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L’enfant provocateur

Désemparée

16 sujets de 1 à 16 (sur un total de 16)
  • dedey270686
    Participant

    Bonjour à toutes et à tous.
    Nouvelle sur le forum, sur le site, je m’adresse à vous parce que j’ai besoin d’aide +++. Famille au bord du craquage.
    Notre aînée, 11 ans et demi a été testée WISC: 136 en Juillet 2019. Je souligne quand même les soupçons depuis la moyenne section de maternelle, testée par une psy scolaire qui nous avait rassuré en nous disant que « non, pas d’inquiétude, du potentiel mais pas de douance et qu’il valait mieux qu’il en soit ainsi » (je prend conscience de l’impact de ses paroles de l’époque).
    Bref, nous avons deux filles, l’une surdouée, l’autre RAS.
    Margot a eu une scolarité en dents de scie, dans une première école de secteur de sa petite section à la fin de son CE1, nickel, exclusive avec les profs par contre, câline ++, des copines mais sans plus, elle ne parlait que de son travail et pas des récrés (je ne sais pas pourquoi, moi ça me « choquait »). Ensuite déménagement, autre quartier, autre école, prise en grippe « harcelée? » par une gamine et ses suiveuses, je ne l’apprend qu’en Juin, les faits se déroulent depuis Septembre, l’année suivante se passe bien à nouveau, puis nouveau déménagement, autre ville, le CM2 se fera dans une école complétement inconnue. Margot s’intègre relativement bien aux autres élèves mais la prof cette fois, directrice d’établissement, nous interpelle à la sortie de classe criant au scandale quant à l’arrogance de Margot, mettant des mots dans son carnet, nous expliquant que Margot a été punie, Margot nous explique que oui, elle a été punie, pour avoir oser dire à la maîtresse qu’elle s’était trompée au tableau. Madame a été blessée dans son égo. Bref.
    Pour qu’elle apprenne à s’affirmer, son père inscrit Margot au football (à sa demande), dans un club qui a les moyens, « le prestige de l’uniforme », elle est équipée me dis-je, elle se la raconte, normal à son âge, elle est fière d’avoir le blason de son équipe sur le torse et sur son jogging. Elle ne se balade plus qu’en baskets, jean’s et sweat à capuche, jogging ou tee-shirt de foot. C’est son style c’est tout, elle va bien, elle est bien, ça me va aussi.
    Mais les ennuis commencent, Margot change, elle grandit mais n’a que 10 ans, elle prend le melon, ses notes sont excellentes, toutes matières confondues, elle veut faire sport-étude l’an prochain au collège, je cède au bout de 3 mois d’intenses négociations (pour moi les études sont les fondations d’une bonne éducation) je me dis qu’après tout, elle saura se débrouiller malgré ces 16h de sport par semaine en + de son emploi du temps chargé de jeune collégienne. En effet, elle gère. Elle se retrouve dans une classe avec toutes ses copines du foot, car là on peut parler de vraies copines, celles pour qui on tuerai, celles qu’on aime par dessus tout, celles qui nous comprennent. Les notes excellent toujours mais mon Dieu, le comportement est une horreur. Elle loupe les félicitations du premier trimestre en guise d’avertissement pour le comportement, elle n’obtient « que » les encouragements, le deuxième trimestre, rien, elle n’aura même pas le « mention spéciale » si ce n’est « Fais très attention à ton comportement arrogant et insolent ».
    Dans sa classe sont intégrés les ULIS (inclusion scolaire des enfants en difficultés), elle qui prône le « tout le monde doit être traité de la même manière », elle qui s’offusque devant une blague adulte sur telle ou telle différence (on a tous fait une blague pourrie sur une personne de petite taille ou autre…) se met à pester contre ces « gamins qu’on interroge et qui restent là bouche bée sans parler parce qu’ils savent pas alors que moi je lève la main depuis le début », elle explique au prof comment faire son cours, elle donne les réponses à voix haute, elle estime que les profs ne l’aiment pas, font exprès de ne pas l’interroger. Margot finit vite son travail, 15mn max, les profs sont au courant de sa « particularité », ils lui ont autorisé de prendre des choses à faire autre que du travail pour laisser les autres finir, mais elle ne l’entends pas de cette oreille, ça ne va pas assez vite, allez on se bouge, le bouquin qu’elle a dans son sac, elle l’a lu 2 fois aujourd’hui déjà, les bouquins du CDI sont « pour les bébés ou les débiles »… Du coup, elle fait le pitre. Elle se fait rappeler à l’ordre, puis c’est maman qu’on appelle pour prévenir que Margot a pris 2h de colle pour insolence.
    A la maison, elle retourne toutes les situations en sa faveur. Elle est punie de téléphone un soir et ce pendant X temps, elle décrétera le lendemain, lorsqu’on la chope avec, « qu’elle n’avait pas compris ça ». On lui demande un coup de balai dans les escaliers, elle oubli ou n’a pas entendu. Elle arrive à me mettre le cerveau à l’envers, elle m’embobine mais pas mon mari qui arrive à suivre le fil. Nous sommes en conflit permanent avec elle, ça ne fait que râler à la maison. 11 ans, si jeune, l’adolescence+ le haut potentiel, sacré cocktail Molotov.
    Margot est capable de nous tenir un discours sur le conflit Israëlo-Palestinien et 5mn après de pleurer comme un bébé car je lui ai dis non pour un yaourt aux bonbons après le plat de frites qu’elle vient de manger.
    Margot dit tout et son contraire aussi. Elle se plaint de n’avoir que 11 ans et ne pas être en mesure « d’encaisser tous les problèmes des adultes » mais il faut sans arrêt se justifier auprès d’elle. Mon mari, après plusieurs refus pour Mc Do ou KFC ou TACOS ou je ne sais quoi d’autre pour raison financière, a du se poser avec elle, le cahier de compte ouvert, lui expliquer les entrées d’argents, les différentes factures, le découvert que nous trainions, et ce qu’il restait à la fin du mois pour lui prouver que ce n’était pas possible et pas raisonnable. Si elle n’a pas les tenants et les aboutissants, elle ne veut pas comprendre. Je dis ça mais malgré tout, elle ne comprend pas, elle harcèle en réclamant encore et encore. Elle ne sait pas gérer sa frustration. Le non lui est intolérable.
    J’ai été jusqu’à me fâcher +++ avec mes parents jeudi dernier à cause de Margot et de son comportement. Les grands-parents oublient qui ils étaient et ce qu’on attend de son enfant quand il n’et plus à notre charge il paraît…
    J’ai l’impression d’avoir loupé quelque chose. J’ai l’impression que je met ces comportements sur le dos de son Q.I pour me dédouaner. J’ai besoin d’entendre « Eh oui, moi aussi c’est mon quotidien ». Une cousine a moi a une fille d’un an de plus que Margot, cela se passe tellement bien entre elles, que j’envie cette relation.
    J’ai pleuré toute la semaine dernière, confinée à la maison car en vacances, je n’ai retrouvé le sourire qu’hier car c’était dimanche et qu’il ne restait plus « qu’un dodo » pour retourner bosser.
    Il est déjà 16h24, dans 6 minutes je quitte, je rentre chez moi et je vais retrouver cette sensation épuisante de bagarre, de tension, de querelles parce qu’elle aura estimer qu’en débarrassant le lave-vaisselle, elle a ranger 22 couverts et que sa sœur n’aura eu qu’à ranger que 6 verres et 8 assiettes, que le compte n’est pas bon…
    J’espère pouvoir lire vos témoignages bientôt. Notre famille implose littéralement. Il en va de mon avenir amoureux et de mon avenir en tant que mère.

