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Les enfants et adultes à haut potentiel sont-ils de plus en plus nombreux ?

On a parfois l’impression, en discutant avec son entourage, de rencontrer de plus en plus de personnes surdouées chez des amis, des collègues ou en famille. Mais leur nombre a-t-il réellement augmenté ces dernières années ?

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Y’a-t-il vraiment plus de personnes à haut potentiel qu’auparavant, ou n’est-ce là que le résultat de meilleurs méthodes d’identification ? Difficile d’y répondre dans la mesure où il n’existe pas de chiffres réels concernant l’historique du nombre de cas dans le passé.

Néanmoins on en parle beaucoup plus de nos jours qu’il y a quelques dizaines d’années, et cela peut créer une inflation des désirs d’identification, parfois injustifiés. Certaine personnes, poussées par un sentiment de différence et de mal-être, ressentent le besoin de se placer dans une case qui n’est pas forcément la bonne, mais qui leur permettrait d’expliquer leur situation.

Le seuil fixé pour identifier une personne HP est un quotient intellectuel de 130, ce qui représente 2,8% de la population. C’est un seuil arbitraire, dans d’autres pays il est fixé à 125. « Certains jouent sur cette limite. Et en fonction, on a évidemment plus ou moins de sujets concernés. »

Une erreur d’identification peut cependant causer de graves dégâts. Un enfant n’a pas du tout les mêmes besoins selon son profil et son fonctionnement. Que ses difficultés soient dues au haut potentiel, à un trouble autre ou à une déficience mentale change du tout au tout la façon de les appréhender et de les surmonter ! Voilà pourquoi le diagnostic doit être posé par un professionnel compétent et sérieux.

Depuis quelques années, on associe le haut potentiel avec une longue liste de difficultés : hypersensibilité, perfectionnisme, soucis de communication, mal-être, échec scolaire,… “Beaucoup de gens pensent que le HP est une association de ce genre de caractéristiques diverses et variées ».

En effet, la description du haut potentiel a suivi un parcours chaotique au fil du temps. La majorité des gens estimaient encore récemment qu’un enfant HP était forcément brillant, premier de sa classe… Nombre de parents et de psychologues ont dû démontrer que tous n’étaient pas dans ce cas-là, qu’ils pouvaient aussi avoir des difficultés, favorisant cette association. Pour autant, tous les enfants à haut potentiel n’ont pas de difficultés, beaucoup s’en sortent très bien, même si l’on en parle peu.

Chaque enfant à haut potentiel est différent, même si des traits communs peuvent exister. Plus que de savoir s’il est surdoué ou non, il importe d’identifier ses besoins particuliers et personnels pour l’épauler, que ce soit à l’école ou dans la vie de tous les jours.

Souvent l’étiquette les rassure, mais ça ne les amène pas à bouger. Ils vont tout expliquer par ce biais-là. Ça devient une cause interne stable. Ils se disent qu’ils n’y peuvent rien et que ce sont les autres qui doivent accepter leurs différences.

Jacques Grégoire, UCLouvain

Comprendre le fonctionnement de la personne avec ses difficultés et ses facilités permet de mieux l’aider à surmonter les obstacles qu’elle rencontre. L’étiquette elle-même ne fait qu’enfermer les parents dans une demi-explication qui, si elle rassure et à elle seule, n’aide en rien à l’accompagnement de l’enfant.

Si le sujet vous intéresse, vous pouvez retrouver l’article en entier sur rtbf.info. Vous pouvez aussi en parler sur les forums ou dans les commentaires !

2 commentaires

  1. Bonjour
    Mon fils a 11 ans, actuellement en cm2, il a été « diagnostiqué » fin CE2 par une psychologue que nous n’avons jamais revu ensuite.il à un profil homogène.
    Je comprends l’idée de diagnostiqué pour mieux accompagner c’est justement notre démarche mais quand le diagnostic tombe et que l’on n’a pas ces réponses, ou les trouver ?
    Comment identifier ses besoins particuliers et personnels ?
    (nous faisons actuellement le test via un neuro psy pour notre fille de 7ans)

    1. Bonjour Fanny,

      En principe l’identification se fait suite à un besoin : constat d’ennui, de distraction… Le bilan vient donc confirmer ou infirmer une hypothèse et selon les résultat et aussi le vécu de l’enfant, le psychologue devrait être à même de vous donner des préconisations pour sa scolarité. En effet en principe il est plus aisé de s’adapter à leurs demandes dans la sphère privée, c’est à dire leur donner du grain à moudre, nourrir leur curiosité, leur proposer des activités intéressantes (encore que parfois ils ne savent pas eux-mêmes et se cherchent). Pour l’école les enfants à haut potentiel ont besoin d’être confrontés à des activités qui les fassent progresser et aussi qui les fassent réfléchir, ce qui veut dire qu’en principe ils ont besoin d’une adaptation de leur programme scolaire (accélération, approfondissement…) pour rester motivés et stimulés. En effet le bilan ne dit pas quoi faire excactement mais c’est la confrontation de la réalité vécue par l’enfant (son attitude scolaire, ses envies, jeux dans la sphère privée) par l’enfant en lien avec un profil haut potentiel qui indique qu’il y a un décalage à combler. C’est vrai, rien n’est calibré pour eux en fait, il faut creuser et trouver le bon chemin, c’est là toute la difficulté.

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