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Le témoignage d’Hugo, jeune adulte surdoué

On parle beaucoup plus des enfants à haut potentiel qui rencontrent des problèmes que de ceux pour qui tout se passe bien. Mais la vie est-elle vraiment un enfer pour tous les jeunes surdoués, comme l’affirme Hugo dans son témoignage ?

Le témoignage d'un jeune adulte surdoué

Hugo Martinez est un jeune adulte détecté comme étant à haut potentiel. Il témoigne, dans un article sur le Huffington Post, des difficultés qu’il rencontre et a rencontrées tout au long de sa vie. Il décrit lui-même celle-ci comme étant un enfer, mais est-ce le cas pour tous les enfants et adolescents surdoués ? Ce peut-on pas éviter ces écueils malgré un mode de fonctionnement différent de la normale ? Rassurez-vous, la réponse est « Oui » !

Pour Hugo, l’activité de son cerveau est un réel problème. Il pense sans arrêt et ne peut pas se mettre en veille, ni de jour ni de nuit.

Dans la vie du quotidien, je n’arrive pas à m’imaginer avec un seul projet, un seul objectif à la fois. Pour exister paisiblement, je ressens le besoin existentiel de m’animer intellectuellement sur plusieurs tâches à la fois. C’est un besoin, une nécessité.

Beaucoup de personnes à haut potentiel, enfants comme adultes, ont la sensation que leur cerveau tourne à plein régime en permanence. Des idées par dizaines leurs viennent à tout instant et chaque élément de la vie courante peut être source de souvenirs, de pensées ou de nouveaux projets. Certes, cela peut être épuisant et on aimerait bien parfois pouvoir couper ce flot incessant. Pour autant, même si l’on ne peut pas tout réaliser, c’est souvent l’occasion de découvrir des domaines que l’on ne connaissait pas et de vivre des expériences intéressantes, de lancer des initiatives.

L’autre difficulté dont on parle souvent concerne la gestion des émotions exacerbées des personnes surdouées, comme en témoigne Hugo : « Aucune journée ne passe sans qu’à un moment je ressente des sensations, des émotions puissantes, intenses et infinies. » Il lui est aussi difficile d’expliquer sa façon de penser aux autres gens, comme par exemple dans le cas, assez classique, de la démonstration mathématique.

J’ai toujours eu du mal, plus jeune, à expliquer mon raisonnement pour résoudre ces fameux problèmes de mathématiques. Passant par Z pour aller de A à B, j’avais pourtant la bonne réponse, mais personne ne comprenait ce cheminement, cette logique.

Cette difficulté à structurer ses paroles associée à une forte sensibilité fait que l’on peut avoir du mal à créer des relations avec son entourage, proche ou éloigné. Néanmoins, s’il n’est pas facile de se faire des amis du même âge que soi lorsqu’on est à haut potentiel, aller vers des enfants plus âgés voire des adultes peut se révéler profitable dans la mesure où ils sont plus à même de nous comprendre, ne serait-ce qu’au niveau de leurs préoccupations.

Être HP, c’est toutes ces souffrances, ces incompréhensions. Ces difficultés du quotidien. Et cela n’est qu’un aperçu de tout ce que je dois endurer chaque jour. C’est un combat de chaque jour, à tenir. Un combat sans fin. Un combat contre soi-même.

Pourtant, même s’il est parfois compliqué de gérer toutes ces différences, tous les enfants surdoués n’en souffrent pas et bon nombre s’en sortent sans trop de problèmes. Il est important de ne pas généraliser le cas d’Hugo qui a eu une enfance extrêmement difficile, victime notamment de harcèlement, ce qui l’a poussé à créer une association, HUGO. Je ne pense pas, pour ma part, qu’il faille combattre ce que l’on est, se combattre soi-même, mais qu’il vaut mieux s’efforcer de se faire comprendre des autres plutôt que d’essayer de leur ressembler.

Si le témoignage d’Hugo vous intéresse, vous pouvez le retrouver en entier sur le site du Huffington Post. Voici également une vidéo de Sud-Radio pour compléter son témoignage.

Comme moi, vous pouvez aussi exprimer votre ressenti quand à la précocité et ses difficultés en commentaires ou sur les forums.

1 commentaire

  1. merci pour ce précieux témoignage ; mon fils (profil neuropsychologique en faveur de HPI) a été victime de harcèlement scolaire, ce qui a contribuer à faire le lit d’un trouble du comportement alimentaire très grave (3 mois d’hospitalisation avec pronostic vital engagé puis un an et demi d’enseignement à domicile !). C’est bien de dénoncer cela et de se battre avec ardeur, car souvent les profs et directeurs d’établissements scolaires font la politique de l’autruche ; la victime est doublement victime et se voit parfois contrainte de quitter l’établissement, ce qui est cruel et injuste. merci à Hugo d’avoir eu le courage de créer une association pour combattre ce fléau. Si cela peut aider des élèves en situation de harcèlement, je conseille aussi la lecture des divers ouvrages d’Emmanuelle Piquet, très pointue sur ce délicat sujet du harcèlement

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