Recherche

L’enfant décrocheur

PROCRASTINATION comment la contourner

9 sujets de 1 à 9 (sur un total de 9)
  • Sabine BARBÉ
    Participant

    Bonjour à tous,
    Notre fils a 16.5 ans, en 1ere générale, a de grandes difficultés scolaires dans le sens où il a bcq de mal à supporter les cours car inintéressants pour lui, qui ne lui apportent rien, il s’ennuie tout le temps. Cela fait maintenant plus de 8 ans que tout ceci est douloureux, pour lui, pour moi. Il arrive un peu plus à prendre sur lui aujourd’hui mais cela reste très compliqué. Il a souvent mal au ventre au bout d’1 demie heure de cours. Quand il est en cours, il lui arrive souvent de me mettre des sms en me disant qu’il a mal au ventre, qu’il ne se sent pas bien, qu’il n’en peut plus, qu’il va « peter un cable ». Pour lui, la plupart des professeurs sont inintéressants, ils ne savent pas faire leur cours, et certains n’ont aucune pédagogie. Par contre, s’il trouve qu’il professeur est compétent, que son cours est intéressant, il ne manque pas non plus de nous en parler ; et cela le motive. Il a beaucoup manqué, plus de 100 heures au 2ème trimestre. Il n’arrive pas à se mettre aux devoirs, il n’apprend pas, ne relit pas ses leçons. C’est moi qui suit obligée d’aller sur Pronotes pour voir ce qui a été fait et ce qui doit être fait. Il n’a pas de motivation bien sur et donc pour apprendre les leçons je recherche des vidéos et lui envoie les liens par mail. Comme il n’aime pas lire et que relire les leçons est fastidieux, une perte de temps, écouter, regarder une vidéo lui permet d’apprendre. Et cela, seul, il a du mal aussi à le faire, car pas de motivation. Et si je ne le fais, il ne se passe rien. Il commence toujours les trimestres avec 15 de moyenne puis ses notes chutent, pour finir aux alentours de 12, pour à chaque fois pour différentes raisons : il n’a pas appris la bonne leçon (mauvaise lecture des énoncés), survol de la leçon, a oublié de rendre son travail (très souvent) alors qu’il l’a fait…mais aussi, à priori il perd ses moyens, même s’il a appris sa leçon, il a l’impression d’être perdu devant sa copie. Il ne voit pas d’intérêt dans ce qu’il fait, en tout cas très souvent. Pourtant parfois, il prend du plaisir. Quand il a enfin décider de faire les choses, il s’y applique et peut y prendre du plaisir. C’est ce qu’il a dit concernant la dernière dissertation qu’il a faite et pour laquelle il a fait une nuit blanche (parce qu’il devait la rendre le matin même). Il a beaucoup de mal à se mettre au travail, c’est toujours à la dernière minute. Il procrastine sans cesse. Pour lui l’école c’est une prison. Il est très anxieux, nerveux. Ses bras sont couverts d’eczéma (qui a commencé à l’âge de 2 ans). Nous avons vu un guérisseur récemment (les années de cortisone ont laissé de grandes marques blanches sur ses bras) avec lequel cela a très bien marché sauf que comme elle lui a dit, son eczéma est lié à son mal être, et tant que cela sera, il ne fera que revenir, car il avait totalement disparu. Pour cela aussi, il a du mal à se tenir à appliquer le protocole au quotidien et je suis donc obligée de le lui rappeler plusieurs fois, chaque soir, ou mieux de rester tant qu’il ne l’a pas fait pour être certaine que ce sera fait.
