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Alsace Enfants Précoces

Hypersensibilité, acceptation de la différence et relations avec les copains

6 sujets de 1 à 6 (sur un total de 6)
  • Sandrine BILDSTEIN
    Participant

    Bonsoir,

    Je suis la maman d’un petit garçon âgé de presque 6 ans. Comme toutes les mamans, j’ai toujours trouvé mon fils magnifique, merveilleux mais j’ai toujours eu cette sensation bizarre de différence avec les autres enfants… Il a marché et parlé très tôt. Ses passions ont toujours été étudiées à fond, nous avons eu droit aux tracteurs, voitures puis à 3 ans le code de la route et la signalisation, les églises, les grands monuments mondiaux, et aujourd’hui les villes et villages alsaciens. Après avoir voulu être rock star, pape, il rêve de devenir architecte. Il a appris la lecture presque seul vers 4 ans. Il adore les échecs et les jeux de société en général. Notre entourage, ainsi que les personnes qui connaissent notre fils (maîtresse, médecins,…) nous ont toujours fait remarqué sa « différence ». Tout cela nous a amené à faire passer les tests psychométriques à notre fils en août de cette année. Le résultat est tombé la semaine dernière, notre fils est bien un EIP. Il a un QI de 145. Bien plus qu’un chiffre ces tests nous ont permis de mieux comprendre notre fils sur sa façon de raisonner, de comprendre le monde qui l’entoure,… et de mettre en lumière son hypersensibilité car pour nous aujourd’hui c’est bien cela le problème. En effet, il a du mal à relationner avec les autres enfants, il se sent en décalage de part ses centres d’intérêts, ses jeux. Aujourd’hui ce qui déchire mon cœur de maman c’est qu’il exprime son sentiment de solitude et il en pleure. Il dit être seul à l’école, que personne ne veut jouer avec lui.. Il est scolarisé en CP dans une nouvelle école, une école privée. Donc tout est nouveau pour lui. Nous avons fait ce choix en pensant que cela serait mieux au niveau des apprentissages, qu’il serait mieux accompagné, encadré, soutenu. Déjà en maternelle c’était compliqué pour lui d’avoir des copains. Il avait tendance à se rapprocher des élèves perturbateurs, à se cacher derrière eux.
    Je ne sais pas quoi faire pour l’aider, l’accompagner. Le voir comme ça me rend vraiment très triste, je me sens impuissante….
    Avez-vous des conseils ? Que pouvons-nous faire pour l’aider à se sentir mieux ? A accepter sa différence ? Comment l’aider à relationner, à avoir plus confiance en lui ?
    Nous avons pensé à l’inscrire à une association sportive mais quel sport choisir ?
    J’ai également l’intention de rencontrer l’équipe enseignante…

    Merci beaucoup 🙂

  • flap68
    Participant

    Bonjour,

    je suis maman de 2 garçons : 9 ans et 7 ans. Tout comme vous, mon fils aîné m’a toujours semblé différent et sans que nous lui parlions de notre ressenti, il se sentait également différent jusqu’à il y a peu de temps. Depuis l’âge de 4 ans, il veut devenir archéologue, a appris à lire seul en grande section, a fait seul un tableau des tables de multiplication à 6 ans… L’entrée en CP a été très difficile car il s’était fait des idées et notamment qu’il saurait « tout ce qu’il voulait savoir » en fin d’année de CP. Atterrissage difficile dès le 1er jour : caca-pipi dans le slip tous les jours, ne s’exprimait jamais en classe, apparition de « tics »… De la grande section au CE2, toutes les rentrées se sont déroulées de la même manière : impatient de reprendre l’école et désillusion au bout de quelques jours, frustration… 4 ans que les professeurs nous parlaient de lui faire sauter une classe mais comme il ne s’exprimait pas en classe (et très peu en dehors et cela continue d’ailleurs), rien n’était fait. Fin de CE1, nous l’avons emmené chez le docteur car nous avions même peur qu’il ne fasse une dépression (à moins que ce ne soit nous les parents qui étions déprimés car pas évident de suivre son rythme, ses colères, de voir notre fils en souffrance…). Début de CE2, je suis allée voir son professeur qui nous a tout de suite proposé de le faire passer au CM1 ; mon fils était enfin prêt psychologiquement et dès le premier jour cela a été une révélation : il est maintenant très actif à l’oral et beaucoup plus épanoui en classe. Contrairement à votre fils, mon fils a toujours eu des amis en dehors de la classe même s’il n’a pas forcément les mêmes centres d’intérêt mais il s’adapte et commence aussi en parallèle à s’accepter. Une partie du « problème » est donc réglé mais le chemin est encore long pour lui comme pour nous.

