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L’école et l’enfant précoce, comment éviter la frustration ?

Comment présenter l’école à son enfant pour qu’il y trouve du plaisir, s’y accoutume et ne subisse pas de déceptions par rapport à ses attentes parfois fortes ?

Enfants heureux à l'école

Aujourd’hui, l’école est devenue l’un des principaux lieux de construction pour l’enfant car il y passe la plus grande partie des ses journées. C’est souvent l’étape de la scolarisation qui révèle leur précocité à bon nombre d’enfants et de parents non avertis. Malheureusement, pour les enfants précoces, le temps passé à l’école n’est pas toujours synonyme d’épanouissement ou d’émerveillement, ni même de réussite, comme nous le rappelait récemment le témoignage de Lo2rey.

La question à laquelle je vous propose de répondre aujourd’hui est la suivante : comment présenter l’école à son enfant surdoué pour qu’il y trouve du plaisir, s’y accoutume et ne subisse pas trop de déconvenues par rapport à ses attentes, parfois très fortes ?

Ne pas idéaliser l’école en tant que lieu d’épanouissement

Pour le petit précoce, bien en avance sur les enfants et de son âge et déjà très curieux, l’école représente souvent une sorte de caverne d’Ali Baba de la connaissance, un endroit où, enfin, il va pouvoir étancher sa soif de savoir. D’où sa très forte déception lorsqu’il n’y trouve pas ce à quoi il s’attendait. Comment limiter et, si possible, éviter la frustration qui en découlera immanquablement ?

A l’entrée en maternelle

A tort ou à raison,  la tendance naturelle des parents qui accompagnent leur enfant pour la première fois à l’école est de le motiver en lui disant qu’il va y apprendre plein de choses intéressantes ! L’école est présentée comme le lieu d’apprentissages par excellence, ce qui en soit n’est pas tout à fait faux mais il me semble nécessaire de préciser à l’enfant le type d’apprentissages et leur rythme.

Plutôt que de mettre en avant la notion de savoirs à acquérir, il me paraît plus sage pour les parents d’enfants précoces de leur présenter l’école comme un lieu de vie, une deuxième maison dans laquelle ils grandiront un certain temps en compagnie d’autres individus, petits et grands, avec lesquels il va falloir cohabiter. Mieux vaut mettre l’accent sur les relations avec les autres, les jeux, les activités motrices et le laisser simplement découvrir tout seul ce nouvel endroit.

C’est assez contre nature comme exercice pour un parent qui souhaite encourager son enfant et doit se résoudre à ne pas dire grand chose. La solution pourrait être de dire : c’est une maison différente, à toi de me la décrire et de me dire ce que tu en penses, ce qui te plait.

A l’école élémentaire et après

Enfant précoce, j'ai eu un parcours scolaire difficileLe plus grand risque qui guette l’enfant précoce à l’école est bien celui de l’ennui auquel il  est nécessaire de pallier autant que possible. Il est souvent accompagné d’une grande attente au niveau des apprentissages. Il est nécessaire de définir ici quelle est la nature et l’intensité des attentes des enfants précoces et de bien comprendre ce que l’école (avec toutes les adaptations pédagogiques possibles) peut apporter, mais aussi la limite de ce que l’Institution peut faire.

Il est important que les familles et les élèves prennent bien conscience de leurs désirs profonds et sachent où trouver les connaissances ou les activités motivantes et stimulantes.  Cela revient à replacer l’école dans son rôle de transmission de savoirs académiques, scolaires, d’acquisition d’un programme d’études déterminé. Est-ce bien à travers ce programme que l’enfant précoce trouvera l’épanouissement qu’il recherche ?

Même si cela peut sembler dur à admettre comme réalité, je pense sincèrement qu’il faut faire la part des choses entre l’instruction, nécessaire et  obligatoire, et toutes les sources d’accomplissement externes à l’école. Certes, une fois la classe terminée, il reste peu de temps libre à l’enfant. Il faut cependant l’encourager sans cesse à approfondir ses passions et ses centres d’intérêts en plus et en dehors de l’école, à se trouver une voie et se projeter vers le futur. Les périodes de vacances et les week-end doivent êtres mis à profit pour cela.

