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Enfants précoces et dyslexiques, comment les aider ?

Un tiers des enfants dyslexiques seraient également surdoués. Faute d’une prise en compte spécifique de leurs difficultés d’apprentissage, ils peinent à poursuivre des études normales.

Enfants précoces et dyslexiques, comment les aider ?

Au détour d’un long article fort intéressant, le journal suisse Le matin, sous la plume de Fabienne Rosset, nous apprend qu’un tiers des enfants dyslexiques seraient également à haut potentiel intellectuel.  Ces enfants sont, comme d’autres qui souffrent de divers troubles des apprentissages, regroupés dans le profil de l’enfant précoce à double étiquette ou doublement exceptionnel, dont nous vous avons déjà parlé ici.

De quoi passer pour des étourdis ou des paresseux en classe alors qu’ils sont aussi, voire plus, intelligents que leurs camarades: un tiers des dyslexiques sont à haut potentiel intellectuel. Mais faute d’aménagements scolaires et de méthode d’apprentissage adaptée, difficile pour eux de faire des études. Aujourd’hui, Juliette a 19 ans et est à l’Université de Lausanne. Mais la route pour y arriver a été semée d’embûches. Un véritable chemin de croix, comme en témoignent de nombreux parents d’enfants «dys».

Comme pour tous les problème de ce genre, l’important est prendre les choses en main le plus rapidement possible. Cela n’est pas toujours facile car, c’est souvent à l’école que les réelles difficultés apparaissent et qu’un diagnostic peut être valablement posé. Les différences de rythme entre les élèves dans l’acquisition des apprentissages fondamentaux font qu’on ne s’inquiète généralement pas assez tôt des difficultés à l’écrit de certains enfants qui, pourtant vifs d’esprit par ailleurs, peinent à acquérir rapidement les bases de la lecture ou de l’écriture. Cela est d’autant plus vrai lorsque l’enfant dyslexique est intellectuellement précoce et parvient, à l’aide de stratégies qui lui sont propres, à dissimuler ses problèmes aux enseignants. De ce fait, l’enfant accumule des retards dans ses apprentissages, et ses difficultés s’installent dans la durée, alors même que des solutions existent et pourraient être mises en oeuvre plus précocement.

La panoplie des outils pour faciliter la vie des élèves dyslexiques et leur permettre de progresser malgré tout est vaste : temps supplémentaire pour les examens écrits, donner oralement les consignes à l’enfant, prévoir moins de devoirs, adapter les épreuves écrites ou encore permettre à l’écolier d’effectuer les exercices avec l’aide d’un logiciel spécialisé. Malheureusement, comme c’est le cas pour la prise en compte des besoins spécifiques des enfants précoces, tout repose trop souvent sur la bonne volonté des enseignants.

L’école doit fonctionner avec, mais chaque établissement fait à sa sauce. Les parents doivent être derrière. On a des mesures d’aide qui se mettent en place dans certaines écoles, parfois sans bilan. Et parfois il y a un diagnostic, mais pas de mesures mises en place. On voit vraiment de tout. Il y a une évolution, mais je suis encore frappée par le manque de réseaux à l’école, le peu de suivi et la disparité de traitements et de prise en considération des troubles dys selon les différents cercles scolaires.

Heureusement, sous l’influence des associations et de parents de mieux en mieux informés, la situation évolue dans le bon sens. Les apports récents des neurosciences guident les pédagogues vers de nouvelles pratiques, bénéfiques à tous les élève et tout particulièrement à ceux qui souffrent de troubles des apprentissages.

Dans un encadré, Anne-Lise Giraud, docteur en neurosciences, spécialiste du langage et de ses pathologies et professeure à l’Université de Genève, auteur du livre Le cerveau et les maux de la parole, nous donne des nouvelles des dernières évolutions scientifiques sur le sujet qui laissent place à un espoir de traitement de la dyslexie.

Etes-vous concerné par ce problème ? Avez-vous envie d’en parler, d’échanger vos expériences. Le groupe Haut potentiel et dys d’Enfants Précoces Info vous accueillera volontiers.

Lire l’article complet sur lematin.ch


A LIRE SUR LE SUJET

Le cerveau et les maux de la parole

Pourquoi ne peut-on plus parler après un accident vasculaire cérébral ? Qu’est-ce qui « coince » dans le bégaiement ? Quel rapport entre la dyslexie et l’écoute de la parole ? Quel est le destin des mots dans un cerveau qui devient sourd ? Pourquoi l’enfant autiste ne répond-il pas quand on lui parle ? Pourquoi entend-on des voix dans la schizophrénie ?

Aphasie, bégaiement, surdité, dyslexie, autisme, schizophrénie : Anne-Lise Giraud rassemble dans ce livre  les idées et les données neuroscientifiques qui ont émergé au cours des dernières années sur les maladies de la parole. Elle fait le point sur cette faculté de langage qui nous distingue des autres espèces animales, et répond de manière étayée aux questions plus spécifiques que se posent les personnes touchées de près ou de loin par tel ou tel trouble du langage : qu’est-ce que j’ai ? Comment me soigner ? Et puis-je guérir ?

À la fois complet et précis, cet ouvrage apporte les réponses justes aux questions que chacun se pose sur la parole et les pathologies qui lui sont liées.
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