mariel, le 4 juin 2019 à 12 h 48 min
Bonjour Elizabeth,
je suis touchée par ton récit. Mes fils sont plus petits (5 et 7 ans). L’aîné a été testé l’an dernier, au CP, à la demande de la maîtresse, et avec notre accord. Nous aussi, nous nous en doutions, mais le test servait de “confirmation officielle” pour qu’il soit considéré à l’école comme ce qu’il est, et pas comme un arrogant, ou un capricieux. Depuis, il bénéficie de quelques aménagements en lecture et en math, et d’un décloisonnement dans la classe supérieure une heure par jour, et ça l’aide bien.
Mon deuxième n’est pas (encore) testé, mais en grande section de maternelle, il sait déchiffrer, il commence à écrire, il sait additionner et soustraire…
J’ai réalisé la différence avec les autres, car je garde mon neveu (6 ans) presque à chaque vacances, et je constate à chaque fois tout ce qu’il ne maîtrise toujours pas alors que mon aîné sait faire depuis longtemps, ou que mon deuxième y arrive déjà. Et je constate aussi tout ce qui est plus facile au quotidien, comme il ne remet pas en cause ce que disent les adultes, comme il est plus serein, confiant dans le monde, alors que si je le garde souvent, c’est parce qu’il a perdu sa mère!
Mais même si le haut potentiel complique les choses à l’école (parce que c’est le moment de la vie où on est le plus confronté à une norme), ce n’est pas une tare. C’est une chance.
Moi aussi je me suis trouvée parfois gênée quand je me suis tellement reconnue en eux, quand j’ai regardé rétrospectivement mon parcours scolaire et professionnel, et quand j’ai compris qu’ils tenaient de moi le fait de sortir un peu de la norme.
Mais finalement, pourquoi être gênées? Apparement les filles à haut potentiel se gênent beaucoup plus que les garçons, et s’inhibent pour être dans la norme, parce qu’on a trop bien intégré qu’une femme ne doit pas être trop en haut de l’échelle, quelle qu’elle soit.
Alors osons être un peu fières de nos différences.
Nous leur avons transmis une curiosité de tout qui en a fait des bébés et des enfants passionnants, et qui leur permettra de rebondir. Nous leur avons aussi transmis une capacité intellectuelle qui leur permettra de réussir dans la branche qui les intéressera quand ils auront trouvé leur voie. Ils ne seront pas limités par leur (in)compétence, ils auront toujours la capacité d’apprendre ce qu’ils auront besoin de savoir pour aller où ils veulent.
Il faut garder la tête haute, ce n’est pas parce que le CNED n’est pas la voie classique que c’est une mauvaise voie. Ton fils peut trouver un épanouissement et une vie sociale en s’investissant ailleurs qu’au lycée, dans des loisirs ou des activités associatives, où on saura l’apprécier à sa juste valeur.
Bon courage.
Marie