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Le rôle primordial de l’enseignant dans l’épanouissement de l’enfant précoce à l’école

L’école et l’enfant précoce ne font pas toujours bon ménage, vos témoignages le prouvent. Pourtant il suffirait souvent de bien peu de choses pour que tout aille mieux.

Enfants à haut potentiel, ça bouge du côté de l'Education nationale

La pédagogie, adaptée et différenciée, est l’un des éléments clés du bon développement de l’enfant précoce. Nous vous invitons à découvrir les résultats d’un sondage réalisé par Claire Nunn, enseignante en disponibilité et graphotérapeuthe, sur l’efficacité des différentes adaptations possibles à l’école pour un enfant surdoué.

Le saut de classe favori ?

Le saut de classe vient en tête et satisfait un bon tiers des parents d’enfants précoces interrogés.

C’est effectivement la solution la plus fréquente et la plus logique pour répondre aux besoins du haut potentiel.

Cependant, s’il est souvent très efficace à un moment particulier, en maternelle surtout et au début des classes de primaire, il est important de veiller à ce qu’il reste bénéfique sur la durée. En effet, pour les enfants à très haut potentiel par exemple le bénéfice tiré peut être de très courte durée car ceux-ci vont rapidement rattraper le niveau des autres et auront besoin dans la foulée d’adaptations supplémentaires pour satisfaire leurs besoins. Multiplier les sauts de classe ne nous parait pas souhaitable. Au-delà de deux, ce qui est déjà beaucoup, le décalage avec les autres élèves est en effet souvent problématique.

Et si cela n’était pas aussi compliqué qu’il y paraît ?

Force est de constater qu’au final, au cœur de la pédagogie, il y a une relation personnelle enfant/enseignant qui sera primordiale et prépondérante. Les parents qui ont répondu au sondage l’ont bien compris. Saut de classe ou non, l’enfant à haut potentiel sera heureux et épanoui en classe s’il se sent à l’aise avec son enseignant et reconnu en tant qu’individu, avec ses capacités, ses particularités et aussi ses défauts.

Aucun doute possible, l’enseignant possède un super pouvoir ! Il est évidemment le premier capable de nourrir un haut potentiel intellectuel en offrant les connaissances mais surtout : la reconnaissance.

L’enfant à haut potentiel a avant tout besoin de se sentir exister. Exister pour lui, à l’école, veut dire apprendre et échanger. Il se tourne naturellement vers l’enseignant qui pour lui est à la source du « savoir ». Ainsi un enseignant attentif à cet élève curieux et en demande possède tous les leviers pour créer une relation stimulante avec l’enfant, pour peu qu’elle soit accompagnée de bienveillance à son égard et qu’il voit en lui l’élève sensible et particulier pour lequel il a le grand pouvoir de transformer positivement la scolarité.

La clé de l’accompagnement : le partage

Toutes les autres adaptations possibles et parfois nécessaires resteront incomplètes si elles se font sans la compréhension mutuelle élève/enseignant. L’élève à haut potentiel, contrairement à ce que l’on pourrait croire, n’est pas a priori un élève en difficulté ou source de problèmes, c’est un élève à fort besoin d’apprentissages et d’écoute. Si ces deux conditions sont réunies, l’enseignant a en mains toutes les clés pour le rendre heureux.

Je crois cependant que leur plus grand intérêt est de transmettre un message à l’enfant : on fait attention à toi !

Nous sommes nombreux à avoir connu l’expérience d’enseignants qui ont compris nos enfants, ont pris des mesures, même informelles mais largement suffisantes, pour tenir compte de leur personnalité et de leurs besoins. Bien souvent, il n’en faut pas plus !

Avant les textes et les codes, il y a une relation humaine à construire. Le bon sens et l’attention portée à un élève particulier devraient dans la plupart des cas suffire à accompagner nos enfants.

C’est en tous cas la conclusion qui s’impose au regard de ce sondage pour lequel nous remercions Claire Nunn et celle qui ressort du vécu de la plupart des parents d’enfants précoces.

Lire l’article de Claire Nunn en entier

17 commentaires

  1. L’un de mes jumeaux refusait de travailler avec sa maîtresse de petite et moyenne section. Celle ci avait décidé que c’était un enfant difficile et l’a laissé de côté pendant deux ans, même après son test révélant son QI de 139! Sa réponse est que voulez vous que j’y fasse. En désespoir de cause je l’ai changé d’école lui, son jumeau et mon aîné. Résultat une maîtresse compréhensive qui a tout de suite compris son fonctionnement et qui n’hésite pas à proposer un exercice plus diffusé quitte à l’aider au début de l’exercice. Une fois son attention captée tout se passe bien. Il doit toujours travailler sur ses émotions mais à rattrapé tout son retard en trois mois. Ne dessinait pas, ne connaissait pas ses lettres, refusait de compter. Sabine je vous dit merci, mille mercis. Si tous les enseignants pouvaient être comme vous…

    Le test a permis quand à lui d’identifier certains côtés de sa personnalité ( manque d’autonomie notamment) et la maîtresse a pu s’appuyer sur le compte rendu pour adapter son enseignement à mon petit zèbre.

