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« C’est un véritable combat à mener ! » Le témoignage d’une maman d’enfants à haut potentiel

Quel impact la découverte du haut potentiel intellectuel d’un de ses enfants peut-il avoir sur la vie quotidienne ? Qu’est-ce que cela change, et quelles sont les mesures à prendre pour que tout se passe au mieux ?

Fille précoce lisant un livre

Dans un livre intitulé « Une histoire de chiffres », qui n’avait au départ pas vocation à être publié, Christel Ancelin, mère de deux enfants à haut potentiel intellectuel, relate le parcours qu’elle a suivi, ses combats et les obstacles qu’elle a pu rencontrer, que ce soit au niveau de l’école, de l’entourage ou de ses enfants eux-mêmes. Le comportement particulier de la première fille du couple, Émilie, est l’élément déclencheur. Une partie de son vécu est racontée dans un article sur Actu.fr, et c’est ce que nous vous proposons de retrouver aujourd’hui.

Dès ses un an et demi, les parents d’Émilie sont frappés par son vocabulaire riche et son tempérament difficile à contrôler. L’entrée à l’école est une épreuve complexe, et la petite fille est en décalage permanent avec ses camarades de classes durant les premières années. Après avoir passé un test de QI dont le résultat (152) était bien supérieur à la moyenne, rendez-vous est pris avec la directrice.

Un tel résultat à un test de QI n’est pas à prendre à la légère. La limite à partir de laquelle on est considéré comme « à haut potentiel intellectuel » est habituellement fixée à 130 ; on peut donc légitimement parler là de très haut potentiel, et les besoins et préoccupations de l’enfant sont potentiellement encore différents de ceux d’un enfant situé entre autour de 130 ou 140. Charge alors aux parents et à l’équipe enseignante de s’adapter, dans la mesure du possible, à l’enfant. Mais toutes les écoles ne le font pas, faute de moyens, de temps ou, parfois, de volonté.

Je m’en souviendrai toujours. On a indiqué qu’elle était « précoce », mais au lieu de nous comprendre, elle nous a rigolé au nez, ironise Christel. Et c’est là qu’elle a dit : « Mais madame, tout le monde rêverait que son enfant soit précoce

C’est un peu le problème avec la médiatisation à outrance du haut potentiel intellectuel. Si cela l’avantage de faire bouger les choses, il peut en résulter aussi une forme d’auto-identification parfois malvenue. Certaines personnes seraient ainsi promptes à déceler du haut potentiel intellectuel dans n’importe quel enfant à problèmes, ce qui n’est évidemment bénéfique ni pour ledit enfant qui a peut-être d’autres difficultés et donc d’autres besoins, ni pour ceux qui le sont vraiment, comme l’illustre ce témoignage.

La jeune Émilie partira finalement en internat dans un établissement spécialisé pour les enfants à haut potentiel intellectuel. Elle vit mieux sa scolarité, étant désormais avec des personnes qui lui ressemblent, mais rencontrera tout de même des difficultés dans la relation aux autres, dans la création de lien social. En effet, si le fait de grandir avec d’autres enfants surdoués peut permettre de se sentir moins seul, moins en décalage, cela ne sera pas le cas du reste de la vie de l’enfant ; tôt ou tard, il devra fréquenter des personnes « normales », et cela peut être d’autant plus compliqué que l’écart avec elles est important.

Avec son livre, Christel cherche donc à faire bouger les autres, en espérant que son témoignage trouvera un écho parmi les autres parents dans la même situation. Pour elle, comme sans doute pour beaucoup d’autres parents, le système scolaire n’est pas adapté aux enfants et aux adolescents à haut potentiel. Il faudrait opérer des changements en profondeur, chose qui n’a jamais été faite malgré qu’on en parle depuis des années.

« L’école doit s’adapter à ces enfants, j’ai l’impression que c’est toujours la même chose depuis 25 ans »

Si vous aussi vous ressentez la même chose vis-à-vis de l’école ou de l’insuffisance des moyens proposés et mis en œuvre en général, n’hésitez pas à en parler, et à échanger sur le sujet, que ce soit en commentaires ou sur les forums.

Lire le témoignage en entier sur actu.fr

16 commentaires

  1. Merci pour ce témoignage. Mon fils a 5 ans et demi, thpi en cp, vit très difficilement ses journées à l’école et la relation avec ses camarades n’est pas évidente il se sent seul « nul » »idiot pour certains » dit « je ne sers à rien ». Ça fend le coeur. ..

