourrait vous éclairer : https://www.enfantsprecoces.info/l-enfant-discret/

    Votre plus grand me fait penser à mon plus jeune, n’aime pas l’école, d’une part il manifeste de l’ennui, c’est « trop facile » et d’autre part « on ne fait pas assez de jeu » En math il comprend assez bien, mais n’a pas d’avance manifeste, en français il a une sacrée avance.

  • Françoise
    Maître des clés

    Bonjour tout le monde,

    Je reprends vos mots xyn :  » Elle a cependant un niveau de langage assez incroyable, encore plus développé que son frère au même âge. Une mémoire et une maturité surprenante pour son âge. Elle est par exemple fan de dinosaures et connait tous les noms, même les plus compliqués, depuis ses 24 mois.  » : ce sont là des éléments qui font penser au haut potentiel, plus autonomie et persévérance, haut potentiel vécu de façon positive jusque là.
    Alors oui les filles et les garçons ont tendance à ne pas le vivre de la même façon, les filles sont souvent plus adaptables, se conforment mieux aux demandes scolaires et aux attentes des autres, ce qui est appelé effet caméléon. Elles peuvent avoir tendance à tellement se conformer qu’elles mettent leur personnalité vraie en veille, c’est à cela qu’il faut garde lorsqu’elles grandissent. Les garçons eux réagissent plus vite et à leur façon à la frustration, aux difficultés… ce qui est à la fois un avantage et un inconvénient mais permet au moins de mener une réflexion à leur sujet.

  • hel1926
    Participant

    Bonjour à vous,

    Tout d’abord, pour vous répondre Xyn, même si je n’ai « que » deux HP et ne peux donc pas généraliser, je vous confirme, comme l’a très justement fait remarquer Françoise, que l’effet Caméléon des filles a ce quelque chose de dangereux dans le sens où elles ne s’autorisent jamais à être elles-mêmes. Ma fille, autant à la maison qu’avec ses ami-e-s, ne se livre ni ne se montre jamais telle qu’elle est véritablement. Elle m’explique que les autres pensent différemment et que si elle leur confie ses raisonnements elle risque de passer pour une folle. Se pose alors la question de l’épanouissement. Comment se révéler soi-même quand on passe son temps à revêtir le costume de qqn d’autre ?…
    Ma fille a toujours été très sage, raisonnée et raisonnable, enthousiaste et satisfaite de tout, n’a jamais fait de caprices, usé de ses charmes oui, de la force, jamais. C’est une enfant/ado qui fuit la confrontation, le conflit, donc elle obtempère, arrondit les angles, trouve des solutions. Dans les grandes lignes, c’est l’enfant de rêve, j’ai longtemps répété que j’aurais pu en faire quinze des mômes comme ça !!
    Mais, car il y a toujours un mais après une liste d’éloges exhaustive, ça cache un profond mal-être. Le sien a explosé à 14 ans, si elle n’avait pas été encouragée par la situation de son petit frère, peut-être aurait-elle continué à se camoufler encore des mois voire des années et s’enfoncer encore davantage.
    Maintenant qu’elle a été testée, nous avons une explication et pouvons désormais envisager la suite de la prise en charge un peu plus sereinement. Il s’agit de lui apprendre à exister pour elle et par elle. Ce ne sera pas une mince affaire car la carapace est très, très épaisse et les réflexes d’adaptation profondément ancrés mais nous y parviendrons, et elle le mérite tellement !

    Attention également au-x frère-s et soeur-s « parasites », qui prennent davantage de place ; le petit caméléon, souvent, manifeste beaucoup trop d’empathie que son âge ne devrait en libérer. Souvent la fille HP ne se plaint pas pour ne pas inquiéter, pour ne pas rajouter de poids sur les épaules de maman qui a déjà bien assez à faire avec numérobis. Souvent je me suis fait la réflexion « heureusement qu’elle est comme ça, je ne pourrais pas en supporter deux comme son frère ! »… quelle horreur !
    Il est donc important de détecter le moindre petit signe et se rappeler qu’un enfant qui va toujours bien c’est louche… (Olivier Revol a d’ailleurs écrit un article très intéressant à ce sujet, à fouiller sur internet !).