    J’ai essayé de le laisser faire seul les choses, de le laisser aller sur Pronotes, d’apprendre de ses erreurs. Ca ne marche pas. C’est à chaque fois une catastrophe au niveau des notes. Et avec le bac continu, on ne peut pas prendre ce type de risque. J’ai l’impression d’avoir un enfant handicapé. Il n’en peut plus et moi non plus. J’ai toujours su qu’il serait difficile de l’emmener jusqu’au bac. Nous lui avons mon époux et moi proposé d’arrêter puisque le système n’est pas fait pour lui et que l’école n’est que douleur mais il veut aller jusqu’au bac. Je pense que par rapport à ses amis, qui pour quelques-uns savent qu’il est HP, il veut y arriver. Et il veut aussi prouver qu’il peut y arriver, à nous, à lui… ? Difficile pour lui d’admettre encore aujourd’hui qu’avec son potentiel lui cause tant de problèmes, qu’il a de tels résultats mais surtout qu’il a autant de mal à travailler et à faire les choses. Il voulait être pilote d’hélicoptère dans l’armée mais j’ai l’impression qu’il ne sait plus trop. Nous sommes allés il y a 2 semaines à un salon de l’alternance et il indiquait qu’il aimerait en fait suivre plusieurs voies, faire plusieurs Masters qui n’ont pas de lien particulier entre eux.
    Nous avons établi un PAI encore cette année et il suit 2 matières avec le Cned (contre 6 l’an passé) Mais là-aussi, c’est moi qui suis obligée de suivre avec lui. J’étais dynamique, positive, très motivée mais j’avoue que toutes ces années m’ont « vidée ». Je sais pourtant qu’il faut que je sois forte pour lui, mais je n’y arrive plus, ou 1 jour sur 2 et c’est pas top, quand on sait que le HP a besoin de constance.
    Depuis 8 ans, j’ai appris beaucoup sur son comportement à travers les livres, les émissions, les conférences mais cela n’en reste pas moins compliqué. J’ai dû faire un break car je n’en pouvais plus. J’
    En ce qui le concerne, il est suivi depuis la 6ème par une psychologue clinicienne avec qui il s’entend très bien mais j’ai l’impression qu’elle le lui n’apporte plus rien. Il a vu en 3ème un psychiatre à la demande du médecin scolaire pour établir un PAI, et cela lui faisait du bien. Malheureusement, il a loupé une séance, et elle n’a plus voulu le reprendre (cela fait partie de son règlement). Je recherche un autre psychiatre sur BORDEAUX mais tout le monde est overbooké. Il a acquiescé quand je lui ai dit que je pensais qu’il en avait besoin.
    Bref, par rapport à la procrastination, dont il a tout à fait conscience, j’aimerais savoir si quelqu’un a des conseils à me donner. Un autre exemple : mardi, il a indiqué qu’il devait mercredi préparer son oral de bac blanc…. Il n’a rien fait. Il a dormi puis est allé à l’escalade, qui lui fait bcq de bien. Il fait bcq de sport (volley + beach –volley) et cela l’aide à tenir, mais il y passe du temps et le fatigue aussi.
    Il sait qu’il y a l’échéance du bac mais il n’arrive pas à agir, à passer à l’action. J’avoue que je suis épuisée. J’ai dû m’arrêter il y a un mois car à bout. Je sais que je dois tenir pour lui, que c’est moi qui doit lui montrer aussi ma motivation et que s’il voit que je suis mal, cela n’arrangera rien.
    En tout cas, je suis preneuse des conseils pour contourner cette PROCRASTINATION.
    Merci par avance pour vos retours.
    Belle journée à vous toutes … et tous.
    Sabine