  • Carole56
    Participant

    Bonjour,
    Je connais bien cette situation. Mon fils de bientôt 11ans nous fait vivre cette situation depuis un bon nombre d’année. Il a été testé, il y a maintenant 4 ans. Après le rdv nous avons eu une petite période d’accalmie car il c’est senti compris puis rebelote…. Crise, colère, coups à son frère. On a tout essayé, le priver de jeux vidéo, de jouets préféré, de venu des copains. Puis on est passé à la discussion, explications, pour lui faire prendre conscience de son comportement. Il voit une psychologue quand il en ressent le besoin, fait de la psycho bio accupressure, aujourd’hui je lui donne des Fleurs de Bach afin de l’aider à gérer ces émotions.tout les spécialistes nous ont dit « vous faite ce qu’il faut, mais il ne vous ouvre pas la porte ». Voilà, il c’est fait harceler l’année dernière dans le car aussi. Mais le souci a été réglé. Et aujourd’hui, il commence à vouloir contrôler tout et tout le monde à la maison. Surtout son grand frère qui à 11ans. (Il non que 17 mois d’écart) et quand le grand fait pas ce qu’il veut Ille pousse à bout. Donc bagarres etc… il adore faire beaucoup de bruit pour tirer l’attention sur lui comme je dit parfois « c’est Raphaël et le monde après ». On a pensé à l’internat, on lui en parler mais il veut pas. En même temps je suis pas certaine de vouloir non plus. Alors on continue dans le dialogue et surtout on lui dit qu’on l’aime. On pense que malgré qu’il est HP, il est pas mature du tout et veux pas grandir mais veux être comme un adulte. Je sais c’est très contradictoire. Alors courage et surtout, prend du temps pour toi,et ne la laisse pas de te faire douter de toi. Lâche prise parfois, et laisse glisser certaine chose car en fait elle voit bien qu’elle a une emprise sur toi et en use et abuse. Courage