    Quant aux garçons, bah… en effet, ce n’est pas le même combat… Je pensais en avoir vécu, vu et subi pas mal avec mon fils, mais la période que nous traversons et particulièrement difficile. Nous avons été contraints de le changer d’école pour le scolariser en privé mais il a transporté sa phobie scolaire dans le nouvel établissement. Eh oui, quelle cruche j’ai été de penser que tout s’arrangerait en se déplaçant de 40 km !… Heureusement, le directeur est un être plein de bon sens, de bienveillance et très à l’écoute des parents, même des mamans superflippées comme moi ! De fait, nous y allons à tâtons, progressivement, un jour après l’autre. En effet, la route est longue, le chemin accidenté mais j’y crois encore et m’accroche. Nous loulous ont avant tout besoin de notre amour, de la persévérance qu’ils ont perdue et, surtout, de la possibilité de refaire confiance à l’adulte, à l’institution scolaire, à la vie…

    Courage à tous et à bientôt,

    Hélène

  • xyn
    Participant

    Je suis exactement dans le même cas de figure avec mes enfants : un aîné avec qui rien n’est facile, nous avançons pas à pas, entre découragement et petits progrès. Et une cadette qui est juste la petite fille rêvée et hyper facile. Je me surprends parfois à penser que la vie est douce avec ma fille et est un combat quotidien avec mon fils.
    A 5 ans et demi, il nous sollicite tout le temps, parle ou pose des questions en permanence, aime flirter avec les limites qui lui sont posées. Bref, il est fatigant !! Je ne compte plus les fois où j’ai senti les regards des gens dans la rue face à son comportement un peu trop bruyant ou provocateur. Il a changé d’école cette année, j’avais bon espoir que cela se passe mieux que l’année dernière car sa maîtresse le considère comme précoce (ce qui m’étonne un peu, vu qu’il n’a ps encore été testé : on n’est sûr de rien…), mais nous voilà à nouveau convoqués par la directrice suite à son comportement dans la cour de récréation. Cela me décourage un peu.

    Je connais bien le cadre scolaire et « le moule » dans lequel doivent rentrer les enfants étant donné que je suis enseignante en maternelle. J’ai beaucoup évolué dans ma pratique et mon rapport aux élèves depuis que j’ai un fils si différent et si peu en adéquation avec le moule scolaire.
    Je pense la bienveillance et l’empathie sont des outils essentiels pour enseigner aux élèves en général, et en particulier aux élèves aux besoins spécifiques comme les HP.
    Hélène, si vous êtes face à un directeur à l’écoute et bienveillant, tout n’est pas perdu. A force de dialogue, vous allez pouvoir trouver une solution acceptable pour votre fils.
    Je pense au fond de moi que mon fils s’épanouira probablement plus en dehors de l’école qu’en son sein, mais si je peux l’aider à accepter le cadre scolaire, à prendre du recul sur ce qui y est proposé (la vie, ça n’est pas que ça !) et à ne pas y laisser détruire son estime de lui-même, ça sera déjà énorme !

  • cla
    Participant

    Bonjour Hel

    On vous l’a déjà écrit mais à mon tour de vous dire que votre témoignage est un copier-coller plus que troublant sur ce que nous vivons avec notre fils de 9 ans aussi, forcément 🙂
    J’aime énormément le sujet de votre post  » encore une maman perdue ! » qui résume à la perfection ce que je suis ce que je vis ma depuis que mon fils est rentré à l’école il y a trois ans. Nous vivons en Allemagne à Berlin donc ici l’école commence à 6 ans je précise. Notre fils est scolarisé dans une école européenne franco-allemande il a donc deux professeurs une en français et une seconde en allemand = double problèmes!

