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Quels aménagements spécifiques pour les enfants à haut potentiel hypersensibles ?

Quand les sens de l’enfant précoce sont trop aiguisés, quand ses réactions face aux différentes stimulations de son environnement se font trop violentes, il existe des solutions souvent simples à mettre en oeuvre.

Comment aider un enfant surdoué à maîtriser son hypersensibilité ?

Si paradoxalement la stimulation intellectuelle des enfants à haut potentiel semble parfois insuffisante pour satisfaire leurs besoins, les stimulations sensorielles pourraient de leur côté être excessives voire dérangeantes pour certains d’entre eux.

Dans un environnement général où elles sont nombreuses, abondance de couleurs, de lumière, de bruits, d’objets… il peut arriver que l’enfant hyper réceptif à toutes ces sollicitations sensorielles en souffre fortement.

L’hypersensibilité sensorielle

Cette souffrance est à entendre et ne relève pas du caprice. Elle est liée à une faculté particulière de réagir avec plus d’intensité aux informations données par les cinq sens. Egalement appelée hyperstimulabilité sensorielle. Elle touche plus particulièrement certains enfants à haut potentiel tout comme de nombreux enfants souffrant d’un trouble du spectre autistique.

Les enfants avec un trouble de l’autisme (TSA) font partie de ces enfants susceptibles d’être hypersensibles sur le plan sensoriel. Il n’est pas rare que cela accompagne aussi d’autres conditions, comme des troubles du déficit de l’attention ou de la coordination, des DYS (dysphasie, dyschromie…) ainsi que de la douance, explique Vanessa Bouvrette, ergothérapeute en petite enfance

https://www.lapresse.ca/maison/decoration/201904/26/01-5223688-une-chambre-pour-les-petits-sensibles.php

Ses manifestations

Les manifestations de cette hypersensibilité sensorielle sont diverses :

  • hypersensibilité aux bruits (une ventilation d’ordinateur par exemple sur laquelle l’enfant va focaliser son attention),
  • aux odeurs (ma fille par exemple a besoin qu’on aère 5 minutes la voiture avant de pouvoir y entrer),
  • aux textures (refus d’enfiler un type de vêtements en particulier),
  • visuelle (lumière, couleurs….).

Des environnements surchargés

La prise de conscience de cette éventualité dans le quotidien de l’enfant permet de remédier assez facilement aux problèmes au moins dans le cadre familial, et demande quelques aménagements en collectivité.

L’exemple type, pour ma part, est celui de l’hypermarché qui cumule tous les stimulus possibles : bruits, couleurs, lumière, musique, affluence d’objets et de gens….

De la même façon, en milieu scolaire, les conditions de vie ne sont pas forcément optimales pour les uns et les autres : d’aucuns s’adaptent sans souci à l’ambiance générale de la classe, certains auraient besoin de temps de solitude, de moins de bruit (le port de casques peut être utile), d’une ambiance plus ou moins feutrée…., d’autres ont besoin au contraire de faire différentes choses en même temps.

Quelles parades ?

Les choses évoluent doucement avec la possibilité parfois offerte à ces enfants de « décompresser » dans des endroits dédiés à la détente :

Les « zones de décharge » – un coin détente, un coin sommeil, une aire de jeux – favorisent le calme, et ce, même pour un enfant neurotypique.

lapresse.ca

L’allègement

Peut être qu’un retour à un peu de simplicité et de calme sera la nouvelle tendance, avec l’émergence de nouveaux produits permettant de s’isoler dans la foule, ou encore en reconsidérant la question de la stimulation sensorielle, sans doute excessive aujourd’hui, pour aller du trop vers la qualité comme le mentionne Suzanne Pitre, enseignante en technique de design d’intérieur au cégep du Vieux Montréal à travers quelques pistes :

Privilégier : des accessoires qui permettent à l’enfant de se réfugier pour se couper des stimuli : un rideau, qui crée un effet cocon, un pouf – ou bean bag – ou une tente …

Eviter : les textures rugueuses ou trop lisses qui donnent une impression de vide. Les enfants autistes, en particulier, ont besoin de ressentir leur corps. Privilégiez les textures, mais douces, spongieuses, moelleuses.

lapresse.ca

La remédiation sensorielle

Pour finir je vous renvoie vers la présentation de Claire sur le site, maman de 6 enfants, qui explique pour l’une de ses filles :

Ma fille a aussi un trouble du développement neurosensoriel, mais il est handicapant surtout pour le sens tactile, ce qui n’a pas arrangé sa phobie scolaire (impossibilité de gérer la proximité des autres : elle ne supportait même pas qu’on lui pose la main sur l’épaule pour lui dire bonjour !). Elle a travaillé avec une orthophoniste en remédiation sensorielle, ce qui lui a fait beaucoup de bien, puis elle a fait une thérapie avec la même neuropsy que son frère, et ça a été miraculeux  !

https://www.enfantsprecoces.info/forums/sujet/rencontres-56/

Bravo à une super maman qui a su être à l’écoute de chacun de ses nombreux enfants, tous à haut potentiel et tous, supers, hypers, avec des besoins différents ! Vous trouverez également des idées sur le sujet à travers l’article paru récemment sur Lapresse.ca, qui m’a donné envie d’écrire sur le sujet.

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