  • dedey270686
    Participant

    Merci à tous les deux pour votre réponse.
    Hier, encore, crise, elle a décidé de ne plus manger, terminé, parce qu’elle est punie de téléphone portable et qu’aujourd’hui c’est l’anniversaire d’une de ses copines, que du coup elle ne pourra pas lui souhaiter.
    Je veux taper fort, je ne veux pas laisser passer son comportement, il est hors de question que je mange dans la main de ma fille de seulement 11 ans, si je ne réagis pas fort maintenant, alors qu’elle a l’épée de Damoclès sur la tête depuis Septembre déjà, qu’Est-ce que ça va être à 15 ans??? Alors, j’ai pris la décision de tout changer dans sa vie, cherchant encore une explication à tout cela, ai-je pêché quelque part? ai-je trop ou pas assez fait ceci ou cela? sont-ce ses fréquentations? Du coup, terminé le collège dans lequel elle faisait sport-étude, terminé le foot, terminé le portable et de fait, terminé les copines qui, à mon sens, ont une mauvaise influence sur elle. Du coup hier, crise en me demandant (harcelant?) encore, comme elle sait le faire, à peine mis un pied chez moi, si elle pouvait avoir son portable le lendemain (aujourd’hui) pour l’anniversaire de Lilou, je lui répond pas la négative, mais Margot qui n’aime pas le NON, qui ne le comprend pas, qui ne le supporte pas, a soufflé, crié à l’injustice, pleuré, hurlé, est montée dans sa chambre claquant ses pieds dans les escaliers, claquant sa porte de chambre. Elle a refusé de manger le soir, elle si gourmande, de plus burger maison, j’ai pas compris, et en allant me coucher vers 23h, elle était dans mon lit, devant la TV, évidemment je râle mais gentiment, je précise que je me lève à 6h demain et qu’il est temps de me laisser la place, elle décide qu’elle est en droit de finir son épisode, qu’elle en a marre, je la dégage donc de ma chambre et elle revient à l’attaque (coriace hein) avec le téléphone portable qu’elle n’a plus pour le message à la copine demain, je réitère que non elle ne le récupérera pas, il était à 23h30, elle a pleuré, hurlé dans son oreiller pendant 1h45. Je suis à bout de nerf. Ai-je la bonne méthode? Dois-je maintenir la punition ou la lever mais auquel cas, elle aura encore gagné. C’est intenable.

  • JMB
    Participant

    Salut Dedey
    Fait attention de ne pas trop la pousser à sa limite, pas sûre qu elle en ait…
    Quand je craque j explique a mon fils que il nous fait du mal, qu il faut qu il trouve le moyen d arrêter de nous rendre la vie insupportable, et la sienne aussi…
    Pour l instant ça marche pas !
    Bon courage

  • dedey270686
    Participant

    Lol. Merci JMB.
    Je pense écrire une lettre à Margot pour lui expliquer tout ça. Je ne sais pas lui parler sans qu’elle ne réussisse, comme dit précédemment, à me mettre le cerveau à l’envers et me faire penser tout l’inverse de ce que je pensais au départ. Peut être en effet lui expliquer qu’elle nous fait mal…
    Merci Rose pour tes messages, je me sens moins seule et ça m’a enlever cette chape de plomb qui plombait mes épaules parce que je me sentais tellement mauvaise mère…

