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Enfants précoces, quand il n’est pas possible de calculer le QI

Ce mois-ci, dans sa chronique mensuelle pour le journal des femmes, Arielle Adda évoque la question des tests de QI qui ne permettent pas de donner un résultat aux parents, ce qui représente pour ces derniers une véritable déception et les place, eux et leur enfant, dans une situation fort inconfortable. La plupart du temps, […]

Arielle Adda

Ce mois-ci, dans sa chronique mensuelle pour le journal des femmes, Arielle Adda évoque la question des tests de QI qui ne permettent pas de donner un résultat aux parents, ce qui représente pour ces derniers une véritable déception et les place, eux et leur enfant, dans une situation fort inconfortable.

La plupart du temps, le test a été effectué car il existe une présomption forte de précocité intellectuelle, à la demande des parents, plus rarement sur le conseil des enseignants. Le résultat est attendu comme une délivrance qui permettra d’infirmer ou de confirmer cette intuition. Dans ces conditions, l’annonce d’un résultat impossible tombe comme un coup de massue qui repousse toute solution aux problèmes rencontrés et qui laisse la famille dans une incertitude anxiogène.

En fait, ces parents attentifs subodorent une faiblesse, sans pouvoir la cerner avec précision et ils comptent sur le test pour les éclairer.

Leur déception est alors d’autant plus grande quand le psychologue annonce qu’il n’est pas possible de calculer le QI Complet parce que les notes sont trop hétérogènes : la moyenne calculée sur des notes tellement dispersées n’aurait aucune signification.

En arrière-pensée présidant à cette demande de test il y avait bien l’hypothèse d’un don intellectuel : les parents se sont un peu documenté sur la question, ils ont reconnu leur enfant en bien des aspects évoqués dans les descriptions, ils espèrent trouver dans ce chiffre magique de 130, ou plus, une explication globale au comportement parfois curieux de leur enfant et surtout à ses résultats scolaires de plus en plus irréguliers. Ils se lancent, répriment la gêne qui les gagnent et demandent « mon enfant est-il doué ? ». Il leur est alors répondu, tantôt « non, pas avec ces notes » et tantôt « je ne peux pas vous répondre avec ces notes ».

Les résultats obtenus par l’enfant aux différents subtests sont trop hétérogènes pour permettre de calculer le chiffre global qui déterminera sans discussion son statut d’enfant surdoué ou non. Des écarts importants apparaissent, parfois de 40 ou 50 points, et empêchent tout diagnostic définitif.

Les résultats de ce test dont il craignait le verdict : « enfant définitivement et irrémédiablement idiot » n’apportent finalement aucune réponse claire, l’ombre d’une pathologie dont il présenterait seulement les prémices se profile.

Pour éclaircir cet horizon orageux, il convient de travailler les domaines de raisonnement qui ont été laissés en jachère : il s’agit bien d’un enfant doué victime de son éblouissante aisance verbale, elle a aveuglé son entourage, elle ne lui a pas permis de découvrir la notion d’effort, elle l’a incité, lui et les personnes qui le font travailler, à ignorer ses faiblesses, négligeables au début, mais qui se sont aggravées au fil des ans.

Le travail du psychologue sera alors de trouver et traiter les causes qui ont entravé la bonne réussite de l’enfant à certains subtests et qui ont manifestement faussé le résultat. Il ne s’agit évidemment pas de « rendre un enfant surdoué », ce qui serait une hérésie mais de d’expliquer pourquoi un enfant manifestement intelligent exprime des lacunes importantes pour certaines des compétences évaluées et proposer des solutions pour y remédier. Ces lacunes peuvent en effet révéler des problèmes profonds, souvent ceux-là même qui sont à l’origine de la consultation chez le psychologue.

Arielle Adda donne quelques pistes et exemples à ce sujet dans sa chronique, notamment pour ce qui concerne la dextérité verbale, caractéristique des enfants précoces et d’autres compétences moins liées au langage. Je vous invite à lire sa chronique en entier sur le Journal des femmes.

