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Ces parents qui refusent le résultat du test de QI

Ce mois-ci, dans sa chronique pour le journal des femmes, Arielle Adda nous parle des parents qui refusent de prendre en compte le résultat positif d’un test de QI.

Arielle Adda

Dans sa dernière chronique mensuelle pour le Journal des femmes, la psychologue spécialiste des enfants précoces Arielle Adda nous donne son sentiment sur les parents qui, à l’issue d’un test de QI qui révèle la précocité de leur enfant, choisissent de n’en rien faire et de continuer à vivre comme si de rien n’était.

Pour les parents qui font passer un test de QI chez le psychologue, le résultat tombe parfois comme un sombre pronostic médical. Je me souviens du premier test effectué chez un psy pour notre fils aîné. Celui-ci, plus habitué à s’occuper d’enfants situés à l’autre bout de la courbe de Gauss et pourtant doté d’une longue expérience nous avait déclaré tout de go « Je n’ai jamais vu un enfant avec un tel résultat de toute ma carrière ». A l’époque peu au fait du sujet, je me rappelle avoir ressenti cette annonce comme une lourde charge et avec beaucoup d’appréhension pour l’avenir, influencé il est vrai par mes lectures sur Internet, souvent fort alarmistes.

Les chiffres du QI de leur enfant donnés, les parents se sentent tout d’abord un peu étourdis : ils vivent cette nouvelle information comme une irruption brutale dans leur existence. Pourtant, s’ils ont fait pratiquer un examen psychologique, ils se doutaient bien de quelque chose, mais cette notion restait encore abstraite, ils s’étaient prudemment abstenus d’échafauder des plans avant d’être sûrs que leur enfant possédait réellement un don intellectuel, qu’il faudrait donc prendre en compte à l’avenir.

Certains parents préfèrent alors enfouir la table dans le sable et ne plus jamais évoquer le résultat des tests en famille et encore moins vis à vis du monde extérieur.

En possession des résultats, ils imaginent qu’une véritable révolution risque de bouleverser leur mode de vie tout entier, y compris leurs relations avec leur enfant qui ne ferait plus tout à fait partie de leur monde.

Si on n’en parle à personne, si on ne dit rien ni à l’école ni aux proches, qui pourraient d’ailleurs être tout aussi effrayés par cette annonce, la vie suivra son cours habituel et tout rentrera dans l’ordre.

Pour autant, les spécificités de leur enfant ne vont pas disparaître et il y a fort à parier qu’un jour ou l’autre, le sujet refera surface, parfois beaucoup plus tard, voire lorsque l’enfant sera devenu adulte.

C’est ainsi qu’on voit des adultes tentant de découvrir leur nature profonde en suivant un chemin laborieux, et même périlleux parfois : ils ont le vague souvenir d’avoir passé un test, quasiment dans une vie antérieure, mais ils n’ont jamais su les résultats, rien n’a changé dans leur vie, on n’a plus parlé de rien. S’ils ont la possibilité de demander des précisions à leurs parents, ils s’entendent répondre que, en effet, ils avaient passé un test, mais le résultat avait été sans importance et, de toute façon, le dossier a été perdu lors d’un déménagement.

Pour Arielle Adda, « cette réaction de déni est d’autant plus regrettable qu’elle est nocive pour tous les protagonistes ». L’alternative serait de se plonger dans des lectures enrichissantes sur la question, d’échanger avec d’autres parents concernés, par le biais des associations et des forums Internet afin de dédramatiser la question.

Lire la chronique d’Arielle Adda sur le Journal des femmes

1 commentaire

  1. Merci à mes institutrices qui essayèrent de gérer tant bien que mal mon cas après le test en essayant de me faire sauter deux classes parce que je savais déjà lire et écrire dès mon entrée en CP (et ceux qui eurent un doute durant le reste de ma scolarité face aux dires de ce qu’on doit appeler une mère mais qui tiquaient face à ma manière de fonctionner cognitivement).

    Non vraiment, je ne remercierai pas (jamais assez) l’utérus bipède qui préféra me présenter comme une enfant souffrant d’un retard léger et pétrie de tout un tas de troubles du comportement pour expliquer ma singularité aux personnes qui m’approchaient…

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