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Surdoués, un parcours professionnel souvent tumultueux

Dans sa chronique du mois de novembre pour le journal des femmes, Arielle Adda aborde le sujet délicat de la vie professionnelle des personnes à haut potentiel.

Arielle Adda

Pour sa chronique mensuelle dans les pages du journal des femmes, la psychologue Arielle Adda a choisi de traiter un sujet qui parlera à de nombreux parents d’enfants précoces eux-mêmes surdoués. S’appuyant sur son expérience et les rencontres vécues années après années, elle aborde en effet le thème de la vie professionnelle souvent chaotique des personnes à haut potentiel.

C’est par cette phrase quasi rituelle que se présentent les adultes venus en consultation, généralement après un long périple incluant divers essais thérapeutiques. Leurs recherches les ont entraînés sur la piste du don intellectuel et ils y ont vu une amorce prometteuse d’explication.

Après des études qui ont souvent été menées de façon désordonnées, ou du moins sans grand entrain, voire par défaut, la première expérience professionnelle ne correspond pas toujours à la personnalité, au potentiel ou aux aspirations du jeune adulte surdoué. Ceux qui, par chance ou par leur travail, obtiennent un emploi qui semble leur convenir ne sont pas à l’abri d’un certain nombre d’écueils qui vont plus ou moins fragiliser leur position dans l’entreprise, au premier rang desquels l’ennui, cet ennui qui, déjà à l’école, leur pesait tant.

Pour ceux qui se  sont engagés dans une voie professionnelle  correspondant à peu  près à leurs souhaits la situation se dégrade sournoisement : ce peut être un ennui profond complètement démoralisant à l’idée qu’on évoluera dans ce même cadre pendant des décennies, même en montant dans la hiérarchie.  Cette seule perspective est tellement accablante qu’il faut bien partir.  Pourtant, ces personnes étaient appréciées pour leur travail, leurs capacités d’initiatives, leur sérieux.  Les personnes douées ne sont pas forcément malmenées, mais, évidemment, il peut toujours y avoir des conflits par jalousie ou par peur d’être supplanté par quelqu’un possédant cette aisance particulière, caractéristique des personnes douées.

Ce peut-aussi être pour des raisons morales que l’envie de changer de métier ou d’entreprise se manifeste : refus de la politique commerciale de son employeur, méthodes de management mal supportées, relations hiérarchiques difficiles…

Ce que d’autres personnes parviennent à supporter tant bien que mal durant des décennies pèse lourd dans l’esprit des adultes surdoués du fait des exigences qui sont les leurs, pour eux-mêmes et pour leurs relations avec les autres.

C’est parce qu’ils veulent rester le plus possible  en accord avec leur idéal que les adultes doués se sentent incapables de rester dans un poste qui les asphyxie. Ce fameux besoin de cohérence leur dicte leur conduite qui semble, aux yeux de la plupart, « chaotique ».  Faute d’une explication globale, ils répètent ce qualificatif qui reflète leur désarroi quand ils se rendent compte qu’ils ne peuvent concilier leurs désirs profonds d’accomplissement et la concrétisation qu’on leur en propose.

Comme à l’accoutumée, la chronique d’Arielle Adda se termine apr quelques conseils fort judicieux à l’adresse des personnes concernées.

Et vous, avez-vous connu un parcours professionnel particulièrement chaotique ? Comment avez-vous trouvé votre voie  ? Partagez vos expériences à travers l’espace de commentaire ci-dessous ou dans le forum du groupe Adultes surdoués d’EPI.

