L’exemple de l’accélération scolaire pour les enfants surdoués au Québec
Depuis quelques années, le système scolaire québécois met en place divers aménagements pour les élèves à haut potentiel. Aujourd'hui, c'est de l'accélération scolaire que traite un article publié par le quotidien Le Devoir.

Au Québec, le système scolaire diffère légèrement du nôtre en terme de classes : la maternelle commence à cinq ans, tandis que le primaire dure 6 ans, le secondaire (collège) cinq, et l’équivalent du lycée seulement deux ans.
Le collège de Champigny à Québec va donc examiner la possibilité de mettre en place des parcours raccourcis ou, au contraire, allongés pour les élèves du secondaire. Ceux-ci pourraient ainsi, selon leurs besoins, étudier le programme en quatre ou six ans au lieu de cinq comme le cursus normal le prévoit.
L’ennui est un facteur récurrent du mal-être des enfants à haut potentiel intellectuel, notamment à l’école. Ce n’est évidemment pas le cas de tous, mais beaucoup d’entre eux ont besoin d’être plus stimulés, d’aller plus vite dans leur apprentissage et, pourquoi pas, d’approfondir les notions abordées.
Les élèves doués ont parfois l’impression de conduire une voiture sport prise dans un bouchon. Dans une classe ordinaire, le prof peut répéter 10 fois les consignes, mais les élèves doués ont compris avant même que tu finisses ta phrase.
Luc Baillargeon, directeur de l’innovation et du développement pédagogique du collège de Champigny
On peut aisément comprendre que ceux-ci se mettent à rêver, se déconcentrent et finissent par manquer de motivation lorsqu’il s’agit d’aller à l’école. Cet aménagement leur permettrait donc de faire leurs trois premières années de secondaires sur deux ans au lieu de trois, avant de rejoindre les classes “normales” pour les deux dernières années.
À l’inverse, pour les élèves qui rencontrent des difficultés, il est aussi possible d’allonger d’un an la durée de l’enseignement secondaire afin que chacun prenne le temps de consolider ses bases. Un tel aménagement peut être envisagé, par exemple, si l’élève présente des lacunes dans certaines matières ou si un trouble l’empêche d’avancer aussi vite que les autres.
Dans un cas comme dans l’autre, ces parcours ont l’avantage d’autoriser l’élève à avancer à son rythme sans devoir courir après les autres élèves de la classe pour les rattraper ou, au contraire les attendre avant de poursuivre.
Ce type de programmes qui séparent les élèves considérés comme « forts » ou « faibles » remet en question la notion de mixité scolaire, souligne François Neveu, docteur en psychologie qui s’est spécialisé en douance.
Cette diversité au sein d’une même classé aurait en théorie pour avantage que les bons élèves tireraient les moins bons vers le haut, les entraînant à leur suite. Ce serait évidemment l’idéal, mais dans les faits, ce n’est que trop rarement le cas. En effet, ces derniers demandent généralement plus d’attention de la part des enseignants, qui doivent travailler en fonction d’eux. Les plus “forts” sont donc tirés vers le bas : ils réussissent certes toujours, et sans trop de difficultés, mais finissent par s’ennuyer, au risque de voir leur motivation chuter, et avec elle leurs résultats et le niveau général de la classe.
L’accélération scolaire, comme on pourrait l’appeler, n’est pas la solution idéale pour tous les élèves à haut potentiel qui rencontrent des difficultés. Outre ceux qui ont besoin de prendre un peu plus de temps, le décalage d’âge avec les autres élèves une fois de retour dans une classe “normale” peut être dur à vivre pour certains. En tout cas, la décision de l’accélération scolaire, comme celle du saut de classe d’ailleurs, n’est pas à prendre à la légère : le risque que l’élève n’arrive finalement pas à suivre est toujours présent et peut entraîner une baisse brutale de l’estime de soi plus dommageable que l’ennui en classe.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà envisagé un saut de classe pour vos enfants, ou discuté d’un aménagement du parcours scolaire avec les enseignants ? N’hésitez pas à en parler sur les forums ou dans les commentaires sous cet article !

Je m'occupe d'Enfants Précoces Info depuis 2002. Je publie des articles et j'interviens sur la partie technique du site. J'essaye aussi de le faire évoluer pour qu'il soit le plus utile possible et qu'il vous rende les meilleurs services dans l'accompagnement de vos enfants. Je suis le papa de quatre enfants précoces nés entre 1997 et 2012 et, à ce titre, j'essaye de vous faire partager mon expérience.
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