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Quels sont les risques du souci d’harmonie des enfants à haut potentiel intellectuel ?

Cette semaine, Arielle Adda profite de sa chronique mensuelle pour aborder l’harmonie indispensable aux personnes à haut potentiel sous un nouvel angle. Comment satisfaire cette envie, comment évolue-t-elle au fil du temps ? Quels sont les risques d’un tel besoin, et comment les éviter ?

Que lire pour mieux comprendre et accompagner votre adolescent surdoué dans son épanouissement ?

Le besoin d’harmonie est une particularité des personnes surdouées que nous avons déjà souvent abordée. Pour elles, cette notion alliant justice, calme et cohérence est extrêmement importante et doit être préservée à tout prix.

Attention cependant, cela ne fait pas nécessairement de l’enfant surdoué un ange bienveillant : la moindre injustice le révolte, au mépris d’une atmosphère tranquille si besoin. Par ailleurs, il se peut que, pour lui, l’harmonie parfaite implique que chaque chose soit à la place qu’il aura lui-même déterminée. Il faudra alors lui faire prendre conscience de la volonté et des besoins des autres personnes qui l’entourent afin qu’il parvienne à faire la part des choses.

Il ne veut pas prendre parti dans des affrontements qu’il estime dérisoires, quitte à finir parfois par se tenir à l’écart de ces querelles avec les conséquences néfastes que cette distance peut entraîner.

Néanmoins, lorsque le différent le concerne ou l’oppose à une personne avec qui il entretient une relation amicale forte, il peut prendre les propos de celui qu’il pensait être son ami comme une véritable trahison. Sa conception de l’amitié et sa méconnaissance de la jalousie rendent très douloureuse toute brèche dans l’atmosphère harmonieuse qu’il tente de créer autour de lui avec des gens dont il se sent proche.

Lorsqu’il évolue dans un milieu scolaire qui lui convient et l’accepte tel qu’il est, l’enfant à haut potentiel se retrouve souvent appelé à représenter sa classe en tant que délégué par exemple, de par son aptitude à appréhender le monde des adultes mieux que ses camarades et son amour de la justice. En grandissant, ce besoin ne disparaîtra pas mais grandira de pair avec la prise de conscience du monde qui l’entoure et des troubles qui y règnent.

Ce refus de l’injustice, qui empêche toute harmonie de s’instaurer, ne peut disparaître : tout comme l’enfant doué ne comprenait pas la trahison de celui qu’il pensait être son ami, l’adulte doué refuse de se trahir lui-même en acceptant des situations qui le heurtent.

C’est ainsi que, selon Arielle Adda, l’adulte surdoué est capable dès lors qu’il en a envie de défendre avec entrain une cause qu’il juge juste et nécessaire à l’harmonie du monde qui l’entoure. Néanmoins, cette ardeur, cette générosité présente aussi un risque. Il peut par exemple arriver qu’une personne mal intentionnée gagne la confiance de l’adulte à haut potentiel et, à force d’attentions, parviennent à le manipuler dans un but peu avouable. Et le fait d’avoir été dupé ne pourra que laisser un goût amer dans la bouche de qui pensait bien faire.

Le besoin d’harmonie ne doit donc pas être satisfait aveuglément : avant de se lancer dans un groupe pour défendre un projet, une cause, il convient de s’interroger sur ses motivations et celles de ses compagnons pour éviter de servir les intérêts personnels de l’un d’entre eux plutôt que l’ordre dans sa globalité.

De façon plus conventionnelle, la plupart des étudiants doués s’engagent dans des voies plus classiques et moins dangereuses : de nombreux domaines d’action sont possibles, toutes les professions dont la motivation première est la recherche de cette harmonie essentielle peuvent convenir.

Comme le dit Arielle Adda dans son conseil final, il est aussi important de ne pas laisser ce besoin envahir toute sa vie. Agir est nécessaire, mais dans la mesure des capacités physiques et mentales de chacun : tout le monde a un rôle à jouer dans l’harmonie globale, il n’appartient donc pas à une personne seule de sacrifier sa vie, sa famille et son bien-être à le faire.

Il est bon d’entretenir ces notions de générosité mais sans leur donner chaque fois la prééminence, l’enfant doué ne doit pas se croire seul responsable de la lutte contre toutes les causes du mal. Sa recherche d’harmonie et son désir de rétablir l’ordre peuvent orienter vers des vocations utiles à la société, sans dévorer complètement sa vie.

Retrouvez la chronique d’Arielle Adda en entier sur le journal des femmes

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