2 commentaires

  1. Bonjour Arielle,
    Nous rencontrons ce soucis sans savoir comment sortir de cet engrenage.
    J’ai lu votre article et nous avons le cas inverse: mauvais en langage car il s’en était inventé un et donc 2 ans d’orthophoniste pour un retour à la normal avant le CP. Par contre un esprit vif et logique, une rapidité d’exécution et de compréhension, une aisance en maths, en sciences, en sport qui ne se retrouve pas en français.
    Un premier trimestre de CE2 catastrophique qui s’est amélioré après qu’il nous ai expliqué qu’il s’ennuyait, nous lui avons demandé de prévenir la maîtresse du moment qu’il avait fini son travail pour qu’elle lui en donne un autre. Cela l’a métamorphosé. Il s’est retrouvé tuteur d’un élève en difficulté et a fini l’année avec le sourire.
    En CM1 il lui a fallu beaucoup travailler pour apprendre à apprendre, chose qu’il ne savait pas faire, et pour améliorer son français.
    Nous l’avions fait tester une première fois et on nous a dit que d’après les tests c’était un enfant normal avec un goût très peu prononcer à faire des efforts. Effectivement les efforts il n’en a pas besoins, tout est facile pour lui sauf le Français. Alors cette année nous l’avons fait testé par la psychologue scolaire qui ne travaille pas avec des chiffres et donc nous a seulement répété pendant une heure à quel point il est intelligent et à quel point il a une très bonne mémoire mais qu’il manque encore un peu de maturité pour être considéré à Haut Potentiel.
    Dans tout ça, on ne sais toujours pas comment l’aider à se sentir mieux en classe, le CM1 étant le début du cycle 2, il a appris plein de nouvelles choses et donc a apprécié cette classe mais qu’en sera t-il en CM2?
    Les tests et leurs résultats ne nous ont pas appris grand chose qu’on ne savait déjà mais ne nous ont apportés aucun conseil, aucun soutien pour l’aider dans la suite de sa scolarité.

  2. Bonjour,
    Nous avons vécu, avec notre garçon alors agé de 6 ans 1/2, le même écueil de résultat hétérogène, avec pour diagnostique donné par la psychologue du cmp que notre enfant n’était pas précoce et qu’il allait bien.
    Et pourtant à l’époque, notre garçon a commencé à se plaindre de vision double (médecin puis ophtalmo puis orthoptiste vu); Puis il a poursuivit en faisant des malaises (sueur, tachycardie, nausée…); et il a enchaîné en se plaignant de céphalée (d’allure migraineuse pour certaine) et de douleurs abdominal pour finir par dire à la neurologue auprès de qui nous avions été orienté qu’il avait mal tout le temps, mais ne nous le disais pas.
    Je vous passe l’irm, le cardiologue…. pour trouver de ce qui n’allait pas.
    Devant le comportement de notre petit bonhomme, la neurologue a suggéré une précocité en plus de probable migraine et nous a conseillé de lui faire passer un test de qi.
    Nous nous sommes adressé au cmp car il devenait difficile au niveau du comportement.
    C’est par ailleurs un enfant anxieux, plutôt introverti, et qui avait déja le vertige.
    Et pourtant donc le cmp nous le rend en disant pas de précocité et enfant qui va très bien…
    Le cp et le ce1 se poursuivent avec des plaintes douloureuses, des refus de retourner à l’école l’après midi car il disait que ça le fatiguait trop.
    Et sur la fin du ce1, nous sommes convoqué par la maitresse qui nous dit qu’il y a un problème avec l’écriture de Leni (trop lent, mauvaise tenue du crayon….). Une bilan chez l’orthophoniste nous apprendra que Leni a une dysgraphie et aussi qu’il a un niveau de lecture d’un enfant de sixième….
    Il ne s’agit la que d’une partie de nos péripéties avec notre enfant, mais elle met en lumière le problème du diagnostique du qi… qui se résume quand même à un ou plusieurs chiffre et ensuite c’est débrouillé vous avec ce qu’on vous a donné ou pas!
    Je trouve que c’est dommage de ne pas apporter davantage d’attention lorsqu’il existe des résultats hétérogène couplé à une souffrance exprimé.
    Et c’est malheureusement le même combat pour l’école…

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