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L’école Cyrano, un établissement pensé pour les élèves à haut potentiel intellectuel

La scolarité est une question difficile lorsque l’on a un, voire plusieurs enfant précoces. École publique, privée, spécialisée ou non… Aujourd’hui, nous vous présentons un reportage sur l’école privée Cyrano, à Nice.

Enfants heureux à l'école

Être à haut potentiel intellectuel n’est pas forcément synonyme de réussite scolaire, et n’implique pas nécessairement un parcours aisé et dépourvu d’embûches. Tous les enfants et adultes à haut potentiel intellectuel ne sont pas identiques ; il y a autant de façons différentes de fonctionner que de personnes surdouées. Certaines auront des facilités dans des domaines qui poseront problème à d’autres, et tous ont leurs propres particularités.

À travers les portraits de trois élèves de l’école Cyrano d’âges divers, le reportage s’efforce de montrer tout l’intérêt d’un tel établissement, la manière de faire des enseignants et les besoins variés des élèves.

Denis est autiste asperger. Il a du mal à gérer la pression malgré ses grandes connaissances, a une grande sensibilité, notamment aux bruits, et a besoin de calme pour travailler efficacement. Tous ces éléments engendrent pour lui des difficulté à nouer des liens amicaux et à gérer les relations sociales. Paul, lui, a des problèmes de concentration. Un rien le distrait, mais il peut aussi être trop absorbé par un sujet, à tel point qu’il en oublie le monde qui l’entoure. Enfin, Marie a longtemps souffert de phobie scolaire. Elle ne présentait pas de troubles ni de difficultés particulières, mais subissait le regard désagréable des autres qui la voyaient comme « la fille bizarre qui aime les maths », au point de ne plus vouloir aller à l’école.

Vu que j’étais plus la fille bizarre qui aime bien les maths, personne ne me demandait de l’aide, parce qu’ils n’en voulaient pas, ou alors ils ne voulaient pas être associés à moi. Et finalement, c’est compliqué d’aller vers des gens qu’on n’aime pas, puisqu’au final j’ai fini par ne pas les apprécier moi-même.

Ce ne sont que des exemples parmi d’autres, mais ces particularités démontrent bien la nécessité pour l’élève surdoué d’un accompagnement aménagé, chose que les écoles publiques traditionnelles ne peuvent pas toujours fournir. Par ailleurs, cette vidéo est aussi l’occasion de montrer le besoin qu’ont les enfants à haut potentiel intellectuel de se sentir compris et d’évoluer dans un milieu qui les soutient, les accompagne et les aide à surmonter leur difficultés plutôt que de les rabaisser en émettant sur eux des conclusions hâtives. C’est aussi l’occasion pour eux de se retrouver entre personnes qui se ressemblent, et ainsi de moins ressentir le gouffre qui les sépare des enfants normaux.

Stéphan et Mariette, fondateurs de l’école et parents de trois enfants précoces, ont eux-mêmes mis au point leur propre méthode éducative basée sur leur expérience de jeunesse et les multiples cas de figure qu’ils ont pu rencontrer avec leurs enfants, plus jeunes. L’enseignement se veut donc « ouvert » : les élèves sont par exemple autorisés à faire une pause s’ils en ressentent le besoin ou à assister au cours debout plutôt qu’assis.

Je ne vais pas aller attacher un gamin et lui dire : « tu t’assois, tu te tais », ou alors avoir une classe qui est super calme. Il faut qu’on vive. C’est trop facile d’être devant une classe dont les gamins ont été bien dressés, où on leur a bien cassé le moral et où ils vont s’asseoir, ne rien dire et tous participer quand on leur demande… moi, ça me déprime.

Stéphan Bousquet, directeur de l’école Cyrano.

Cela ne signifie pas pour autant que chacun peut faire ce qu’il veut : un élève dérangeant le reste de la classe sera rappelé à l’ordre, sans violence mais avec fermeté. Et en cas de problème, que ce soit avec un autre élève ou un enseignant, ou de mal-être, une permanence psychologique est assurée deux fois par semaine pour régler les différents.

Lien vers la page de l’émission

2 commentaires

  1. Très bon reportage sur cette école et la réalité des HPI pour les enfants et les parents mais quelle tristesse de voir que si l’on a pas 7000€ à investir dans ce type de scolarité nos enfants sont en souffrance pendant X années car l’éducation nationale ne sait pas / ne peut pas s’adapter à leur profil ! (car même les PAP ne sont que des « béquilles » pour leur permettre de tenir dans un cadre qui ne leur convient pas). Etant concerné personnellement, et étant en réflexion pour une école montessori (seule possibilité locale), cela me touche tout particulièrement …

  2. Bonjour Nicolas,

    Comme je nous reconnais dans votre message. Nous avons mis en place aux forceps un PPRE pour mon fils en classe de 4ème aujourd’hui. Les actions mise en place sont cosmétiques et les attentes libellées sont classiques: faire impérativement rentrer un rond dans un carré. Que de souffrances pour tous ces enfants et nous parents qui « bavons » devant des écoles qui sont inaccessibles financièrement parlant mais qui proposent une pédagogie adaptée et surtout des professeurs formés. En 2021, il est triste de voir que la « douance » et un fonctionnement différent excluent, stigmatisent, condamnent avec pour conséquence des enfants qui s’éteignent et/ou provoquent. Je confirme tout cela est bien triste…

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