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L’enfant surdoué par l’exemple

Identifier et appréhender le fonctionnement d’un enfant précoce ne passe pas uniquement par le bilan psychologique effectué chez un professionnel. Apprenons à observer nos enfants pour mieux les comprendre.

Un livre positif et bienveillant pour mieux comprendre les personnes surdouées

On parle des signes, du QI… mais cela n’aide pas toujours à comprendre qui est cet enfant particulier et quels sont ses besoins.

L’observer au quotidien est un autre moyen de comprendre son fonctionnement intérieur.

Qui est-il ? 

Se rendre compte de ce qu’est un enfant à haut potentiel n’est pas chose aisée et pour comprendre la réalité de ce que cela englobe, il faudrait pouvoir l’observer dans son état naturel, lorsqu’il vit et s’exprime sans contrainte ni obligation, chez lui, lors d’une sortie, d’une activité…

Il y a bien des années lors d’une promenade pendant les vacances, une vieille dame nous a dit, en croisant notre fils qui discutait avec nous sur le trottoir : « votre enfant est très intelligent, il ira loin, j’ai été enseignante, croyez-moi ! ». A ce moment-là, nous n’avons pas relevé sa remarque. Notre fils n’avait que deux ans et quelques mois et nous ignorions alors tout de la précocité, mais, d’un regard, cette inconnue avait saisi quelque chose dans son attitude qui s’est avéré juste.

Ce genre de remarques, émises sur le moment, par des personnes qui ne connaissent même pas un enfant mais perçoivent sa singularité, arrive parfois lorsque celui-ci peut s’exprimer librement dans un cadre non contraint.

Parents, prêtez-y attention. Avec le recul vous repenserez certainement à des situations similaires où votre enfant s’est fait remarquer, de façon très positive, par ses réactions.

Un enfant à part, qui étonne, surprend, attire l’attention, parle autrement.

Quels sont ses besoins réels ?

J’ai décidé volontairement de parler de besoins à assouvir, car finalement,  comme tout le monde, l’enfant surdoué est en quête, sauf que sa quête est beaucoup plus profonde ou plus intense que celle de ses camarades du même âge.

Besoin d’échanges vrais

C’est par exemple le cas de l’enfant qui sortira naturellement de son groupe d’âge pour se tourner vers les enfants plus âgés ou vers les adultes. C’est avec eux qu’il pourra échanger, discuter, jouer tout en restant lui-même. Vous retrouverez cette attitude dans toutes les situations de la vie où il n’est pas contraint d’aller avec ses pairs.

Quelques années plus tard, en vacance également, notre fils aîné alors âgé de 4 ans se trouvait très bien avec deux jumeaux de 10  ans qui venaient le chercher pour jouer et appréciaient sa compagnie.

Une observation objective et sincère permettra de réaliser que finalement tel ou tel enfant est bien à sa place, dans un échange partagé, avec les personnes choisies.  

Des échanges facilités en  s’écartant du groupe choisi par défaut  avec une attirance naturelle pour les personnes plus âgées.

Besoin de stimulation par l’apprentissage, le défi, la créativité, le progrès.

L’observation de cet enfant lors d’activités, de jeux ou d’apprentissages sollicités par lui-même permettra de constater l’écart réel qu’il y a entre ses envies et centres d’intérêts et ceux des enfants de sa classe d’âge.

C’est quelque chose qui est difficilement constatable en classe ou dans les activités accessibles par classe d’âge. C’est pourquoi je souhaitais en parler ici. La réalité du haut potentiel s’exprime mieux dans ces occasions de jeux, de créativité où l’enfant à haut potentiel a tout le loisir de s’épanouir pleinement. 

Pour bien le comprendre il faudrait pouvoir réaliser et montrer, dans les faits, à quel point le décalage est parfois énorme afin d’en saisir l’intensité.  Le jeu à cet égard est un bon moyen car il permet de cerner les capacités de compréhension, d’attention, d’analyse, d’adaptation et de résistance à l’échec. 

