zébu, le 22 août 2020 à 7 h 28 min
Après un travail de plusieurs années sur ces questions j’en viens à poser ces questions : est-ce que le travail au sujet de cet adolescent ne concerne que cet adolescent ? Est-ce toute la famille qui réfléchit et travaille au positionnement de chacun de ses membres ou est-ce toute la famille qui cherche à aider, conseiller, orienter l’ado en question ?
Devenir le centre du cercle familial (le centre étrange et casse-pieds qui plus est, tenant de la jauge de l’angoisse familiale, recueillant les conseils et les doutes, les craintes et les désillusions, à 15-16 ans !) est un pouvoir écrasant pour un ado ; il va s’en servir parce qu’il ne sait rien faire d’autre pour vérifier auprès des siens si les adultes tiennent le choc, si ça vaut le coup de grandir.
Quand je prends des ados en charge en coaching (ni orientation ni scolaire, mais un ensemble sur les émotions en général, selon la demande de l’ado), il est nécessaire qu’un travail soit effectué aussi avec la famille. L’ado bouge toujours (et parfois est parfaitement aligné) mais si la famille ne bouge pas (pas de jugement à ce sujet de ma part, je sais les difficultés et la détresse face à la scolarité qui s’effondre pour son enfant), alors comment l’aider ? Et si la famille n’est pas prête à bouger (pourquoi pas STMG ? pourquoi pas l’armée ?), qu’est-ce qui fait que l’ado aurait envie de bouger ?
Pour l’armée par exemple, si l’on dit : “OK c’est intéressant, on regarde ensemble comment ça se passe… tu veux bien qu’on t’accompagne pour se renseigner ? Est-ce qu’on pourrait chercher des militaires de carrière qui pourraient échanger avec toi ? On fonce et on te fait confiance – bien sûr tu as le droit de changer et on ne t’enferme pas dans cette idée mais elle est bonne parce que c’est la tienne !” alors c’est différent de “mais non, cela ne te correspond pas du tout !” (qu’en savons-nous ? est-ce qu’on connait notre enfant dans 5 ans, 10 ans ? Les militaires sont-ils des monstres ? a-t-on peur pour notre enfant, et pourquoi ?)
Si j’ai peur, mon enfant me renvoie de la violence et/ou de la peur et il se réfugie dans des états ou des lieux qui demandent une façon autre de l’aider ; si tout le monde travaille sur la peur en la regardant en face on peut faire bouger tout le monde…