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A l’école, quelles adaptations pour un enfant précoce ?

Dans un article pour le petit journal des profs, Claire Nunn, professeur et graphothérapeute nous donne son avis sur les aménagements du cadre scolaire pour les enfants précoces.

Enfants précoces, quelles adaptations à l'école ?

Dans une chronique récente pour le petit journal des profs, Claire Nunn, professeur de français, graphothérapeute et coach scolaire revient sur la question des adaptations scolaires, nécessaires ou non, pour les élèves intellectuellement précoces.

L’auteur attire d’abord notre attention sur le fait que, d’une manière générale (et même si nous savons bien que c’est loin d’être toujours le cas en particulier), la prise de conscience des besoins spécifiques des enfants à haut potentiel est aujourd’hui bien plus partagée qu’il y a quelques années.

Petit à petit, le cliché du surdoué obligatoirement « petit génie » a laissé place à des images plus diversifiées, à une pléiade de possibilités, et la prise en compte des EIP devient envisageable. Elle ne doit pas être systématique et il n’est pas question qu’elle soit une réponse à la seule demande des parents qui réclament parfois sans raison une différenciation en tendant le WISC de leur enfant : « Voilà le test, maintenant que va faire l’école pour mon enfant ? » Non ! Il ne s’agit pas non plus d’écouter tous les parents qui justifient les difficultés de leur enfant en affirmant un haut potentiel qui n’a jamais été décelé… Il est question de répondre à un besoin quand celui-ci se présente et d’y répondre avant que la situation ne se dégrade trop.

Dans un certain nombre de situations, il est nécessaire de procéder à des aménagements afin d’assurer le plein épanouissement scolaire de l’enfant précoce et son bon développement. C’est notamment le case lorsque l’enfant s’ennuie, peine à s’adapter au normes qu’on lui impose, décroche ou souffre de phobie scolaire. Pour ma part, je serais tenté de dire que tout enfant précoce à besoin d’une prise en charge spécifique, même si je conçois bien qu’il est difficile de réclamer des aménagements à l’école lorsque tout semble aller pour le mieux. C’est peut-être alors aux parents de faire le nécessaire de leur côté et de veiller à maintenir intact l’enthousiasme de leur garçon ou de leur fille pour les apprentissages.

Dans les situations extrêmes, il est complexe de déterminer les causes du problème : l’école ou l’extérieur ? le haut potentiel ou un autre facteur ? Les raisons du malaise s’imbriquent et s’entremêlent. D’où la nécessité d’observer l’enfant de façon globale et de travailler ensemble pour mieux comprendre : parents, enseignants et accompagnants. Si les parents accusent l’école et que l’école accuse les parents, c’est l’impasse. En revanche, si tous tentent de comprendre l’enfant, si chacun appuie sur le bon levier, la situation s’améliore rapidement.

À l’inverse, il peut arriver que le souci se développe à l’école et pas à la maison. Ce qui ne signifie pas que l’école doit être seule à prendre en charge la difficulté : là-aussi, tous les acteurs qui entourent l’enfant sont concernés.

Claire Nunn insiste sur le fait que les adaptations se décident au cas par cas et qu’elles peuvent être ponctuelles ou temporaires. Il existe autant de profils de surdoués que d’enfants précoces différents et il est nécessaire de tenir compte des spécificités et des difficultés de chacun dans le choix des adaptations retenues.

Comme pour tous les enfants particuliers, trouver la juste dose d’aménagements ou d’adaptations est un défi. Le besoin évolue. Chaque élève est différent et une même caractéristique n’implique pas une prise en compte identique. Enfin, un excès d’aménagements peut nuire à l’élève comme à l’enseignant ! Pour les EIP, la différenciation ne dure en général que le temps du passage difficile. Juste le temps de remettre le pied à l’étrier. Même parfois quand un trouble des apprentissages est associé ! Car le haut potentiel apporte aussi une force pour s’adapter, pour compenser et pour contourner la difficulté. Pas dans tous les cas, pas tout le temps.

Lire l’article de Claire Nunn en entier

3 commentaires

  1. Merci beaucoup à cette enseignante pour cet article qui confirme que dans certains cas la prise en charge spécifique d’un EIP est nécessaire. ça n’est malheureusement pas le cas pour mon fils en CE1 (s’ennuie, peine à s’adapter aux normes qu’on lui impose) dans son établissement. Avez-vous des exemples de « prise en charge spécifique » que je pourrais proposer à son enseignante, SVP?
    Merci beaucoup par avance. Cdt

  2. Talhouas, il y a des chargés de mission au rectorat qui sont là pour apporter des pistes pédagogiques aux enseignants

  3. Bonjour,

    Effectivement au niveau académique vous pouvez vous adresser au référent eip afin qu’il intervienne auprès de l’enseignante de votre fils.
    Les adaptations possibles sont nombreuses, comme le saut de classe (pas forcément la meilleure solution), l’enrichissement et l’approfondissement du programme et dépendent beaucoup des particularités précises de votre fils. Je dirais que la base est déjà de faire connaître et admettre son haut potentiel en expliquant ses forces, ses faiblesses s’il en a, dans quelle matière il s’ennuie… comprendre pourquoi il ne s’adapte pas aux normes : par incompréhension, manque d’intérêt…là l’enseignant peut expliquer les règles du jeu et mettre en place un contrat avec votre fils qui tient aussi compte de son profil en évitant par exemple les répétitions inutiles et en lui permettant d’aller plus vite et plus loin quand cela est nécessaire.
    Le livre 100 idées pour accompagner les enfants à haut potentiel : https://www.enfantsprecoces.info/100-idees-pour-accompagner-les-enfants-a-haut-potentiel/
    relate toutes ces possibilités, en partie 3 pour la partie plus scolaire, et pourrait vous aider à trouver les clés nécessaires à votre fils. De la même façon venir avec un livre comme support et dire mon fils correspond ou aurait besoin de ceci peut être très bénéfique, en prêtant le livre à l’enseignante afin qu’elle se forge une opinion et peut être découvre un sujet encore mal analysé aujourd’hui.
    Il y a aussi celui-ci qui est plus à destination particulière des enseignants et donne les outils de compréhension, de détection et d’action par rapport au haut-potentiel : https://www.enfantsprecoces.info/les-eleves-a-haut-potentiel-intellectuel-expliques-au-corps-enseignant/

    Oui les adaptations possibles existent, sont nombreuses mais, c’est pourquoi je ne peux vous donner de réponse précise, sont variables selon chaque enfant en fonction de son vécu, de ses aptitudes, de son caractère…, la base étant la reconnaissance et la connaissance de ses particularités propres pour s’y adapter au mieux.

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