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Le jeu vidéo et l’enfant à haut potentiel, du simple loisir à l’addiction

Les écrans sont omniprésents dans notre société. Parmi les nombreux médias existants, les jeux vidéos sont particulièrement en vogue chez les jeunes et les enfants à haut potentiel ne sont pas en reste. Mais comment faire lorsqu’ils y sont complètement addicts ?

Agitation, attention et numérique : un lien de cause à effets ?

Beaucoup d’enfants et d’adolescents peinent à s’éloigner de leurs jeux vidéos, auxquels ils pourraient jouer pendant des heures s’ils n’avaient pas d’autres obligations. Pour certains, c’est une véritable addiction, à tel point qu’ils arrêtent l’école pour s’y consacrer. Dans un article récent paru dans Le Figaro, Thomas Gaon, spécialiste des addictions sans produits, analyse ce comportement particulier à travers les parcours de Noé, jeune garçon à haut potentiel intellectuel, et Léo.

Ce phénomène est comme une épidémie. Enfermés dans leurs chambres, ces jeunes jouent en ligne, parfois jusqu’à 70 heures par semaine. Coupés du monde extérieur, ils ont déserté l‘école, rompu tous liens avec le monde extérieur. Leurs derniers interlocuteurs sont les parents qui les nourrissent et les joueurs qui partagent leurs parties.

La question qui se pose, plus que de savoir pourquoi l’enfant joue tellement aux jeux vidéo, est « pourquoi ne va-t-il plus à l’école ». Pour Thomas Gaon, le jeu sert avant tout de refuge. De multiples raisons peuvent pousser un enfant à refuser d’aller à l’école. Il peut s’agir d’une extrême timidité ou d’une dépression passagère ; mais il peut aussi être victime de harcèlement ou souffrir de phobie scolaire par exemple.

Le jeu serait alors un moyen de s’éloigner d’un monde jugé cruel ou brutal, de discuter avec des personnes qui ne les jugeront pas sur ce qu’ils sont, d’éviter le contact direct sans être seul pour autant. Mais un tel comportement comporte tout de même des risques. Sans interaction sociale directe avec d’autres personnes en chair et en os, l’enfant aura inévitablement tendance à se replier sur lui-même, créant ainsi un cercle vicieux menant à un isolement qu’il sera difficile de briser, d’autant plus que le rythme de vie de ces enfants est généralement décalé.

Tant que l’adolescent passe ses journées à jouer, il cesse complètement de se développer. « Souvent les jeunes qui s’enferment complètement dans les jeux vidéo jusqu’à la déscolarisation ne savent faire que ça. Ce sont des enfants très pauvres en termes de ressources psychosociales ».

Par ailleurs, retirer à l’enfant ses jeux n’est pas forcément une solution. L’interrompre, c’est le priver de son abri, et le faire brutalement revenir à la vie à laquelle il tente d’échapper. Certains vont ainsi jusqu’à menacer de se suicider si on ne les laisse pas continuer. Cela peut sembler extrême, mais pour les cas les plus graves, il faut tenir du compte du fait qu’ils n’ont pas de vie réelle en dehors du jeu ; n’ayant ni amis avec qui sortir, ni occupations différentes comme le sport, la musique ou le dessin par exemple, un monde sans jeux est totalement creux, et ils ne sont pas prêts mentalement à sombre d’un coup dans l’inconnu.

Il est compliqué, dans un monde ou presque tout passe désormais par les écrans, de fixer aux enfants des règles strictes concernant leur utilisation : il leur semble que leurs parents sont sans cesse dessus, pour le travail, les tâches administratives… leur imposer des limites peut, à leurs yeux, sembler injuste. Pourtant, il est nécessaire de le faire, et ce depuis le plus jeune âge, pour éviter à l’avenir de se retrouver dans une telle situation.

Le cas se présente bien évidemment tout aussi bien pour les enfants « normaux » que pour les jeunes à haut potentiel intellectuel. Cependant, en ce qui concerne ces derniers, il faut aussi veiller à ne pas se laisser berner par leur capacité de raisonnement et leur logique souvent implacable lorsqu’ils sont persuadés d’avoir raison. Chacun a dû en faire l’expérience un jour ou l’autre. Comme le dit la mère de Léo :

« Ce genre d’enfant, très intelligent, si on leur donne la main, ils nous prennent le bras, ils deviennent tyranniques ».

Lire l’article en entier sur Le Figaro étudiant

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