  • LP
    Participant

    Bonjour Madame,
    Je suis touchée par votre message étant moi-même maman d’un HP (plus jeune, 12 ans). Courage !
    Je peux vous recommander de contacter Madame Gibert qui est sur la région bordelaise. Notre fils suit actuellement des séances avec elle pour décoder ce que l’école attend de lui, apprendre à apprendre et savoir comment organiser sa mémoire pour restituer plus facilement les cours lors des évaluations (éviter le trou de mémoire alors que la leçon a bien été apprise). Elle lui apporte beaucoup et nous commençons à voir des progrès.
    http://Www.centre-precocite.fr
    J’espère que ceci vous aidera…
    Bien cordialement
    Laurence

  • Sabine BARBÉ
    Participant

    Bonjour Laurence,
    Merci tout d’abord d’avoir pris le temps de votre réponse.
    Toutes informations, conseils sont toujours bons à prendre. Je connais effectivement le CRPI à Blanquefort. Je m’y étais sérieusement intéressée il y a 1 ou 2 ans mais c’est le tarif qui m’en a dissuadée. Mais je vous remercie de me donner ces éléments positifs. Je ressors cette carte qui peut effectivement être bonne.
    A quelle fréquence votre fils y va t’il? Depuis combien de temps?

    Je tiens aussi à remercier Peggy qui m’a répondu mais je ne sais pas par quel lien lui répondre… J’espère que celui-ci ira.

    Comme il me l’a écrit par sms il y a peu, il est perdu. Mais il doute surement aussi en ses capacités. Il se pose beaucoup de questions sur son avenir : va t’il être capable de l’affronter, va t’il réussir à choisir un métier, parviendra t’il à travailler dans une entreprise, à être heureux…. Mais lorsqu’on lui pose la question, depuis 2 ou 3 ans, il dit qu’il veut faire une prépa maths sup math spé. Il voudrait intégrer l’armée de l’air à BAC + 5 pour être pilote d’hélicoptère. Il a pris comme spécialités, maths + P.Chimie + HGGSP.
    Nous verrons. Je pense qu’il a du mal à se projeter tellement son mal être est fort. Lorsqu’il fait du sport, il oublie tout ce qui le rend si mal. Il est mal dans notre monde. Il l’a toujours dit. Comme il dit, je n’ai pas demandé à être là, à être comme ça. Il dit qu’il n’a pas peur de la mort et le dit avec sérieux et lucidité. Apporter des réponses à toutes ces interrogations, je l’ai fait des dizaines de fois, en étant positive, en mettant en avant ses atouts, en indiquant qu’il a fait d’énormes progrès depuis 8 ans, etc… mais … on va dire qu’aujourd’hui, je suis un peu fatiguée de me répéter. Et pourtant je sais que c’est lui l’enfant et que c’est lui qui en a besoin.
    A côté de cela, c’est tout de même un ado joyeux, qui se lie très facilement soit avec des plus jeunes soit avec des adultes. Sa vie sociale est bonne aujourdh’ui.

    Merci pour vos retours qui font du bien, qui me redonne de nouveau la force de voir les progrès depuis 8 ans, et donc tout ce qu’il parvient à faire au lieu de mettre l’accent sur ce qu’il n’arrive pas encore à faire.J’ai beau savoir ce qu’il faut faire et ne pas faire avec son profil, parfois c’est difficile de l’appliquer

