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Moi c’est Laurie : à moi toute seule de me présenter

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  • Lauraranel
    Participant

    Bonsoir à tous,

    J’ai fait une présentation du côté des enfants pour parler de ma fille de 5 ans, j’en fais une pour moi ici. Je m’appelle Laurie, j’ai 32 ans et -bien que n’ayant jamais été diagnostiquée- je pense être HP.

    J’ai parlé très tôt, et selon les dires de ma mère, sans passer par le stade « bébé ». Je posais sans arrêt des questions, je faisais des réflexions (parfois effrontées) aux adultes et j’étais tour à tour très remuante et dans la lune. A l’école, mon parcours a été sans embûches, j’ai toujours été une bonne élève sans avoir besoin de faire d’efforts (et heureusement car nous déménagions tous les 2 ans en moyenne et souvent en cours d’année, si bien que j’ai fréquenté 2 maternelles, 3 élémentaires, 4 collèges). Je me suis toujours sentie différente, en marge, bizarre, et j’ai développé un monde imaginaire très riche car j’ai été beaucoup rejetée et moquée. Aussi loin que remonte ma mémoire, j’ai l’impression d’avoir passé plus de temps à vivre dans ma tête. Ma passion petite était le dessin. Je dessinais tout le temps, en classe y compris ce qui m’a attiré les foudres de certains enseignants. Mais comme j’étais toujours capable de répondre aux questions que l’on me posait, ma mère a ensuite pris l’habitude de prévenir les enseignants de me laisser tranquille. Comme je mémorisais toutes mes leçons en les entendant en classe, je n’avais pas besoin de les relire le soir. Le seul problème était la procrastination (que je traine toujours) qui me faisait faire mes devoirs la nuit précédant la date butoir du devoir ou même dans les transports juste avant. Et en même temps, j’adorais l’émulation de ce court délai, l’énergie que ça me donnait et qui semblait décupler mes idées et mes capacités. J’étais performante en classe car j’apportais beaucoup d’importance à l’opinion que les adultes avaient de moi. J’avais un besoin maladif de reconnaissance, besoin d’entendre que c’était bien. J’ai très tôt commencé à m’adapter à ce qu’on attendait de moi et à développer plusieurs visages en fonction de mes interlocuteurs, et en parallèle à cacher mes sentiments et mes vrais désirs.
    Ma seconde passion dès l’école élémentaire était l’écriture. J’ai écrit ma première nouvelle en CM1 et mon premier recueil de poèmes en CM2 (pour ce que ça vaut hein !). J’ai ensuite multiplié les clubs d’écriture, de journalisme, de théâtre… En parallèle je dévorais les livres. En 4ème j’avais lu tous les romans du CDI du Collège, si bien que la documentaliste m’avait demandé de rédiger des fiches de lecture et m’avait confié une clé de la bibliothèque pour pouvoir y venir à ma guise.
    Au lycée, j’ai lu toute l’oeuvre de Tolkien et je me suis mise à faire des jeux de rôles. Passionnée par la fantasy, j’ai créé un monde, des races et une langue comprise de moi seule avec un alphabet inventé. Déjà petite j’avais inventé plusieurs codes que j’avais transmis au peu d’amis que j’avais, et qui nous servait à s’envoyer des messages secrets.
    Ayant un soutien familial très approximatif (4 autres soeurs dont une handicapée, famille recomposée, peu d’attention portée à mon cas car je me débrouillais bien en classe et je ne posais pas de problème de comportement en plus d’être l’enfant d’un premier lit), j’avais beaucoup d’attente dans ceux auquel je m’attachais avec une passion exagérée, j’ai souvent eu l’impression d’être rejetée, déçue et incomprise.
    Arrivée à la fac, la foule anonyme a eu raison de mon moral déjà fragile et j’ai sombré dans la dépression. Je me suis mise à ne plus envisager mes rapports amicaux qu’au travers de forums de jeu, où j’incarnais des personnages de mon invention dans des univers fantasmés. A 19 ans, malgré d’excellents résultats à la fac, j’ai laissé tomber les cours pour me mettre à travailler sans autre diplôme que le BAC en poche afin de fuir mon environnement familial. J’ai pu gagner de l’expérience pendant les 10 années qui ont suivies.
    A 30 ans, j’ai eu envie de changer de domaine professionnel. J’ai intégré une formation accélérée en développement informatique. C’était un domaine qui m’intéressait déjà, j’avais appris de manière autodidacte à bidouiller des sites Internet, et j’étais graphiste à mon compte en parallèle. En 9 mois j’ai tout appris de ce métier, et j’ai passé un diplôme équivalent à un MASTER en conception et développement informatique. Je suis aujourd’hui développeuse, je conçois des applications et des algorithmes pour entrainer des modèles d’intelligence artificielle.
    Il m’est très difficile de ne faire qu’une seule chose dans la journée, et même une seule chose à la fois. J’aime lire tout en écoutant de la musique, dessiner en regardant un film, coudre, faire de la pâtisserie et surtout lire des articles sur tous les domaines possibles.
    Mes sujets de prédilection en ce moment : la construction de l’immunité et la météorologie. Ah, et l’histoire du XVIe siècle en Europe.
    J’ai besoin de stimuler ma créativité, si bien que je pratique régulièrement le face-painting (le maquillage artistique d’enfant), le cake design, créer des poupées de tissus et leurs vêtements… Si je ne crée rien, je m’ennuie. Je ne peux pas m’endormir sans rêver d’abord, m’inventer une vie ou imaginer des scenarii dans lesquels je serais l’héroïne.
    Je suis beaucoup plus sociable aujourd’hui que je ne l’étais enfant. Mais lorsque je suis fatiguée, les émotions environnantes m’affectent beaucoup. Si je vois quelqu’un de triste j’ai envie de pleurer, les émotions me serrent la gorge, tout a l’air décuplé en moi. Je ne supporte pas les conflits que je fuis comme la peste. Ils me mettent dans un état de mal-être indescriptible. Et si je présuppose que quelqu’un a une opinion négative à mon encontre, je me pose mille questions, je cherche tous les moyens possibles pour me faire apprécier, tout en me sentant nulle et insignifiante. Le langage non verbal a beaucoup d’impact sur moi.

    Voilà j’ai tout dit… J’ai un autre problème mais ça vous avez su le voir de vous même, je suis vraiment nulle pour condenser ou résumer.

    Vous qui avez été testé peut-être, vous reconnaissez-vous dans certains traits de personnalité que je décris ? Avez-vous, vous aussi, tendance à la déprime ? Comment faites-vous pour combattre cela au quotidien ? Qu’avez vous trouvé dans le diagnostic de votre particularité ? Le conseilleriez vous à un adulte qui s’interrogerait ou est-ce selon vous plutôt inutile à l’âge adulte puisque le parcours scolaire est derrière nous ?

    A bientôt !

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