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Exclusion, harcèlement, phobie scolaire, le témoignage édifiant d’une élève surdouée

A travers le témoignage d’Océane, décryptons les mécanismes qui mènent parfois l’enfant précoce victime de harcèlement jusqu’à la phobie scolaire.

Exclusion, harcèlement, phobie scolaire de l'enfant précoce

Cette semaine, le journal « Le Temps » nous parle d’une jeune Genevoise surdouée victime de harcèlement à l’école. L’occasion pour nous d’évoquer un phénomène, le harcèlement scolaire, qui touche tout particulièrement de nombreux enfants surdoués.

Aujourd’hui âgée de 22 ans, Océane parle avec une émotion visible de ses années passées à l’école primaire puis au collège. Dès son entrée à l’école, celle qui n’était alors qu’un petite fille précoce est en effet ignorée par ses camarades.

Je ne parlais pas à mes camarades, je préférais la compagnie d’adultes.
Très vite, les autres m’ont mise à l’écart, ça n’a fait qu’accroître ma timidité.

L’indifférence de départ se mue rapidement en jalousie, puis en harcèlement : la jeune fille répond plus vite, travaille mieux et plus rapidement que les autres ce qui lui vaut une rancune tenace de la part d’élèves moins brillants. On lui réserve alors les pires bizutages, et quiconque tente de lui parler est aussitôt rejeté par contamination. LE vide se fait autour d’Océane.

L’effet de groupe est impitoyable pour broyer ceux qui tentent de s’interposer.

Vient ensuite la phobie scolaire et son lot de conséquences néfastes : insomnies, angoisse et vomissements sont alors le lot quotidien de la jeune fille. Elle dépasse ainsi les huit cents heures d’absence à l’école et cède chaque été à la pression qu’elle a dû contenir toute l’année.

L’entrée au collège est pour elle une opportunité de rencontrer d’autres personnes et de se faire de nouveaux amis car elle fréquente une classe de musiciens. Mais l’entrée à l’Université marque le retour des moqueries. Après quelques mois, Océane retombe dans la dépression. Seule l’intervention d’une infirmière compréhensive lui permet de rebondir. Elle reprend ainsi les cours à l’université, s’ouvrant aux autres par tous les moyens dont elle dispose.

Plus jeune, j’avais perdu espoir. Aujourd’hui, je veux montrer qu’il est possible de s’en sortir.

Aujourd’hui, Océane parle de son cas au sein de groupes de parole, espérant ainsi faire comprendre au monde ce que peuvent ressentir certains enfants harcelés et malmenés tout au long de leur scolarité, afin que de tels drames ne soient plus monnaie courante, et que les générations futures n’aient pas à subir les mêmes tourments qu’elle.

Ce témoignage nous montre bien l’enchaînement qui peut conduire un enfant précoce sur la voie de la phobie scolaire, voire de la dépression. A partir d’une simple distance dans les plus petites classes, souvent induite par des différences de niveau de langage ou de centres d’intérêt, on glisse peu à peu vers le rejet puis le harcèlement parfois jusqu’à des situations vraiment dangereuses, qui peuvent s’installer durant de longues années et avoir des conséquences jusque dans la vie d’adulte.

C’est pourquoi il est indispensable de saisir à bras le corps les problèmes lorsqu’ils surviennent et de ne pas laisser s’aggraver une situation qui pourrait paraître anodine de prime abord. De même, il est nécessaire de tout faire pour que, même très petit, l’enfant précoce trouve la place qui lui revient au sein du groupe des élèves. C’est évidemment le rôle de l’enseignant qui doit veiller à ce que chaque enfant soit accepté et compris par ses camarades malgré ses différences mais en tant que parent, nous ne devons pas négliger cet aspect des choses et prendre le temps d’expliquer à notre enfant comment réagir face à des petits riens qui peuvent vite dégénérer si l’on n’y prend garde.

Sur le sujet du harcèlement, je vous invite à lire et à faire lire à votre enfant le livre d’Emmanuelle Piquet « Je me défends du harcèlement » qui offre des pistes très intéressantes pour aider chaque enfant soumis à ce genre de situation.

Lire le témoignage d’Océane en entier sur le Letemps.ch

1 commentaire

  1. Bonjour,
    Pour comprendre le harcèlement et éviter le piège « il suffit de se défendre », pour comprendre que tout n’est pas blanc ou noir, il y a également notre roman « Mourir à 11 ans » d’Isa LISE

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