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Adultes surdoués

Avez-vous décidé de vous envoler ?

4 sujets de 1 à 4 (sur un total de 4)
  • CCCC37
    Participant

    Bonjour à tous,
    je suis une personne « brillante » qui se cache… j’ai même du mal à l’écrire… depuis l’enfance je sais que je suis différente, mais bien sûr je n’ai compris qu’à l’âge adulte que je comprenais certaines choses plus rapidement, que mon esprit analysait les éléments me faisant apparaître évident ce qui pour les autres ne l’était pas etc… ce n’est pas à vous que je vais décrire comment nous fonctionnons.
    J’ai appris à rentrer dans la norme, j’ai pu le faire aussi, à peu près.
    Mes deux enfants sont précoces également. L’aînée le vit bien, après un début difficile. La cadette est par contre en grande souffrance, complètement décalée par rapport aux personnes qui l’entourent et qu’elle ne comprend pas plus qu’elles ne la comprennent.
    Depuis quelques semaines, je m’éclate littéralement dans un nouveau poste professionnel où je peux à la fois montrer mes compétences sans crainte, et les utiliser, les développer… Du coup je ressens la forte envie de me lancer à fond… de vraiment m’autoriser à être moi-même… et en même temps cela me fait très peur… bien sûr, c’est la peur de l’inconnu, d’être rejetée etc… mais je m’aperçois que j’ai aussi peur de me déconnecter des autres/du monde… L’image qui me vient est celle d’un avion : je peux prendre les commandes et m’envoler très haut… ce poste m’en donne l’opportunité… mais saurais-je alors restée connectée aux autres ?
    Honnêtement, mon premier reflexe est de rester au sol : je peux occuper ce poste en continuant de cacher mes capacités.
    Mais je pense à ma fille cadette… et si son mal-être venait en partie du fait que je n’assume pas « qui » je suis ? Je veux dire du fait que je n’assume pas d’être un peu plus intelligente que la moyenne ? Comment puis-je l’aider à être elle-même et bien dans sa vie, alors que moi-même je n’ai construits mon bonheur qu’au prix de ce « foulard » jeté sur mes capacités et qui le dissimule aux yeux du monde ?
    D’où ma question : y en a-t-il parmi vous qui assument totalement cette différence ? Qui ont pris l’avion et qui ont réussi à revenir au sol pour garder le contact avec leurs amis ?
    Car rester en vol et rester en contact avec ses amis, j’avoue que je n’y crois pas : si on n’évolue pas dans le même plan, inévitablement la communication/le lien se rompt… non ?

  • Françoise
    Maître des clés

    Bonjour,

    A mon sens la façon d’assumer cette différence est de l’accepter pour soi-même, comprendre ce dont on est capable, ce dont on a envie et besoin et de tout faire pour le faire au mieux en tenant compte du fait que tout le monde n’a pas le même mode de fonctionnement. Il s’agit surtout de savoir comment vous réaliser vous en fonction de vos désirs profonds, pour certains ce sera sur le plan professionnel, pour d’autres plus sur la plan des « apprentissages » même en dehors du travail… Ensuite selon le milieu dans lequel vous évoluez il faudra gérer les jalousies, les obstacles, la hiérarchie… mais je dirais que hp ou non, ça fait partie de la vie. Par contre si vous dites « salut c’est moi et je suis hp », vous risquez forcément de ne pas vous faire que des bonnes relations !
    Je pense qu’il faut assumer oui car fatalement avec des enfants hp en plus, vous serez amenée à donner à un moment ou un autre des explications, sur un comportement, une avance… et surtout ce sera bénéfique pour vous au sein de votre famille pour pouvoir parler librement avec vos enfants, leur donner les clés de compréhension qui peuvent leur manquer, leur expliquer pourquoi ils se sentent décalés par moments et les rassurer, et surtout faire en sorte qu’ils se trouvent bien à leur place.
    Donc oui assumer pour vous et les vôtres sans forcément « afficher » d’emblée mais expliquer quand le besoin se fait sentir. Et là vous verrez aussi où sont vos amis, bien que tout ça n’ait pas grand chose à voir avec l’amitié à mon avis.