    J’aurais pu écrire chaque mot de la description de votre chérubin…qui, on s’y perd…pourrait être le mien 🙂
    J’ai pensé bien sûr à cette possibilité de douance dès sa première année d’école qui a été un cauchemar en tout point. Je ne vais pas répéter les mêmes expériences puisqu’elles sont identiques aux vôtres mais oui : problème relationnel avec les copains voire harcèlement de la part des autres enfants de sa classe. Notre fils est physiquement très grand une tête de plus que la plupart des autres garçons de sa classe et malgré les coups qu’il a reçu vu sa taille et sa force, il n’a jamais usé de son physique pour se défendre… D’ailleurs se défendre il n’y pense même pas, jamais il n’a osé répondre physiquement. Faire mal à l’autre est pour lui impensable, insurmontable…par contre il est résigné à subir l’injustice qu’on lui inflige..Ce sentiment d’injustice qui fonctionne avec une mémoire infaillible mon dieu! Je pourrais rajouter encore quelques x paragraphes sur ce sujet l’injustice doublée d’une hyper que dis-je mega ultra sensibilité !
    Comme vous je ne pourrai dire si notre fils ait commencé à lire plus tôt que les autres ou compter plus tôt que les autres ou ce type de signe qui peut vous mettre la puce à l’oreille très tôt…non je n’ai pas ce souvenir et ce n’est pas sur ce type de critère que j’ai commencé à penser que notre fils soit peut être H.P. En revanche notre fils a fait beaucoup de terreurs nocturnes lorsqu’il était petit..on y repense des années plus tard mais sur le moment lorsque votre tout petit fait des terreurs nocturnes bien sûr on pense à tout sauf à la douance …puis notre fils a marché tout seul a 12 mois pile il n’est pas passé par la phase « je tiens les mains à maman ou papa pour commencer à marcher » du tout ! Il est passé du 4 pattes et je me lève et hop c’est bon je gère tout seul je marche… pour faire une comparaison s’en était presque mystique, miraculeux 🙂 comble pour nous parents qui sommes plus qu’athées 🙂 Pareil sur le moment on ne se dit pas  » Tiens mon enfant s’est mis à marcher sans aide tiens tiens…  » non non non… comme tout le monde les mois passent l’évolution de votre enfant se fait quoi qu’il arrive mais il va falloir du temps pour se remémorer toutes ces caractéristiques qui peuvent vous mettre la puce à l’oreille …donc les mois passent.
    Notre fils se passione, que dis-je, est obsédé par les dinosaures depuis qu’il commence à marcher je dirais…C’est une passion qui aujourd’hui a 9 ans ne passe pas. Et bien sûr il connait que dis-je, il est incollable sur le nom, le poids, la taille qui est herbivore qui est carnivore, leur évolution entre les différentes périodes, qui a vécu au jurassique cretacé etc…et j’en passe tellement c’est un sujet sur lequel il ne s’arrêterait jamais de parler jamais … La nature en règle général l’évolution des espèces c’est son sujet presque obsessionnel. Notre fils n’a pas de conversation sur la pluie et le beau temps non jamais… c’est toujours une discussion qu’il commence par rapport à quelque chose qu’il a appris sur un dinosaure, ou sur une question sur l’évolution d’une espèce ou d’une machine qu’il souhaiterait inventer pour travailler sur l’ ADN etc…
    Le jardin d’enfant ici en Allemagne se passe entre les 1 an et les 6 ans de l’enfant donc notre fils oui je peux le dire a passé 5 ans merveilleux . Une puéricultrice ici on dit plus tôt « éducatrice » qui a été extraordinaire. Quand j’y repense …comme tout change quand vous avez des professionnels compétents qui savent et qui comprennent que chaque enfant est différent et que chacun ont des besoins et des rythmes différents ! Rien que ça..vous allez me dire.. »oui bon tout le monde sait ça surtout les professionnels de la petite enfance » et bien je dis non de chez non !!! Et que vu les 5 années