Certains enfants surdoués passionnés de maths par exemple trouveront à l’école ce dont ils ont besoin,  pour peu que des aménagements aient été mis en place, mais pour une grande majorité l’épanouissement tel qu’il est souhaité est ailleurs. A cet égard, l’exemple de Fabrice, jeune précoce de 13 ans est intéressant. Il nous démontre à quel point les besoins de cet enfant, particulier, surdoué, sont inhabituels, intenses et en complet décalage avec ce que le système éducatif classique propose.

L’école peut permettre d’approfondir dans une certaine mesure mais cette adaptation sera de toutes façons limitée par un programme et par le rythme des autres élèves. L’enfant précoce qui, averti par ses parents, est conscient que l’école peut lui apporter une part d’insatisfaction est plus capable d’en prendre son parti, vivra mieux sa frustration et sera mieux armé pour la combler à travers des projets complémentaires.

Mon propos est surtout de prévenir les parents et les élèves qui pensent que, une fois le saut de classe obtenu, voire même un deuxième ou des mesures pédagogiques  adaptées, tout sera définitivement réglé car une certaine « avance » serait rattrapée. Cela améliore bien sûr les choses, au moins provisoirement, mais les particularités des enfants à haut potentiel sont telles que leur esprit a sans cesse besoin de découvertes, de pouvoir créer, imaginer, apprendre toujours plus, s’exprimer dans de vastes domaines qui dépassent largement le cadre de l’école.

Comment vivre ce décalage ?

L’enfant qui va bien et est reconnu est celui qui, tout au long se sa scolarité,  ne pose pas de problème scolaires et vit son petit bonhomme de chemin sans heurt, pas forcément brillant, ni à la traîne, c’est l’enfant dans la norme.

Aujourd’hui, être bon élève dès le plus jeune âge est un critère de réussite, parfois surévalué et surinvesti, pour un bon départ dans la vie. Pour nos enfants, le but de la scolarité est donc de leur apprendre à devenir scolaires sans pour autant inhiber leurs capacités intellectuelles, affectives et créatives. Vaste programme.

Pour y parvenir, je pense qu’il est indispensable d’expliquer à son enfant ce que l’école, année après année, attend de lui. Etudier avec lui dès la rentrée un manuel avec le programme de l’année pour qu’il sache à quoi s’attendre peut l’aider à mieux appréhender la tâche qui l’attend. De cette manière, il n’y  aura pas d’attentes déçues, les enfants connaissent les limites du programme et peuvent combler par ailleurs s’il en ont besoin ou envie. De la même façon ils pourront passer un peu plus de temps sur des notions qui posent problème (graphisme, méthodologie…), en accord avec les enseignants.

Pour accompagner son enfant au mieux, il est nécessaire de bien le connaître, de prendre pleinement conscience de son décalage et de l’intensité de celui-ci le plus tôt possible. Il faut aussi connaître et admettre le rôle de l’école pour en tirer le meilleur tout en tenant compte de son profil particulier. Bien évidemment, cela signifie aussi qu’il doit y avoir une réelle acceptation et une reconnaissance du haut potentiel par l’école, concrétisées par véritable partenariat avec les familles.

Il est aussi primordial d’expliquer le plus tôt possible à l’enfant la nature du décalage qu’il peut ressentir. Cela lui permettra d’apprendre à vivre avec ses frustrations, son ennui, ses difficultés. En parallèle, il devra être encouragé sans restrictions à combler ses besoins par ailleurs pour obtenir des compensations aux sacrifices concédés durant le temps de classe. Un équilibre doit ainsi être trouvé qui lui permette de développer ses talents et de satisfaire sa curiosité dans tous les domaines autres que purement scolaires. Par chance et grâce à la technologie, il est aujourd’hui relativement facile de s’évader et de se former avec tous les moyens mis à notre disposition.