  • Neospipeur
    Participant

    Bonjour,
    Je me suis aperçu que je faisais partie des « zèbres » à 37 ans, il y a 2 ans… Cela m’a permis de tout comprendre sur mes relations avec mes amis. Dans ce groupe d’amis que j’ai depuis mes 18 ans, je me suis souvent senti supérieur, plus intelligent et j’étais… disons… puant. Malgré tout, ils sont toujours restés à mes côtés. Je pense que sur les 17 adultes qui composent ce groupe, on doit être 2 dans ce cas. J’ai toujours inconsciemment apprécié davantage celui qui me ressemblait. Mais on s’entend toujours tous très bien. Il y a de tout dans ce groupe : un chef d’entreprise, une statisticienne, des techniciens, un gendarme, des policiers (pas officiers), des secrétaires, un plombier, un cuisinier, des profs, une psychologue et une ATSEM.
    Depuis que j’ai pris conscience de mon mode de fonctionnement différent, j’arrive à faire la part des choses entre mes « lubies » bizarres et mon intégration dans le monde de monsieur tout le monde. Pour ça, je m’efforce de rester dans la conversation (même si souvent j’ai juste envie de partir faire autre chose) en attisant ma curiosité, en essayant de trouver quelque chose d’intéressant dedans. Cependant, ça ne peut pas durer éternellement alors j’arrive soit à changer de sujet soit à changer de groupe pour avoir d’autres conversations, du changement, de la nouveauté, de l’intérêt…
    Quand je ne suis pas d’accord avec ce qu’ils disent, avant je partais au conflit, je à essayer de leur démontrer que j’avais raison et qu’ils avaient tort. Mais comme je n’étais jamais vraiment sûr de moi, je devenais verbalement agressif, je m’énervais et ils me regardaient toujours en se demandant ce qu’il m’arrivait. Maintenant, je débat juste un peu puis je cède. Et le soir (ou le lendemain ou 1 mois après ou plus tard encore car je n’oublie jamais un moment comme ça quand il arrive : il faut absolument que je sache qui avait tort ou raison) je vais rechercher l’info, approfondir le sujet et le mémoriser afin d’avoir de meilleurs arguments la prochaine fois au cas où, ou juste parce que ça me fait plaisir d’approfondir le sujet.
    On ne peut pas parler de notre potentiel à un ami sans se poser un bon quart d’heure pour expliquer que c’est parfois plus un handicap qu’une bénédiction. Sinon, on entend dire (par devant ou dans notre dos) des phrases du style « pour qui se prend-il » ou des ricanements et des remarques à chaque erreur qu’on fait « Ah, je croyais que t’étais surdoué ?! ». Bref, j’ai opté pour ne rien dire, ne pas rentrer en conflit et bien dire aux autres qu’ils ont raison quand c’est le cas, j’ai remarqué qu’ils adoraient ça (comme tout le monde d’ailleurs). Mais le fait qu’avant je les dénigrais et que maintenant je souris et je leur dit qu’ils ont raison, je me sens plus apprécié qu’avant.

    J’espère que mon expérience personnelle pourra t’être utile et répondre à tes questions.

  • Neospipeur
    Participant

    Bonjour,
    Je me suis aperçu que je faisais partie des « zèbres » à 37 ans, il y a 2 ans… Cela m’a permis de tout comprendre sur mes relations avec mes amis. Dans ce groupe d’amis que j’ai depuis mes 18 ans, je me suis souvent senti supérieur, plus intelligent et j’étais… disons… puant. Malgré tout, ils sont toujours restés à mes côtés. Je pense que sur les 17 adultes qui composent ce groupe, on doit être 2 dans ce cas. J’ai toujours inconsciemment apprécié davantage celui qui me ressemblait. Mais on s’entend toujours tous très bien. Il y a de tout dans ce groupe : un chef d’entreprise, une statisticienne, des techniciens, un gendarme, des policiers (pas officiers), des secrétaires, un plombier, un cuisinier, des profs, une psychologue et une ATSEM.
    Depuis que j’ai pris conscience de mon mode de fonctionnement différent, j’arrive à faire la part des choses entre mes « lubies » bizarres et mon intégration dans le monde de monsieur tout le monde. Pour ça, je m’efforce de rester dans la conversation (même si souvent j’ai juste envie de partir faire autre chose) en attisant ma curiosité, en essayant de trouver quelque chose d’intéressant dedans. Cependant, ça ne peut pas durer éternellement alors j’arrive soit à changer de sujet soit à changer de groupe pour avoir d’autres conversations, du changement, de la nouveauté, de l’intérêt…
    Quand je ne suis pas d’accord avec ce qu’ils disent, avant je partais au conflit, j’essayais de leur démontrer que j’avais raison et qu’ils avaient tort. Mais comme je n’étais jamais vraiment sûr de moi, je devenais verbalement agressif, je m’énervais et ils me regardaient toujours en se demandant ce qu’il m’arrivait. Maintenant, je débat juste un peu puis je cède. Et le soir (ou le lendemain ou 1 mois après ou plus tard encore car je n’oublie jamais un moment comme ça quand il arrive : il faut absolument que je sache qui avait tort ou raison) je vais rechercher l’info, approfondir le sujet et le mémoriser afin d’avoir de meilleurs arguments la prochaine fois au cas où, ou juste parce que ça me fait plaisir d’approfondir le sujet.
    On ne peut pas parler de notre potentiel à un ami sans se poser un bon quart d’heure pour expliquer que c’est parfois plus un handicap qu’une bénédiction. Sinon, on entend dire (par devant ou dans notre dos) des phrases du style « pour qui se prend-il » ou des ricanements et des remarques à chaque erreur qu’on fait « Ah, je croyais que t’étais surdoué ?! ». Bref, j’ai opté pour ne rien dire, ne pas rentrer en conflit et bien dire aux autres qu’ils ont raison quand c’est le cas, j’ai remarqué qu’ils adoraient ça (comme tout le monde d’ailleurs). Mais le fait qu’avant je les dénigrais et que maintenant je souris et je leur dit qu’ils ont raison, je me sens plus apprécié qu’avant.

    J’espère que mon expérience personnelle pourra t’être utile et répondre à tes questions.

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