    Excellente après-midi à toutes
    Sabine

  • LAURE_B
    Participant

    Bonjour Madame,
    J’aimerais vous réconforter en partageant avec vous mon expérience. Mon fils, quatorze ans, se repose aussi beaucoup sur moi pour tout un tas de choses du quotidien. Cela va de lui demander lorsqu’il part en cours s’il a bien ses lunettes, son carnet de correspondance ou ses clés, à retaper un cours qu’il a perdu et dont il a demandé la photo à un copain. Je sais exactement le sentiment qui en découle : à la fois un sens du devoir aigu, l’obligation coûte que coûte de l’assister pour éviter qu’il coule ; et en même temps la crainte d’être envahissante, de freiner son autonomie. Sans compter sur la relation trouble qui s’ensuit. Dépendance de l’enfant, ou de de l’adolescent, qu’il vit comme une preuve supplémentaire de sa faiblesse et de ses inaptitudes. Bref c’est un cercle vicieux, mais si vous et moi ressentons la même chose, sans nous connaître et probablement nous ressembler, c’est que nous ne sommes pas responsables de cette situation.
    Moi-même j’ai beaucoup tendance à procrastiner, et je l’ai fait pendant mes études ; ce n’est pas forcément catastrophique, et il est important de le dédramatiser. Après tout, s’il passe une nuit blanche sur un devoir, mais qu’il est satisfait de lui, l’important c’est qu’il en ressorte le sentiment positif d’avoir fait quelque chose de bon. Ce qui paralyse et rend malheureux les gens qui procrastinent (en encore une fois je parle par expérience), c’est qu’ils savent qu’ils ne font pas ce qu’ils doivent (donc inutile de le leur dire), mais qu’en plus ils n’ont aucune idée PRECISE de ce qu’ils doivent faire, ni de l’ordre dans lequel ils doivent le faire, et que tout ça c’est un magma informe, qui a tendance en plus à grossir chaque jour. Une grosse boule qui ne bouge pas, mais qui bientôt, risque de les détruire. Procrastiner c’est essayer d’ignorer que la boule est là.
    Donc je pense que pour ne plus procrastiner, il faut déconstruire l’image de la boule. D’abord en la décomposant en tâches élémentaires faisables, ensuite en se disant que même si on ne la prend pas à bras le corps, on ne va pas être projeté dans la catégorie des faibles et inutiles. Il ne se passera rien, même si on ne fait rien. Et si on fait, il ne peut se passer que des choses sympas. Bref on n’a rien à perdre.
    Par exemple, en ce qui concerne mo fils, il lui est très difficile de se projeter sur ce qu’on attend de lui quand on lui dit « travaille ». Ce mot qui lui paraît une sorte d’incantation facile, mais sans réel pouvoir.
    Un jour j’ai un eu un éclair, et j’ai compris que le mot tout seul ne voulait rien dire pour lui. Lui, ce qu’il voulait, c’était un guide pas-à-pas de ce qu’il devait faire. Donc j’ai créé un agenda type, jour par jour, détaillé : de telle heure à telle heure tu apprends le cours de physique, de telle heure à telle heure, tu fais des exercices d’anglais sur ce sujet, sur tel site, etc. Je ne dirais pas qu’il suit le programme à la lettre, mais ça le rassure de voir, d’abord qu’il n’a pas à réfléchir à ce qu’il doit faire, et ensuite qu’il y a une heure de fin, et qu’après il est tranquille. Puis je lui ai donné une méthode pour apprendre une leçon : tu lis une fois le cours et chaque fois que tu vois un point important, tu écris sur une feuille une question dont ce point serait la réponse. A la fin de la lecture, tu prends ta feuille de questions, et tu remplis au crayon à papier ; tu corriges avec le cours, et chaque fois que tu t’es trompé tu effaces, puis tu recommences l’opération jusqu’à ce que tous les éléments soient remplis correctement. Et comme bénéfice je lui ai vendu qu’avec ce système il passerait deux fois moins de temps sur une leçon. Ça peut marcher ou pas, évidemment. Mais l’important c’est en fait de mettre des petits cailloux sur le chemin, de ne pas le laisser face à la masse informe de tout ce qu’il a à faire, et de lui montrer que le pas à pas est efficace, sur de très simples exemples.
    Et surtout, je pense qu’il est très important de valoriser toute réelle victoire sur soi-même, aussi petite soit-elle. Pas de survaloriser, surtout pas, car il sentirait très vite si ce qu’on dit est juste ou pas.
    En tant que parent, j’ai l’impression que le mieux qu’on puisse faire c’est d’arrêter de parler (« tu peux y arriver », « arrête de perdre ton temps », « cesse d’être anxieux) et de faire des petites actions qui marchent. De montrer par l’exemple. Mais c’est épuisant, et pas toujours très valorisant.
    Moi je trouve qu’il y a beaucoup de positif dans ce que vous dites sur votre fils : d’abord et quoi qu’il dise même si le système ne lui plaît pas, il s’accroche, et il veut montrer qu’il est capable. C’est essentiel. Ensuite, il a bien compris que le corps peut influer sur l’esprit, et le sport est de ce point de vue un très bon anxiolytique. Enfin il a une vie sociale épanouie, et ça veut dire qu’il arrive à avoir des relations normales sans que vous interveniez. Donc il a en lui les ressources principales pour s’en sortir. Et s’il vous dit que la mort ne lui fait pas peur, c’est à vous qu’il fait peur en parlant ainsi. Mon fils me parlait de suicide, jusqu’à ce que je lui dise une bonne fois pour toutes : « Ecoute, moi je suis ta mère, et je te dis : non, ce n’est pas une option. Pour le moment tu es mineur, alors tu fais ce que je te dis. Adulte ce sera une autre histoire, mais tu n’es pas un adulte. Point. » En fait, ces gamins sont anxieux et comme ils raisonnent beaucoup et juste, on ne perçoit pas toujours que ce qu’ils demandent ce n’est pas une réponse raisonnée, c’est une ligne rouge, ou un fil conducteur, parce qu’il y a tellement de fils dans leur tête qu’à la fin il n’y en a plus.