  • JMB
    Participant

    Dedey
    C est bien d ecrire
    Perso je sais pas trop
    Mais demander aux enfants d écouter c est pas sans intérêt
    Leur expliquer qu on est les parent qu il nous doivent qq chose aussi, du respect , de l ecoute, un peut de bien veillance et d amour, et que ca passe aussi par l écoute, même si on est pas aussi doué qu eux pour les discours et la logique tordue a sont interet personnel.
    Lache pas l affaire

  • dedey270686
    Participant

    Voilà, la lettre est écrite, 8 pages, tapée à l’ordinateur, pas de patients, je travaillais entre deux, les idées venaient. je l’ai caressé dans le sens du poil dans mal être, elle est remplie d’amour et de mots tendres mais je lui fais passer mes message malgré tout, j’ai imagé, fais plein de métaphores. J’espère qu’elle la lira entièrement, j’espère qu’elle prendra conscience. L’espoir fait vivre et j’ai vraiment besoin d’espoir. La boule commence a arriver dans ma gorge, il est 16h08, dans 20 minutes j’ai fini ma journée dans 25 minutes je suis de retour chez moi et toujours cette peur irremplaçable de me demander à quelle sauce je vais être mangée cette fois, comment sera luné mon mari, comment la journée se sera passée, qu’aura fait Margot ou pas?
    La suite demain… en espérant qu’il n’y ait rien à dire sur la soirée!

  • JMB
    Participant

    Pas d angoisse ce n ai pas ton ennemi
    A+

  • rose1414
    Participant

    Laisse lui du temps pour lire et relire ta lettre… Laisse la venir à toi ensuite…. spontanément… car sinon elle va chercher la petite bête dedans ou elle a raison et toi tort…. donc ds sa logique si un point n est pas vrai, toute le reste est à jeter.
    Tu lui as dit ce que tu avais à lui dire. Tu as fait ton travail de mère.
    Maintenant occupe toi de toi en tant que femme et épouse. Oublié la tout simplement de la soirée….
    Irréaliste? Non… tu as besoin de recharger tes batteries pour pouvoir l aider à grandir! Et tant que tu auras un noeud à l estomac rien qu à la pensée de la retrouver le soir à la maison ( je suis déjà passer par là), la situation ne fera qu empirer. …
    Tiens nous au courant… bisous et bonne soirée

  • rose1414
    Participant

    Laisse lui du temps pour lire et relire ta lettre… Laisse la venir à toi ensuite…. spontanément… car sinon elle va chercher la petite bête dedans ou elle a raison et toi tort…. donc ds sa logique si un point n est pas vrai, toute le reste est à jeter.
    Tu lui as dit ce que tu avais à lui dire. Tu as fait ton travail de mère.
    Maintenant occupe toi de toi en tant que femme et épouse. Oublié la tout simplement de la soirée….
    Irréaliste? Non… tu as besoin de recharger tes batteries pour pouvoir l aider à grandir! Et tant que tu auras un noeud à l estomac rien qu à la pensée de la retrouver le soir à la maison ( je suis déjà passer par là), la situation ne fera qu empirer. …
    Tiens nous au courant… bisous et bonne soirée

  • soleneledoze
    Participant

    Bonjour,

    Je comprends bien votre situation, mon fils Louis de 7 ans et demi est aussi constamment dans l’opposition, la confrontation et s’exprime souvent par la violence quand il est en colere ou touche dans sa sensibilite. Pour ma part, je le fais suivre apr une psychologue qui l’aide a gerer ses emotions, je lui fais du reiki auquel il est receptif, mais il a besoin de beaucoup de coaching et moi de patience et d’aussi me preserver: mere celibataire de deux enfants avec un travail prenant, j’ai vite compris qu’il fallait que je tienne sur la distance et prenne soin de moi parce que sinon j’allais peter les plombs. Je trouve aussi qu’il faut choisir ses batailles, et s’il y a des choses moins importantes que d’autres pour vous, de lacher prise, moi ca ma fait du bien. Par contre, rester bien ferme sur les choses essentielles est important dans mon cas, sinon mon fils qui cherche toujours les limites croit que du coup on peut tout negocier. Bon courage!

  • soleneledoze
    Participant

    @ carole56, aussi interessee par quelles fleurs de bach vous donnez a votre enfant, merci!

  • CéliaL
    Participant

    Bonjour,

    Je partage votre détresse, pas en temps que mère (ma fille n’a que 4 ans et grâce au travail conjoint avec une formidable équipe enseignante, nous avons réussi pour l’instant à canaliser un peu son coté provocateur) mais en tant qu’ancienne enfant precoce.