  2. Bonjour,

    Comment avez-vous fait pour faire tester vos enfants, trouver un spécialiste avec un tarif raisonnable ?
    Je pense qu’il va falloir que je franchisse ce cap pour savoir vers où aller avec mes deux garçons de 4 et 6 ans.

    Je vous remercie pour votre aide.

  3. Contente de lire que certains prennent à coeur le bien être des enfants précoces, dans ma réalité ce n’est pas le cas. Mon fils de 8 ans a été diagnostiqué précoce l’année dernière et son institutrice qui le suit depuis deux ans est sourde à toute proposition. Mon garçon ne la supporte plus et lorsque nous essayons de discuter du problème nous sommes face à un mur, l’institutrice a 27 élèves et donc elle ne peut pas faire de différence. Je comprends que les gros effectifs sont problématiques mais rien n’est accepté et surtout pas le saut de classe. J’exagère on nous a conseillé d’aller l’inscrire ailleurs dans une école spécialisée située à 50 km de notre domicile.

    1. Bonjour Ilona,

      Avez-vous contacté le référent eip de votre académie ? Il pourra vous aider à mettre en oeuvre les adaptations nécessaires à votre enfant.

      1. Bonsoir Françoise,
        Oui je suis en contact avec la référente de notre académie, elle a pris contact avec l’enseignante de mon fils et cette dernière a refusé toute aide puisqu’elle sait gérer les enfants précoces. J’ai lancé un grand bombre de bouteilles à la mer qui n’ont donné que peu de résultats.

        1. Bonjour Ilona,

          Effectivement vous semblez vous trouver face à un mur.
          Je pense qu’il faut repartir sur la base du bilan : que vous a t-on conseillé , le saut de classe a t-il été évoqué, conseillé ? Refusé par l’enseignante pour motif ?

          1. Bonjour Françoise,
            La psychologue ainsi que la pédiatre de mon fils nous ont conseillé le saut de classe, la directrice ainsi que l’enseignante nous l’ont refusé pour motif qu’il n’est pas assez mature.
            Notre EIP a tenté une intervention refusée par l’institutrice. La seule chose positive mon garçon a créé un lien de confiance avec la psychologue du bilan et il la voit une fois par mois. Pour le reste, il se plaint de nouveaux de maux de ventre avant de partir à l’école.
            La raison : il est installé seul à une table au fond de la classe, et la table est tellement petite qu’il ne peut pas mettre ses jambes sous le casier!
            Je pense que son institutrice l’a dans « le nez » et qu’elle n’est guère « compréhensive » à son égard. Un petit exemple pour la route qui date d’hier, une élève a été félicitée hier car son travail était sans faute, en récupérant sa copie mon fils s’aperçoit qu’il a aussi réalisé un travail sans faute, il le fait remarquer à sa maîtresse qui lui demande de se taire….
            Pour faire de l’esprit, je dirais que c’est un mur dont rêveraient certains outre atlantique!

          2. Bonjour Ilona,

            C’est situation n’est pas bien gérable pour votre fils. La maturité est un faux problème, celui du serpent qui se mord la queue, car ans la plupart des cas ces enfants ont besoin d’avancer pour ne pas sombrer et pas l’inverse.
            Les préconisations du psychologue et du pédiatre sont opposables à l’enseignante et « en principe » elle est tenue de respecter les textes en matière de précocité :
            http://www.education.gouv.fr/cid28645/la-scolarisation-des-eleves-intellectuellement-precoces.html
            Vous avez la possibilité de faire une demande officielle de saut de classe auprès du conseil des maîtres, afin d’officialiser les choses. Le souci est que vous risquez de mettre encore plus à mal la relation avec l’équipe enseignante, et ce n’est pas forcément le mieux pour votre enfant. Cela passe toujours mieux par la discussion autour d’une table, n’est il pas possible de provoquer une réunion entre vous, l’équipe enseignante, le psy qui suit votre fils et le référent eip ? Un coup de téléphone du psychologue à l’enseignant aussi pourrait aider à faire comprendre la problématique, et aussi contacter le psy scolaire pour constater que votre fils a besoin de plus et se sent mal dans sa classe.
            Sinon envisager de changer d’école ? Je vous suggère de vous renseigner sur votre groupe régional sur les possibilités de scolarisation proches de chez vous : https://www.enfantsprecoces.info/groupes/ et aussi ici : https://www.enfantsprecoces.info/ecoles/
            Je vous renvoie aussi vers ce sujet qui évoque les mêmes soucis et les solutions trouvées : https://www.enfantsprecoces.info/groupes/lenfant-discret/activity/

  4. Bonjour
    Mon fils de 12 ans a malheureusement fait les frais de ce genre d attitude; aujourd’hui, au collège, ça devient très compliqué.
    Que faire lorsque le référent EIP ne prend même pas la peine de répondre?
    D’ou ma venue récente sur le forum et je constate déjà que nous ne sommes pas les seuls en souffrance!… et je n en suis qu au début de mes lectures….

