Monika Stehlíková, thérapeuthe et pédagogue tchèque spécialisée en douance, nous apporte son point de vue sur les difficultés du système scolaire tchèque à accompagner les enfants à haut potentiel.
Il est intéressant d’observer ce qui se passe ailleurs ; l’analogie avec le système français est flagrante à différents niveaux :
- image stéréotypée du haut potentiel
- identification difficile
- programmes d’accompagnement peu répandus…
Être surdoué ne veut pas dire que tout vous intéresse et que vous voulez avoir des notes parfaites dans toutes les matières. Non, vous êtes juste très intelligent mais cela ne signifie pas que vous aimez la chimie et que vous voulez travailler plusieurs heures par jour dans ce domaine. »
Il semblerait néanmoins qu’une partie des difficultés soit imputable à une forme de rigidité du système éducatif qui n’a pas la souplesse nécessaire pour s’adapter naturellement à tous les profils d’enfants.
Outre le manque de formation des enseignants et l’accent mis sur les élèves en difficulté, elle exprime ses regrets face à une perte d’autonomie du corps enseignant qui doit se retrancher derrière des formalités administratives pour remplir sa mission pédagogique. Elle évoque des systèmes éducatifs moins figés dans lesquels la personnalité toute entière de l’enfant est prise en compte, comme en Finlande ou en Suède.
Dans ces pays, les enfants sont respectés pour ce qu’ils sont et leurs différences sont acceptées. Il y a moins de bureaucratie que chez nous, nous n’avons pas besoin d’experts pour déterminer si un enfant est doué ou pas.
https://francais.radio.cz/enfants-surdoues-le-centre-dinformation-sur-leducation-critique-le-systeme-8732865
En effet, comme chez nous, conditionner un saut de classe ou une accélération quelconque à toute une batterie de tests et examens préalable complique fortement la vie des enseignants et familles et exclut de fait la prise d’initiatives et la souplesse qui permettraient à beaucoup d’aller mieux si l’on voulait bien leur prêter un peu d’attention pour une adaptation naturelle.
Il faut mettre au centre de la formation des professeurs l’intérêt de l’enfant, l’enfant avec ses besoins, ses spécificités, l’enfant qui est respecté comme il est, l’enfant qui peut au fur et à mesure connaître son potentiel, ses talents à travers des travaux à l’école.
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À méditer donc… quelle leçon en tirer ?
Je dirais moins de paperasses et plus de confiance mutuelle, entre l’enfant, ses parents et ses enseignants, pour plus d’autonomie.
Il me manque le côté humain dans tout ce système rigide.
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