Pour citer un exemple, nous avons eu l’occasion de jouer en famille une partie du jeu  « Descendance », version étendue pour 5 joueurs à partir de 12 ans. De 6 à 52 ans, le degré de compréhension et de réactivité a été le même pour tout le monde.  Une fillette de 6 ans, qui comprend les règles d’un tel jeu, s’adapte stratégiquement aux évolutions de la partie et est capable de concentration pendant plus de deux heures doit alerter ses parents.

C’est un exemple et il y en aurait beaucoup d’autres, pour exprimer ce qu’un chiffre de QI ou des mots (surdoué, haut potentiel…) ne peuvent décrire. Le haut potentiel, c’est aussi cette faculté à s’adapter rapidement, sans difficulté, à un groupe de personnes non homogène comme mentionné dans les jeux, « de 7 à 77 ans » pour partager à égalité une activité qui apporte à la fois la satisfaction de réfléchir vraiment et le plaisir du jeu et de l’échange.

Il est primordial pour un enfant précoce de faire travailler ses méninges.

Sortir du cadre normé pour mieux appréhender le haut potentiel

Je souhaitais faire part de cet exemple non pas pour le ramener à un cas particulier mais pour :

  • inciter toute personne en contact avec un enfant à haut potentiel à aller plus loin avec lui. Sous des apparences ludiques, le jeu vous donnera des indices de compréhension supplémentaires et vous permettra aussi de travailler les notions d’échec et de patience.
  • permettre de sortir du cadre scolaire afin de comprendre et d’expliquer  le haut potentiel et son étendue autrement. Il est assez aisé de dire que son enfant joue avec plaisir à tel jeu,  facile pour un parent ou un enseignant dubitatif de faire l’expérience du jeu pour en comprendre les implications. 

Si vous le souhaitez, je vous encourage à nous faire part des occupations favorites de vos enfants afin que cela serve valablement et favorablement d’exemple.


Nous pourrions imaginer d’en citer quelques uns dans la plaquette destinée aux écoles si le projet aboutit financièrement. Un enfant à haut potentiel est un enfant en forte demande d’apprentissage et a besoin de faire travailler ses méninges de diverses manières. Offrons-lui un maximum d’opportunités en améliorant la compréhension de sa personnalité par tous les moyens à notre disposition.

8 commentaires

  1. Bonjour,
    Notre fille Eva âgée de 8 ans adore poser toutes sortes de calcul sur sa caisse enregistreuse reçue au Noël de ses 5 ans. Elle s’en sert dès le matin et nous demande de deviner le résultat de ses calculs!
    Elle peut passer plusieurs heures à mélanger toutes sortes de produits de la maison à la recherche d’expériences et de fabrication de différentes « pâtes »…

  2. Uno car lui permet de mettre en place des stratégies et de compter combien de points restent en mains de ceux qui n ont pas gagné

  3. Bonjour à tous.
    Mon fils de 4,5 ans est passionné par beaucoup de choses mais sa première demande auprès du père noël est un télescope. Il connaît et reconnaît déjà des galaxies, constellations et étoiles dans le ciel ! C’est impressionnant. Cela fait maintenant quelques mois qu’il dévore tous les « c’est pas sorcier « . Ça lui permet d’assouvir « toutes » ses questions sur des sujets très variés. Il restitue ensuite, de façon subjugante, les éléments qu’il a vu, toujours dans un contexte parfait ! J’ai l’impression que ça lui permet de passer d’un sujet à l’autre une fois acquis le précédent. Souvent il lui reste quand même certains points à approfondir quand même après chaque visionnage. Il en demande plus que ce qui est proposé.
    Il aime aussi beaucoup les jeux de société. En général, il joue à des jeux de minimum 3 à 4 ans de plus que son âge. Mais aucun jeu que lui même qualifie de « débile », que des jeux de stratégie / réflexion ou il est plaisant, même pour nous, de jouer avec lui.
    En espérant apporter quelques infos pouvant aider 😉
    Bonne journée.

  4. Bonjour,

    Comme c’est si bien écrit l’expression est singulière chez chaque enfant.