  5. bonjour
    il est impossible à 27 élèves, voire 31 comme moi, de fournir aux enfants ce dont ils ont besoin. D’autant plus qu’il y a à peu près au moins 4 élèves perturbateurs qui pour de bonnes raisons psychologiques captent 50% de l’attention et du discours de l’enseignant. Il reste ensuite à s’occuper des enfants en grandes difficultés de compréhension. Reste peu de temps pour les « cas particuliers » : précoces, hypersensibles etc. Sans parler de l’élève non-lecteur à qui il faut apprendre à lire au CE2.
    Tout cela dans la bienveillance
    J’oublie : les enfant qui viennent avec l’angine ou autre car les parents ne veulent pas prendre de jour enfant malade (si la maitresse l’attrape son angine à cet enfant, cela lui coûtera à elle 80 euros de jour de carence!) et que l’on doit materner au fond de la classe sur le lit de repos (quand on a la chance d’en avoir un)

  6. Bonjour,

    Ma fille est en CP. Aucun test n’a été passé mais l’évidence est là. Elle sait lire depuis la moyenne section et bien d’autres signes de précocité sont présents, notamment son hypersensibilité exacerbée. J’ai la chance que sa maîtresse ait repéré la précocité de ma fille. Cette maîtresse est aussi la directrice de l’école. Elle envisage un saut de classe progressif l’année prochaine, si ma fille le souhaite. C’est-à-dire qu’elle ferait 3 mois de CE1 et irait directement en CE2. L’enseignante l’envisage moins cette année car il ne s’agit pas d’une classe à double niveau et qu’elle craint que ma fille soit perturbée par les rituels de classe qui sont différents et le fait qu’elle ne connaisse ni les camarades ni la maîtresse pourrait être déstabilisant. Nous avons rencontré la maîtresse avec ma fille. Hélas, Maëlle n’a pas sorti un mot de sa bouche (elle est extrêmement réservée en dehors du cercle familial). La maîtresse lui propose maintenant d’autres exercices (et pourtant ils sont 27 dans leur classe de CP!) car elle a pu constater que ma fille est très autonome et qu’elle comprend ce qui est demandé. Elle lui propose de lire des romans et de lui faire faire des exercices de compréhension de texte pendant que les autres enfants apprennent à lire.
    Bref… tout cela pour dire qu’en effet, les enseignants sont les piliers dans l’épanouissement scolaire de nos enfants.

    Pensez-vous qu’il faudrait que ma fille passe des tests pour émettre un diagnostique?

    1. Bonjour Fleur,

      Oui, je pense qu’à un moment, (pas forcément tout de suite si votre fille est très réservée, elle va encore grandir dans les prochains temps) mais disons dans les 2 ans à venir, il serait bénéfique de le savoir pour connaître l’intensité du décalage que peut vivre votre fille et les besoins qui y sont liés. Pour l’instant elle a l’air bien prise en charge et comprise, bravo à cette maîtresse.

      1. Bonjour,
        Désolée pour cette réponse si tardive. Et merci pour votre intérêt sur mes questionnements. Maëlle a en effet de la chance d’avoir une maîtresse compréhensive et qui tente d’adapter le travail en fonction des capacités des enfants.

  7. Cher(e) anonyme,

    Dans ce cas précis pourquoi refuser le saut de classe, ça fait un élève en moins à s’occuper et donc plus de temps pour ceux qui en ont besoin.

  8. C’est la question que je me pose aussi. Mais la maîtresse ne veut pas la brusquer car elle craint de la mettre en difficulté du fait de sa grande timidité. C’est déjà une chance que la maîtresse ait constaté sa particularité. Cependant, elle ne peut pas faire de l’accompagnement individualisé au vu du grand effectif de la classe. Elle adapte le travail pour ma fille mais ce n’est pas tout le temps le cas. Ma fille s’ennuie encore mais moins me dit-elle. Ce qui m’embête c’est que je ne sais plus de quoi la nourrir le soir quand elle rentre de l’école. Elle se renferme dans ses livres souvent…

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