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Enfants surdoués à l’école, l’exemple de l’Ontario

Le haut potentiel intellectuel est, dans certains pays du monde, une notion encore mal connue des systèmes éducatifs. C’est le cas de l’Ontario, province canadienne, dont nous allons parler aujourd’hui. Dans article récent diffusé par ONFR+, des parents d’enfants à haut potentiels et des professionnels nous expliquent la situation du système éducatif en Ontario à l’heure actuelle.

L'enfant surdoué vu du Canada

Précisons avant tout que, le Canada étant habité à la fois par des francophones et des anglophones, il existe différentes écoles selon le langage principal choisi par les parents. Nous avons déjà parlé du système éducatif québécois, aussi parlerons-nous aujourd’hui de l’Ontario, autre province canadienne partiellement francophone où, toutes langues confondues, plus de 2200 élèves seraient concernés par le haut potentiel intellectuel. Ceux-ci ont des besoins particuliers qui vont au-delà de ce que certains enseignants s’imaginent. Carole Fleuret, professeure titulaire à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa, précise sa pensée :

Attention, il ne faut pas confondre précocité intellectuelle et facilité. Ces enfants ont un décalage entre leur façon d’analyser et de voir le monde sur le plan de l’intelligence cognitive et le niveau affectif qui, lui, est de leur âge.

De même, leur donner plus de travail parce qu’ils finissent leurs exercices plus vite que les autres ne présente absolument aucun intérêt si le sujet abordé est identique à celui déjà vu auparavant. Il est nécessaire d’approfondir les notions, de permettre à l’enfant surdoué d’aller plus loin dans l’apprentissage d’un domaine qu’il a compris, faute de quoi il sombrera dans l’ennui. Jugeant les exercices qu’on lui propose superflus, puisqu’il sait déjà les faire, il cherchera à s’occuper autrement, ce qui renvoie de lui l’image d’un enfant rêveur, dissipé ou au contraire agité voire hyperactif.

Pour les canadiens francophones, la solution peut alors être d’envoyer leurs enfants à haut potentiel dans des écoles anglophones qui, semble-t-il, parviennent mieux à prendre en compte les besoins des surdoués. Celles-ci procèdent en effet à un test systématique dès la troisième année afin de mettre en place un programme adapté l’année suivante voire placer l’enfant dans une classe uniquement composée de surdoués.

Cette solution de classes regroupant les « précoces » est, d’après la professeure Fleuret, meilleure que celle qui consiste à faire sauter une classe et est même qualifiée d’idéale par l’Universitaire, car elle prend en considération l’élément relationnel et socialisant de l’enfant.

Outre le fait de pouvoir avancer à leur rythme, progresser dans les apprentissages et éviter ainsi l’ennui, cet aménagement permet aux enfants à haut potentiel de rencontrer d’autres élèves dans la même situation, avec qui ils pourront discuter sans se heurter à des différences d’âge et de préoccupations. Malheureusement, tout le monde n’en bénéficie pas et certains enfants se retrouvent en difficulté faute d’avoir pu être accompagnés par l’école.

Quelques écoles francophones tentent tout de même de mettre en place un accompagnement pour enfants doués, mais dans une moindre mesure que leurs homologues anglophones. Ce n’est pourtant pas la formation qui semble manquer, mais plutôt les moyens. Le Conseil scolaire public du Grand Nord de l’Ontario précise par exemple que :

Le conseil a bel et bien « des programmes dans certaines écoles secondaires, comme l’École secondaire Macdonald-Cartier, mais il n’existe aucun programme à l’élémentaire ». Il explique que cela est dû essentiellement à un manque de ressources financières et au fait que les écoles sont de petite taille.

D’autres, comme le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario, mettent en place des « centres de douance » pour rassembler ces élèves, comme cela se fait dans les écoles anglophones, mais pas avant la septième année, soit trois ans plus tard que la procédure précédemment évoquée.

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