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La douloureuse histoire d’une adolescente surdouée

Nous avons longtemps hésité à relayer cet article qui aborde une sujet sensible et délicat, celui de la dépression des jeunes à haut potentiel, parfois poussée à son paroxysme.

La douloureuse histoire d'une adolescente surdouée

Nous nous sommes longuement posé la question de savoir s’il fallait publier cet article.  Pourtant, il nous en dit beaucoup sur la détresse de certains adolescents surdoués et sur la nécessité de prendre au maximum en compte les besoins de nos enfants. C’est pourquoi , nous avons finalement décidé de le proposer à votre lecture. Âmes sensibles s’abstenir !

Cet article met en effet l’accent sur une histoire douloureuse qui doit nous servir d’exemple afin que la souffrance des enfants précoces, lorsque souffrance il y a, soit entendue.

C’est l’histoire de Lili, jeune fille surdouée, troublée, qui malgré ses appels à l’aide et ceux de sa maman, a fini tragiquement par mettre fin à ses jours.

lili  a exprimé son mal-être en ces termes dans un très beau poème :

Toutes ces couleurs vivantes autour
Ne changent pas ce que je vis

Tout semble si beau le jour
C’est comme si on ne connaissait pas la nuit

Les pensées me secouent
Comme les vagues secouent un bateau

Il y en a parfois trop
Je me noie dans l’océan fou

Une enfant qui se noie dans une multitude de pensées et que personne n’a réussi à apaiser et à comprendre, voilà ce qui doit nous heurter dans ce témoignage. La maman de Lili a frappé à de nombreuses portes et s’est trouvée confrontée aux lenteurs et aux rigueurs administratives ainsi qu’à une absence cruelle d’empathie des services médicaux et sociaux face à une enfant en réelle souffrance.

En tant que mère, elle en avait pourtant pris la pleine mesure :

Elle savait que sa fille souffrait. Elle sait que cette souffrance était à la mesure de l’intelligence de Lili : immense et mystérieuse.

Ce témoignage est vraiment épouvantable mais pose la question de la capacité de nos sociétés à accompagner et comprendre  les enfants précoces.

Il est vital de bien saisir à quel point leurs ressentis sont plus intenses, de réussir à se mettre à leur portée en sortant du cadre imposé par la norme mais en se mettant à leur place, avec leur vision, si décalée soit-elle. Ce n’est pas toujours facile.

Pour les comprendre peut-être faut-il être comme eux, au risque de passer à côté de l’essentiel.

Mon message est donc le suivant : parents, écoutez vos enfants, ne laissez pas un enfant précoce en souffrance seul, adressez-vous à des professionnels compétents quoi qu’il en coûte. N’attendez pas de lui qu’il s’adapte à la norme mais proposez lui des choix qui lui permettent de bien vivre sa propre personnalité à côté des autres.

L’autre aspect important de ce témoignage est la réponse, ou plutôt l’absence de réponse, que fournissent nos sociétés aux besoins intellectuels de ces enfants. Des enfants au potentiel énorme se trouvent en marge car ils ne trouvent nulle part, dans les offres pédagogiques et sociales, le moyen d’apprendre et d’échanger  à leur niveau. Ils sont décalés par rapport à leurs pairs, obligés de s’adapter à des  institutions qui ne fonctionnent que par le classement des individus en fonction de leur âge et non de leurs capacités de compréhension et de raisonnement.

C’est pourquoi beaucoup d’entre eux trouvent une échappatoire, comme Lili,  dans le monde numérique, un monde où tout est possible et qui regorge de sources d’informations et d’apprentissages, mais un monde qui les coupe encore plus de celui du commun des mortels.

Fanie, sa mère : « Peut-être que les enfants surdoués sont plus vulnérables à ces appareils ? Ça les nourrit, dans un contexte où ils ont de la difficulté à créer des liens avec des enfants de leur âge. Lili, par exemple, a toujours préféré parler avec les profs qu’avec les élèves… »

Alors la question qui me vient naturellement à l’esprit et à laquelle il faudra réfléchir sérieusement, tant elle pointe les failles de notre société vis à vis de ces enfants est la suivante :

N’y a t-il que les machines et les mondes virtuels qui puissent accompagner et apporter du bonheur aux enfants précoces ?

Lire l’histoire de Lili sur Lapresse.ca

5 commentaires

  1. Bonjour à tous étant moi même dans ce cas jeune . Je ne comprenais que partiellement les interactions que j’avais avec autrui qui me semblait vide de compréhension envers mes sentiments . Je suis devenu un être qui souhaiter plus faire partie d’un monde qui lui correspondé pas , voir les couleurs différentes des autres et en mon sens une malédiction plus qu’un don . Car soit nous devenons des caméléons soit le naturel prend face et le résultats de cella n’est que mépris. L’homme est ennemi du naturel car il préfère vivre dans un contexte pré fabrique que de composer avec les différences . Pourtant nous somme tous le produit de différence, une mère un père fondamentalement différents mais qui produise la perfection , enfant.

  2. Quelle tristesse. Ce n’est pas si rare malheureusement beaucoup de nos enfants précoces se voient obligés de vivre dans des faux semblants. Emplis de la tristesse de ne pas ressembler à la majorité.
    Si on n’est pas dans la norme on n’est pas…? Mais bien sûr que si !! Soutenons les merveilleuses différences de nos enfants précoces, leurs sensibilités, leur immenses et diverses curiosités. Aidons-les à ouvrir leurs ailes au lieu de devoir les cacher. Merci à Enfants précoces Info

  3. Vous avez tout à fait raison. Mais nous pouvons résister à cette société pré fabriquée.Je suis maman d’un enfant « diagnostiqué haut potentiel », et je m’efforce chaque jour pour accompagner cette belle singularité. Hors de question d’étouffer ou de formater mon enfant pour qu’il s’adapte à ce monde si obtu. Je passe parfois pour une mère qui ne sait pas élèver son enfant, car la majorité des gens ne comprennent pas que l’on peut être différent. Pour ma part, j’ai toujours aimé toutes les couleurs, et j’espère passé ce message à mon enfant.

  4. merci pour ce témoignage qui me réconforte dans mon combat (peut être inutile) de l accompagnement de mon ado en 1ereS malgré les multiples réorientations conseillées depuis 4 ans lors de son début de « déprime ».
    On se sent bien seule face au système scolaire (auquel malheureusement j appartiens en 1ere ligne) et qui ne daigne bouger car mon ado continue (tant bien que mal) à aller à l école !
    Je ne fais appel à aucune aide extérizure car moyens financiers et mutisme de mon ado ne le permette pas …
    fautes des enseignants du 1er degré à ne pas avoir pris en compte lnétat de mon enfant car perturbateur, faute de l enseignement 2ndaire de le faire travailler plus quand ses notes ont baissé et que l on voulait le réorienter, lien fusionnel avec maman trop présent …à qui la faute …. ????… on se culpabilise et on cherche …. et le temps passe … malheureusement.
    merci à vous

  5. maman d un ado précoce qui ne peut plus se rendre au lycée, je me sens comme une balle que que chaque intervenant se lance sans vouloir la regonfler; prof, cpe, médecin généraliste, psy. Pas de solution, de la souffrance des pleurs pour s’entendre dire que c’est à moi d’aller bien, comme si, trouver en moi la coupable des souffrances de mon fils dédouanais tous ce petit monde de leur incapacité à nous accompagner. C’est comme si, enlisée dans des sables mouvants, on venait me marcher sur la tête pour m’enfoncer encore plus.

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