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2 sujets de 1 à 2 (sur un total de 2)
  • joa.rodrigues
    Participant

    Bonjour

    Je me permet de vous contacter afin de vous demander conseil.
    En effet nous rencontrons actuellement beaucoup de difficultés avec notre enfant de 8 ans.

    Les difficultés se sont en particulier accentuées à l’été 2019, où il s’était mis en danger en sautant du balcon du 1er étage (2m50) alors qu’il nous disait : « vouloir en finir » depuis quelque temps. Après ce premier passage à l’acte, qui nous a fortement inquiété, nous avons décidé de le faire suivre par un psychologue.

    Après quelques séances la psychologue nous a suggéré de faire passer à notre enfant un bilan neuro-psychologique, et en particulier le test WISC-V pour savoir si nous étions face à un enfant haut potentiel.

    Le bilan de ce premier test, réalisé par un autre neuro-psychologue en avril 2020, indique que notre enfant aurait un QI global de 116 donc dans une moyenne supérieure, mais pas haut potentiel.
    Cela dit, plus les séances avançaient avec sa psychologue, et plus elle reconnaissait les caractéristiques d’un enfant haut potentiel, et nous a conseillé malgré le résultat du test de le considérer comme tel, et d’adapter notre comportement.

    A partir ce ce moment nous avions constaté beaucoup de progrès dans son comportement et l’atmosphère familiale devenait de plus en plus sereine.

    Malheureusement, notre enfant nous a avoué en décembre 2020 qu’il avait eu des soucis de type harcèlement depuis quelque mois. Malgré le fait que tout ait été correctement pris en charge à l’école, depuis la reprise de l’école en janvier, notre enfant est devenu ingérable à la maison, alors que son comportement à l’école reste identique.

    Il rejète toute consigne et nous tiens tête pour tous les sujets.

    Par exemple, nous n’arrivons plus a lui faire prendre une douche, il repousse toujours à plus tard. Il est déjà arrivé que nous n’arrivions pas à lui faire prendre sa douche durant une semaine.

    Je vous contacte donc pour vous demander conseil. Quelles sont nos démarches possibles aujourd’hui pour une prise en charge optimale de notre enfant.

  • Une ébroïcienne
    Participant

    Bonjour Joa,

    Je reprends certaines de vos phrases pour traiter de chacun de vos sujets avec clarté.
    Tout d’abord, vous avez fait face à toutes les problématiques qui se présentaient à vous et ça mérite d’être salué car il n’est pas facile de prendre en charge la singularité de certains enfants précoces à fortiori s’ils se font harceler.

    Vous dites : « Nous rencontrons… difficultės… il s’était mis en danger… nous avons dėcidé de le faire suivre par un psychologue ».
    Voir un pédopsychiatre ou neuropsychiatre ou un spécialiste pointu de la surdouance est effectivement primordial et permet d’éliminer d’éventuels troubles qui échappent à notre entendement.

    Les profils d’enfants précoces sont très différents les uns des autres mais effectivement, chez certains précoces, on retrouve cette désespérance ou appel à l’aide.

    D’où l’intérêt d’être bien entouré par des professionnels.

    Pour qu’un suivi soit efficace, veillez à ce que votre fils se sente en pleine confiance avec ce professionnel.
    Précisez-lui que ce spécialiste est là pour l’écouter, comprendre ce qui se passe, l’aider et conseiller ses propres parents car vous avez besoin d’y voir plus clair.

    A 4 ans, mon petit-fils nous disait souvent : « Mais à quoi ça sert de vivre ? Je ne comprends pas ? Ça ne sert à rien que je sois là. Je voudrais mourir ».
    Moi-même, à son âge puis à l’âge de votre enfant, j’avais le même raisonnement.

    Ces paroles-là interpellent un parent ; vous comme moi, la jeune grand-mère que je suis aujourd’hui. Quoi de plus normal que de s’inquiéter pour ceux qu’on aime et dont on connaît déjà les fragilités (mais aussi, heureusement, les richesses) ?