merveilleuses que mon fils a passé dans ce jardin d’enfant et les 3 années d’enfer que nous venons de vivre à l’école, elle est là la différence ! Ça fait peur des professionnels de l’éducation qui mettent des appréciations à votre enfant « moins bonnes que ses capacités pour l’encourager » je cite et qui l’assume et qui vous le dit et qui a l’intime conviction qu’elle encourage un élève en le…… décourageant !!??? Vous voyez un peu le niveau …C’est usant, fatiguant de faire face à ce genre de personnes qui sont dans leur bon droit d’exercer le découragement comme système éducatif valable..c’est incroyable ! Et vous essayez tant bien que mal de redonner confiance en dehors et bam ! Voilà à quoi il a à faire 6 heures minimum par jour..
    Donc oui oui et re oui maman plus que perdue je dirais…d’ailleurs j’ai entamé moi aussi une analyse depuis cette première année d’école qui m’a complètement déstabilisée.
    Les relations avec les enfants de son âge étaient compliquées, ses professeurs nous décrivait notre enfant comme si ce n’était pas celui que nous avions à la maison, je cite “ on a jamais vu ça” que notre fils n’était pas fait pour leur système éducatif, qu’il ne serait pas capable de suivre toute sa scolarité en école européenne …voilà comment on juge un enfant de 6 ans hein de 6 ans! Voilà son avenir est déjà tout tracé…mais de quel droit ??? Je vous passe toutes les émotions mais nous avons dû terminer l’année avec un avocat pour que notre fils reste dans cette école. Car ici en Allemagne dans les écoles en fin de première année les professeurs ont le pouvoir de dire qui peut rester et passer dans la classe supérieure et qui est “viré” disons le mot …on parle d’un enfant de 6 ans….en vous l’écrivant j’ai encore du mal à me dire que des professionnels de l’éducation font une sélection en pratiquant la discrimination on va l’appeler discrimination “scolaire” …car cette volonté d’exclusion n’était en aucun cas par rapport à son comportement envers les autres ou un comportement violent, ingérable ou autre non du tout …donc on voulait le virer car soit disant il n’est pas adapté à suivre la classe en école européenne…cela n’avait aucun sens…sans chercher à comprendre comment on pouvait trouver des solutions pour notre fils soit moins dans les nuages en classe, plus autonome dans son travail, etc…non on a jugé notre fils inapte et nous ont menacé d’exclusion…. Vous imaginez le stress et le sentiment d’injustice si violent qui m’a submergé.
    Entre mon analyse plus tous les rdv que nous avons pris pour notre fils depuis la première année pédopsy, ergotherapeute, orthophoniste bref on pensait avancer mais en réalité sans avancer…Je précise aussi que pour nous il est assez difficiles d’avoir le choix avec des térthérapeutes francophones donc nous sommes dans le flou depuis très longtemps. Nous avons quand même fait passer le test WISC IV à notre fils lorsqu’il avait 7 ans mais selon le thérapeute ces tests n’ont pas pu être fait en entier malheureusement. Sans pouvoir à ce moment là confirmer assurément que notre fils est H.P ou non, des caractéristiques telles que: les capacités verbales très supérieures par rapport aux sujets de son âge. L’indice de raisonnement perceptif aussi est très supérieur par rapport aux sujets de son âge. En revanche l’indice de mémoire au travail et l’indice de vitesse de traitement sont moyen par rapport aux sujets de son âge.
    En conclusions notre fils a des capacités verbales et son raisonnement intellectuel très supérieurs aux sujets de son âge mais en même temps il est dans l’angoisse absolue d’échouer. Il peut saboter ce qu’il dit ce qu’il fait et il supporte mal les situations qui lui échappent. Ce qui n’a pas permis selon les conclusions de ce thérapeute pouvoir affirmer le profil H.P de notre fils.

