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Et si l’on parlait des pensées envahissantes de certains surdoués ?

A travers son témoignage de jeune adulte à haut potentiel, Agathe nous permet d’ouvrir la discussion sur ce sujet qui touche tout particulièrement les enfants précoces et les adultes surdoués.

Femme surdouée

Agathe, jeune femme à haut potentiel, étudiante en Hautes Etudes Internationales à Genève, a toujours ressenti l’impression d’être différente des autres. Son témoignage, diffusé dans l’émission Iceberg de Tataki sur la Radio Télévision Suisse romande nous offre l’occasion de lancer la discussion sur ces pensées parfois envahissantes qui sont le lot de nombreux surdoués. Qu’en pensez-vous ? Etes-vous concernés ? Comment faites-vous pour les canaliser ? Partagez vos expériences et vos trucs ou astuces à travers les commentaires de cet article.


J’ai découvert ma différence par hasard. C’est assez triste parce que j’étais en couple avec quelqu’un dont j’étais très amoureuse qui me disait que j’avais un problème, qui me disait que j’étais folle. Et je l’ai cru. J’ai cru vraiment que j’avais un gros problème et qu’il fallait que je me soigne.

J’étais suivie par une psy qui ma fait lire un bouquin sur la notion des personnes qui pensaient trop. Ce livre m’a fait beaucoup de bien. Et en fait ce livre parait des surdoués en général. Le terme »surdoué » ça veut dire être plus intelligent, alors que ce n’est pas du tout ça. Ce qu’on est, que ce soit haut potentiel ou même zèbre, qui a été utilisé comme terme, ça ne nous représente pas vraiment. On a juste une intelligence qui est très différente des autres.

J’ai découvert ça tard comparé à d’autres personnes. Je l’ai découvert à 24 ans donc ça m’a causé vraiment une grosse remise en question sur ce que j’étais. Toutes ces années où je m’étais sentie seule.  Je pensais toujours que j’étais bizarre.

Depuis toute petite, j’ai toujours demandé à ma mère : « Quand est-ce qu’on arrête de penser maman ? » Parce que c’est quelque chose… On pense trop nous les HP, voilà. Nous notre cerveau il n’arrête jamais. Elle m’a regardée puis elle m’a dit : « C’est quand on meurt ! » Donc quand j’étais toute petite j’avais toujours très peur de m’endormir parce que j’avais peur de mourir. Parce que c’était quand on arrêtait de penser.

J’ai souhaité ne pas être à haut potentiel. J’ai souhaité que ce soit plus facile. J’ai souhaité être simplement amoureuse de quelqu’un. Ne pas me prendre la tête à chaque fois. J’ai souhaité, et je le souhaite toujours, avoir des amis simplement.

Je pense que si je n’étais pas à haut potentiel, parfois, ce serait plus facile parce que les choses seraient plus naturelles. Mais ça ne serait pas moi.

Lien vers la page de l’émission

8 commentaires

  1. Bonsoir,

    Merci pour votre témoignage.
    J’ai 10 000 fenêtres également en ouvertures constantes sur mon ordinateur (mon cerveau donc 😉
    La tête en fusion, jamais au repos etc etc…
    Précoce aussi, Pourriez-vous svp, me communiquer le nom du livre en question ?

    Maman d’un enfant particulier, précoce et pas simple à comprendre ; hypocondriaque avec pleins de tocs en suivi psy…

    Merci par avance et bon courage

  2. Bonjour,

    Personnellement, j’écoute de la musique. Chez moi, dans la rue, partout et dès que possible.
    Cela ne m’empêche pas de penser mais j’ai l’impression d’avoir le contrôle de mes réflexions grâce à la musique, voire de moins gamberger.
    Bon après, ce n’est pas forcément bon pour les tympans et surtout cela augmente considérablement l’isolement… Un autre souci quand on ne voit pas le monde comme les autres.