    1. Bonjour,
      Je suis tellement d’accord avec ce témoignage ! Ma fille aussi est THP, l’école m’a reçue, sans avoir lu les résultats du test, et on m’a dit que le problème de ma fille est que ses parents soient séparés… je ne dis pas que cela ne participe pas au soucis, mais je pense que le fait de se sentir différente et de s’ennuyer avec les autres n’est pas issue de mon choix de vie! L’école s’adapte en lui proposant d’aller lire aux maternelles, youpi, quel effort!

  2. Bonsoir,
    Je suis personnellement usé par ce combat.
    L’école publique ne fait pas grand chose pour aider l’enfant « différent » à s’épanouir. Le travail à faire reste énorme! Une psychologue scolaire pour 15 écoles…Les profs se forment eux mêmes…
    Certes le HPI reste soit disant une chance, mais être différent dans notre pays est mal perçu et mal géré. Il est quand même aberrant de devoir créer des écoles spécialisés.
    J’ai été perdu dès le début et même si je le suis moins le chemin reste chaotique.
    Courage à vous parents, ne lâchez rien, soyez forts!

    1. Moi j’ai scolarisé mon fils en cp dans une école spécialisé pour HPI HPE et il s’y plaît vraiment. Dans le système publique ils ont du mal car ils ne sont pas formés pour s’occuper d’enfants qui fonctionnent différemment que c’est l’école pour tous malgré eux et je ne voulais pas revivre cela pour le dernier

    1. Un psychologue formé, ou un neuropsy etc… il me semble qu’il y a un article sur le site concernant le dépistage. Bon courage !

    2. Bonsoir, vous pouvez demander ce test à un psychologue clinicien ou neuropsychologue.
      Bonne soirée

    3. Bonsoir,
      Nous, nous l’avons pris avec une psychologue spécialisée dans les tests qi.
      Cela a un coup entre 250 et 500 euros.

  3. bonjour ; je comprends votre combat. C’est le même pour tous ceux qui ont des enfants particuliers! mon fils a été enfin diagnostiqué dysgraphique au bout de 3 ans de combat. C’est un handicap très mal connu alors on vous catalogue « parent trop protecteur »  » son enfant est paresseux alors elle lui trouve des excuses » surtout quand ils n’ont aucune difficulté cognitive! Heureusement le système scolaire commence à évoluer et à mettre des choses en place pour nos enfants à besoins particuliers. Il faut en informer les parents car beaucoup de choses ne sont pas connus comme les PAP, un service spécifique au rectorat pour les enfants HP… mais oui, il faut insister! J’ai aussi un enfant HP ; pour l’instant, il va bien mais j’ai du le préparer moi-même au monde qui l’entoure. Malheureusement, j’ai du lui dire que c’est à lui de s’adapter au système! nous essayons de l’aider comme on peut en lui expliquant le pourquoi du comment. Bon courage à vous chers parents

  4. Bonjour,
    Je ne peux que partager le double constat :
    – à la fois sur la difficulté, la fatigue, la solitude des parents confrontés au quotidien d’un enfant EPI
    – et sur l’incapacité persistante de l’école à s’adapter réellement/concrètement à ce type de profil (ce sont toujours les enfants qui essaient de s’adapter au cadre et non l’inverse …)
    et ce malgré une couverture médiatique de plus en plus présente (les témoignages de directeurs/trices d’école spécialisés font toujours rêver dans ces reportages mais ils sont si rares sur le territoire national …) , les circulaires de l’éducation nationale …

    1. Bonsoir,
      je ne peux qu’aller dans votre sens pour dire la difficulté d’élever un enfant à besoins particuliers.
      D’autant plus quand vous êtes veuve..
      Certes, le système éducatif est mieux informé, mais comme vous le dites justement, c’est à l’enfant de s’adapter.
      La solitude, le découragement, la fatigue, l’épuisement, le mal-être sont les compagnons de route…
      bon courage, comme on dit, parce que cela paraît tellement aberrant et affligeant que ces intelligences éprouvent tant de mal à trouver leur place au milieu des « normaux »; C’est toute la problématique des personnes atypiques qui restent sur le bord de la route.