Conclusion

En rédigeant cet article, mon objectif n’est pas de dévaloriser ou de nier le rôle de l’école, mais de vous amener à réfléchir à la place qu’elle tient, dans nos esprits de parents en premier lieu, et dans la vie des enfants précoces. L’école doit rester une étape, la plus heureuse possible certes, mais une simple étape dans la vie et non une fin en soi susceptible d’endommager définitivement un enfant en pleine construction, heureux d’apprendre et au potentiel encore intact.

Et vous, comment présenteriez-vous l’école à votre enfant pour lui éviter la frustration ? Partagez votre avis à travers vos commentaires.

25 commentaires

  1. Bonjour,
    Pour nous c est école à la maison pour mon fils de 7 ans diagnostique précoce. Il peut alors faire plein d activités le soir. Il s épanoui dans ce fonctionnement et ne s ennuie pas comme c etzit le cas en ce1 l an dernier. Il suit une classe de cm1 par correspondance. Bref une autre issue à l école qui demande néanmoins un investissement parental conséquent en termes de présence. Bonne soirée à tous.

  2. Bonjour

    Merci pour cet article.
    De mon point de vue de maman et prof, vous n’avez pas dévalorisé l’école dans votre article. Vous présentez les faits et c’est très intéressant.
    Je ne pense pas leur avoir présenté l’école en ces termes mais de par mon discours, ils sont conscients qu’ils doivent faire « la part des choses » et pour l’instant, ils y parviennent bien. Pourvu que cela continue au collège !

  3. Article pertinent et intéressant! Mon ainé est autiste et HP et l’école à la maison lui va pour l’instant. Par contre, mon deuxième (probablement HP aussi), après un an et demi d’école à la maison, est de retour à l’école public. Nous l’y avons poussé car il manquait de motivation et s’épanouie vraiment beaucoup au sein d’un groupe. Votre article arrive à point dans la mesure ou pour les mathématiques par exemple, il est très en avance et devra revoir de la matière qu’il connait déjà. Je lui ai donc présenté le tout comme une façon positive de consolider ses acquis. Nous verrons pour la suite….

    1. Bonjour je me pose beaucoup de questions sur ma fille qui a 5 ans qui s’est ennuyé l’année dernière à l’école et elle est très curieuse, à beaucoup de mémoire, et elle un langage très soutenu l’âge de deux ans et demi je me demande si je dois lui faire passer passer les tests pour savoir si c’est une enfant précoce et savoir si je dois lui faire sauté une classe

      1. Bonjour,

        En effet pour lever le doute il faudra à un moment lui faire passer des tests.
        Avez-vous déjà évoqué l’ennui avec ses enseignants ? Ils pourraient faire intervenir le psy scolaire dans un premier temps pour se faire une idée.

        1. Bonjour, je rencontre le même problème avec l’équipe pédagogique pour mon fils de 6 ans qui s’ennuie au CP comme cela était déjà le cas en maternelle. Sa frustration est grandissante et l’école semble s’opposer au saut de classe car soit disant son avancée en lecture est moins forte qu’en mathématiques et au lieu de préparer le saut de classe ils prétendent l’aider à grandir dans le groupe de CP pour accepter les règles et le vivre-ensemble.
          Mais quelques xercices de CE1 dans un groupe de CP peu stimulant ne résoudront pas tout.
          Je ne sais quelle démarche entamer auprès du rectorat étant donné que mon fils est scolarisé en école privée.

          Ps: C’est dur de revivre pour mon fils la même chose que pour ma fille désormais résignée et moins enthousiaste qu’à son jeune âge.

          1. bonjour,

            Avez-vous fait des tests ? En fait les préconisations d’un psychologue appuyées sur un bilan sont parfois plus utiles qu’autre chose.

