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Où la vraie différence entre les enfants précoces et les autres se situe-t-elle ?

Dans une chronique récente, Arielle Adda revient sur la question de la nature de la différence entre les personnes à haut potentiel et les autres.

Enfants surdoués

Dans sa chronique du mois de mai pour le journal des femmes, Arielle Adda est revenue, sans polémique inutile, sur une question qui, depuis quelques temps déjà, agite les blogs et groupes de discussion sur les enfants précoces et les adultes surdoués, celle de la nature même de la différence des personnes à haut potentiel

Pour la psychologue, auteur du livre de l’enfant doué, cette différence est définitivement plus quantitative que qualitative. Arielle Adda soutient que le sens logique ou l’esprit de synthèse exacerbés des surdoués les amène à conduire des raisonnements plus rigoureux, plus rapides et, in fine, plus efficaces que la moyenne. Cela va à l’encontre du discours d’autres spécialistes qui, pour leur part, estiment que le mode de pensée des personnes à haut potentiel diffère totalement de celui du commun des mortels.

A partir de là, on explique que les personnes douées ne sont pas seulement plus rapides,  qu’elles ont des idées en plus grand nombre, mais qu’elles raisonnement différemment.  Il y aurait une différence de nature entre une personne douée et une autre, située dans la moyenne. Elles ne seraient pas plus intelligentes, elles posséderaient une intelligence différente.

Pourtant, les tests ont été étalonnés sur une population suffisamment nombreuse et représentative de l’ensemble de la population d’un pays donné. Ceux qui sont au bout de cette courbe de Gauss répondent à davantage de questions, connaissent la signification précise d’un plus grand nombre de mots et résolvent plus de problèmes en un temps plus court. S’ils étaient vraiment différents, leur raisonnement ne tarderait pas à dévier pour s’écarter d’une norme dûment étalonnée.  Ce raisonnement  plus efficace et plus rigoureux leur permet de pousser plus loin les limites de leurs capacités à résoudre des problèmes élaborés par des spécialistes, et non par des extra-terrestres.

Pour Arielle Adda, la vraie différence réside donc dans la façon d’appréhender la réalité, qui se fait avec beaucoup plus d’acuité (et non en suivant un autre schéma) pour les enfants et adultes surdoués que pour les autres personnes.

Le fait d’invoquer une différence de mode de fonctionnement ne serait par ailleurs pas dénué de risques. C’est bien là tout l’enjeu du débat actuel.

Evoquer une intelligence différente consiste à marginaliser définitivement les personnes douées, qui seraient alors obligées de se résigner à vivre à l’écart ou bien, contraintes de porter un masque indispensable,  condamnées  à  se forcer perpétuellement pour tenter de ressembler aux autres. Sinon, il n’y aurait pas de salut pour elles.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Où se situe la réelle différence entre les personnes à haut potentiel et les autres ? N’hésitez pas à donner votre avis dans vos commentaires, nous serons ravis de les publier et de nourrir le débat.

Lire la chronique en entier sur le journal des femmes

Notre sélection de livres d’Arielle Adda

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3 commentaires

  1. Je partage le point de vue d’Arielle Adda. En effet, en tant qu’adulte précoce, je vis au quotidien cet esprit de synthèse, cette acuité exacerbée de la réalité qui peut être très entravante, en ce sens où nous vivons tout à fleur de peau. Il faut apprendre à gérer cela et ce n’est pas facile.
    La vraie différence entre nous et les gens autres, c’est notre approche du monde, de ce qui nous entoure, notre hyper réactivité à toute information; le fait de vivre quotidiennement des situations où ils vont mettre beaucoup de temps à dégager l’essentiel alors que pour nous, c’est très rapide.
    Le décalage pour moi se situe là, dans notre appréhension du monde d’où la sensation de décalage.

  2. Tant qu’on exclura de la recherche sur l’intelligence humaine le type caractérologique il sera impossible de dépatouiller cette question. La mesure du QI semble désigner une dimension d’efficience alors que la caractérologie théorise une dimension formelle. Ce ne sont probablement pas les seules dimensions innées qui instituent l’être à sa conception.

    Depuis que je me suis reconnu surdoué, j’ai appris à remarquer à de tous petits détails les esprits acérés, indépendamment de leur préférence cervicale que je discerne aussi parfois très vite. Je connais un nombre très élevé de surdoués qui se répartissent indifféremment dans les quatre branches.

    Seulement, je constate que l’on attribue souvent au surdoué un seul type caractérologique sur les quatre principaux (cerveau droit ou irrationnel, intellectuel ou secondaire), ce qui est un grossier amalgame dont je crois que les prémisses sont surtout culturels.

  3. À 14 ans, précoce, je ressens plus la différence avec mes camarades dans la façon de raisonner, par exemple sur un exercice de maths. Je ne vais pas forcément aller à l’essentiel directement mais mon résultat sera juste sans que personne n’ai compris mon raisonnement…

Répondre à BECIROVSKI Corinne Annuler la réponse

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