  5. Bonsoir,
    ma fille est en 3ème enfant zèbre avec un gros problème d’intégration avec les enfants de son âge, travaille très bien mais ne participe pas, tous les ans les camarades changes, régulièrement en classe on change les enfants de place, et maintenant pendant son cours de musique on l’oblige à chanter seule debout face à toute la classe, on se bat depuis qu’elle est petite pour qu’elle puisse aller à l’école, car elle déteste et en 3 mns on fiche tout en l’air entretien fait avec son enseignante c’est pour son bien, nous sommes ridicules à l’écouter….
    on fait quoi ? l’école reçoit elle des formations face à nos enfants , c’est déconcertant

  6. Bonjour,
    Ça n’est pas mon expérience. Je suis le papy… C’est l’école qui à la fin du premier trimestre de CE1 a convoqué les parents de notre petit fils pour les informer qu’Arsène était potentiellement HPI. Nous ne l’avions pas vu et pensions que sa sœur était nulle.
    Arsène excelle en arithmétique et est nul en lecture et écriture? Pour lui et pour la maitresse,c’était la catastrophe à l’école. Nous l’avons donc enlevé du système scolaire public avec une résistance plutôt symbolique de la part de l’école.
    Nous avons commencé l’éducation à la maison. C’est moi qui m’y colle….Arsène est bien plus heureux et bien que son niveau scolaire soit toujours aussi décalé, il fait de gros progrès en lecture et écriture.
    Nous avons été convoqués par l’académie au mois de janvier et l’inspectrice ainsi que la psy m’ont supporté et conseillé.
    Ça ne gène personne qu’il calcule les racines carrées de nombres à 6 chiffres à 8 ans. Ce qui compte c’est qu’il puisse lire et écrire comme un enfant de 8 ans et qu’un jour il ait autant de plaisir à lire ou écrire qu’à calculer..
    Ce qui nous manque c’est un suivi pour Arsène et pour moi. C’est sur cela que l’académie devrait se pencher. Nous sommes nombreux à faire ce travail d’amour gratuitement. Un peu de formation nous ferait du bien.

  7. Maman d’une petite de 2013 donc en CE2. Difficile pour elle le relationnel, particulièrement avec les enfants de son âge. Elle a tendance à aller vers les plus petits, se sent mieux avec eux.
    J’ai beaucoup de peine pour elle, de voir qu’elle n’a pas vraiment d’amis. J’essaie de l’aider du mieux que je peux.
    En classe, niveau évaluations c’est de plus en plus difficile à cause de son grand manque de confiance.
    Pour elle, j’imagine que faire l’école à la maison, en tout cas par demi journée au moins serait plus rassurant et approprié mais comment le mettre réellement en pratique à part prendre un professeur particulier (financièrement pas possible). Quid également de l’école qui l’accepterait ?
    Vous lire me permets de me rendre compte qu’elle n’est pas un cas unique mais je comprends aussi que l’accompagnement miracle n’existe pas vraiment et ça me rend triste.
    L’école primaire nous met déjà en garde pour le collège… Le stress monte

  8. Je viens de lire d’une traite le livre de Christel Ancelin.
    L’effet miroir a été instantané!
    Les larmes ont coulées mais merci de ce témoignage!
    Mes enfants HPI n’ont que 8 et 12 ans mais déjà tant d’obstacles rencontrés pour eux comme pour nous leurs parents.
    La vie nous a fait 2 beaux cadeaux mais 2 beaux cadeaux mal emballés…nous saurons nous attacher à les mettre en valeur!

  9. Bonjour,

    Personnellement, je suis maman de 3 enfants. Ma seconde fille (7 ans) vient d’être détectée HPI et probablement HPE. Pourtant, pour le moment, tout se passe assez bien à l’école. C’est plutôt à la maison que cela ne va pas trop en fait. Cela fait 4 ans que l’on se bat avec elle pour tout. N’en pouvant plus de cette situation, nous avons décidé de chercher de l’aide surtout qu’elle a commencé à se faire du mal à elle-même de colère…
    C’est la psychologue qui la suit qui a émis cette hypothèse et qui a demandé à ce que des tests soient effectués.
    2 autres tests sont programmés.

    Le quotidien à la maison n’est franchement pas évident avec des sautes d’humeur constante, jamais satisfaite, ne supporte pas le « non » ou même simplement le « pas maintenant », et beaucoup d’autres choses.

    Et alors, je ne parle pas du regard des autres hein « enfant mal élevée », « capricieuse » et j’en passe…

    Maintenant, les choses se précisent et nous commençons à comprendre mais nous devons attendre la fin des tests pour pouvoir effectivement mettre des choses en place afin d’essayer de faciliter le quotidien…

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