    Ma grande de 7 ans et demi a donné des signes dès le début au niveau du langage très précoce et parfaitement articulé. Puis nous avons un peu mis de côté jusqu’à une année de cp catastrophique où on a presque finit par penser le contraire. Donc pour elle je dirais que ce qui la caractérise c’est le langage et sa grande créativité. Ses dessins sont aboutis. Pas tant dans la façon de dessiner mais surtout par la volonté d’utiliser le dessin pour représenter des évènements comme dans une bd et ce depuis ses 5 ans. C’est donc une adepte des arts et des puzzles.

    Pour mon deuxième de 5 ans et demi, depuis toujours il voue une passion pour les chiffres, il compte tout! Il a également une mémoire impressionnante. Lui contrairement à sa soeur excelle à l’école ce qui étrangement nous avez fais penser qu’il n’est peut être pas zèbre tant tout se passe bien (pas encore testé) mais quand on le voit évoluer au quotidien c’est vrai qu’on note des choses surprenantes tout de même. Il est passionné de poker dont il a parfaitement intégré les règles et bien sûr de memory où il peut mettre a profit sa mémoire impressionnante.

    2 profils très différents mais très certainement 2 petits zèbres et comme dit dans l’article je pense qu’au niveau de leurs loisirs certaines choses qui ne se voient pas en milieu scolaire sautent aux yeux 😉

  5. Bonjour, mon fils de 6 ans joue depuis plus de deux ans déjà à un jeu de société appelé Hero quest.
    C’est un jeu de rôle sur plateau avec des personnages à déplacer. Il crée lui même ses labyrinthes avec des plans précis, il invente ses épreuves, et prend toujours le rôle de maitre du jeu….

    1. Bonjour,

      C’est rigolo, pas plus tard que samedi ma fille du même âge a écrit sa quête pour ce même jeu, auquel elle joue depuis longtemps déjà avec ses frères ! Ça m’a marquée car c’est la première fois qu’elle écrit seule son texte et elle y a pris beaucoup de plaisir, que voici pour l’anecdote :
      L’enlèvement du guide : vous étiez tranquille dans un manoir quand « crac » le guide disparut! À vous de le retrouver.
      Bonne chance !

  6. Bonjour,
    Mon fils de 7 ans et demi est passionné de cuisine. Depuis tout petit il réclame de voir ce qu’on fait quand on cuisine et maintenant il cuisine seul: omelettes, ratatouilles, sauces en tout genre, pizzas, gâteaux… Il adore ça. C’est à l’école que ça se complique un peu. Des bonnes notes en général, pas de difficultés de ce coté là mais un gros problème de comportement, il se met la pression et fini par ne plus arriver à se contrôler, à se concentrer, il est persuadé d’être nul malgré tout ce que lui dit la maîtresse et son entourage. C’est compliqué à gérer car c’est un enfant qui adore apprendre, qui est curieux de tout mais sa difficulté à gérer ses émotions lui nuis. Nous faisons tout notre possible pour l’aider à surmonter cela et protéger son envie d’apprendre.

  7. Bonjour, on vient d’avoir le résultat du test pour notre 3è de 4 ans mais franchement ils ne correspondent pas du tout à ce qu’on a pu observer (sachant que ses aînés ont passé le WISC, l’aîné hétérogène et notre fille homogène).

    Notre petit dernier s’et passionné pour les puzzles à 2 ans, il est passé en quelques mois de puzzles de 24 pièces à 100. Ensuite c’était le uno vers 2 ans et demi, on a rapidement compris qu’il ne fallait pas lui faire de cadeaux ! Là il a eu une période jeu de 7 familles qui lui a permis d’exercer sa mémoire et son esprit de déduction (pour savoir qui à quoi…). Il y a aussi le memory. Il aime bien inventer des nouvelles règles + compliquées pour que le jeu dure + longtemps !

    Sa grande soeur (et lui aussi) adorent les jeux de dobble où il faut repérer les similitudes sur les images.
    Le grand lui a adoré la maison des insectes et l’aspirateur à insecte et ensemble ils adorent nous organiser des spectacles, le grand aux lumière et au son et les 2 autre au chant !

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