  4. Je retrouve dans cet article les problèmes que l’on rencontre actuellement avec mon fils de 10 ans. Il a déjà sauté une classe ( le CE1) et s’ennuie profondément en CM2. Lui qui a toujours adoré aller à l’école, pleure le matin pour ne pas aller en classe, ressent des maux divers et variés… Il ne supporte plus de revoir encore et encore les mêmes notions. Il a l’impression de perdre son temps. Quand j’en discute avec son institutrice, elle me propose des sudoku pour combler les temps morts quand il a fini ses exercices bien avant les autres… mais ce n’est évidemment pas ce qu’il attend. Il veut avancer, apprendre de nouvelles choses, satisfaire sa curiosité insatiable. Bien consciente des limites de l’école, je lui propose des activités en dehors dans lesquelles il s’épanouit, saxophone, piano, livres sur les sciences et les maths, composition de musique sur ordinateur… etc. Mais j’ai l’impression que cela ne lui suffit plus! Une réunion va être organisée avec le proviseur du collège, sa directrice actuelle, son institutrice , un membre du rectorat et nous pour trouver des solutions adaptées. Est-il souhaitable de lui faire sauter encore une classe? Et si oui, doit-il intégrer la sixième en cours d’année? Mais à la lecture de cet article, je comprends que ce problème va revenir de manière récurrente pendant toute sa scolarité. Alors que faire?

    1. Bonjour Sabine,

      Effectivement votre exemple est significatif et pour votre fils une pédagogie adaptée qui tienne réellement compte de ses facultés est nécessaire, comme mentionné ici : https://www.enfantsprecoces.info/les-eleves-a-haut-potentiel-intellectuel-expliques-au-corps-enseignant/
      L’exemple du sudoku me parle bien, mon fils (qui avait au même âge sauté 2 classes), en faisait en classe, en recevait en cadeaux d’anniversaires…bref, que du sudoku pour compenser.
      Or cela revient à les confronter à une activité répétitive qui finalement n’a pas plus d’intérêt qu’une autre. Sa maîtresse devrait le faire travailler sur des projets, des exposés…
      Je pense aux parcours musique qui existent et pourraient satisfaire votre fils : ce sont des classes à horaires aménagés option musique (cham), avec un temps de travail accéléré pour les apprentissages scolaires afin de donner du temps à la pratique musicale. A réfléchir ?

      1. Merci Françoise pour votre réponse. Cela me réconforte de voir que je ne suis pas la seule à rencontrer des difficultés. Dans mon entourage, je me heurte souvent à la jalousie, la méconnaissance et parfois même à la bêtise dès que j’aborde le sujet!
        Quant aux Cham, malheureusement les établissements proposant cette spécialité sont très éloignés de notre domicile! Cela aurait été une alternative intéressante pour Eliott.

        1. C’est dommage effectivement. Et oui, la bêtise, la jalousie… essayez de ne pas en tenir compte et faites le maximum pour le bien être de votre fils.
          J’espère que votre réunion sera bénéfique et que vous aurez affaire à des personnes compréhensives (référent eip au rectorat).
          Au collège il vaut mieux à mon avis un accompagnement dans le cadre d’un programme personnalisé qu’un deuxième saut non encadré (qui bien souvent suscite encore plus de décalage et de jalousies !).
          Un établissement de bon niveau est aussi un critère favorisant pour nos enfants, et enfin pour votre fils, qu’il apprenne à se connaître et à s’assumer avec ses particularités propres, afin de les vivre mieux et assumer une certaine par d’ennui (par opposition à sa situation actuelle ou apparemment aucun aménagement n’a été proposé).