  • Sabine BARBÉ
    Participant

    Merci pour votre témoignage qui me rassure quelque part, et effectivement votre quotidien ressemble parfaitement au mien.Et vous avez tellement raison sur tous ces points.
    Effectivement, je suis sans arrêt en train de lui demander s’il n’a pas oublié de prendre tel ou tel devoir réalisé à rendre, qu’il n’oublie pas de rendre tel document car c’est la date butoir…. Il est très distrait. Il peut suivre plusieurs conversation mais ne pas entendre ce que l’on vient de lui dire. J’interviens très souvent aussi dans son travail et il m’arrive de le réaliser mais uniquement si je sais qu’il est tout à fait capable de le faire mais qu’il ne le fera pas car cela lui semble sans intérêt, « débile » comme il dit. Le pire, c’est que je le comprends… Je me dis qu’il doit passer ce cap du lycée et du bac.Je dois l’aider à le passer, l’aider à aller jusqu’au bout de cette épreuve. Ensuite il trouvera je pense plus d’intérêts dans les études et la motivation suivra.
    Au moment même où je vous écris il travaille la préparation du bac français avec un étudiant ; je l’entends et je le sens motivé, content de travailler.
    C’est très juste vos propos sur la procrastination. Je me rends compte que j’ai moi aussi beaucoup procrastiné et que cela m’arrive très souvent encore dans mon travail. Ne pas savoir par quel bout commencer, être tétanisé. Oui, c’est cela.
    Vous avez raison aussi quand vous dites que lui dire de travailler ne semble avoir aucun sens. C’est tout à fait vain, improductif.
    L’an passé, comme il avait 6 matières avec le Cned, j’ai mis en place aussi un semainier, un grand tableau mural blanc effaçable. Il passait 80 % du temps à étudier à la maison, et comme il était très souvent seul il lui fallait un fil conducteur. Je lui notais les matières à réviser avec les horaires. Il avait beaucoup de mal à travailler seul. Je ne l’ai pas refait cette année car cela ne fonctionnait pas à 100 % mais vous avez raison, cela fonctionnait malgré tout et ce n’est pas grave si ça ne fonctionne pas à tous les coups.
    Je dis souvent que je vais le remettre en place mais … moi aussi je remets à plus tard.
    Donc merci, car je vais dès demain planifier tout cela et me disant que ce n’est pas grave si cela ne fonctionne pas toujours. Et cela procure un cadre et cela le rassurera.Ce cadre dont ils ont tellement besoin.
    Je retiens aussi votre idée de lire une fois le cours et de noter les idées importantes.
    Oui aussi sur le fait d’arrêter de parler surtout que l’on sait pertinemment que souvent c’est contre-productif et que cela ne renforce que son manque de confiance en lui.
    Les idées noires, très noires, il en a eu jusqu’à il y a environ 1 an mais surtout durant les 2 premières années (de 8 à 10 ans). Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait (des colères incommensurables, accompagnées d’injures envers moi, d’envie de tout casser, de se défenestrer…et une fois la tempête passée, je le retrouvais totalement vidé, sans aucune force, se rendant compte de ce qui s’était passé, s’excusant de ses propos). Il nous disait alors que ce serait mieux s’il n’était pas là, que nous n’aurions ces problèmes là. Période très difficile que celle-ci. Notamment la 1ere grosse colère déclarée par une injustice ressentie lors d’un jeu dans un parc avec des camarades. Le temps nous a semblé bien long avant que de savoir gérer ces « crises », de savoir gérer la frustration.
    Aujourd’hui, par rapport à la mort, c’est surtout qu’il aborde le sujet avec une grande sérénité ; elle ne lui fait pas peur.