    Chaque parcours est différent mais je comprends tout à fait votre sentiment d’impuissance. Avec le temps, on arrive à trouver des solutions et à déculpabiliser en tant que parents. Pour notre part, nous l’avons inscrit au rugby à l’âge de 4 ans ; j’avais une grande appréhension car je me faisais une idée assez violente du rugby mais il n’en est rien : c’est avant tout un sport de respect, où chacun (petit, grand, maigre, rond, …) peut trouver sa place. Comme c’est aussi un sport « tactique », mon fils a rapidement pris du plaisir. Après 4 ans de rugby, il a souhaité faire une pause l’année dernière et a fait du foot comme les copains. Mais cette année il a souhaité reprendre le rugby ! C’est la seule piste que je puisse vous donner par rapport à mon expérience. Je pense vraiment que ce sport l’aide à s’affirmer, se sentir mieux et nouer des liens avec les autres.
    Les équipes enseignantes sont toutes différentes et pas forcément sensibilisées aux enfants IP. Sauter une classe n’est pas forcément toujours la solution non plus. Mais pour notre part nous avons eu de la chance car l’équipe enseignante a été ouverte et a tout mis en place pour que mon fils se sente bien et cela a fonctionné. Il ne faut pas hésiter à aller les voir et à agir selon vos intuitions, vos besoins de dialogue… sans écouter ce que votre entourage vous dit car vous seuls et votre fils avez la solution.

    Dernière chose : je lui ai aussi proposé l’année dernière de faire de la musique ; il a choisi un instrument et cela lui fait aussi beaucoup de bien dans sa quête insatiable du « savoir ».

    Bon courage

  • Sandrine BILDSTEIN
    Participant

    Bonjour,

    Merci pour votre réponse. Nous avons discuté avec notre fils au sujet des activités extra-scolaires. Il souhaite essayer le basket, le foot et la boxe. De notre côté avec mon mari nous pensons aux arts martiaux.
    Je vais donc me mettre en relation avec les différents clubs et nous verrons ce qu’ils proposent.
    Au niveau de l’école, j’ai fait un courrier à la directrice pour lui remettre les résultats des tests psychométriques mais aussi pour l’inviter à nous recevoir et à faire quelque chose ensemble pour notre loulou. Pour préparer un éventuel entretien, j’ai constitué un dossier où j’ai imprimé tous les textes de lois, les brochures, les noms et adresses des personnes ressources,… Tout ce que j’ai pu trouver 😉
    J’ai également mis un mot dans le cahier de liaison à l’attention de la maîtresse afin de l’informer de la souffrance de notre fils.

    J’ai rdv avec le médecin traitant afin d’échanger avec lui des résultats comme il est très impliqué dans la vie de notre fils.

    Nous sommes hyper motivés avec mon mari pour faire tout ce qu’il faut pour l’épanouissement de notre petit coeur. Nous lui avons fait savoir que nous étions à ses côtés chaque minute pour le soutenir.
    Je pense qu’ensemble nous allons réussir à y arriver, enfin je l’espère… J’avoue que je ne pensais pas du tout que cela allait me prendre autant de temps et d’énergie, je suis un peu naïve mais nous ne lâcherons rien !!!