    Quel que soit le profil de notre fils on avons eu des premiers éléments mais sans pouvoir affirmer ou complètement écarter cette douance. De plus ensuite comment traduire ce “bilan” dans la vie quotidienne pour apaiser cette peur de l’échec et comment aussi arriver concrètement à apaiser tout ce qui le tourmente ??? Changer d’école ?? Bien sur, cela a été mon premier réflexe la première solution à laquelle j’ai pensé depuis la première année d’école mais notre fils ne voulait absolument pas changé et les thérapeutes de l’époque nous ont indiqué que le cadre d’une école “traditionnelle” comme la sienne était préférable vu son profil “atypique” ?! Aujourd’hui je pense encore à le changer d’école et maintenant en grandissant notre fils semble plus ouvert à penser à cette option. Ça serait peut-être un bon nouveau départ mais il ne faut pas se faire d’illusion tout ne se réglera pas uniquement avec un changement d’école..

    Il y a quelques mois notre fils a manifesté son ras le bol très fort pour l’école voire même ….pour la vie ! Rien que de vous l’écrire cela m’est insupportable…Maman plus que perdue; meurtrie dans sa chair, que mon enfant puisse dire ce genre de choses…et il l’a dit …à l’école !
    Cette fois ci s’en est trop ! Il nous faut de vraies réponses ! Voilà pourquoi Hel, je sais que pour ma part le doute me ronge depuis trop longtemps…j’ai décidé d’emmener mon fils chez un spécialiste thérapeute français pour enfin passer tous les tests en entier pour enfin avoir un vrai profil sur lequel nous pouvons nous appuyer pour savoir comment aider notre fils par la suite..
    Comme vous je ne suis pas dans le culte du H.P loin de là…mais comme vous tous ici vu les difficultés à l’école et puis notre 6ème sens aussi en tant que parent je pense, nous font nous renseigner, nous documenter sur les caractéristiques de son enfant pour essayer de comprendre…et je dois dire qu’en lisant puis en voyant des conférences entières sur des spécialistes des H.P j’en pleurais tellement enfin j’entendais des professionnels qui savaient comprendre et décrire mon fils.

