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Est-il judicieux de dissimuler à son entourage le fait que son enfant soit surdoué ?

Le HuffingtonPost publie aujourd’hui le témoignage d’une maman qui cache volontairement à son entourage proche le fait que sa fille soit une enfant à haut potentiel. Que penser de cette attitude ?

L'enfant précoce est-il un enfant toxique ?

Comme pour faire écho à notre dernier article sur la solitude des parents d’enfants atypiques, le HuffingtonPost publie aujourd’hui le témoignage d’une maman qui raconte, entre autres choses , la difficulté des parents à parler du haut potentiel de leurs enfants à leur entourage, en particulier lorsque celui-ci rencontre des problèmes.

Je commencerais par cette phrase citée par la maman de Jeanne, petite fille de 7 ans au caractère difficile et à haut potentiel. Ce sont d’ailleurs ses difficultés comportementales, sans doutes associées à d’autres signes, qui ont décidé sa maman à lui faire passer un test de QI:

J’ai toujours su que ma fille était différente. Intelligente ? Brillante ? Surdouée ? Non non, juste plus difficile que les autres.

Je voudrais relativiser le mot difficile pour le remplacer par intense. Oui, un enfant précoce, surdoué, ou à haut potentiel, peu importe la qualification, se fait remarquer  par l’intensité de ses réactions. Cette intensité est plus ou moins marquée dans tous les domaines, dans le domaine intellectuel par une réflexion poussée et dans le domaine affectif par des réactions aux événements vécus qui, en fonction du contexte peuvent être très positives (grande empathie, grand sens de la justice, beaucoup d’humour…) ou très négatives (grande tristesse, grosses colères…).

La petite Jeanne semble être une fillette comme les autres, avec cette tendance à sortir de ses gonds lorsque les situations vécues lui paraissent injustes ou ingérables :

Elles ne voyaient probablement en Jeanne que la petite fille insupportable, qui parle fort, se montre parfois autoritaire et qui un jour sans raison a tapé ou crié sur leur enfant.

Nous nous trouvons là dans la problématique globale de compréhension et d’accompagnement de l’enfant précoce. Sa maman relève et met l’accent sur les caractéristiques psychologiques de Jeanne qu’elle ne parvient pas à expliquer autour d’elle, avec la seule justification d’être à haut potentiel.

Quel intérêt de réduire ce test à la compétence de l’enfant alors qu’y sont liés des troubles comportementaux?

Je dirais plutôt que la non prise en compte de la globalité de la personnalité d’un enfant peut entraîner des troubles comportementaux et que le test de QI met en avant un profil intellectuel et psychologique dont il faut tenir compte. Il s’agit de pouvoir analyser et clairement déterminer quels sont les besoins de cet enfant particulier et de tout faire pour réduire au maximum les frustrations infondées et éviter qu’elles ne deviennent ingérables.

La maman de Jeanne dit :

Notre fille nous semble pourtant comme les autres. Elle ne se passionne pas pour la tectonique des plaques ou le complexe argilo-humique. Elle est aussi mature que ses camarades, ne s’ennuie pas du tout en classe et possède le même niveau scolaire que les autres.

Peut être qu’à l’inverse, le côté intellectuel de sa personnalité n’est pas assez stimulé et se manifesterait, en l’absence de réponse pédagogique, par une sorte d’arrogance orale qui la fait passer, je cite, pour une enfant mal élevée.

Peut-être que la petite Jeanne se sent mal de devoir être comme tout le monde à l’extérieur et une enfant à haut potentiel dans la stricte enceinte familiale ?

Comment peut-elle gérer les questions et décalages qui doivent la tenailler ?

Est-elle elle même consciente de ses qualités et peut-elle bien grandir avec celles-ci si en même temps elles doivent rester cachées ?

Je comprends en partie les réticences de la maman qui ne parvient à expliquer le caractère de sa fille par le fait d’être à haut potentiel, fait qui ne saute pas aux yeux au premier abord tant il est occulté par ses débordements. Mais se pourrait-il que la solution se trouve dans la révision de son propre jugement et dans l’acceptation totale et entière du haut potentiel de son enfant ?

Nous nous sommes engagés à ne jamais en parler, ne rien dire. A considérer que c’était tabou, comme une honte, un secret que nous ne divulguerons pas sous peine d’être mal compris par nos proches.

Tant qu’à être incomprise, autant que ce soit pour les bonnes raisons !

Un enfant à haut potentiel est certes à haut potentiel pour certains aspects de sa personnalité, mais ne se résume pas à cela, il reste un enfant, avec des qualités et des défauts qui lui sont propres, des maladies parfois, des chagrins, des joies, et il faut l’accepter tout entier.

Pour compléter votre réflexion et éventuellement susciter vos commentaires, je vous propose de lire ou relire notre article sur les conséquences néfastes du déni de précocité.

Lire le témoignage en entier sur Huffingtonpost.fr

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