Recherche

Les différences et similitudes entre autisme et haut QI

Fin 2016, à l’occasion de l’Intelligence Day à Bruxelles, le Professeur Laurent Mottron de l’université de Montréal donnait une conférence sur l’autisme et le HQI. Comment définir l’autisme ? Quel sens lui donner ? Quelles sont ses caractéristiques, et en quoi l’intelligence autistique diffère-t-elle de celle des personnes à haut QI ou même de celle des personnes dites « neurotypiques » ?

Autisme et haut potentiel, quel lien ?

Qu’est-ce qui empêche de répondre à la question : quelles sont les différences et similitudes entre le haut potentiel intellectuel et l’autisme ? Actuellement, l’autisme se définit uniquement de manière clinique ; il n’existe pas de listes de critères ou de façon certaine de déterminer qui est autiste et qui ne l’est pas. D’ailleurs, il n’a pas encore été déterminé si il y a oui ou non quelque chose entre « autiste » et « non-autiste ».

Par ailleurs, les stéréotypes médiatiques de plus en plus répandus notamment via les séries télévisées et les films donnent une mauvaise idée de l’autisme ; on aura tendance à considérer un personnage doté d’une forte intelligence comme autiste et, a contrario, le grand public attribuera quasi automatiquement une grande intelligence à un autiste.

On peut se rendre compte des différences entre autisme et haut potentiel intellectuel en comparant les tests de Wechsler (très chargés en langage) et de Raven (plus léger dans ce domaine-là). Chez les « neurotypiques », les deux tests donnent à peu de choses près le même résultat. Chez les autistes cependant, le test de Raven présente un résultat de 44 centiles plus élevé que celui des tests de type Wechsler, démontrant ainsi que l’intelligence des autistes s’exprime plus pour résoudre des problèmes de domaines non-verbaux que verbaux. Ainsi les axes, les domaines d’utilisation de l’intelligence sont différents, peut-être du fait du retard du langage subi par les adultes lorsqu’ils étaient enfants.

Avant de parler d’analogie entre haut QI et autistes, il faudrait savoir non pas si les hauts QI sont hétérogènes, mais s’ils présentent la même hétérogénéité que les autistes.

Lorsque l’on fait par exemple recopier des figures dites « possibles » ou « impossibles » par des autistes et des non-autistes, ces derniers mettent environ 30 secondes de plus à copier la figure impossible par rapport à la figure possible. Les autistes, eux, sont moins impactés par l’impossibilité de la figure. Ils parviennent à s’en détacher avec plus de facilité, et sont donc moins ralentis.

Il existe beaucoup d’autres exemples démontrant les différences entre les intelligences autistique et non-autistique, énumérés par Laurent Mottron , mais je vais reprendre ici l’un des plus frappants : il s’agit des calculateurs de calendriers, capables pour un jour donné de vous dire en très peu de temps si ce sera un mardi, un vendredi, etc… Parmi les autistes, le meilleur met une seconde à répondre, que ce soit dans le passé ou le futur. Des tests ont été effectués avec d’autres calculateurs non-autistes et leurs erreurs ont été relevées. On a démontré que ces erreurs étaient aléatoires (donc ne présentant aucun point commun pouvant permettre de les expliquer), et qu’elles n’étaient pas dues à de l’inattention ; ce qui permet de déduire une différence de fonctionnement entre autistes et non-autistes.

Au niveau des types d’intelligence autistiques, on distingue plusieurs particularités :

  • Premièrement, on peut constater que certaines tâches nécessitent plus d’intelligence chez un typique que chez un autiste, et inversement pour d’autres travaux
  • Deuxièmement, lorsqu’un autiste a un haut QI, le lien avec son expertise le rend capable de résultats hors-norme, créatifs et innovants.

L’intervention de Laurent Mottron se termine sur un rapide résumé des relations entre autisme et HQI :

Si on réunit des gens sur la base de l’autisme, il y aura des gens très intelligents parmi eux, et inversement si l’on réunit des des gens sur la base de la grande intelligence, il y aura très certainement des autistes dans le groupe.

Si l’on examine en détail l’intelligence d’autistes très intelligents, on constatera qu’elle diffère de celle des non-autistes très intelligents

Si on examine la socialisation des gens très intelligents, elle sera différente de celle des neurotypiques.

Il est difficile de résumer l’intervention très riche de Laurent Mottron en quelques paragraphes. Je vous invite donc à visionner la vidéo dans son intégralité si vous souhaitez approfondir le sujet de la relation entre autisme et HQI/ N’hésitez pas à exprimer votre avis dans ce domaine en commentaires ou à en discuter avec d’autres sur les forums qui lui sont dédiés !

4 commentaires

  1. Merci pour le partage.
    Tout à fait pour le cliché autisme Asperger = intelligence comme dans les séries
    Pas encore regardé la vidéo mais il y a tout de même deux ou trois choses qui m’interpellent :
    – le retard de langage. En effet, une personne autiste Asperger de haut niveau peut n’avoir eu aucun retard de langage, bien au contraire. C’est en particulier vrai s’il y a cumul de haut potentiel et autisme.
    – concernant la capacité à calculer des dates, tous les autistes n’ont pas cette capacité, y compris les autistes de haut niveau- Soit peut-être parce que ça ne fait pas partie de son domaine d’intérêt (une personne autiste se plonge littéralement dans son intérêt jusqu’à en oublier l’essentiel mais est incapable ou peut très difficilement se concentrer sur quelque chose qui ne lui parle pas). Soit parce qu’il y a une dys associée. Longtemps on a cru qu’une personne autiste ne pouvait pas cumuler les profils et pourtant maintenant on sait que si.

  2. Bonjour, mon fils qui vien d’avoir 3ans ne parle pas encore, pourtant il peut compter just’qua 100 et plus reconetre tout les nombres, il conais aussi l’alphabet en grand et petit, il peut épeler tout les mots qu’il voit il conais tout les formes tout les couleurs tout les animaux et plien de chose depuis qu’il a apèn 2ans, pourtant tout le monde me dis qu’il as un problem parce que il parle pas. Moi je sais qu’il est trop inteligent je ne sais pas qoi faire ou qui voir est ce que il exsiste un endroit ou je peut l’emener pour voir ce qui ce passe et pour qoi il as un retard de language? Merci

    1. Bonjour.
      Commencez par vérifier ses oreilles avec un ORL puis si possible vérifiez sache avec un ophtalmo. Puis prenez rendre vous en premier temps avec un neuropediatre ou neuropsychologue. Bonne journée.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.