    Donc voilà nous allons en France ce vendredi pour passer les tests les vrais en entier enfin!
    J’en attends bien sur quelque chose j’attends que noir sur blanc on puisse nous donner un descriptif complet de la personnalité de notre enfant en s’appuyant sur ce bilan pour pouvoir le guider au mieux et l’accompagner au mieux.
    Car être dans le flou, se douter que peut être oui et puis non ….si pourquoi pas…peut être est ce ça ou ça pfff…..nous sommes encore plus perdus sur comment agir quoi faire quelle bonne décision prendre ou qu’est ce qui est grave de moins grave bref cela nous ronge! Et si notre fils s’avère H.P est bien oui cela expliquera tout et en même temps rien. Je ne me fais pas d’illusion je sais que même si on le confirme H.P c’est le quotidien le porter tous les jours qui est pour moi le vrai challenge et j’attends plutôt oui qu’on nous donne quelques clefs pour que notre fils grandisse le plus sereinement possible qu’elle que soit le profil ou le diagnostic qui en ressort.
    Avec ma thérapeute j’ai compris que ce test n’est pas seulement pour détecter la douance ou autre profil cela en fait parti mais même si rien de tout cela s’avère concluant et bien au moins vous avez noir sur blanc un bilan de la personnalité du comportement de notre fils et cela nous permettra de bien cibler et mieux comprendre où il en est en ce moment. Faites-le dans ce sens avoir des réponses à vos questions avoir une éclaircissement sur ce que vit votre fils. Je m’efforce de le faire dans ce sens.
    En ce moment nous sommes dans la phase existentielle où chaque matin mon fils s’interroge sûr qu’est-ce que le bonheur ? Que le bonheur total est trop difficile à atteindre …que lui ne le sera jamais totalement …bref a presque 9 ans ( il les aura dans deux mois) nous sommes dans ce type de questions chaque jour..nous sommes décontenancés nous ne savons plus si nos paroles l’apaisent ou au contraire l’angoisse d’avantage …
    Tout ça pour vous dire aussi Hel qu’avec tout ce parcours avec mon fils et bien moi entant que maman qui croit perdre pied depuis sa première rentrée scolaire cette prise de conscience a été aussi très perturbante en voyant mon fils revivre ce que j’ai vécu enfant à l’école et en revoyant l’hyper sensibilité de mon fils comme étant un miroir à la mienne qui ne m’a jamais quitté depuis l’enfance….
    Tout ça pour dire que ma thérapeute me conseille aussi de passer ces tests …elle me l’avait conseillé il y a trois ans quand j’ai commencé à aller la voir et je ne l’avais pas entendu à l’époque aucun souvenir qu’elle est pu me dire que je sois peut-être concernée aussi par un profil atypique de H.P ou autre
    Moi jusque-là je me croyais toujours trop aussi, trop sensible, trop angoissée, trop trop en décalage permanent par rapport à la pensée commune depuis toute petite…mais jusque-là pour moi impossible de penser que cela puisse être même envisageable moi qui est toujours tout fait pour me fondre dans la masse…mais je revis indirectement par le parcours de mon fils une deuxième fois ce que j’ai vécu enfant…et là je ne veux pas que l’histoire se répète plus que ça ça suffit ! On va trouver ce qu’il se passe c’en est presque vital oui pour moi !
    Bref sans parler de moi ce que je veux vous dire c’est que ne pas rester dans le doute sur son enfant permet aussi éventuellement d’en savoir plus sur soit c’est ce qui se passe sur moi non sans mal non sans culpabilité mon dieu! Non sans peur et autre mais là il faut l’affronter il faut savoir il faut aller plus loin.

    Je m’excuse à l’avance pour le roman et merci d’avoir pris le temps de lire mon témoignage. Moi qui n’ose jamais m’exprimer sur des forums ou autre je crois aussi que de partager tout cela avec vous le mettre noir sur blanc encore une fois fait tout simplement du bien donc même si vous ne lisez pas tout je n’en voudrai à personne 🙂 et bien au moins cela m’a défoulé merci!

    Je vous souhaite tout le courage aussi il en faut pour accompagner au mieux votre fils et vous même.

    Tout mon soutien en tout cas de la part d’une autre maman si perdue …

    Cla

  • hel1926
    Participant

    Bonjour Cla et merci pour votre intervention.

    Je vois que nous partageons pas mal de caractéristiques de notre expérience de vie et de maman. Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à lire toute la discu, vous y trouverez plein de témoignages et infos pertinents.
    Les choses ont beaucoup évolué de notre côté, mon fils a été testé, ma fille également et, comme vous, la psy aimerait que je passe aussi à la casserole !
    Je suis également hypersensible et me noie dans l’empathie, la compassion à l’égard de mes enfants qui souffrent donc je comprends parfaitement vos éprouvés du moment.

    Je ne connais pas le système scolaire allemand, je suis expatriée aussi mais en Suisse donc je suis malheureusement incapable de vous conseiller quant aux écoles vers lesquelles vous diriger, toutefois, pour le vivre en ce moment, quitter une structure dans laquelle l’enfant végète et dépérit est, selon moi, la seule alternative quand rien n’est entrepris ou que la discussion est stérile.

