Recherche

Re:Différences

  • Françoise
    Maître des clés

    Bonjour Camille et Juliette,

    Le souci d’intégration et une certaine difficulté à se faire des amis est certainement une caractéristique commune à beaucoup d’enfants précoces.
    C’est lié bien sûr à ce décalage au niveau des centres d’intérêts qui se fait sentir très jeune, mais peut être aussi à une certaine forme d’exigence qui lie l’amitié à une entente parfaite sur tous les plans ou sinon rien. On peut très bien avoir des amis pour rigoler, d’autres pour discuter, d’autres pour le sport…., à condition d’accepter que la relation ne soit pas entière ou intégrale. Je crois que c’est un premier point, sans doute une piste pour Camille, l’essentiel étant de ne pas être seul.
    Ensuite vous avez certainement plus peur de perdre vos amis du fait de ce niveau d’exigence élévé, alors qu’eux ne se posent pas la question par rapport à vous et vous prennent telle quelle.
    Plus particulièrement pour Juliette, pour vivre mieux il faut d’abord vous accepter telle que vous êtes. Le qualificatif de « surdouée » n’est pas important, c’est uniquement un mot, on pourrait en trouver un autre, pour exprimer un état de fait, ce qui compte c’est de savoir comment vous fonctionnez et pourquoi cela vous pose des problèmes relationnles, d’apprentissage…Pour ceci, il ne faut pas vous renier mais vous accepter avec vos qualités et vos défauts, et cela vous permettra aussi de mieux accepeter celles et ceux des autres.
    La première des choses à faire est d’en parler à vos parents, tant pis s’ils tombent des nues ou si cela les attriste, vous ne pouvez continuer à faire semblant d’être heureuse et à vous cacher. Par ailleurs, s’ils ne se doutent de rien ils ne peuvent vous aider, et peut être sont-ils un peu comme vous, votre soeur aussi, et vous ne soupçonnez rien non plus. Donc ne restez pas seule et parlez-en à vos proches. Commencez par discuter avec eux.
    Pour vous rassurer, ce que vous décrivez est fort compréhensible, je comprends votre détresse, mais il existe des solutions. La première est d’en parler, vraiment j’insiste, et à vos parents en premier. Ensuite il y a les psychologues, les associations, les livres …., mais il faut commencer par le début.
    Pour en revenir au qi, c’est pareil, il n’est qu’un outil de mesure dont nul n’est censé se vanter, ce qui compte comme vous le dites est ce que l’on fait de bien avec un avantage (parfois mal vécu) inné. Il permet aussi à l’inverse de comprendre, selon votre niveau (que vous garderez pour vous bien sûr !) que tout le monde ne peut pas se mettre à votre portée et donc que c’est à vous d’être moins « sarcastique » et plus tolérante avec les autres.
    En tous cas, vous faites bien de parler, effectivement vous avez besoin d’aide car malgré tout vous n’êtes encore qu’une « enfant », et ne pouvez gérer cela toute seule, il faut que votre entourage, vos parents, vos profs, des professionnels vous aident et vous expliquent comment gérer tout ceci.
    Mes enfants, l’un de votre âge, éprouvent la même chose que vous mais le vivent bien car ils savent pourquoi ils ne sont pas toujours compris, ils ont l’occasion, et nous travaillons en ce sens, de fréquenter des personnes plus âgées, discutent avec des adultes….et surtout savent que nous les comprenons et les aimons pour ce qu’ils sont, avec leurs qualités et leurs défauts (nombreux aussi !!!).
    Donc courage vous n’êtes pas seule, (des enfants comme vous il y en a beaucoup, en parlant vous pourrez éventuellement en rencontrer) prenez le taureau par les cornes, allez voir vos parents pour commencer.
    J’espère vraiment vous aider,
    Françoise