  3. Bonjour,
    comme c’est marrant que votre témoignage juste le jour où ma fille revient de l’école en me disant qu’elle ne se sent pas bien car elle n’a pas pu terminer son éval alors qu’elle savait mais qu’elle a pensé à d’autres choses et donc n’a pas eu le temps de terminer… Je cherche des outils pour l’aider à faire cesser (ou à différer à un moment opportun ou à canaliser) ses pensées envahissantes afin qu’elle puisse terminer ce qui lui tient à coeur de finir. L’un d’entre vous a-t-il des outils de ce type ?
    Merci d’avance,

  4. Bonjour,

    Le coloriage est un excellent moyen de « reposer son esprit » pour moi. J.ai aussi des grigris à portée de mains qui me permettent de me focaliser sur les moments de trop grand questionnement.
    Animatrice périscolaire j’ai proposé à certains enfants de se concentrer sur un point précis pendant les moments de calme comme par exemple, leurs mains et leurs positions ou les objets de leur environnement.

  5. Bonjour,
    Mon fils de 17 ans est actuellement en descolarisation à cause de ce genre de phénomènes, il lui est impossible de se concentrer en cours ou pire en contrôle ou en examen.
    Resultat, un comportement inapproprié et un redoublement de sa 2nde et un abandon en première. Cependant, il est suivi par un psychiatre mais cette procédure est tres très longue et en attendant le temps passe et je suis très inquiète pour son avenir.
    Il a entrepris de travailler tout seul ses cours, mais c’est très compliqué de travailler tout seul, et quand il ne comprend pas, il baisse les bras. Je ne sais plus quoi faire, quel recours?
    Qui peut nous aider?
    J’ai l’impression qu’il s’enfonce un peu plus tous les jours, il est décalé, il dort le jour et joue de la musique la nuit. Plus beaucoup de camarade… c’est dur de le voir souffrir et de ne rien pouvoir faire.
    Si vous avez des idées, livres ou autres adresses, je suis preneur. Merci de m’aider.

    1. Bonjour, maman d un ado de 17 ans qui serait HP ,cela fait 15 ans que je galère. Apres les spécialistes traditionnels,la kinésiologie (traitements des émotions par les fleurs de Bach)qui marche un peu. Séances chez un HYPNOTHÉRAPEUTE il y a 2 jours , pour rendre le cerveau moins confus. Déjà quelques petit progrès .Par contre ,il faut que l’enfant soit d’accord pour aller mieux.Choisir un hypnothérapeute pas les plus chers mais ceux qui pratique hypnothérapie Ericksonnienne ,conversationnelle ,nouvelle hypnose ,humaniste.Bon courage.

  6. Bonjour Chris,
    merci pour votre réponse. Ma fille n’est pas parvenue à aller à l’école aujourd’hui, donc nous allons faire « l’école à la maison », ce qui va nous permettre de tester vos propositions. Lorsque je la sentirai « dispersée », je lui demanderai de se concentrer sur ses mains en répétant un leitmotiv pour fermer la porte aux pensées envahissantes et revenir à son travail actuel. Je vous tiens au courant !

  7. Bonsoir,
    Je suis désolée pour votre fils, Auffret. Je sais combien c’est dur de voir souffrir son enfant et de se sentir impuissant à arrêter cette souffrance… Trouver les bons outils, les bons moyens, demande énormément de temps et d’énergie… Vous parler de travailler tout seul : n’y a-t-il aucun moyen de lui faire rencontrer un groupe de travail (je ne parle pas d’intégration, je sais combien c’est difficile, mais de travailler avec/à côté) ? J’ai moi-même fait un de mes diplômes par correspondance et ce type de groupes existaient…

    Concernant ma fille, l’outil de regarder ses mains + le leitmotiv a fonctionné une fois sur 2 environ, je trouve que c’est déjà très très bien ! Si demain elle parvient à aller à l’école j’espère qu’elle pensera à l’utiliser mais c’est un bon début quoi qu’il arrive !

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