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Les enfants surdoués et leur sens du perfectionnisme

Dans sa dernière chronique pour le Journal des femmes, Arielle Adda aborde le sujet du perfectionnisme des enfants surdoués.

Arielle Adda

Ce mois-ci, dans sa chronique du Journal des femmes, la psychologue spécialiste des enfants précoces Arielle Adda aborde le thème des enfants surdoués et de leur rapport à la perfection. Un beau sujet habilement traité et qui mérite que l’on s’y attarde tant il est vrai qu’une mauvaise prise en compte de ce paramètre par l’entourage familial et scolaire durant les années d’enfance peut durablement affecter le jeune précoce, à l’adolescence et même plus tard, pendant toute sa vie d’adulte.

Bien souvent, ce souci de perfection apparaît pour la première fois aux parents lorsqu’il s’agit pour l’enfant d’écrire ou de dessiner. Celui-ci est rarement satisfait de sa prestation et, rapidement, évite de produire un travail qui ne lui convient pas.

Il peut passer un temps infini sur un travail qui lui tient à cœur : on l’appelle et c’est à peine s’il l’entend et quand enfin il perçoit qu’on le presse de venir à table, il répète « attends, attends » uniquement pour qu’on cesse de l’importuner parce qu’il n’a pas la moindre intention de quitter son travail.  Une tâche inachevée heurte son souci d’harmonie, il serait impensable de ne pas la terminer là, sur le champ.

Très tôt ce souci a inspiré ses réactions parce que, très tôt, il a eu la notion de l’œuvre achevée.  L’enfant doué ne se rassure pas en disant « ce n’est pas grave » face à une production ratée ou simplement approximative. Pour lui, c’est dramatique.

Avec cette propension propre aux enfants doués à amplifier la portée du moindre événement, une tâche  à demi réussie peut signifier qu’il a désormais atteint  les limites de ses possibilités.

L’enfant doué aime se lancer des défis. Il en a besoin pour s’épanouir véritablement. Son goût pour la perfection lui joue alors parfois des tours car il a du mal à accepter une semi-réussite, un succès médiocre. Pour certains enfants, un sentiment d’échec trop vif peut alors se transformer en violente colère. Voici pourquoi il peut être judicieux d’aider son enfant à canaliser ce perfectionnisme quand il se fait trop perturbant.

Relativiser distraitement ce perfectionnisme reste de peu d’effet, on doit saisir tout le mécanisme qu’il recouvre et qui reste  en grande partie inconscient pour pouvoir tenter de le combattre : la vie des enfants doués en serait facilitée, certaines de leurs angoisses se dissiperaient plus aisément.  Leur sommeil même serait peut-être plus rapide à venir s’ils ne se tourmentaient pas en pensant à tout ce qu’ils ont peut-être raté dans la journée, à tout ce qu’ils n’ont pas dit au moment opportun et aux phrases malheureuses qui leur ont échappé et qui leur reviennent à l’esprit maintenant qu’il est bien trop tard pour les rattraper.

Quand les enfants doués revivent leur journée, c’est rarement pour se sentir pleinement satisfaits, il y aura toujours un grain de sable pour en troubler le déroulement.

D’ailleurs une allégresse trop envahissante, l’anticipation, même joyeuse, d’un événement longtemps attendu retardent tout autant l’endormissement.

L’essentiel demeure, sur cette question précise mais également et de manière générale pour tout ce qui touche à l’éducation de l’enfant doué, de l’accompagner du mieux possible en le rassurant toujours et en lui permettant de relativiser ses insuffisances, réelles ou supposées.

Lisez la chronique d’Arielle Adda sur le journal des femmes

 

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