    Interrogez-vous :
    • Après ses séances chez la psy, votre enfant a-t-il compris ce qui l’avait amené à ce comportement jusqu’au-boutiste où, au contraire, est-ce encore enfoui dans son inconscient ? Les ressentis d’un enfant ne sont pas forcément compréhensibles pour lui ni explicables avec le vocabulaire ou la maturité dont il dispose…
    Au moment précis de son acte, son mal-être était tel, qu’il avait peut-être juste besoin d’une réponse forte, non pas pour mourir réellement, mais au contraire pour se sentir pleinement vivant ou encore pour tirer une sonnette d’alarme quant à ses souffrances et peut-être des non-dits ?…

    Vous dites : « Après quelques séances la psychologue… QI global de 116… pas haut potentiel… elle reconnaissait les caractéristiques d’un enfant haut potentiel… le considérer comme tel, et d’adapter notre comportement ».
    Oui, cela arrive que les résultats soient tronqués car de nombreux facteurs peuvent interférer (timidité, stress induit par la consultation, test raté parce que l’enfant se met la pression du résultat, fatigabilité, dispersion, incompréhension, désintérêt pour une sėrie de tests).
    D’où l’intérêt d’une interprétation des résultats qui soit globale, subtile, affinée.

    Vous dites : « A partir de ce moment nous avions constaté beaucoup de progrès dans son comportement… vie familiale devenait… sereine » :
    On regrette que ces moments de répits relatifs ne s’installent pas durablement😞.
    Quand le mental redescend, il faut se réinterroger pour essayer d’en analyser les causes.

    Quoi qu’il en soit, un travail de fond autour de l’estime de soi, des émotions et ressentis (le site Papa positive donne de précieux conseils en ce sens), de l’affect, de tout ce qui contribue au bonheur (échanges forts, sorties culturelles, expériences scientifiques, jeux collaboratifs) est nécessaire, de même que d’offrir un cadre de vie sécurisant, avec de solides repères et une stabilité.

    Fixer un « défi du jour à dépasser » est constructif. Celui-ci doit être suffisamment accessible pour être réussi. Lors de vos retrouvailles le soir, faites le point et félicitez-le s’il y est arrivé ; sinon, redites-lui votre amour inconditionnel : un apprentissage ne se fait pas en un jour ! Le lendemain, remettez un défi « sur la table ». Une fois ce défi réalisé, redites-lui combien vous êtes fier de sa persévérance.

    Être proche, contenant, motivant.

    Vous dites : « Malheureusement, notre enfant nous a avoué… soucis…harcèlement… depuis la reprise de l’école… ingérable à la maison… comportement à l’école… identique » :
    Selon moi, il faut redire à votre enfant que ceux qui harcèlent sont les coupables. La loi punit sévèrement cela.
    Lui, il est la victime de ces harceleurs.
    Toutefois, il ne doit pas rester victime. Il reste pleinement acteur de sa vie et, accompagné par vous, pour que cette situation soit stoppée.

    Travaillez sur les différentes formes de harcèlements et leurs émotions induites :
    • Y a-t-il un ou plusieurs harceleurs ?
    • Sont-ils toujours les mêmes ?
    • Quel est le meneur ?
    • Quand et où cela se passe-t-il ?
    • Se sent-il en danger ?
    • Que se passe-t-il exactement : est-il invectivé de mots injurieux/rabaissé/dénigré/intimidé/menacé/isolé des autres/privé de ses effets personnels/sali (vêtements ou objets volontairement souillés) /racketté ou obligé à faire des choses « embêtantes » sur son corps où sur celui des harceleurs ?
    • Concrètement, comment ça se passe ?
    • Que fait-il à ce moment-là ?
    • Qu’est-ce qui met fin au harcèlement ?