  5. Bonjour,
    Chaque cas est tellement particulier dans la précocité 4 ans la première a quitté le lycée fin de 2ème pour une formation pro de 3 ans et a créé sa boite à 19 ans. L’école n’a jamais été son fort malgré des résultats plus que satisfaisant et une excellente intégration sociale. La seconde aurait pu avoir 1 à 3 classes d’avance mais étant bien dans son âge j’ai appliqué le principe de base du neuropsy vu à l’époque : la laisser grandir mais la changer d’établissement en cas de soucis relationnel avec un enseignant ou m’opposer à tout redoublement demandé. J’ai tout entendu en particulier qu’elle ne ferait jamais d’étude mais j’ai tenu ma barre Bac avec mention et master école de commerce major de promo aujourd’hui 25 ans elle dirige dans la société familiale 27 personnes (des hommes en majorité). Le 3ème HP phobie scolaire et social en CP école via le CNED puis retour dans le circuit traditionnel à sa demande en CM1, saut d’une classe la 6èmè et la 5ème ont été un enfer avec harcèlement des jeunes et de certains cadrants dépôt de plainte toujours en cours d’instruction mais cette année en 4ème tout va beaucoup mieux- toujours en décalage mais plus assumé de sa part, maturité oblige et aussi garde fou de la plainte car il est toujours dans le même établissement grande victoire pour lui et pour ce qui est de la frustration il pourrait nous en dire beaucoup! Et le 4ème lui en CE1 (connaît toutes les techniques opératoires fasciné par les nombres premiers et particulier nombre d’or etc excellent en français et ayant une écriture de « maître » d’après ses enseignants – pas mal pour un garçon gaucher de surcroît- ne veut pas entendre parlé de sauter une classe, son objectif être le premier et aider les autres et son instit l’accompagne dans ce sens , comme elle dit en lui donnant du travail plus élevé et en étant intransigeante- donc apprentissage de la frustration car il n’a pas les doubles chances comme les autres- ça lui est un peu pénible parfois mais nous travaillons de concert avec l’enseignant et nous insistons bien auprès du pitchoun sur le fait qu’être le premier n’est pas toujours possible et qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation!!! DONC autant d’enfants, de parents et d’enseignants que d’individus. BON COURAGE A TOUS!

  6. Mon garçon est en CM2 et alors que jusqu’à maintenant il aimait l’école (en étant un très bon élève, que l’on disait intéressé et intéressant, rapide et dynamique), depuis cette année il n’arrête pas de dire qu’il s’ennuie, que son maitre est nul, qu’il va arrêter ses études après le CM2 puisqu’on apprend rien à l’école etc…..
    En // il fait du sport et de la musique mais pas tous les jours et donc le reste du temps, semble ne s’intéresser qu’aux jeux vidéo (dans lesquels il avance très vite dans les niveaux selon ses copains !).
    Je trouve, et je ne suis pas la seule, qu’il a un cerveau ultra rapide, qui passe d’un truc à l’autre, d’une idée à une autre, d’une action à une autre, avec beaucoup de facilité et d’agilité, et c’est très flagrant en math et en analyse. Il est capable de faire une partie d’échec sur sa tablette tout en jouant à un jeu de dés avec sa sœur et moi, dans lequel il faut faire de rapides calculs et avant même qu’on ait trouvé le résultat, il le donne et repart à sa partie d’ échec en attendant qu’on ait joué notre tour.
    Depuis tout jeune il a une analyse sur les « choses de la vie » qui est assez surprenante, et se pose parfois des questions « qui ne sont pas de son âge » et qui peuvent désarçonner. Il est souvent d’ailleurs déstabilisant (encore + pour ceux qui ne le côtoient pas tous les jours) car il ne prend pas pour « argent comptant » ce qui lui ait dit, même si c’est la parole d’un adulte, et teste sans cesse les limites qui lui sont données et les arguments.
    Je suis très « méfiante » avec le terme d’enfant précoce ou à haut potentiel etc….jamais aucun de ses enseignants ne m’a fait part d’interrogations sur ce point vis à vis de mon fils. Mais le soucis est que depuis quelques mois il est démotivé par l’école, que son enseignant le signale comme un enfant « intéressant et intéressé mais perturbateur car il a toujours trop de choses à dire et ne sait pas rester calme quand il a fini son travail» (travail qu’il finit vite)….j’ai essayé de discuter avec cet enseignant qui, à la différence de tous ceux des années précédentes, ne propose rien d’autres que les exercices classiques et le programme lambda…sauf aux élèves très sages qui ont alors le droit d’aller faire des recherches sur l’ordinateur.
    Je sens bien (que depuis cette année) l’école ne nourrit pas/plus assez mon fiston et qu’il y devient turbulent, voir provocateur avec certains adultes et « leader » dans les mauvais coups…ce qui n’a jamais été le cas avant. Bref, je sens qu’un engrenage est en train de s’installer, qui ne va pas dans le bon sens…Certes l’année est presque terminée et avec la 6e, une nouvelle donne s’annonce.
    c’est p-e dû à son âge….mais que me conseillez-vous si je vois que l’an prochain, le registre « je m’ennuie à l’école et donc je fais du bazar » reprend ?
    Si jamais je devais un jour me lancer dans des tests, en existe-t-il qui ne sont pas hors de prix ? Réalisés par des associations ou organismes publics ?
    Merci.