    Mon fils est en phobie scolaire depuis des mois, nous nous sommes entretenus maintes fois avec l’enseignante, le directeur de l’école qui, lui, a contacté l’inspecteur qui, lui-même, a mandaté une personne ressource pour tenter de trouver des solutions et dénouer la situation. En vain… La phobie s’est accentuée, les angoisses également. Je vous passe les détails, vous connaissez les manifestations liées au stress…

    De fait, sur les conseils de la psy et du pédiatre, avant d’accepter d’hospitaliser notre fils (seule issue si son état se détériore encore), nous avons pris la décision de tenter l’expérience dans une école privée en nous assurant auparavant qu’elle comptait dans ses rangs d’autres enfants HP et/ou dys et que les différents intervenants en son sein étaient informés sur le sujet. Notre fils y entame sa 2e semaine, tout est loin d’être réglé car la phobie l’a suivi mais, au moins, on y a trouvé de l’écoute, une envie de bien faire, une disposition à proposer des aménagements, prendre des mesures adaptées, etc.
    C’est un gros gros bouleversement car l’établissement se situe à 40 km de la maison, je manque le travail sans cesse pour aller le rechercher en catastrophe (jusqu’à quand mon patron supportera-t-il ?), les répercutions financières sont considérables (emprunt donc remboursements) et l’adaptation familiale énorme (ma fille mange souvent seule car je suis sur la route, mon mari n’a plus de femme, juste une mère qui se démène dans tous les sens, etc.). Malgré tout, je suis convaincue que nous avons frappé à la bonne porte, après de grosses crises en début de semaine passée, qqs réajustements de la part du directeur ainsi que de multiples discussions à l’école et à la maison, notre fils est parvenu à faire 4 matins et un jour complet pour sa première semaine, c’est déjà une petite victoire. Ça fait bien longtemps qu’il n’était pas allé à l’école tous les jours, même pour des demi-journées. Les journées entières sont encore trop fatigantes mais nous essayons jour après jour. Ce matin j’ai dû m’absenter du travail entre 11 h et 13 h pour faire l’aller et retour afin de le récupérer à l’école (crise d’angoisse, maux de ventre, de tête, nausées…). Ce n’était pas pour aujourd’hui mais peut-être pour demain…

    Tout cela pour dire que, lorsque l’enfant n’est pas en mesure de s’adapter, on n’a pas d’autre choix que celui de trouver une structure qui soit capable et d’accord d’individualiser la pédagogie. Nos enfants sont carrés et on veut les faire entre dans un moule rond, on a beau forcer, ils ne rentreront pas et, en plus, on risque de les abîmer…

    J’aimerais avoir davantage de recul pour me montrer encourageante et pouvoir vous donner des conseils, toutefois, comme vous, je suis complètement embourbée, terriblement inquiète pour mes enfants et ai juste l’impression de me noyer. Entre les trajets pour l’école du petit, les rdv chez les différents thérapeutes x 2, les crises d’angoisse x 2, les endormissements impossibles x 2 et les questions existentielles qui font toutes plus peur les unes que les autres, j’ai l’impression de ne jamais avoir une minute de répit. Je me lève aussi fatiguée que je me couche et me demande continuellement quand arrivera le soleil puisqu’on ne cesse de me répéter « après la pluie, le beau temps » !

    Cla, avez-vous d’autres enfants ? Si c’est le cas, foncez les faire tester aussi, j’ai pris une claque quand la psy m’a récemment annoncé le HP de mon ado et que j’ai compris que j’avais ignoré le mal-être et étais passée à côté de ma fille durant 14 ans…

    Courage et venez nous tenir au courant après la passation du test en France. Mamans perdues, soutenons-nous, croyons-y, un jour la roue tournera !

    Hélène
    PS : un score bas pour l’indice de la vitesse de traitement indique souvent la présence de « dys », votre fils a-t-il été observé quant à une éventuelle dyspraxie, dyslexie, etc. ? Leur HP tend souvent à compenser le handicap et peut camoufler le problème durant des années, au prix d’efforts considérables et épuisants… ABE !

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