    🙂

  • Audrey67
    Participant

    Bonjour Sandrine,
    Comme je vous comprends, avoir une enfant IP n’est pas de tout repos.
    Il y a une psychothérapeute spécialisée pour les enfants précoces à Hoenheim qui s’appelle Gravend Carine, elle est très bien et pourra sans doute vous aider à faire face aux problématiques que vous rencontrez.
    Les arts martiaux peuvent être excellents, mais vérifiez bien quelle est l’étiquette du dojo, le respect de la pratique, etc…
    Un sport d’équipe pourrait bien lui convenir d’autant qu’il en fait la demande.
    Pour la question comment lui faire accepter sa différence, je crois bien que c’est plus compliqué, mais du coup je dois raconter une petite anecdote au sujet de mon fils.
    Mon fils avait également du mal à s’adapter aux autres à partir de la maternelle, à jouer avec eux, il était très observateur. Mais il restait dans son coin à la récréation alors que ce n’est pas un enfant réservé. Un jour il me raconte pourquoi et me dit : » Mais maman les autres enfants ils sont tous comme mort  »
    Ca a été un grand choc pour moi… Mais du coup je lui ai expliqué qu’il avait de la chance parce qu’il était plus vivant et plus intelligent, et donc il pouvait aider les autres à relever des difficultés en leur expliquant bien.
    Ca a fait qu’il s’est senti utile et l’a permis de progresser également dans sa relation aux autres. Je lui ai aussi expliqué qu’il y avait sûrement des enfants plus intelligents que lui mais que je l’aimais parce que c’était lui mon fils et tout ce qui le compose. Un jour nous avons rencontré des enfants autistes au parc du village, je lui ai expliqué ce qu’était l’autisme. tout seul il est allé jouer avec eux comme il pouvait, il a su s’adapter ça m’a beaucoup touché.
    Je pense que c’est primordial pour un enfant de le laisser faire ses expériences et de lui montrer que l’on a confiance en son potentiel et l’amener à réfléchir par lui-même. Par exemple : Ok ça t’a fait mal qu’on te dise cela, quels sont les solutions à ta portée ? J’utilise beaucoup ce type de questionnements parce que çà l’amène à comprendre qu’il peut agir sur son environnement, qu’il peut trouver des solutions lui-même et les tester. Ca lui plait beaucoup et il revient souvent pour me raconter les solutions qu’il avait, celles qu’il a adopté et le résultat.
    Changer de classe, avoir de nouveaux camarades est une épreuve pour un enfant, la rentrée des classes est très fraîche encore, faîtes ce qu’il faut faire au niveau de l’équipe pédagogique et laissez un peu de temps à votre fils pour se faire des camarades.
    Un livre que je vous conseille également c’est le fameux comment parler aux enfants pour qu’ils écoutent et comment écouter pour qu’ils parlent.
    Il y a une mine d’idées dedans et pour tous les enfants.
    N’hésitez pas à me faire part de vos remarques, ça me ferait très plaisir. Je vous souhaite plein de bonnes choses.

