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Pourquoi l’hypersensibilité des enfants surdoués entraîne-elle souvent des difficultés à l’école ?

L’hypersensibilité est une caractéristique qui revient souvent parmi les signes distinctifs volontiers associés aux différents profils d’enfants précoces. Cette particularité n’est pas sans conséquence sur leur vie scolaire.

Etre un enfant surdoué, atout ou handicap ?

C’est la question à laquelle répondait récemment Caroline, du blog Apprendre, réviser, mémoriser, en sa basant pour cela sur l’excellent livre de Saverio Tomasella, J’aide mon enfant hypersensible à s’épanouir.

A la lecture de cet ouvrage, on peut identifier six situations dans lesquelles l’hypersensibilité de certains enfants surdoués peut leur jouer des tours :

  • Face à un nouvel apprentissage, le cerveau des enfants hypersensibles semble fonctionner de façon plus approfondie, donc plus lente que celui des autres enfants.
  • Dans leurs relations avec leurs pairs, car ils ont tendance à s’impliquer beaucoup plus que les autres enfants et à donner une charge émotionnel plus importante aux relations interpersonnelles.
  • Dans leur positionnement face au groupe, leurs émotions contradictoires (peur d’être mal jugés mais crainte de la solitude) peuvent constituer un handicap rédhibitoire.
  • Face à l’évaluation scolaire, leur souci de perfection est susceptible d’engendrer un stress contre productif qui, si l’on n’y prend garde peut s’installer et enclencher une spirale pouvant mener au décrochage.
  • En cas de conflit avec les enseignants, les cris, les humiliations, le chantage ou les punitions, notamment injustifiées, sont ressentis de manière particulièrement forte par les enfants hypersensibles.
  • La violence et le harcèlement scolaire touchent tout particulièrement les enfants très sensibles qui, du fait même de leur sensibilité et de leur gentillesse constituent souvent des proies faciles.

Connaître ces situations potentiellement dangereuses doit permettre de prendre les devants. Si les parents sont capables d’anticiper et d’expliquer à leur enfant comment gérer au mieux leur hypersensibilité lorsqu’ils se trouvent face à l’une d’entre elles, celui-ci sera en mesure de relativiser et de prendre lui-même les bonnes décisions, au bon moment. Les enseignants également devraient être formés pour mieux tenir compte dans leur enseignement des particularités de ces enfants, précoces ou non.

Prenons garde tout de même à ne pas voir que les mauvais côtés de cette sensibilité exacerbée chez de nombreux enfants surdoués. Elle va généralement de pair avec un grand sens de l’empathie et un appétit pour la justice qui constituent autant d’indéniables qualités. A trop vouloir se focaliser sur les désagréments de l’hypersensibilité, on risquerait d’en oublier les avantages.

Je vous invite à lire l’article de Caroline en entier sur apprendre-reviser-memoriser.fr pour approfondir tous ces points.

6 commentaires

  1. Bonjour . Maman de deux filles précoces font la dernière en classe de 3ème développe une phobie scolaire, je suis en train de travailler avec le collège sur un aménagement de son temps de cours afin de gérer ses angoisses . Mais effectivement, on ne parle jamais de leur grandes capacité d’analyse, de discernement et d’empathie. .. C’est regrettable.

  2. Célia: 2 enfants dans ce cas de figure.
    Je pense qu’il faut prendre en compte la façon de penser et certains modes de fonctionnements propres aux Eip.

    Ensuite, l’avoir en tête mais aussi et surtout s’en détacher et ne pas tout ramener à ce trait de fonctionnement.
    L’intelligence n’est pas qu’un QI, ce qui compte c’est ce qu’on en fait.
    En lisant certains articles, ou en écoutant certains membres d’assos Eip, j’ai parfois l’impression qu’on parle « du cercle des élus »!!

  3. Bonjour,
    Merci pour cet article très intéressant. Maman de 6 enfants HP, je reconnais 4 d’entre eux dans cette description très juste.
    Cependant, pour 2 de mes enfants (15 et 7 ans), on parle également d’hypersensibilité, mais cette fois sensorielle. Il s’agit du trouble du traitement sensoriel, dont jamais personne ne parle. C’est très peu connu et reconnu. Et pourtant, c’est terriblement handicapant. Quand j’ai lu le titre de cet article, j’ai cru qu’on parlait (enfin!) de cela. Le trouble du traitement sensoriel consiste en une réaction disproportionnée de la personne aux sollicitations sensorielles de son environnement. Contrairement à ce qui est décrit dans l’article, mes 2 enfants concernés préfèrent être seuls, ne supportant pas la proximité des autres ; ils s’enferment facilement dans leur bulle (si les sollicitations sensorielles ne sont pas trop fortes autour d’eux) et le cerveau fonctionne alors à toute vitesse pour les apprentissages, etc… Je ne vais pas tout décrire ici.
    Cependant, dans les relations aux autres, on sent très bien qu’ils sont tiraillés entre l’envie d’avoir de vrais amis, et l’incapacité à supporter la proximité.
    J’aimerais vraiment voir un article là-dessus un jour sur ce site, car je ne pense pas que mes enfants soient les seuls à en souffrir.

  4. Il est utile de préciser que contrairement aux idées reçues en la matière, il apparaît que toutes les personnes ayant un haut potentiel intellectuel ne sont pas hypersensibles. (Brasseur, 2013 ; Yamacsi-Gusel & Akarsu, 2006)

  5. Bonjour aux parents angoissés
    Mon garçon de 11ans est un HPI et précoce, et donc un enfant hypersensible, avec tous ces symptômes de l’hypersensible. Bref, tout en étant dans le principe de l’encouragement et du comportement positif envers son enfant, les parents devraient être malgre tout ,moins angoissés ou du moins ne pas laisser paraître leurs angoisses. Respirer faire les choses quotidiennes avec des gestes au ralenti, sont bénéfiques envers les petits et les plus grands. C dure, mais j’essaie de paraître légère et gaie dans toute situation même lorsque l’enfant est stressé.

  6. Bonjour,

    Maman d’une ado jeune adulte EIP, son parcours scolaire jusqu’ en première a été très difficile d’un point de vue de sa place vis à vis des autres, des questionnements des enseignements dispensés, du décalage entre les élèves et elle même. Cette situation a occasionné beaucoup d’absences liées au mal être et au besoin de se ressourcer, mais malgré ses nombreuses absences ma fille a toujours raccrocher les wagons. Jusqu’au jour où elle a commencé une dépression très sévère c’était il y a trois ans. L’aménagement du temps en seconde, puis le décrochage en première malgré de bons résultats scolaires.
    Son stress de ne pas y arriver, son hypersensibilité, son idée perfection…Tout cela a abouti a de grosse angoisses, puis a une hospitalisation d’urgence pour cause de pensées excessives et trop rapides.
    Aujourd’hui elle se sent angoissée à l’idée d’un quelconque projet, et pour le moment ne sait plus comment avancer.
    Triste de connaitre son potentiel, et de pas pouvoir reprendre une scolarité car elle a développé une phobie scolaire.

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