Lire l’article en entier sur le journal des femmes

6 commentaires

  1. Bonjour Olivier,
    Je me permets de venir vers vous, car demain SAMEDI 18 NOVEMBRE 17 à 14h45 sur TFI, sera diffusée, une émission sur les enfants précoces. Si vous en avez la possibilité, il serait bien d’en informer tour la communauté.
    Merci

  2. Ce texte est très intéressant et très juste, mais pour les personnes concernées, il n’apporte pas grand chose . Il est très difficile de trouver notre voix car l’égoïsme et le désintéressement de la qualité du travail au bénéfice du rendement fait partie de la pédagogie du travail. C’est très douloureux de rentrer du travail et de se dire que l’on a fait de son mieux, mais que le travail que l’on a fourni et de mauvaise qualité. surtout lorsque l’on travaille au service des personnes. Je suis preneur pour toutes idée pouvant nous aider à mieux accepter la situation. Encore merci pour tout ce que vous faites.

    1. Bonjour,

      Et que ressentez vous vous même à propos de la qualité de votre travail ? Il se pourrait que vous soyez trop exigeant envers vous même et que vous seul ressentiez cette insatisfaction ? Si vous travaillez au service des personnes, il y a peut être lieu d’évaluer le résultat de votre travail par la relation et la satisfaction de ces personnes, un merci, un sourire….

    2. Bonjour,

      Je suis également en pleine remise en question. Est il possible de trouver un travail qui réponde à notre besoin de challenges tout en travaillant dans de bonnes conditions et en restant fidèle à nos valeurs ou devons nous nous résigner afin de nous intégrer dans ce modèle de société et ne pas risquer de se perdre dans la recherche d’un idéal ? Est-il possible en tant qu’adulte précoce de trouver un travail épanouissant sur du long terme ?

  3. C’est exactement le thème que je cherchais puisque je suis de nouveau en quête de solution pour satisfaire mes besoins d’épanouissement professionnel. J’ai quand même la chance d’ avoir trouver ma voie professionnelle tout de suite et effectivement le blocage s’installe progressivement. Ce n’est pas vraiment de l’ennui ou pas seulement. C’est un mélange de sentiments qui amplifie les questionnements jusqu’à épuisement, un pour ou contre spirituel, un je t’aime moi non plus qui trouve sa faille dans la vie professionnelle et envahit peu à peu toutes les autres facettes de la vie et tout l’esprit. En y repensant, la décision, je l’avais déjà prise. C’est la séparation que je n’arrivais pas à envisager. Je la percevais comme un échec ou de la lâcheté. Mais attendre que l’orage passe et stagner (je n’appelle pas cela travailler) dans des conditions de travail inacceptables selon moi (conditions de travail qui semblaient convenir à d’autres), rester à contempler s’évaporer le fruit d’un travail commun de plusieurs années était devenu insupportable. J’ai donc changé de cap il y a bientôt 2 ans et me suis mise à mon compte mais je travaille quand même en équipe. Et voilà que ça recommence, le contexte évolue et change, il faudrait que je m’adapte à de nouveaux paramètres contre mon gré, que j’accepte l’injustice au profit de personnes déloyales. Maintenant que je me connais mieux, je sais que j’en serai incapable. Je n’ai pas réussi à trouver mon équilibre dans ce contexte. Je sais pertinemment que je ne pourrai pas m’adapter donc je pense à changer de contexte et à travailler toute seule. Je refuse de m’épuiser et de me perdre dans des batailles inutiles. J’aime travailler en équipe mais je préfère attendre la ou les bonnes personnes. Je n’ai pas vraiment de solution. Réfléchir à qui on veut être plutôt que de réfléchir à ce qu’on veut ou peut faire. Tôt ou tard si on ne peut pas être nous même dans notre métier, le conflit intérieur finit par exploser.

  4. Bonjour
    Je rejoins le groupe ce jour et votre commentaire sur le problème de l’épanouissement professionnel me touche beaucoup. A la différence que je ne suis pas prête à travailler seule. En revanche je suis toujours a La recherche d’un « mieux » professionnel qui réponde à mes besoins et qu’il m’est difficile de trouver.
    Je me lasse très vite et ai besoin de nouveautés.
    Je prends le point et vais réfléchir à qui je veux être plutôt qu’a Ce que je peux faire.
    Merci

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