    Merci pour votre temps, merci pour votre vécu, votre vision des choses.Cela m’a fait beaucoup de bien et je me sens prête à surtout ne pas lâcher.

    Belle soirée à vous
    Sabine

  • Thais440
    Participant

    Bonsoir,
    Je vous lis et je lis mon quotidien… Quant aux idées noires… en janvier dernier mon fils de 15 ans est passé à l’acte en apportant une arme au collège pour une tentative de suicide, en ayant préparé un laïus sur l’inadaptation de l’Education nationale… En version courte, gendarmerie, pédo-psychiatrie, évaluation du danger par le département, assistante sociale du collège,… Et quand je dis, HPI on me dis, le problème c’est ce qui se passe dans la famille… Et quand je dis à la la principale du collège que le PAI n’a quasi jamais été appliqué depuis la 6e, elle dit que je les accuse de harcèlement pour pouvoir « cacher » ce qui se passe chez nous…
    C’est déjà pas facile d’être maman d’un Zèbre, mais quand il est ado en pleine dépression… !

  • Sabine BARBÉ
    Participant

    Bonsoir,
    Je suis triste pour votre fils, pour vous.
    Les enfants HPI vivent l’injustice, l’incompétence puissance XXXL! Et comment ne pas se révolter devant un système qui nie le fait que nos enfants ont des besoins éducatifs différents des normaux pensants! Sur le papier l’éducation nationale dit qu’elle tient compte de leur besoins spécifiques mais non seulement le personnel y compris bien sur les professeurs ne sont pas formés mais en pratique rien n’est mis en place. C’est honteux qu’aujourd’hui encore les besoins des HPI ne soient pas considérés.
    Est-ce que votre fils a un soutien psychologique?
    La 1ere fois que notre fils a passé les tests, dans un CENTRE MEDICO SOCIAL, il disait qu’il n’avait pas confiance dans le psychiatre et les résultats des tests étaient en dessous de 130. A cette époque il allait mal et ce psychiatre m’a effectivement dit que le problème venait de la mère. Quand ils ont proposés de mettre notre fils dans un Institut Thérapeutique, avec mon mari on a dit « Ca suffit, on arrête tout ca »!
    Ainsi je me suis souvent dit que ce n’était pas étonnant que nos ado aient des idées noires face à une telle incompréhension. Heureusement que nous avons soutenu notre fils, que nous l’avons retiré de l’école primaire quand il avait des phobies scolaires, quand il s’est enfermé dans les toilettes pour éviter de taper un camarade qui ne voulait pas lui rendre son ballon… Lorsqu’on lui a dit début juin que l’école était fini pour cette année, il nous a dit « Je vous remercie d’essayer de comprendre mon problème ». Il avait 8 ans. L’instituteur nous a dit ne pas comprendre ce qui se passait, ne pas comprendre pourquoi il ne voulait pas travailler, refaire 3 fois les mêmes exercices et a répliqué « Et pourtant il a d’excellents résultats ». Et la directrice de nous dire qu’il fallait que « le problème » soit réglé pour la rentrée suivante.
    je vous comprends, je comprends votre désarroi.
    En quoi consistait le PAI?
    N’avez-vous pas envisagé un mix en présentiel et avec le Cned? Je sais que ce n’est pas facile le Cned, il faut être autonome ou avoir un soutien pour travailler.
    Avez-vous pensé à le changer d’établissement?
    Dans quelle ville êtes-vous?
    Au vu des propos de la directrice, vous devriez saisir le référent EIP, il y en a 1 dans académie en mentionnant que le PAI n’est pas respecté.
    C’est vrai que c’est dur tout cela, douloureux et épuisant.