    1. Bonjour,

      A votre place je n’attendrais pas plus longtemps pour savoir à quel point votre fils a des besoins accrus (précocité ?).
      Vous pourrez trouver des coordonnées de professionnels compétents en consultant votre groupe régional : https://www.enfantsprecoces.info/groupes/
      Les tests ont un certain coût, c’est vrai, variable cependant selon les professionnels, mais c’est un peu à prendre comme un investissement pour l’avenir de votre enfant afin de ne pas passer à côté de ses besoins, de sa vraie personnalité, de sa scolarité.
      Quant à l’enseignant du moment, la démarche pourrait sembler justifiée pour obtenir le calme, mais avec un enfant précoce qui s’ennuie il n’arrivera à rien en n’enrichissant pas les tâches et bien au contraire, même s’il se montre agité maintenant, le fait de le laisser faire des recherches pourrait être une solution pour le calmer. Il ne faut pas confondre les causes et les conséquences… Tentez une explication à ce sujet ?

  7. J’aurai aimé lire cet article il y a plusieurs années avant que notre fils ne commence sa scolarité. En effet, à son entrée en maternelle, j’ai fait l’erreur de présenter l’école comme étant un lieu d’apprentissage à mon fils.

    Dès l’âge de 2 ans, il réclamait d’aller à l’école. Cependant à 3 ans à son entrée en petite section, la réalité a été tellement à l’opposé de ses attentes qu’un mois après il était en dépression, se demandant pourquoi on le forçait à aller à l’école où « il n’apprenait rien car les autres ne savaient même pas leur alphabet, ni compter ou leurs couleurs », il ne comprenait pas pourquoi la maîtresse refusait de lui apprendre à lire et insistait pour qu’il fasse des coloriages à la place. La gestion de la frustration est en effet clé et nous aurions pu éviter une année chaotique si nous avions su gérer ses attentes. A notre décharge, nous n’avons absolument pas mesuré à quel point notre fils serait en décalage avec les autres enfants de sa classe, ni la rigidité de l’école.

    Depuis, nous appliquons le principe de précaution en ce qui concerne l’école : on s’informe sur le programme mais aussi sur les attentes de l’enseignant, car la façon de transmettre le savoir est presque plus importante que le contenu, puis on en discute. Mais surtout on compense : pendant les « niveaux révisions », comme c’est le cas du CE2, nous sommes particulièrement attentifs à prévoir l’introduction de nouvelles activités, l’abonnement à de nouveaux magazines, l’apprentissage d’une langue étrangère ; on prévoit encore plus d’activités extérieures, d’ateliers scientifiques, des voyages, des concours d’écriture en plus des concours et auditions de piano et activités sportives qu’il fait régulièrement. De fait, l’épanouissement, l’apprentissage, la découverte se réalisent majoritairement en dehors de l’école. Mais là aussi frustration car comme vous l’évoquiez il reste peu de temps après l’école.

