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La peur de réussir des enfants à haut potentiel

Deux articles publiés récemment par Valérie Duband nous permettent de revenir sur cette notion qui devrait être toujours présente à l’esprit des parents et des éducateurs.

la peur de réussir de l'enfant précoce

Deux récents articles écrits par Valérie Duband, Coach, nous donnent à réfléchir sur les notions d’échec, de peur de réussir et de courage.

Je précise si besoin était que le but de cet article n’est pas de sombrer dans le défaitisme et de faire des notions d’échec, de peur de réussir… des généralités, mais au contraire de tenter une explication voire une éclairage différent lorsque malheureusement cela se présente.

Valérie Duband est coach, sensibilisée aux enfants précoces.

Elle met en avant, à travers certaines expériences de remédiation vécues, la notion d’auto-sabotage, liée à la peur de réussir :

Se mettre à travailler vraiment, utiliser son potentiel, en faire quelque chose et ne pas y arriver finalement, voilà cette vraie peur : peur de se décevoir, peur que les capacités si finement mesurées soient une erreur qui les pousse aussi à enfiler la parure du syndrome de l’imposteur. « Et si je n’y arrivais pas, serais-je vraiment qui je suis ? » me demandera Pauline les larmes aux yeux.

Une crainte de se mettre en danger qui pourrait être expliquée de plusieurs façons :

Par une grande conscience de leurs qualités et défauts et une certaine tendance à vouloir tout analyser. Réussir sous-entend qu’on peut aussi échouer. Dans ce cas une réflexion sur l’utilité de passer du temps et s’investir pour un résultat hypothétique risque d’être menée et peut aboutir à la solution de facilité qui est de tout simplement renoncer.

Ils sont ceux qui relisent la leçon juste avant le contrôle, ceux qui se mettent à réviser 15 jours avant leur bac, une semaine avant leurs partiels… que dis-je non pas réviser, mais plutôt apprendre !

Parfois, une importante pression, parentale ou extérieure, est exercée, consciemment ou non, sur l’enfant à haut potentiel : la notion de réussite scolaire et de réussite tout court, par opposition à celle de bien-être personnel, est prédominante lorsqu’on évoque l’enfant  surdoué. Il s’agit par défaut d’un haut potentiel de réussite (et non d’un haut potentiel de bonheur), d’un enfant très doué, qui n’envisage alors d’autre choix que de se hisser à la hauteur des exigences que l’environnement extérieur aura pour lui.

Quel challenge redoutable pour un enfant de devoir être presque parfait ! Combien de parents d’enfants précoces n’ont-ils pas entendu la réflexion suivante : « Ne vous inquiétez pas, votre enfant réussira toujours ! » Affirmation que les faits sont loin de confirmer dans tous les cas.

Cela demande beaucoup de force de caractère de vivre avec une telle pression. Valérie Duband évoque à ce sujet le courage de l’enfant précoce :

Alors oui, les Hauts Potentiels sont courageux parce qu’ils prennent le risque d’affronter leurs dangers, de se mettre en danger (surtout émotionnellement), le risque de subir les revers de cette prise de risque… tout cela en étant conscients de cette prise de risque.

Prendre le risque de décevoir, ses parents, ses enseignants, demande effectivement du courage. Ce risque vaut-il toujours la peine d’être pris ?

 Quoi qu’en dise un certain nombre de parents d’enfants HP,et même s’ils savent que scolarité et HP ne font pas (pas toujours serait plus approprié) bon ménage, ils gardent cet espoir d’une belle réussite scolaire, gardent le rêve de bulletins largement au-dessus de la moyenne…

Ainsi, en présence d’un enfant qui est en échec ou ne produit pas ce dont il semble capable, il fut envisager l’origine possible de sa baisse de régime sous l’angle, plus affectif que cognitif, de la crainte de ne pas être à la hauteur.

Lire l’article de Valérie Duband en entier

Mon avis sur la question

J’ajouterais pour ma part que l’entrainement et l’habitude sont des facteurs importants dans la motivation à prendre des risques.

Risquer de réussir et d’échouer, apprendre à accepter l’échec doivent faire partie de la vie de l’enfant précoce comme de tout autre enfant.

Or l’enfant à haut potentiel qui n’est pas valablement stimulé, va petit à petit se trouver dans une situation de confort qui requiert peu d’efforts et ne rencontrera que très peu, voire pas du tout, d’échecs, tout au moins jusqu’à la fin du primaire. De la même manière qu’une pression qualitative excessive, le manque d’apprentissage et de travail à ce niveau transforme  peu à peur les enfants en personnes défaillantes ou anxieuses qui finissent par avoir peur de l’effort, craignent de réussir car elles n’ont pas appris comment le faire.

A mon  sens il est primordial de remettre en avant l’épanouissement de l’enfant précoce, notion qui doit remplacer celle de réussite scolaire, bien trop réductrice ! Qu’en pensez-vous  ?

A ce sujet vous pourrez lire mon article sur les moyens d’éviter la frustration à l’école pour vous permettre de remettre dans leur contexte les notions de réussite, et de réussite scolaire en premier lieu, afin que nos enfants vivent simplement leur propre vie !

2 commentaires

  1. Tres juste tout ça. C est exactement la raison pour laquelle je pense qu un EIP ne doit pas savoir qu il est EIP…. Cela lui laisse une possibilité de penser pouvoir être comme tout le monde…,plutôt que d être ostracise tres tôt dans sa vie. Perso, c est ce qui m a sauvée. Découvrir que j étais HP seulement à l âge adulte m a permis de devenir ce que je suis aujourd’hui , d y croire… Aujourd’hui, cette découverte m aide à comprendre mon fils pour mieux l accompagner . Il y a donc un temps pour tout…. Mon fils ne le saura lui aussi qu à l age adulte…
    A l inverse, le fils de mon mari lui, a été dépisté tres tôt, trop tôt, et…. Très mal accompagné…. Il est tombé malheureusement dans tous les pièges du manque de confiance mentionnés dans cet article (peur de l echec, plus aucune initiative, auto sabotage, aucun gout de l effort….). Quel dommage…

    1. A mon avis, c’est l’inverse: l’enfant HP est tout à fait conscient du décalage et lui cacher sa condition n’est pas bon. L’enfant pose des questions sur ce décalage ressenti et bien réel entre lui et les autres enfants, il a besoin de comprendre le pourquoi du comment, lui faire des cachoteries n’est pas bon. Lui expliquer et bien l’accompagner, sinon, lorsqu’il aura grandi, c’est la perte de confiance assuré envers ses parents! Et je n’ai pas envie que cela se produise, il a assez le sentiment d’être incompris pour que je rajoute le risque d’une perte de confiance! La raison pour laquelle les petits HP tombent dans les pièges cités plus haut ne réside pas dans le fait de leur révéler le résultat des tests mais plutôt car les adultes les accompagnent mal. La solution n’est pas de leur cacher mais la solution est que nous, adultes, devons se former pour les accompagner. Bonne journée!

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