    Courage à vous Thais, et à votre bonhomme,
    Sabine

  • petitgift
    Participant

    Bonjour,
    Je ne peux répondre à votre question sur la procrastination car je n’ai pas réussi à régler cette problématique pour mon fils mais je veux vous adresser un message d’encouragement.
    Je me reconnais beaucoup dans votre témoignage et je reconnais aussi mon fils. L’anxiété, la frustration très difficile à gérer avec des colères très destructrices… j’ai fait comme vous jusqu’en 3e pour l’aider. Malheureusement, pendant cette année de 3e, suite à de très graves ennuis de santé de mon mari, j’ai relâché mon soutien et mon fils a été très touché psychologiquement. La seconde à été difficile et son année de première catastrophique. Sa situation de Hp n’a jamais été prise en compte par l’éducation nationale, nous nous sommes heurtés à une ignorance et une incompréhension totales. En 1ere, nous avons dû faire face à un cauchemar, un mal être grandissant, il a perdu beaucoup de poids et a perdu toute motivation… Il s’est enfermé dans sa chambre. Son lycée n’a été d’aucune aise pour lui au contraire. Nous l’avons changé de lycée. Il ne travaille pas plus mais il va mieux psychologiquement et nous nous concentrons là-dessus.

    Vous êtes certes fatiguée par tous les efforts que vous déployez pour l’aider mais d’après ce que vous décrivez ses résultats restent satisfaisants même s’ils sont en dessous de ses capacités. Vos efforts sont loin d’être inutiles et lui sont précieux. Il a une vie sociale épanouissante, il fait du sport, il peux prendre du plaisir à faire certains travaux scolaires. Il n’a pas perdu toute motivation, cela va l’aider à passer ce cap et trouver certainement plus d’intérêt en avançant dans son cursus. Alors courage !

  • Sabine BARBÉ
    Participant

    Bonsoir Petitgift,
    Je vous remercie pour avoir pris le temps de votre témoignage, de ce que vous vivez, vous et votre fils.
    Je suis tellement en colère que nous ne soyons pas entendu, que la douleur de nos enfants ne soit pas prise en compte.
    Les années noires semblent effectivement derrière nous et depuis 1 an notre fils fait beaucoup de sport, quasi quotidiennement (volley, beach volley, escalade°) parce qu’il en a besoin pour tenir le coup au lycée. Les étudiants que nous prenons (1 pour le français,1 pour les matières scientifiques) le remotive à chaque fois. Le côté financier est difficile à gérer mais il est heureux de travailler avec des étudiants plus agés que lui.
    Sinon il travaille peu mais effectivement je me dis que le plus important est qu’il aille mieux, psychologiquement même s’il y a des moments délicats.
    Je ne sais pas si vous êtes dans une ville, et laquelle, mais je suppose que vous avez tenté l’aide des associations comme l’ANPEIP et l’Afep.
    Aviez-vous sollicité le référent EIP?
    Je comprends bien le sens de votre témoignage, et je comprends votre situation.
    Est-ce que votre fils a un animal? Un chien, un chat? Notre fils nous a longtemps demandait un animal, que mon époux n’a jamais voulu, certes nous sommes en appartement mais un chat aurait été possible… Si votre fils ne se sent pas bien, un animal lui ferait peut-être beaucoup de bien.
    Je vous souhaite du courage et pour votre fils, qu’il sorte de cet « enfermement » le plus rapidement possible.
    Courage à vous
    Sabine

9 sujets de 1 à 9 (sur un total de 9)
  • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.