    Je me reconnais beaucoup dans la description que vous faites de Margot et reconnais aussi les rapports que j’ai eu avec mes parents de mes 9 a mes 14/15 ans (sans vouloir vous inquiétez sur le fait que… ça peut-être long !).

    J’aimerais que mon expérience puisse vous aider, malheureusement je crois qu’il n’y a pas eu de recette miracle, que seul le temps, beaucoup de psy et mes propres experiences ont su me faire me calmer.

    Toute cette colère c’etait chez moi de la souffrance du rejet, du manque d’amour, de la difference, de l’incompréhension des autres. Et je vomissais toute cette peine sur mes parents, mes profs, mes camarades à grand coup de mépris. Moi aussi on pensait que j’avais « le melon » et on me le renvoyait constamment. Alors qu’en réalité oui je ne comprenais pas la lenteur des autres qui m’epuisait et je le faisais remarquer, mais je me méprisais bien plus moi même, surtout que tout le monde disait que j’étais mégalo, ça n’aide pas à s’aimer soi meme. Petit à petit les gens, et surtout mes parents, se sont mis sur la défensive vis à vis de moi, et en fait c’est terrible, d’avoir l’impression de faire peur à tout le.monde, et du coup d’avoir l’impression que personne ne nous soutient. Je pense que c’est le manque de soutien, de filet de sécurité qui a fait que tout cela a duré et été si violent pour moi. Il ne faut pas oublier qu’un parent est un éducateur certes mais c’est avant tout un cocon de soutien, et il faut savoir faire ressentir cela a un enfant, même un enfant violent (dans ses mots) et en colère, sinon il est encore plus blessé et c’est le cercle vicieux (que j’ai vécu pendant des années)

    Je vous lis avec attention mais ne sait pas tellement quoi dire d’autre que de toujours parler à votre fille avec honnêteté, lui expliquer que vous essayer au mieux mais que vous êtes désarmé, et l’entourer avant tout d’amour, d’amour, d’amour…

    Si j’écris ce n’est pas pour ce conseil ma foi bien inutile, c’est parce que quelque chose m’a fait tiqué dans ce que vous avez écrit : vous avez indiqué vouloir lui faire quitter son collège et sport études ?
    Autant la priver de portable je ne peux que vous soutenir, autant j’ai tendance à penser que la retirer de sport études et l’éloigner de son collège est une erreur.
    De ce que vous décrivez de Margot, même si cela s’est accompagné par une explosion d’ego (et l’ego est plus fragile qu’on pense chez ces enfants qui ont l’air méprisant mais qui souvent sont bien plus violent envers eux même qu’envers les autres), c’est vraiment un élément qui a l’air de lui avoir fait du bien. Un endroit où elle semble à sa place, entourée, rassurée, acceptée.
    Je pense que c’est le meilleur moyen de la faire de sentir incomprise de la priver de son espace de bien-être et d’acceptation. Elle a trouvé un endroit où elle a sa place, c’est dur pour des enfants comme nous, où elle a des amis. Je pense que ce n’est pas quelque chose qui peut faire l’enjeu d’une punition, c’est trop important et constitutif pour elle, une base dont elle a besoin.
    Je pense aussi qu’il faut lui montrer que vous comprenez l’importance que ça a pour elle justement, que vous comprenez que ce n’est pas un élément « negociable » ou « supprimable » parce que c’est trop important pour elle. Pour la rassurer. Parce que moi si j’étais si en colère c’est surtout que j’avais peur d’être seule et rejetée. J’aurais aimé que mes parents me montre que ce qui était important pour moi l’était aussi pour eux.

    Voila c’était surtout pour ça. Parce qu’on est des enfants rancuniers et que quelque chose comme ça, je pense que je ne l’aurais jamais pardonné à mes parents et que ça aurait vraiment rompu la confiance que j’avais pour eux.

    Je pense aussi que cette lettre est une formidable démarche, je vous souhaite beaucoup de courage et si je peux vous donner de l’espoir ça a été long et dur mais je vais très bien et ma relation avec mes parents aussi : courage et patience, vous allez y arriver !!

