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Parents d’enfant HPI : pourquoi le haut potentiel suscite-t-il tant de désarroi ?

Si le haut potentiel est un facteur d’empathie, son évocation quant à elle engendre encore toujours de l’incompréhension.

Vivre l'école à la maison avec un enfant surdoué

Nous vous proposons pour répondre à cette question d’écouter le témoignage de Christel Ancelin, maman d’une petite fille à haut potentiel devenue adulte, qui rend compte dans son livre « Une histoire de chiffres » de la difficulté persistante à accompagner au quotidien un enfant à haut potentiel.

Sa fille a 26 ans aujourd’hui. Son parcours a débuté, comme le nôtre, à une époque où le sujet était moins médiatisé, où l’information était moins diffuse et où aucune prise en charge formelle en milieu scolaire n’existait.

Des idées reçues qui perdurent

Avons-nous progressé aujourd’hui ? Certainement oui, quoique de nombreux clichés demeurent et viennent ternir le travail d’information qu’exécutent en toute bonne foi tous les acteurs concernés par ce sujet. Nous en voulons pour preuve un récent article, contreproductif, dont la finalité est la culpabilisation des parents, réduisant la problématique du haut potentiel à une préoccupation de riche !

Nous ne souhaitons pas alimenter cette polémique stérile, mais proposons à ceux où celles qui auraient lu ce papier l’excellente réponse du Professeur O, avec qui nous partageons un objectif commun : accompagner nos enfants vers l’épanouissement.

Plutôt que de stigmatiser les familles, il faudrait enjoindre l’État à offrir un accès réellement égalitaire à l’identification et la prise en charge des enfants concernés par le HPI, et ils sont nombreux !

https://professeur-o.fr/hpi-pas-un-truc-de-riche/

Un sujet à propos duquel il est difficile d’avoir des échanges simples et constructifs

Revenons au désarroi parental, qui s’installe petit à petit, malgré ou après l’annonce du haut potentiel de son enfant qui devrait être une bonne nouvelle.

Ce vécu n’est pas une fatalité et heureusement, certains ont la chance d’évoluer dans des milieux très favorables ou d’avoir pu prendre très tôt les bonnes mesures à force d’information.

Mais il arrive fréquemment que le parcours reste chaotique, principalement parce le haut potentiel n’est pas intégré comme une donnée probable dans le système éducatif. Les parents évoluent par conséquent avec leur enfant, censé répondre à des critères d’éveil, de croissance et d’épanouissement standards, dans lesquels ils ne se retrouvent pas.

Cela signifie à la fois que leur enfant grandit en décalage par rapport aux autres mais aussi qu’eux- mêmes ne peuvent soumettre leurs préoccupations aux parents d’enfants du même âge car ils ne vivent pas la même expérience parentale. Un certain inconfort s’établit dès lors, pour les parents, dès le plus jeune âge de leur enfant, car ils vont très vite s’éloigner du modèle éducatif proposé et n’ont aucun repère auquel se fier.

L’école intervient ensuite et devrait pouvoir jouer ce rôle d’éveil, d’encadrement et d’accompagnement, à condition toutefois que le sujet soit connu et bien accueilli. Partant de là, elle pourrait devenir une véritable force de proposition et d’échange pour les parents et, idéalement se donner vraiment pour mission de contribuer à renforcer le bien-être des élèves à haut potentiel et de valoriser leur potentiel.

Christel Ancelin a inscrit sa fille en internat quand elle avait huit ans, et elle a immédiatement vu la différence : « Tout de suite, elle s’est sentie rassurée et écoutée. L’établissement parlait le langage des enfants précoces et les enseignants étaient tous formés ».

https://www.francebleu.fr/emissions/c-est-deja-demain/parents-d-enfant-hpi-a-quoi-ressemble-leur-quotidien

Le psychologue, et à travers lui le test de QI, qui aux yeux des parents perdus n’a pas valeur de trophée comme on pourrait l’entendre, mais se présente plutôt comme une bouée de sauvetage, reste, nous pouvons le déplorer, la seule alternative rassurante et permettant d’envisager un horizon plus ou moins stabilisé et encadré. C’est un point d’ancrage destiné à mieux comprendre son enfant.

Le fait de ne trouver que difficilement une oreille attentive et bienveillante aux questions que se posent inévitablement les parents explique leur inquiétude grandissante et leur lassitude parfois, comme en témoigne Christel.

Restons confiants et surtout déculpabilisons face aux défis auxquels nous soumettent nos enfants, nous nous impliquons pour le bonheur.

J’en profite pour signaler au passage le livre de Virginie Colas, « Je suis haut potentiel et je vais bien« . Il s’agit d’un guide, journal de bord bien construit qui s’adresse à l’enfant qui se questionne et qui a besoin ou envie de travailler sur la confiance en soi, le stress, les émotions, les relations aux autres… Pas avant 8-9 ans à mon avis.

Voir la page de l’émission sur Francebleu.fr

5 commentaires

  1. bonjour ; je peux comprendre les réflexions « c’est une affaire de riche » car je suis maman de 2 enfants HP et je me suis renseignée sur les écoles spécialisées. Les frais de scolarité sont très élevés! même moi avec mon salaire d’enseignante je ne peux pas me le permettre! et oui, malheureusement, les enseignants ne sont absolument pas formés à ce sujet ( je suis bien placée pour en parler! ) ; je me bats sans arrêt contre les préjugés! mais cela est valable pour toutes différences! mon deuxième fils est dysgraphique et j’ai dû me battre pour que cela soit pris en compte! en France nous n’acceptons pas la différence!!!
    cordialement, Mme Kern

    1. Oui je suis d’accord avec vous . Moi le collège me demande de trouver un autre établissement car les enseignants ne sont pas formés pour « gérer »mon fils….et dans le collège où les enseignants sont formés . Nous devons présenter un dossier à une commission pour sélectionner ceux qui auront la chance d’intégrer ce collège. Ils sont deux établissements pour tout le département. Et ils privilégient les élèves à proximité…

  2. Bonjour,

    Merci pour cet article, encore une fois juste, nuancé et constructif.

    On peut constater à quel point un regard bienveillant et de petits réflexes professionnels peuvent nourrir et développer l’enthousiasme et les capacités des jeunes à haut potentiel y compris au sein d’une classe « normale ».

    Il est désolant que tant d’enfants et de familles se retrouvent si souvent isolés, voire parfois objectivement repoussés, par un système dont la mission devrait être d’offrir à chaque jeune ce dont il a besoin pour s’épanouir. Malheureusement, les préjugés et les raccourcis peuvent servir à justifier ce fonctionnement injuste.

    Votre travail d’information lucide et étayé en est d’autant plus précieux !

    Antoine OLIVIER

  3. Bonjour,

    A qui en parler et comment savoir quel est le niveau intellectuel de son enfant ? dans l’optique de l’aider au mieux.

    Merci

    1. Bonjour,

      Si vous avez des doutes, le plus efficace est de consulter un psychologue spécialisé pour un premier entretien. Celui-ci évaluera avec vous la pertinence de la demande et vous indiquera s’il est utile de faire des tests.

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