  • Sandrine BILDSTEIN
    Participant

    Bonjour,

    L’état de notre fils ne s’améliore pas. Il continue d’être très stressé. Au quotidien cela se ressent à travers des mimiques faciales qui apparaissent, des pleurs et de l’énurésie nocturne, il reprend son doudou presque tout le temps à la maison alors qu’avant il le prenait la nuit. Il est conscient de tout cela et cela l’embête… J’ai énormément discuté avec lui. Je lui ai redis à quel point on l’aime et qu’ensemble nous allions trouver des solutions pour qu’il se sente mieux. Hier, dans la discussion il m’a dit « tu sais maman tu peux faire tout ce que tu veux mais tu ne pourras pas me rendre heureux ».
    Cela déchire vraiment mon cœur de maman… Hier il était invité à un anniversaire dans une aire de jeux couverte. J’ai pu l’observer… Au début ça a été mais très vite, les jeux de bagarre des autres garçons l’ont ennuyé. Il s’est donc retrouvé seul et il en a pleuré. Il ne comprend pas pourquoi il est seul. De plus, notre fils est tactile et cela embête les autres enfants qui le lui font savoir. Cela aussi il ne comprend pas. Heureusement le soir il a retrouvé le fils de nos amis âgé du même âge et qu’il connait depuis toujours. Il s’est bien amusé et a beaucoup rigolé.
    Nous lui avons permis de tester plusieurs sports et au final, il fait du handball. Son prof est une dame très entourante, très à l’écoute. Elle me disait au bout de 2 séances, qu’il n’était pas très sportif mais qu’il avait déjà une très bonne vision du jeux. Notre fils s’amuse c’est l’essentiel !!! Il y a des plus petits et des plus grands que lui. Sa prof valorise beaucoup les enfants. Je suis contente.

    J’ai rendez-vous vendredi avec son institutrice pour faire un point. Notre fils se plaint d’être seul mais aussi maintenant de faire un travail de bébé. J’ai hâte d’être à cette rencontre.
    Avez-vous des conseils, des idées pour organiser cette rencontre ?

    Merci

  • Françoise
    Maître des clés

    Bonjour Sandrine,

    Pour vous rassurer et vous donner une image qui devrait bien expliquer le pourquoi du sentiment de solitude de votre fils, en se basant sur les chiffres de qi : l’écart entre lui et les autres (en moyenne) est le même que celui qu’il y aurait à l’extrême inverse entre un groupe d’enfants normaux et un enfant souffrant de retard mental, d’où sa difficulté à s’adapter aux autres et même à en comprendre le sens. Votre enfant ne raisonne pas de la même façon, n’a pas les mêmes centres d’intérêts, la même sensibilité…et il doit faire avec ça tout seul, ce n’est pas facile.
    C’est pour cette raison que pratiquée tôt, dès la maternelle, l’accélération est bénéfique pour eux au niveau scolaire car elle leur permet d’être en contact avec des enfants un peu plus grands.
    Que préconise le psychologue à propos de sa scolarité ?
    A mon avis il serait bien pour lui qu’il bénéficie d’une adaptation, pourquoi pas partielle en fonction de ses capacités, car il a besoin de stimulation et d’un moment de plaisir auquel il puisse se raccrocher et pour lequel il puisse se réjouir et éventuellement échanger avec d’autres enfants par ce biais. Souvent l’échange se fait par le biais de l’activité, nous avions aussi essayé les échecs, les jeux de logique, les sports de réflexion ou de précision comme l’escrime ou le tir à l’arc, avons aussi vécu les anniversaires sympathiques par ailleurs mais terriblement éprouvants pour lui, par exemple à la patinoire (7-8 ans) où il a fallu que je le traîne, le tire et le soulève sur la glace alors que les autres jouaient comme des fous. Je pense qu’il faut essayer de bien prendre en compte le caractère de votre fils pour trouver l’activité, sportive ou autre, la musique aussi, qui lui plaira et permettra peut être une heureuse rencontre.
    Sinon pour la maîtresse, il faut trouver les mots justes pour lui expliquer tout ceci, commencez éventuellement par lui dire que vous venez parce qu’il vous a répété ces phrases difficiles à entendre pour une maman « tu sais maman tu peux faire tout ce que tu veux mais tu ne pourras pas me rendre heureux », « se plaint d’être seul mais aussi maintenant de faire un travail de bébé », dites que vous ne seriez pas venue autrement mais qu’il vous semble que votre fils soit malheureux d’être seul et que vous cherchez à comprendre et cherchez une solution, et ensuite parlez du bilan….
    En gros, comme le montrent les commentaires de Flap et Audrey, je pense qu’il faut trouver le moyen pour que votre fils se sente à sa place, reconnu (qui ne veut pas dire affiché comme tel mais simplement qu’il comprenne sa différence pour l’accepter et vivre avec) et valorisé.

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