    1. Oui et les vacances sont un vrai bonheur car la famille peut suivre son propre rythme, beaucoup centrée sur les découvertes. Nous, ces vacances, on va tester quelques cours de yoga. Se centrer, méditer, je suis sûre que ça peut les aider (avec vélo, balades historiques, piscine etc etc) On en profite pour mettre les bouchées doubles!

  8. Bonjour à tous, très intéressant. Maman d’un petit en grande section… et enseignante dans le 2de degrés…
    Mon fils refuse de montrer ce qu’il sait faire aux maîtresses car il ne veut pas être séparé de ses copains. Pour lui l’école c’est d’abord le jeu (et il est fils unique). A la maison, il fait des « jeux » (genre Astrapi, périodiques).. dès 7ans, hier il a commencé des cahier de vacances du CE1 ou CE2 ( le français et les maths, cela fonctionne, mais plus de difficultés pour l’histoire -géo, heureusement! dirais-je, car il aura 5ans et demi en mai.).
    MAis la relation avec les maîtresses est difficile, car elles ne souhaitent plus que l’on réponde à ses demandes intellectuelles….

    1. Bonjour Cha,

      Les maîtresses n’ont pas compris les besoins de nos enfants, ne pas y répondre revient à les laisser s’éteindre, et aucun parent ne peut s’y résoudre.
      Soyez vigilente quand même avec votre fils…

  9. Bonsoir, Article très intéressant, maman d’un enfant de 14 ans en plus de son HP sont asocié : déficits d’attention et concentration, dysorthographique, dyslexique, dysgraphique.
    On a rencontré beaucoup de problèmes en élémentaire et plus encore au secondaire, certains prof sont fermés face à ce genre d’enfants différents et n’applique pas les protocoles mis en places par les professionnels!! il est arrivé qu’un professeur violente mon fils physiquement et le principal ne l’a même pas sanctionné!! pour nous l’école reste un lieu d’apprentissage et de partage en revanche c’est mon fils qui acceptent la différence de regard des profs, c’est pour cela que son carnet est rempli d’observation, d’heures de colles. c’est très ennuyeux comme situation!!

  10. Bonjour,

    L’enfant ne peut pas tout supporter tout seul.
    Avec une aide adaptée en fonction de son profil et des diverses particularités, dys…, il pourra faire face et admettre une part de frustration, mais il s’agit toujours d’un travail qui doit être mené avec la collaboration de l’équipe enseignante.

  11. Très bon article, j’ai fait effectivement l’erreur de présenter à N1 l’école comme lieu d’apprentissage dès la maternelle. Il a été immensément déçu, il est actuellement au collège et tente toujours d’accepter cette frustration…. Et malheureusement tous les ans il ne peut pas s’empêcher d’avoir un petit espoir.
    J’espérai trouver des réponses dans votre article mais je vois que j’ai déjà exploré ces pistes, et c’est bien malheureux de ne pouvoir que se résigner sachant le nombre d’heures que les enfants passent à l’école.

  12. Oui Loute c’est vrai, c’est assez triste…. et j’ai déjà tourné la question dans tous les sens aussi.
    J’y pense beaucoup pour mon n° 3 qui se morfond en seconde et continuera encore ainsi 2 ans…, mon questionnement en tant que maman étant puis-je le dispenser du bac sachant que pour continuer plus tard et s’épanouir c’est le minimum obligatoire ? Comment faire autrement sans prendre le risque de le pénaliser ?

  13. Mon fils s ennuie depuis la ms à l école…aucune adaptation si ce n est un contrat passé en cp avec l enseignante (que je remercie vivement) qui l autorisait à lire (il est passionné de lecture) ou à apporter des petits jeux de labytinthes ou autre. Ça lui a permis de ne pas décrocher. Il tient le cap, essaye de rester dans le moule mais je trouve ça dommage…en même temps il a quand même aussi un poil dans la.main du coup il n en demande pas trop mais est du coup un éternel insatisfait…pour une maman instit…dur dur !

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