    Rassurez-le, vous allez l’aider comme vous l’avez déjà fait en agissant auprès de son école – voire, la police si c’est nécessaire et lui apprendre des techniques (ci-après) qui l’aideront à stopper ces harceleurs.
    En tout état de cause, vous ne resterez pas sans rien faire.
    • Des jeux de rôles qui lui apprendront à se positionner au niveau corporel par rapport aux autres (quels qu’ils soient) : un regard franc, le dos et les épaules redressées, la voix distincte, posée, affirmée ;
    • Des réparties toutes faites et apprises : faites-en un jeu de rôle jusqu’à ce qu’elles deviennent un automatisme (je peux vous en communiquer la liste) ;
    • Si besoin, de l’art-thérapie ou un sport de self-défense émotionnelle ;
    • Un plus, l’équithérapie.

    Vous dites : « Il rejette toute consigne et nous tiens tête sur tous les sujets… nous n’arrivons plus à lui faire prendre sa douche… ».
    Lui avez-vous demandé pourquoi il se comportait ainsi ?
    Avez-vous essayé la douche par le biais de l’humour, l’affection, le rapprochement ?
    Il faut vous dire, qu’en dehors de tous traumatismes éventuels possibles, ces rituels de toilette l’ennuient profondément parce qu’il n’en voit pas l’intérêt et n’en perçoit pas du tout le plaisir.

    De plus, s’il est hyperesthésique comme beaucoup de précoces, la sensation de l’eau sur sa peau peut être perçue comme désagréable.

    Ces moments pénibles doivent devenir des moments de complicité joyeuse entre vous et lui permettre d’être à l’écoute de nouvelles sensations.
    Accompagnez-le à la douche et dans cet acte de pleine conscience par les gestes et la parole afin qu’il en apprécie désormais tous les bienfaits.

    Surprenez-le de temps à autre en lui proposant plutôt un bain (si vous le pouvez) :
    Faites flotter un petit bateau à moteur mécanique, des jeux d’engrenages, remplissage (tant pis pour son âge), des sels pétillants, aromatiques ou colorés, une lumière d’ambiance ou disco, une fontaine d’intérieur, un CD de détente avec des enregistrements de chants d’oiseaux (Nature et découvertes) où une musique qui remonte le moral…
    L’effet surprise risquerait bien de le séduire…

    Plus simplement, quand il rechigne à ça, allez vers lui, entourez-le de vos bras au niveau des épaules pour le contenir un peu en lui soufflant des mots tendres rassurants afin de l’encourager, l’aider et, mine de rien, l’amener vers sa douche ou son bain.
    Car, en effet, votre zébrion a besoin d’une impulsion enthousiaste.

    Une fois dans la douche ou le bain, faites-en sorte qu’il soit attentif au moment présent : le passage d’une éponge d’eau chaude sur son corps, le grain de sa peau, la détente ressentie, la vapeur qui dégage les sinus, l’odeur de savon, le bien-être…

    Si vous n’avez pas de baignoire, sa douche doit être perçu différemment de lui : pour cela, encouragez-le et aidez-le à rassembler ses vêtements de nuits, à se déshabiller puis plier ses habits.
    Mettez-y de la joie, dites-lui que vous avez fait chauffer la pièce pour qu’il s’y sente bien, que vous allez lui faire couler une cascade d’eau chaude avec vos mains pendant qu’il tient le pommeau de la douche pour ne pas avoir frois, éveillez-le à la douceur des gestes, le respect de son corps ou à la friction réconfortante de la serviette préalablement réchauffée, etc.
    Ce moment doit se transformer en sensations de plaisir.

    Ceci-dit, rassurez-vous, nous connaissons la même chose chez nous😉🤫 : les rechignements, le harcèlement à l’école, les refus de se doucher, les disputes entre frères et sœurs dues au mal-être, etc.

    Je termine sur une note positive : plusieurs heures après la douche à laquelle il rechignait depuis 2 jours mon petit-fils m’a dit récemment : « Tu avais raison Mamie ; finalement c’était bien quand tu me faisais couler l’eau chaude sur mon corps avec ta main ; j’ai bien aimé » (petite satisfaction à posteriori pour moi car ce n’était pas gagné).
    J’essaie en effet que cet instant ne soit pas un instant bâclé par le manque de temps. Là est la complémentarité des grands-parents.

    En espérant que mon expérience vous permette d’aider au mieux votre enfant.

    Cordialement.

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