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Questions existentielles

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4 sujets de 1 à 4 (sur un total de 4)
  • Une ébroïcienne
    Participant

    Quelle pourrait-être la réponse et l’attitude la plus adaptée à adopter face à un THPI de 7 ans et demi qui, à la suite d’une crise, se pose les questions suivantes : « A quoi je sers ? ; Pourquoi je vis ? À quoi ça sert de vivre ? » et qui annonce « Je me sens nul quand je fais ça (sous-entendu, quand j’agis mal et que je fais une crise) » ?
    J’ai la connaissance de ce que sont les HPI, des psy reconnus en matière de précocité, de la littérature spécialisée, de la mésestime récurrente chez ces enfants-là et de leurs angoisses existentielles.
    Ce qui m’intéresse, c’est de pouvoir lui apporter une réponse adaptée dans l’instant pour l’apaiser.
    Un partage d’expériences ayant porté ses fruits ou bien un conseil d’expert reposant sur la pratique seraient bienvenus.
    Merci pour vos réponses.
    Cordialement.

  • Françoise
    Maître des clés

    Bonsoir,

    Je pense que c’est l’origine de la crise qu’il faut tenter de comprendre et d’analyser :
    – quand est-ce intervenu : fin de journée, fatigue, tension nerveuse…
    – a t-il eu l’écoute nécessaire juste avant ?
    – a t-il eu des difficultés à réaliser un projet ? Etait-il à sa portée sur tous les plans: matériel, capacités physiques, temps…

    Est-il bien sollicité et pris en charge à l’école ? Il se pourrait qu’il ait besoin d’évacuer un certain stress et dans ce cas n’importe quoi peut le faire exploser.
    Offrez-lui un temps de détente après l’école (vous êtes sa mamie qui le gardez ?), donnez lui la possibilité de s’exprimer et d’évacuer en lui proposant une activité qui lui convienne vraiment à lui (pas forcément du sport, s’il est thpi il a peut être besoin de faire réellement travailler ses méninges pour se détendre).

    Effectivement il faut gérer l’après crise, mais là des mots gentils suffiront je pense, par contre analyser les causes pour que cela se produise de moins en moins en tentant de vous mettre à sa place et de voir les choses comme lui peut les ressentir. Par exemple mon aîné s’énervait beaucoup avec ses legos aux alentours des 3 ans car il ne parvenait pas à les assembler correctement ni comme il se l’était imaginé, nous avons expliqué que c’était difficile pour lui (petites mains de 3 ans) et que parfois son idée était impossible en lui démontrant que même nous n’y parvenions pas, l’avons encouragé à demander de l’aide et des avis dans ces cas là, le simple fait d’en avoir parlé l’a rassuré et calmé.

    Je ne sais pas si cela peut vous aider ?

  • Une ébroïcienne
    Participant

    A Françoise.
    Merci pour votre réponse généreuse et pleine de bon sens.
    Je suis effectivement la mamy de cet enfant. Au quotidien, je mets en pratique énormément de choses aux côtés des parents, à l’image de celles que vous suggérez.
    «Me mettre à la place de l’enfant» est un rappel judicieux dont je vais me souvenir de façon plus prégnante.
    Toutefois, les crises surviennent à tous propos et… mal à propos : un sourire de sa sœur (d’une empathie sans égal) jugé moqueur, une parole de l’un ou un geste de l’autre (alors que nous sommes tous hyper-attentifs à ne pas le heurter ou l’inquiéter) suffisent à déclencher une méprise et de l’agressivité puis des ruminations à n’en plus finir ainsi qu’un sentiment de dévaluation ou des questions existentielles telles que :
    «A quoi je sers/Je sers à rien/Ça sert à quoi la vie/Je m’en veux de faire ces crises»
    ou
    «Je suis un mauvais garçon : vous me le répétez tous à longueur de journée (alors qu’il est sensible, tendre, discret et pratique l’humour)… Puis, fâché, il développe ensuite cette pensée, c’est-à-dire, tous nos discours perçus négativement : mes émotions me trompent/je ne dois pas me comporter comme ça/mon cerveau pense différemment/va trop vite/etc…, concluant par cela : si ça continue, je vais être obligé d’écrire un livre sur ça !».
    Il connaît toutes les problématiques dues au THPI : rejet de l’école car jugée trop répétitive et ennuyeuse, saut de classe, motricité affectée (il consulte un grapho-thérapeute), affect en décalage avec son acuité intellectuelle, solitude en cour de récré, centres d’intérêts différents des autres enfants, endormissement difficile, angoisses existentielles…
    Par contre, il bénéficie d’une éducation attentive, bienveillante et positive basée sur la discussion, tenant compte de ces propres centres d’intérêts, avec également une ouverture à la Culture et aux autres. Il pratique la méditation, le yoga, le ping-pong et lit toutes sortes d’ouvrages le reste du temps.
    Voici brossée la situation…
    Bien cordialement à vous.

  • Françoise
    Maître des clés

    Bonjour,

    Il me semble que votre phrase : «Je suis un mauvais garçon : vous me le répétez tous à longueur de journée (alors qu’il est sensible, tendre, discret et pratique l’humour)…  » est à creuser.
    On dirait qu’il a développé une mauvaise estime de lui, peut être une vision négative de sa façon d’être qui involontairement, (ou peut-être par souci de trop bien faire?) lui est renvoyée par son environnement, alors que justement c’est sur ses forces et caractéristiques positives qu’il devrait se construire.
    S’il n’est pas à sa place à l’école par exemple, les adultes qui l’entourent ont la responsabilité de faire au mieux pour qu’il soit compris et le mieux accompagné possible, mais lui ne doit en aucun cas se sentir coupable d’être différent, je vous cite encore  » Il connaît toutes les problématiques dues au THPI : rejet de l’école car jugée trop répétitive et ennuyeuse, saut de classe, motricité affectée (il consulte un grapho-thérapeute), affect en décalage avec son acuité intellectuelle, solitude en cour de récré, centres d’intérêts différents des autres enfants, endormissement difficile, angoisses existentielles…  » cela est assez négatif pour lui et fait un gros poids qui pèse (peut être trop?) sur ses épaules d’enfant.
    Il ne faut pas oublier que les enfants hpi ont une grande conscience de ce qui se passe autour d’eux et de ce que ressentent les autres, donc alléger sa vie de petit garçon (car malgré tout il en est encore un) et insister sur ses points forts à toute occasion devrait l’aider.
    Vous pourriez par exemple passer quelques jours de vacances avec lui en lui concoctant un programme adapté et établi avec lui, afin de voir s’il est différent seul, sans les contraintes de tous les jours et vérifier s’il parvient à s’apaiser.
    Bravo en tout état de cause pour votre investissement.

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