  • JMB
    Participant

    Bonjour Celia
    Merci de ton témoignage.
    Avoir le point de vue de l enfants (qui a grandi) est vraiment… super! Important, encourageant.
    Merci

  • Simon GAURY
    Participant

    Bonjour Célia, merci pour ce témoignage. C’est essentiel pour nous de connaitre la vision d’enfants précoces devenus grands.

    Je suis le beau père d’un enfant de 12 ans, Amaury, qui a été diagnostiqué précoce pour le langage et les émotions. Le test a été fait pendant l’été et depuis la reprise des cours après le confinement c’est la catastrophe. La reprise du rythme, les contraintes et la fatigue lui ont mis une grosse pression et il a été hospitalisé au service en service de pédopsychiatrie 2 fois suite à des accès de violences sur des objets et sur sa mère. C’est un enfant qui en plus d’être partiellement précoce à souffert de violences petit de la part de son père… le tableau n’est donc pas simple, mais bon on va tenter de faire pour le mieux, en dépassant autant que faire se peut notre peur que ça recommence et en lui témoignant notre amour ! Le suivi du centre médico psychologique vient de commencer mais on a bien compris qu’il n’y aura pas de recette miracle.

    On se pose cela dit une question qui rejoint ce qui a été dit au dessus. Il est passionné d’équitation et comme le collège est un lieu de souffrance pour lui, on se demande si cela ne serait pas souhaitable de le mettre dans un collège équestre. Le problème est que ce collège est loin de chez nous, et il serait obligé d’être interne. On se demande donc si il ne verrait pas ça comme une forme d’abandon. Merci.

    Si par ailleurs tu avais toi aussi des accès de violence et que tu as des pistes pour nous aider à les gérér, on est preneur ! D’autres témoignages sur ce point sont également bienvenus ! Merci et bon courage à tous.

  • CéliaL
    Participant

    Bonjour Simon,

    Je suis heureuse si mon témoignage peut aider des parents (et beau-parent !) dans la difficulté.
    Cependant la précocité regroupe une infinie diversité d’enfant et je ne peux pas prétendre savoir et comprendre chacun d’entre eux – ayant déjà fait un long chemin pour me comprendre moi-même ! Je le vis quotidiennement face à ma fille précoce qui ne m’en apparait pourtant pas moins comme une extra-terrestre parfois.
    Je me suis particulièrement reconnue en Margot parce que nous avons un profil similaire : l’âge des changement, le mépris verbal, la perception qu’ont les autres de nous, le sentiment d’injustice… D’autres enfants précoces vivent les choses très différemment, mes expériences et ressentis ne correspondent pas à tous. Ni à aucun d’ailleurs, nous sommes tous différents.

    Pour ce qui d’Amaury par exemple, je n’ai jamais été particulièrement violente physiquement, beaucoup avec moi même, un peu envers les objets mais absolument jamais avec les autres. Je ne pense pas que nous fonctionnons de la même façon et que nous trouvons le même genre échappatoire à nos difficultés, je ne suis donc pas sûre que mon témoignage soit pertinent pour vous. Après, je suppose, que les accès de violence physique ont la même source que les accès de violence morale que moi je pouvais avoir, c’est quand les émotions font un trop plein et qu’elle doivent sortir par quelque part.

    Après je pense que si de toute façon l’envie d’aller dans ce collège en internat ne vient pas de lui il ne faut pas le faire car pour le coup, moi je l’aurais vécu comme un abandon. Et si cela vient de lui, je pense qu’attendre un peu peut-être que tout cela se stabilise ne serait pas la pire des choses.
    Il est diagnostiqué depuis cet été et les problèmes ont vraiment commencé depuis septembre. Il a besoin de s’adapter au changement, d’avaler toutes ces nouveautés, ces nouvelles attentes, cette nouvelle perception de sa vie (que ce soit le diagnostique ou le retour post-confinement qui constitue une rupture difficile aussi dans un monde très différent d’avant). Vous avez mis en place un suivi médico psychologique, vous êtes là à l’écoute de ses passions, de ses émotions, attentifs, vous l’entourez. Je pense qu’il est normal de laissez le temps de qu’il s’adapte, que vous vous adaptiez, que vous vous rassuriez avant de provoquer un nouveau changement majeur dans sa vie.
    Mais je n’en sais rien, c’est simplement ce qui je pense aurait été le mieux pour moi dans ce genre de période…

    Juste une curiosité, que voulez-vous dire quand vous écrivez : « a été diagnostiqué précoce pour le langage et les émotions » ?

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