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Les spécificités du cerveau des enfants précoces

Dominic Sappey-Marinier et Fanny Nusbaum, chercheurs à Lyon détaillent les résultats de l’étude qu’ils ont mené conjointement sur les spécificités fonctionnelles du cerveau des enfants à haut potentiel.

Le cerveau d'un surdoué

Nous avons déjà eu l’occasion de présenter ici l’étude menée au CERMEP (Centre d’Imagerie du Vivant) de Lyon par Dominic Sappey-Marinier et Fanny Nusbaum. Cette étude avait pour but d’évaluer l’anatomie et les spécificités fonctionnelles du cerveau des enfants à haut potentiel. Un entretien récent paru sur le site RA-Santé nous en apprend plus sur ses résultats surprenants.Les deux chercheurs répondent en effet longuement aux questions de la rédaction. c’est l’occasion pour eux de préciser ce qu’il faut comprendre des deux profils mis en exergue par les résultats de leur étude, le profil laminaire et le profil complexe.

Fanny Nusbaum avait déjà proposé depuis longtemps les deux profils Complexe et Laminaire. Les deux sont des « hauts potentiels« , c’est-à-dire qu’ils présentent des capacités intellectuelles de haut niveau. Le Complexe montre des capacités plutôt hétérogènes. Il est plus créatif, plus visionnaire, mais aussi plus sujet aux difficultés d’apprentissage et de relations sociales, ainsi qu’à la dyslexie ou la dyspraxie. Le Laminaire montre des capacités plutôt homogènes. Il est plus solide et adaptable, mais aussi plus sujet à l’anxiété de performance, au surmenage et à certaines addictions à partir de la fin de l’adolescence.

Cette distinction laminaire/complexe semble ouvrir la voie à une meilleure prise en charge des enfants précoces qui rencontrent des difficultés, grâce à l’appui des neurosciences, en plein développement.C’est l’intérêt majeur de cette étude qui :

…permet de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau de l’enfant à « haut potentiel ». On a apporté la preuve tangible d’une spécificité du cerveau de l’enfant à « haut potentiel » avec, au sein de cette population, de vrais différences structurelles et fonctionnelles entre Laminaires et Complexes. En tenant compte des conclusions cliniques, comportementales et scientifiques, il sera possible d’affiner le suivi de ces enfants en fonction de leur profil, de l’intégrer aux techniques pédagogiques et le transmettre aux professeurs d’école. La neuroéducation offre ainsi de nouvelles pistes d’amélioration des méthodes d’apprentissage qui seront bénéfiques pour tous les enfants, et pas seulement ceux qui ont des difficultés !

Je vous invite à lire l’intégralité de cet entretien sur le site RA-Santé et à donner votre avis en laissant un commentaire ci-dessous.

9 commentaires

  1. Bonjour,
    Je trouve cet article très intéressant, apportant un éclairage nouveau sur la prise en charge de nos enfants.
    Tout l’intérêt à mon sens se trouve dans la recherche neurologique, ce qui aura un impact à plus ou moyen terme sur l’ensemble du corps médical, qui à ce jour n’apporte aucune solution viable. Soit par leur septisime sur le sujet où leur ignorance…
    Quand à l’éducation nationale… Je garde ma pensée pour moi, ayant été trop souvent confrontée à des professionnels fermés, formatés, campés sur des positions qui dates de Jules FERRY.
    Je crois que j’en ai déjà trop dit!

    Cordialement,

    Cynthia CHILLA

  2. Et bien mou je trouve que c est encore une façon de créer des cases dans lesquelles mettre nos enfants… Ont ils vraiment besoin d une étiquette, qui par ailleurs peu s averer être distribuee ala hate et donc potentiellement à tort…
    Il serait intéressant que nos chercheurs français rapprochent leurs découvertes de celles qui sont faites dans le domaine génétique au États-Unis, concernant le HP et l autisme…

    1. Bonjour,

      La première étape est de passer par le test de qi (ou bilan psychologique).
      En fonction des résultats et de l’analyse du comportement de votre enfant dans sa vie de tous les jours et dans sa vie scolaire, le psychologue pourra vous dire à quel profil il correspond.

  3. Article très intéressant, aide à mieux comprendre le comportement et le fonctionnement des HPI. Je reconnais tout à fait mon deuxième fils (HPI, QI hétérogène) dans le profil complexe et de fait m’interroge sur mon aîné , non dépisté car ne posant pas de problème particulier, n’aurait il pas un profil laminaire? les questions que je me pose pour aller plus loin : voit on d’avantage de profils complexes en consultation psy du fait d’une moins bonne adaptation ?
    Le haut potentiel étant en partie d’origine génétique, peut on avoir dans une meme fratrie voire une meme famille, plusieurs HPI présentant des profils différents? Autre sujet de recherche …

  4. Votre question est intéressante et effectivement aujourd’hui, je pense qu’il y a plus de consultations et de détections par défaut, c’est à dire lorsque la précocité engendre une inadaptation au système scolaire et à la vie en société.
    Oui, tous les profils sont possibles et différents, c’est pourquoi il ne faut pas se fier à un « modèle », chaque enfant, précoce ou non, à un héritage génétique, des traits de caractère propres, une sensibilité plus ou moins importante… qui influent sur leur façon d’être.
    L’inconvénient de la plus grande médiatisation de la précocité serait le regard qui met l’accent sur certaines difficultés potentielles et visibles, alors qu’en parallèle il y a des enfants précoces heureux, épanouis, sans problèmes. C’est sur ce côté positif et sur les capacités, centres d’intérêts, attitudes de votre aîné qu’il faut vous pencher pour savoir s’il y a une chance qu’il soit effectivement un enfant ‘hp de type laminaire ».En particulier pour vous assurer que lui aussi soit bien « nourri », stimulé, et ne se sente pas mis de côté par rapport à son frère.

  5. Article très intéressant en effet.
    Le 29 mars Olivier Revol et toute son équipe seront présent au colloque des empr sur Montpellier pour nous présenter plus en détail les résultats de leurs recherches. Il me tarde d’y être !

  6. Bonjour. Merci pour cet article. Mon aîné est très certainement « complexe ». Je me pose plus de questions sur ma fille. Elle est très intelligente, sensible mais par rapport l’hypersensibilité de son frère, elle me paraît « normale ». Elle est très sociable, toujours des copines, adore ses maîtresses et son « travail » à l’école. Du coup je me dis qu’elle va bien, avec un bon QI sans pour autant être HP. Mais à la lecture de cet article je me dis qu’elle est peut-être « HP laminaire ».
    Je suis d’accord que ce n’est pas bon de mettre des enfants dans des cases, ou avec des étiquettes. Mais si ça peut aider à les comprendre, les accompagner, et ce de manière individuelle dans une même fratrie, alors je m’intéresse au sujet.
    Encore merci!

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